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Les relations politiques Iran-USA 1979-2002.


par Doumbia ALI
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Master d'histoire contemporaine 2017
  

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2- L'économie iranienne: symbole de la disparité sociale

La politique volontariste du Shah améliore considérablement le niveau de vie des iraniens et permet au pays une modernisation rapide dans les années 1960 et 1970. Il avait voulu faire de l'Iran une grande puissance mondiale et le sortir rapidement du sous-développement. Pour ce faire, il entreprit plusieurs reformes parmi lesquelles : la mise sur place d'une politique de modernisation de la production et la diversification des infrastructures.

Le début du règne du Shah fut marqué par de lourds investissements en infrastructure, dont l'ambitieux Trans-Iranian Railway70- long de 1394 km, et comptant 4700 ponts et 240 tunnels - qui relient Bandar-e Torkaman sur la Caspienne à Bandar-e Emam Khomeiny sur le Golfe Persique. Malheureusement, presque aucune grande ville (à l'exception de Téhéran) n'était desservie par cet impressionnant chemin de fer. Cet ouvrage entraîna également (ce qu'on appelle un spillover en jargon économique) la construction de nombreuses routes locales.

Il développa les transports (autoroutes, routes secondaires, chemins de fer, installations portuaires et aéroportuaires), le domaine de la santé n'a pas été négligé. Il investit dans les équipements sanitaires (hôpitaux), l'accès aux soins de santé et les campagnes de vaccination. La lutte contre l'analphabétisme, car pour lui la formation et l'éducation restent le moteur de tout développement. Pour ce faire, il arrive à scolariser 10 millions d'écoliers, le nombre d'étudiant tournait autour de 200 000 en 1966 pour 20 universités et 136 instituts ont également été créés.

Il arriva à élever le niveau de vie de la population au-dessus de celui de la plupart des pays du Moyen-Orient et du Tiers monde et cela à cause de son engagement en

70En 1939, le chemin de fer Trans-iranien a été ouvert, construit entièrement par des capitaux locaux. Il est 1.392 km de long et relie Bandar-E-Torkaman (anciennement Bandar-E-Shah) sur la mer Caspienne à Bandar-e-EmamKhomeyni (anciennement Bandar-E-Shahpur) sur le golfe Persique. Du sud au nord ce chemin de fer tout important traverse et relie les villes de Ahvaz, Dezful, Arak, Qom, Téhéran, Garmsar, Firuzkuh, QaemShahr (anciennement Shahi) et Behshahr.A cette époque, l'Iran avait 146 kilomètres de chemin de fer entre Tabriz et Jolfa (construit en 1916), 53 km entre Sufiyan et SharafKhaneh (construit en 1916), et 92 km reliant Mir Javeh à Zahedan, achevé en 1920.

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faveur des réformes en profondeur, Parmi lesquelles nous pouvons citer la réforme agraire en 196271, qui favorise la participation des ouvriers aux bénéfices des grosses entreprises, droit de vote des femmes et amélioration de la condition féminine.

Ces réformes sont d'inspiration américaine. Les Etats Unis d'Amérique, échaudés par les révolutions cubaines et chinoises, ne voulaient pas que ses alliés basculent dans le camp communiste. John Fitzgerald Kennedy, dès son arrivée à la Maison-Blanche en 1961, déclara clairement ses intentions vis-à-vis de l'Iran72.

Pour mener à bien ces réformes, Kennedy demanda au Shah de nommer le Dr Ali Amini, un aristocrate Kadjar, au poste de Premier Ministre, ce qui fut fait. Et l'impérialisme américain fut bien servi. Son premier soin avait été de mettre la main sur le pétrole. En 1954, un consortium de compagnies pétrolières fut mis sur pied, en privilégiant les compagnies américaines qui prenaient 40 %. Nelson Rockefeller put affirmer à Eisenhower en 1962 : « Nous avons pu nous assurer le contrôle total du pétrole iranien... A l'heure actuelle, le Chah ne saurait entreprendre le moindre changement dans la composition de son gouvernement sans consulter notre ambassadeur accrédité auprès de lui »73.

Mais, les handicaps antérieurs continuaient à subsister. L'Iran subissait toujours le régime de libre-échange imposé par les Anglais et les Russes. La Banque Impériale de Perse - aux mains des anglais - continuait d'avoir le monopole sur la création de pièces et billets, et le secteur pétrolier était aux mains de l'Anglo-Persian Oïl Company (APOC), depuis la concession accordée par Mozaffared-Dinh Shah à William Knox d'Arcy.

71Cette réforme agraire a vula nationalisation de certaines terres, moyennant compensation à leurs propriétaires, et les redistribue aux paysans. En clair, la loi de réforme agraire (Loi du 09 janvier 1962) comportait 3 dispositions principales: 1- Abolition du système agraire antérieur et de ses corollaires, féodalisme et servage. 2 Chaque propriétaire dispose néanmoins de la possibilité de posséder soit un village de 6 dongs, soit 6 dongs répartis sur plusieurs villages - à condition qu'il mette ces terres en valeur. Le dong est une unité de mesure agricole basée sur la fréquence d'irrigation: 6 dongs correspondent à une fréquence de 6 ou 12 distributions d'eau par 24 heures. Notez donc l'astuce: on ne permet pas aux propriétaires de conserver un

72 Un envoyé spécial, Averell Harriman (NDLR: je suis toujours fasciné qu'on ait envoyé un type appelé Harriman, sachant qu'Harriman est un Dieu Zoroastrien! Un hasard?) pour demander une plus grande démocratisation, une réforme agraire, une lutte active contre la corruption,

73Cercle Léon Trotsky, Iran : de la dictature du Chah à celle de Khomeiny, la révolution escamotée, du 30/04/1987, consulté sur www.lutte-ouvriere.org/, le 14/10/2014

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Le développement économique de l'Iran avant la Révolution était rapide. La société était traditionnellement agricole, mais dans les années 1970, l'Iran avait accompli une industrialisation significative et une modernisation économique dans le cadre de la révolution blanche voulue par le Shah d'Iran. Cependant, le rythme de croissance a connu un énorme ralentissement en 1978, juste avant la révolution Islamique.

Son renversement est aussi l'échec d'une politique d'industrialisation et de modernisation trop ambitieuse, imposée à une société traditionnelle qui n'y était pas préparée. Elle contribua à élargir le fossé économique, social et culturel entre une élite fortement occidentalisée et une classe populaire sensible au discours religieux prêché par Khomeiny.

Le développement capitaliste était non maîtrisé et fondé avant tout sur la manne pétrolière, marqué par la corruption et la gabegie et par une indifférence aveugle aux aspirations de la société. Ce développement s'accompagna de l'écrasement de la moindre forme de contestation et d'une toute-puissance de la police politique. Un contexte où le droit et la justice ne sont pas de mise. Cela nous permet d'apprécier le droit et la justice sur le pouvoir impérialiste du Shah.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore