SECTION 1 : Contexte, vision, mission et objectifs du
projet
Il a été développé d'une part le
contexte et d'autre part la vision, la mission et les objectifs du projet.
PARAGRAPHE 1 : Contexte
La malnutrition aigüe constitue une source de
préoccupation majeure car elle a des effets très néfastes
sur la santé des jeunes enfants et en particulier celle des enfants de 0
à 2 ans. Les conseils de prévention sont bien établis mais
mal suivis. Alors que l'allaitement de longue durée est la norme locale,
la consigne de l'allaitement exclusif n'est pas vraiment suivie et semble-t-il
encore moins en 2011 qu'en 2006. 45% des mères d'enfants de 2 à 3
mois respectaient la consigne en 2006 et 39% en 2011 ; 22% des mères
d'enfants de 4-5 mois contre 16% en 2011. Beaucoup complémentent le lait
avec des aliments de compléments, des tisanes ou de l'eau. Inversement,
la part des femmes qui ne complémentent pas l'alimentation des 6-9 mois
avec des aliments solides ou semi solides augmente beaucoup (27,7 à
41,9%). Il reste donc beaucoup à faire pour que les mères
adoptent de bonnes pratiques. Les expériences passées en
matière de suivi nutritionnel ont montré les limites d'approches
trop centrées sur les mères et l'enfant sans prise en compte des
autres personnes influentes du ménage et de la communauté, comme
les ainées et les époux. Les dons de vivres ont aussi
brouillé le message de la faisabilité d'une bonne alimentation
à partir des aliments locaux. L'implication de relais communautaires est
devenue pratique courante en matière de santé et même de
nutrition mais sans système de motivations de diverses natures, cette
implication n'est durable. Une multiplicité de systèmes de relais
coexiste mais cela ne semble pas aller dans le sens d'une meilleure prise en
charge locale de la malnutrition.
Le dépistage de la malnutrition reste peu efficace du
fait de la faible implication des structures sanitaires. Il s'ajoute à
cela dix pour cents des enfants au moins échappent au système
sanitaire. Par ailleurs ni le système de santé ni les centres de
promotion sociale ne sont très outillés actuellement pour appuyer
les communautés dans la prise en charge de la malnutrition
sévère sans complication, que cette prise en charge se fasse en
<<foyers>> villageois ou en CNA, et ce sont surtout des ONG et
organisations caritatives qui ont développé des actions durables
dans ce domaine. Fortiori, la malnutrition aigüe modérée est
peu prise en charge par les CPS qui au mieux parviennent à faire
quelques séances de
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Réalisé et présenté par GAGLOZOUN
Kuassi Thibault Césaire
Amélioration de la Qualité Nutritive du
Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune
d'Athiémé
dépistage et formation au niveau du chef-lieu de leur
commune. Le passage à grande échelle de la stratégie de
nutrition va donc nécessiter une mobilisation nouvelle et de grande
ampleur de tous les acteurs, y compris des collectivités
territoriales.
La prévention de la malnutrition et sa prise en charge
en phase sévère suppose un accès régulier et non in
extremis des plus démunis au système de santé. Cela
suppose la fonctionnalité du fonds sanitaire aux indigents et un
accès régulier et sans bureaucratie inutile à ce fonds.
Une identification biométrique des mères d'enfants à
risque et leur accès gratuit et rapide aux soins de santé et
à l'alimentation thérapeutique faciliterait leur recours
immédiat aux centres de santé dès l'apparition de
symptômes sur elles et leurs enfants. La prévention a un
coût inférieur aux traitements curatifs et mettra ces mères
en capacité de mieux contribuer au bien-être de leurs enfants.
La prise en charge de la malnutrition modérée
est un défi plus difficile à relever. Outre les habitudes
alimentaires à réajuster dans le sens d'une amélioration
de la qualité de l'alimentation, il faut aussi que les mères
aient à leur disposition les vivres de qualité dont elles ont
besoin. Nous avons vu en début de ce chapitre que les vivres ne sont
parfois même pas produits localement en qualité suffisante. Pour
les ménages les plus pauvres qui tendent à rogner sur la
qualité et même la quantité de l'alimentation afin de faire
face aux dépenses incompressibles la culture de légumineuses,
l'entretien d'un jardin et verger de case et d'un petit élevage de cour
et d'un bassin aquacole est à encourager. Beaucoup de crises
alimentaires affectent aussi la nutrition de façon sporadique et quand
elles ne sont pas de grande ampleur, elles passent inaperçues aux yeux
des organisations d'aide. La commune serait mieux placée pour
gérer un fonds de secours d'urgence permettant aux victimes de
catastrophes localisées, sécheresse et inondations,
épizooties et criquets, etc. ainsi qu'à celles de crises sociales
sans filets de sécurité de surmonter la mauvaise passe. Mais
au-delà de ces mesures, les époux sont à mieux former sur
les bienfaits d'une bonne alimentation, y compris sur le plan financier car les
dépenses additionnelles de nutrition et prévention évitent
des dépenses de santé et des pertes de jours de travail.
Quant à la malnutrition chronique, elle
nécessite dans un premier temps une information pour que même les
notables ne soient conscients de sa réalité. En effet, à
l'oeil nu, les enfants en retard de croissance semblent bien portants. Les
conséquences de ces retards de croissance et leurs implications sur les
ménages et la société sont lourdes mais
méconnues.
En 2011, une étude de Plan Bénin a
révélé un taux élevé de prévalence
(49%) de malnutrition dans la Commune d'Athiémé.
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire,
en vue de l'obtention d'un master professionnel, nous avons choisi orienter nos
travaux sur l'alimentation et la nutrition.
Au cours de nos enquêtes et investigations, dans la Commune
d'Athiémé, cadre choisi à cet effet, les populations ont
émis le voeu de juguler la malnutrition par un effort de toute la
communauté. Conscientes qu'elles végètent dans la
malnutrition, elles décident d'y investir. Faut-il le rappeler, une
personne malnutrie est d'abord une perte pour le village avant de
l'être
pour la commune. Si elle est alimentée et nourrie
correctement, elle apportera une plus-value
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Kuassi Thibault Césaire
Amélioration de la Qualité Nutritive du
Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune
d'Athiémé
à la localité. Pour ces communautés, dans
les temps anciens, l'éducation et la bonne santé d'un enfant
n'est pas l'affaire de ses parents uniquement mais celle de toute la
communauté. Pour elles, ce serait une occasion de retrouver cette
solidarité.
Dans le but d'aider à la réalisation de leurs
voeux et souhaits, nous avons décidé de fédérer
leurs efforts pour l'amélioration de la Qualité Nutritive du
Nourrisson et de la Petite Enfance dans la Commune d'Athiémé.
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