Chapitre 06 : Discussion des
résultats.
Dans ce dernier chapitre nous allons interpréter et
discuter les données que nous avons recueillies afin de répondre
à nos questions de recherche. Nous allons aussi parler de la
confrontation de nos résultats avec les écrits d'autres
scientifiques et nous le concluons par les limites de la recherche, les
perspectives de recherche et en fin la conclusion générale.
6.1. La validation des
hypothèses :
Dans notre problématique, nous nous sommes
interrogés sur la possibilité d'améliorer la
prononciation de notre public et aussi sur la possibilité de
développer leurs interactions orales, à travers l'enseignement de
la langue française par le bais de la pédagogie par
l'expérience. Nous rappelons nos deux questions de recherche :
- Dans un contexte d'enseignement de FLI, avec un public
adulte migrant d'origines différentes, comment enseigner à
travers la pédagogie par l'expérience afin de développer
la prononciation de ce public ?
- La pédagogie par l'expérience est-elle
favorable pour les migrants adultes ?
L'objet de ce travail de recherche était de savoir
comme nous le soulignons si la pédagogie par expérience dans un
contexte FLI avec un public de migrant adulte, parvenait à
développé la prononciation de ce public et leur interaction
orale, les résultats que nous avons obtenus selon les quatre
questionnaires et les deux grilles d'auto-observation, viennent affirmer
l'utilité de la pédagogie par expérience, les
réponses des apprenants sont positives (voire tableau 12) qui montre
qu'ils aiment la pédagogie par expérience car elle leur permet
d'être corrigés, de bien prononcé, de bien articuler, de
parler et de pratiquer la langue , de communiquer, et d'améliorer
leurs niveaux, ceci n'étaient pas le cas pour leurs opinions sur la
pédagogie classiques ; les cours et les activités
classiques.
Nous avons pu voir par nous même leurs implications dans
les différentes activités du type actionnelle, dans les jeux de
rôles, dans les dialogues, dans les activités de RTP, ou de
réalisation d'une expérience, etc. Cela vient appuyer
l'idée, que les enseignants peuvent aborder l'oral par le bais de la
pédagogie par expérience, sous différents ongles tel que
nous l'avons fait à traversles expressions orales, les productions
orales, les réceptions orales mais aussi via la lecture d'un texte, par
le biais du brainstorming etc. Notre analyse de recueil de donnés nous
permet de confirmer nos hypothèses posées dans la
problématique, la pédagogie par l'expérience dans un
contexte FLI avec des adultes migrants, d'origines différentes, peut
développer les interactions orales et la prononciation des migrants
même s'ils ont un niveau débutant, néanmoins , nous
estimons que cela demande un énorme travail avant d'arriver à
ces résultats, pour arriver à bien prononcer et articuler
correctement les sons suivants : (u), (ou), (é), (è) etc.,
notre grille d'auto-observations spécifique aux difficultés de
prononciation orale, nous montre ces même erreurs
réplétives de prononciations des apprenants, notre astuce pour
améliorer cela était de faire un lien avec le cours
précédent (feed-back) nous avons constaté que cela aide
à mémoriser des sons et à bien les prononcer.
Nous nous sommes aussi interrogés au corps de notre
problématique sur les modalités de travail que nous devrions
mettre en place pour amener notre public à parler, nous avons
constaté d'après notre expérience et nos propres
auto-observations que le travail collaboratif est un moyen efficace qui peut
être un atout pour l'enseignement des langues et pour l'oral même
dans un contexte FLI. De plus les réponses des apprenants concernant
leur préférences montrent et affirment qu'ils aiment travailler
en groupe, il est impérativement selon nous, de donner le droit aux
apprenants de chuchoter pour échanger autour d'un exercice, travailler
en binôme ou en groupe, cela accroit leur confiance en eux-mêmes,
les enrichit d'être ainsi avec les autres, et ils apprennent les uns des
autres.
Nous nous sommes demandé également quelles
autres compétences la pédagogie de l'expérience peut
favoriser et nous constatons d'après les réponses des apprenants
que la pédagogie par expérience favorise les compétences
écrites en plus des compétences orales. Nous pouvons ainsi dire
qu'en tant qu'enseignant nous pouvons travailler nos séquences
pédagogiques expérimentales avec un grand soin et cela peut aider
chaque apprenant à développer son propre potentiel, il faut
donner à chaque apprenant assez d'opportunité pour qu'il s'amuse
dans des expériences pédagogiques dont le but est de faciliter
son apprentissage.Nous pensons qu'il est indispensable de leur apprendre des
choses qui leurs seront utiles dans la vie de tout les jours, leur
réponses concernant les cours qui n'ont pas aimé était
majoritairement concernant les animaux qu'ils ont vu courant les cours de la
pédagogie classique. Nous estimons qu'il est important de laisser les
apprenants s'exprimer en leurs langues maternelles pour discuter autours d'un
exercice ou une activité.
6.1.1. La discussion des
résultats :
Nous avons soulevé de l'analyse de nos donnés
recueillies plusieurs difficultés liées à l'enseignement
de l'oral avec un public migrant et débutant, tels que :
- Les formes du bilinguisme en classe,
- Des difficultés d'ordre culturel,
- L'importance de l'adaptation des cours aux profils des
apprenants,
- La question de l'insécurité linguistique,
- La difficulté de l'enseignement du FLI,
- L'attitude du formateur du FLI,
- L'impact de la motivation sur la créativité
des migrants,
- La stratégie de l'enseignement de l'oral en contexte
FLI,
- Le manque de manuel de la pédagogie
del'expérience,
- Les attentes du public FLI,
- L'apport de la LC et la PA dans l'enseignement du FLI,
- La diversité du public FLI,
Nous tentons d'expliquer chaque point dans les paragraphes qui
suivent.
6.1.2. Les formes du bilinguisme entre avantages et
inconvénients:
Nos observons d'après nos deux grilles
d'auto-observation que les apprenants interagissent souvent en langue arabe et
en kurde, pendant les cours en générale, et hésitent de
parler durant les cours classiques en particulier, ils nous posent des
questions en arabe, nous avons essayé de faire de cela un outil qui
favorise leur apprentissage et leur prononciation, nous avons également
remarqué que les apprenants transcrivent le son entendu en
français en langue arabe, ceci représente une autre forme de
bilinguisme, ils s'échangent entre eux en arabe et en kurde pour
expliquer un mot ou une idée etc., nous estimons que cela
représente un avantage cognitif, nous trouvons que le bilinguisme a des
apports pour l'apprentissage des langues .
Le bilinguisme veut dire l'enseignement d'une langue à
travers une autre langue, c'est une approche mondialement connue, nous pensons
que ce n'est pas la meilleure des approche car nous avons remarqué que
si l'on se focalise sur l'arabe par exemple ou simplement sur une culture
française qui se confronte à leur propre culture, les migrants
sont frustrés, comme le montrent les questionnaires, certains refusent
même de participer à des sorties de découverte, etc.,
nombreux sont les chercheurs qui partagent notre avis, nous citons comme
exemple (Monuma, 2008 :7) qui affirme que le bilinguisme provoque des
problèmes sociales, culturels et linguistiques et donc qui pense qu'il a
des inconvénients, nous citons aussi, (Castellotti, 2011) qui estime que
l'usage de la langue mère pour acquérir la langue cible, provoque
une confusion et des erreurs chez les apprenants. Nous citons aussi (Tresse,
2014) qui croit le contraire, ses idées s'opposent aux idées des
chercheurs que nous venons de citer, ce dernier voit que le bilinguisme a des
avantages,il favorise selon lui, la concentration des apprenants et permet
d'avoir une ouverture d'esprit. En effet, nous avons constaté la
concentration des apprenants, toute leur attention était
manifestée lorsque nous expliquons en arabe ou lorsque nous traduisons
un mot en anglais etc.,ils étaient attentifs et bien
concentrés.
6.1.3. Les difficultés d'ordre culturel et les
formes de l'interculturel:
Il est évident que la langue est un instrument qui
véhicule non seulement le langage mais aussi les cultures, le FLI comme
nous l'avons montré consiste à enseigner la langue et surtout
culture du pays d'accueil c'est ce qui le distingue justement des autres
formations, nous estimons que cet aspect culturel est très complexe
à enseigner, nous l'avons constaté nous même sur le
terrain, ce n'était pas facile de faire une sensibilisation sur des
codes qui régissent la société française et qui
s'opposent souvent aux cultures, coutumes et religions de nos migrants
enseignés. (Matrine-Perteceille, 2017) explique que le thème de
l'interculturel n'est pas récent et qu'il a été
intégré dans les salles de cours françaises dès
1975 suite aux vagues migratoires.
Pour ce qui est de l'ouverture d'esprit, l'apprenant (DB) nous
a avoué qu'il n'a jamais cuisiné de sa vie à cause de ses
traditions, mais il a participé à l'activité de la
réalisation de la soupe de légumes et a admis l'avoir
aimé, cette situation représente la confrontation de la culture
du pays d'origine avec celle du pays d'accueil, néanmoins comme nous
l'avons souligné l'apprenant a participé à quelque chose
qui le qualifie de« pour les femmes » et a donc
changé ses propres codes et perceptions culturels, cela
représente une forme d'acculturation et donc d'interculturalité.
(Roura, 2014 : 51) explique que l'interculturalité
« envisage la résolution de problèmes sociaux ou
éducatifs liés à la confrontation de valeurs culturelles.
En classe de langue, le développement de la compétence
interculturelle doit faire naître le désir de comprendre la langue
et la culture de l'autre ». Nous comprenons ainsi, que
l'interculturalité a comme objectif de motiver l'apprenant à
comprendre la langue et la culture qu'on lui enseigne il sera par la suite
ouvert à la modification de ses propres codes cultureux.
(Puren, 2013) de sa part, souligne l'importance de
l'enseignement de ce qu'il appelle « la compétence
culturelle » ou encore « l'approche culturelle »
à un public migrant et adulte, à travers l'enseignement de la
culture cible et la mise en place de chaque migrant dans des situations de
découverte de cette culture, en le mettant en contact avec des locuteurs
natifs, car selon cet auteur, les concepteurs du CECRL ont l'objectif
d'enseigner et d'apprendre les langues et cultures étrangères,
cela permet aux migrants de devenir des « acteurs sociaux »
dans un environnement multiculturel, afin de former une société
multilingues et multiculturelle. (Puren, 2013) rajoute que le fait de mettre
ces migrants en contact avec les autres migrants ou avec des natifs, produit
le métissage et donc le pluriculturel et tout cela a des atouts pour la
société concernée et favorise le processus d'apprentissage
des migrants.
Nous avons noté qu'un autre migrant à
répondu qu'il n'aime pas les chiens « car selon sa religion
ce sont des êtres impurs et qu'il ne fallait pas les
approcher » mais nous n'avons pas parvenue à lui changer son
opinion sur ces animaux car il semblait déterminé à
s'accrocher à ses opinions. Cette situation nous a poussée
à réfléchir aux contenus des thèmes culturels que
l'on souhaite enseigner, nous nous demandons quel critère faut-il
prendre en considération ? (Roura, 2014 :61) a abordé
ce point et a tenté de proposer une solution à ce problème
« nous envisageons une seule solution possible : il faut tenir compte
du profil des apprenants, leurs caractéristiques personnelles, telles
que l'âge, le contexte, leurs intérêts
particuliers ». Enfin, nouspensons qu'il important de tenir en compte
tout ces aspects que l'auteur a cité, notamment celle des
intérêts particuliers, nous avons pu voir que la majorité
des migrants que nous avons formé souhaitent trouver du travail, il
serait intéressant de leur enseigner des thèmes culturels
liés au monde professionnels, des thèmes précis
spécifiques à chaque formation désirée, mais nous
estimons que cela nécessite beaucoup de temps.
A propos des manifestations des formes culturelles des
migrants, nous avons effectué un stage d'enseignement du FLI dans le
cadre du bénévolat au sein de l'association Alsace/Syrie, en
2018, nous avons remarqué que certains hommes travaillent entre hommes
et non pas avec des femmes et vis versa pour les femmes dans toutes les
activités que nous leur avons proposées, sans même
demandé notre autorisation.Pendant des exercices expérimentaux,
certaines femmes refusaient de se déplaçaient au tableau etc.
Lors de la sortie à la banque pendant notre actuelle recherche et
d'après l'analyse de nos donnés, une migrante nous a avoué
qu'elle souhaite faire des activités avec des femmes et non pas avec des
hommes, cette même personne a répondu concernant la sortie
à la banque « qu'elle n'avait pas le droit de sortir sans
l'autorisation de son mari », et « qu'elle n'avait pas
besoin de carte bancaire car son mari on en a une », cela
représente une difficulté pour le formateur, il doit être
prêt à se confronter à ce genre de situation (Mezagne,
2016) raconte qu'elle a rencontré ce problème au sein de sa
classe, certains hommes refusent d'avoir des cours avec une femme, l'auteur
pense que ce genre de situation est tout à fait naturelle, il faut que
l'enseignant s'y adapte. Nous pensons que cela représente un
défis car l'objectif majeur de la formation FLI c'est de bien
ancré la culture du pays d'accueil dans l'esprit des migrants, enseigner
l'égalité homme/ femme, la mixité, etc., nous avons
même remarqué que lorsqu'il s'agit d'une activité
binôme les apprenants se mettent avec leurs collègues du
même sexe. Nous estimons que l'aspect culturel est le point le plus dur
à enseigner avec un public FLI.
6.2. L'importance de l'adaptation des cours aux
profils des migrants :
Les résultats des migrants concernant leurs avis sur
les cours et les activités classiques, (voire figure 08 et figure 09)
montrent qu'ils ont une vision négative sur ces cours et ils pensent que
c'est du temps perdus et qualifient les activités d'ennuyantes, nous
précisons que le choix de ces cours classiques n'était pas
construit, nous ne sommes pas parties des besoins des migrants, ni de leur
niveaux linguistiques, le choix était aléatoire, concernant le
cours des animaux, nous sommes conscient que ce n'est pas un cours qui va les
aider dans le quotidien, forcément, cela les désintéresse,
nous estimons qu'il est important d'attirer leurs curiosités à
travers des thèmes qu'ils peuvent en refaire usage dans de
différentes situations de leurs vie quotidienne, comme par exemple
comment inscrire son enfant à l'école, comment s'inscrire
à Pol-emploi pour trouver un travail, comment s'inscrire à la
caisse d'allocation familiales (CAF) ou autres etc., à propos de ce
point, (Pillan, 2018 :108) précise qu'il faut « mettre le
migrant au centre de l'attention, l'observer pour connaître ses
potentialités et ses difficultés, ses besoins et ses
intérêts, pour y adapter la méthode d'enseignement et
organiser des situations d'apprentissage et des leçons qui stimulent sa
curiosité sans jamais l'ennuyer ». Nous avons constaté
aussi, qu'il est impératif d'adapter les cours FLI à leurs
niveaux, (Beaurbrun, s.d : 11) a fait une recherche sur l'enseignement du
FLI en Guadeloupe, il explique : « nous avons
repéré certaines difficultés dans le secteur professionnel
de l'enseignement du FLI en Guadeloupe. Nous avons vu que ces
difficultés relèvent de plusieurs types d'inadéquation ou
d'incompréhension », cet auteur souligne l'importance de
l'adaptation linguistique aux profils des apprenants et l'importance de
contextualiser les cours, c'est-à-dire mettre les apprenants dans des
situations réelles de leurs quotidien. Nous avons constaté
à travers ce travail de recherche, qu'il faudrait un suivi approfondi,
un accompagnement personnalisé, un peu plus de temps, de patience pour
amener les migrants à atteindre un haut niveau à l'oral. Nous
estimons qu'il faut aussi sélectionner les thèmes avec un grand
soin, il faut souligner qu'avoir une vie en France c'est avoir une vie
différente, c'est l'école obligatoire pour leurs enfants, c'est
l'éducation nationale gratuite par rapport à d'autres pays, c'est
avoir des droits et des obligations, le statut de la femme change en France ,
il n'est pas le même dans d'autres pays arabophones par exemple etc., la
priorité d'un enseignant serait d'enseigner le FLI mais sans
négliger les informations qui ont des liens avec l'aspect de la vie
quotidienne, la vie social, la vie privée, la vie professionnelle etc.
Cela constitue une difficulté, car il faut que le cours soit
adapté à chaque apprenant, (Beaurbrun, s.d) soulève cette
même problématique « une des difficultés
à prendre en compte est que chaque étudiant est différent,
mais doit suivre un enseignement unifié. Comment va-t-on faire pour
proposer cette unification ?» Pour répondre à cette
question, cet auteur nous parle de l'identification du profil du migrant, le
repérage de ses points faible, l'accompagnement dans son apprentissage.
A ce propos, (Kaiyun, 2017) de sa part , propose de prendre en compte le niveau
des migrants lors de la réalisation des tâches, comme par exemple
donner des activités grammaticales à un migrant débutant
et des activités de rédactions à ceux dont le niveau
langagier est plus avancé que ce dernier.
6.2.1. : La problématique de
l'insécurité linguistique (forme orale et
écrite) :
Les deux grilles d'auto-observations montrent que les
apprenants hésitent à parler, chuchotent lorsqu'ils sont en plein
activité classique, cela nous renvoie à la notion de
l'insécurité linguistique, de plus en répondant aux
questionnaires, la majorité des apprenants ont justifié leur
préférence d'écrire au lieu de lire et d'entendre au lieu
de parler par des indices qui nous renvoient une seconde fois à
l'insécurité linguistique, les exemples des réponses qui
en témoignent sont : (mon niveau est débutant, je suis
timide, je prononce mal etc.) ou encore le refus de lire un texte, tout cela
montre que les apprenants ont implicitement une perception erronée de
leur propre discours, ceci représente un manque de confiance et
génère l'insécurité langagière. Cette
insécurité langagière n'est pas seulement d'ordre oral
mais se manifeste aussi à l'écrit, lorsqu'un apprenant refuse de
corriger au tableau un mot que nous lui dictons ou refuse de participer
à une activité de dictée.
La notion « insécurité
linguistique » est apparue la première fois en 1966 chez
Labov, cette insécurité est liée aux problèmes de
prononciation. (Clavet,s.d: 50) affirme sur l'apparition de cette
dernière : « l'insécurité linguistique
lorsque les locuteurs considèrent leur façon de parler comme peu
valorisante et ont en tête un autre monde plus prestigieux mais qu'ils ne
pratique pas ». En guise de traitement à cet obstacle qui est
survenu à plusieurs reprisesdurant nos séances, nous avons
tenté de changer de registre de langue, d'utiliser des mots simples et
nous avons tenté l'encouragement et la motivation à la prise de
parole, comme nous avons essayé de ne pas attirer l'attention des
migrants sur certaines de leurs erreurs, nous avons aussi essayé
d'éviter l'écriture en cursive car nous avons remarqué que
celle-ci crée des confusions chez les migrants. (Adami et André,
2014) affirment que l'insécurité linguistique est un
phénomène naturel qui peut apparaitre chez un public migrant et
adulte, ils expliquent cela au fait que ce public ont eues une faible
scolarisation dans leurs pays d'origines et qui se trouvent dans une situation
qui leursimpose l'appropriation langagière du pays d'accueil.
Pour conclure, ces deux auteurs ont menés des
recherches et ont trouvé que ces insécurités linguistiques
(orales et écrites) peuvent toucher un public non natifs voire
même un public natif en situation d'insertion professionnelle avec des
besoins langagiers qui ne cessent d'augmenter et ils nous parlent des
formations qui leur permettent de maintenir leur activités salariales,
ces auteurs expliquent que même si ces salariés parvenaient
à parler parfaitement l'oral, ils seront considérés comme
étant en situation d'insécurité linguistique s'ils ont des
problèmes au niveau de l'écrit.
6.2.2. L'apport du travail collaboratif sur l'oral en
formation de FLI:
Les donnés recueillis nous laisse comprendre que le
travail de groupe, ou par binôme représente pour nous une richesse
dans la classe, la majorité des apprenants préfèrent faire
des activités en binômes ou en groupe, nous estimons que cela
favorise l'entraide et surtout l'autonomie de ces derniers, sur ce sujet
(Tardif, 1992 : 96) affirme de sa part que « L'apprentissage
coopératif est un excellent moyen de développer l'autonomie et la
pensée critique de l'apprenant et de l'amener à produire dans la
langue cible. » Les apprenants s'aident entre eux, interagissent, se
corrigent, ce qui favorise leur interactions.
6.2.3. Stratégie d'enseignement de l'oral en
contexte FLI :
Nous nous sommes demandée dans notre
problématique, comment enseigner à travers la pédagogie
par expérience afin de permettre à notre public migrant de
prendre la parole, et améliorer sa prononciation, pour cela, nous avons
utilisé cette pédagogie comme un outil parole pour
développer leur oral, pour faciliter leur intégration, les rendre
autonome en favorisant leurs communications, nous avons constaté
d'après les questionnaires que tous les migrants que nous avons
formé, s'intéressent à l'oral plus que l'écrit,
nous estimons qu'il est nécessaire que la pédagogie par
expérience soit une occasion pour que le migrant parle, lit et
écrit car les profils des personnes sont différents, certains
sont visuels et donc ont besoin de voir pour apprendre, tendis que d'autres
sontkinesthésiques et donc ont besoin de toucher, alors que d'autres ont
besoin d'écouter car ils sont auditifs, il faut prendre en
considération tout ses différences au moment de leur
l'enseignement, nos données recueillies nous ont montré que
chaque migrant préfère apprendre d'une manière bien
précise et différente. (Caroline, 2019) affirme de sa part que
selon la neuroscience chacun a son style d'apprentissage, et qu'il faut mettre
à disposition de l'apprenant des éléments visuels,
graphiques, sonores, afin de permettre un meilleur apprentissage, l'auteur
souligne également que le fait qu'un apprenant mentionne sa
préférence en support visuels ne veut pas dire qu'un enseignement
basé sur cette préférence (supports visuels) va lui
permettre un meilleur apprentissage, mieux qu'un autre enseignement basé
sur d'autres supports, auditifs par exemple.
Nous nous sommes focalisé sur l'oral, nous avons
utilisé le visuel comme moyen de mémorisation, de
répétition et donc un moyen pour oraliser, écouter,
parler, écrire etc., notre pédagogie de l'expérience leur
a permit de pratiquer et de faire des choses et donc c'est une manière
de tâtonner et de tester des choses, les migrants ont
apprécié les activités qui leur permettaient de faire une
action (voire tableau10). L'analyse de nos données nous laissent
comprendre que les migrants apprécient les jeux de rôles et les
dialogues pour apprendre, voire (tableau 08 et 09) ceci justifie notre
focalisation sur ces derniers.
6.3. L'impact de la motivation sur la
créativité:
Nous estimons que la motivation est au coeur de
l'apprentissage, ce qui permet à un migrant de faire des efforts de
s'impliquer dans des tâches c'est justement car il y a derrière
lui quelque chose qui le pousse à le faire, son envie d'apprendre etc.,
en répondant aux questionnaire et en commentant certaines
activités, les migrants, ont répondu littéralement qu'ils
n'ont pas aimé tel exercice, car l'exercice en question ne les
intéresse pas, nous pensons que faire des exercices qui les
intéressent peuvent susciter leur intérêts, nous avons pu
le constaté, pendant l'analyse du cours de la salade de fruits, un
migrant a fait appel à son imagination et donc à la
créativité, et a proposé des idées nouvelles tel
que le rajout du Yaourt à la salade de fruit, ingrédient que nous
n'avons pas prévu. Nous pensons que la motivation permet au migrant,
d'avoir de l'imagination d'être curieux et créatif,
discipliné et coopératif, nous avons constaté leur joie
d'apprendre les noms des fruits par exemple, choses qu'ils ignoraient
complètement auparavant.
Nous avons essayé des techniques pour motiver les
migrants psychologiquement comme les encourager verbalement et nous constatons
que cela marche très bien. (Caroline, 2015) explique que selon la
neuroscience, la créativité est une science humaine naturelle,
chaque individu né avec un potentiel créatif qui lui permet
d'inventer des idées. Cet auteur rajoute que selon la neuroscience cette
attitude n'est pas liée systématiquement à l'art et peut
être manifestée pour répondre de façon souple
à une problématique, la manière de faire évoluer
une idée est de la faire confronter à différents points de
vues, et c'est ce qui permet la création d'une idée nouvelle et
donc la créativité. L'auteur (Idem), souligne que les
instituteurs doivent mettre en place des conditions pour ne pas freiner la
créativité et des conditions pour encourager celle-ci, en
proposant des problèmes sans solutions uniques, ces problèmes
permettent aux apprenants de se questionner et de créer leurs propres
idées et c'est de cette manière que la créativité
née précise-elle. Selon (Haydée, s.d, 115)
«créativité et jeu semblent tous deux aptes à
enrichir les processus cognitifs et affectifs, à alimenter l'estime de
soi, la motivation et la réussite ».
6.3.1. La difficulté de l'enseignement du
FLI :
6.3.2. Le manque de formation FLI et le
problème de l'assiduité :
Le manque de formation de cette branche d'enseignement du FLI
est le premier obstacle au quel le formateur FLI se confronte, étant
donnée du manque de manuel spécifique à l'apprentissage de
cette formation.
Nous avons effectué des visites au secours catholique,
au secours populaire, l'année passée, pour recueillir des
données pour le dossier du module : français sur objectifs
spécifiques (FOS), ces centres sociaux accueillent un bon nombre de
migrants adultes et demandeurs d'asiles désirant apprendre le
français, nous avons fait des séances d'observations et des
entretiens et nous avons constaté que les formateurs font du FLE et non
pas du FLI ou encore du FOS. Après un entretien avec ces formateurs,
nous avons compris qu'ils ne sont pas assez équipés pour
enseigner, manque de sales, manque de chaises, et ils se basent dans leurs
enseignements sur des livres qu'ils reçoivent en don.
Comme le montrent nos résultats, notre public migrant
veulent apprendre le français pour pouvoir travailler, la
majorité des réponses sur la question (pourquoi voulez vous
apprendre le français ?) étaient pour trouver du travail,
cela nous renvoie à l'envie des migrants de faire du FOS. Après
deux entretiens avec les formateurs des deux associations que nous venons de
citer, ils nous ont expliqué qu'ils ne préparent rien de
spécial ou de précis mais qu'ils travaillent par thème,
ils y enseignent surtout l'alphabet, les jours de la semaine, les mois les
chiffres etc. Les formateurs nous ont expliqué qu'en plus du manque des
manuels FLI, beaucoup de migrants s'absentent ce qui les empêchent de
faire des progrès, les deux personnes avec qui nous avons
effectué un entretien, nous ont affirmé qu'ils étaient de
simples bénévoles retraités (une avocate et un prof de
sport), donc ce ne sont pas vraiment des spécialistes du domaine
éducateur, ce ne sont pas des pédagogues mais simplement des
personnes bienveillantes désirantes d'aider, nous avons aussi
remarqué le problème de l'assiduité chez notre propre
public enseigné. (Qotb, 2019 : 83) estime qu'il est
nécessaire de concevoir un site en ligne pour l'enseignement du FOS pour
ce public migrant, nous pensons que cela pourrait être intéressant
pour les migrants qui font du FLI et qui s'absentent pour des raisons
professionnelles ou personnelles, nous sommes du même avis de l'auteur et
nous estimons qu'une formation FLI en ligne avec des formateurs
qualifiés, des spécialistes, pourrait être un très
enrichissante pour ces migrants. (Qotb, 2019 : 93) le concepteur du site
FOS.COM précise que sa formation sur le site à distance a
été réussie car elle met en avant le développement
des compétences communicatives et propose des thèmes
spécifiques selon les spécialités professionnelles de
chaque migrant, nous estimons qu'il serait intéressant de créer
un site pour l'enseignement du FLI, qui travaillera les compétences
orales des migrants et qui propose des thèmes liés aux principes
et aux valeurs de la république et notamment des thèmes
liés à la laïcité et qui propose des cours allant du
niveau alpha jusqu'au niveau avancé.
6.3.3. Le manque de manuel de pédagogie par
expérience :
Pendant notre stage nous avons réalisé que les
ressources pédagogiques qui se basent sur la pédagogie de
l'expérience sont relativement rares et quasi inexistantes sur internet
et dans les bibliothèques et les librairies, il a fallu créer
nos propres cours en s'inspirant des écrits des auteurs sur la
pédagogie de l'expérience étant donné que nous
n'avons retrouvé aucun manuel qui propose des cours de pédagogie
del'expérience.
6.4. La diversité du public et leurs
attentes :
Les donnés que nous avons recueilli montrent que notre
public est issue de différents pays, certains sont chercheurs d'emploi,
d'autres sont femmes aux foyers, tendis que d'autre sont de jeunes adolescent
espèrent pouvoir continuer leurs études un jour. Se rajoute
à cela le problème de
l'hétérogénéité linguistique, ils parlent
tous au moins deux langues, l'arabe et le kurde, ou l'anglais et l'arabe, de
plus, en répondant à leurs opinions sur les cours qu'ils ont vu,
certains qualifient le choix des cours par : `cours pour enfants ` ou
encore `cours pour femmes', etc. cela a attiré notre attention sur les
thèmes que ce public souhaite apprendre, à ce sujet Lehmann
explique : « : « Se demander ce que des individus ont
besoin d'apprendre, c'est poser implicitement qu'ils ne peuvent pas tout
apprendre d'une langue, donc que des choix doivent être
opérés » (Lehmann, 1993 : 116) nous estimons qu'il est
nécessaire de faire une analyse de besoin pour voir les envies des
apprenants et déterminer ce qui pose problème et enfin essayer de
bâtir des cours constructifs pour traiter ces problèmes, nous
partageons l'avis de cet auteur.
6.4.1. Attitudes du formateur du FLI
Il est très important pour nous de dire qu'il faut
être souple et simple quand on est en position de formateur de FLI, il
faut voir la personne dans son ensemble leur montrer qu'ils sont acteurs de
leur apprentissage, partir de leur bagages, c'est à dire de ce qu'ils
savent déjà, utiliser des mots simples. Ils ne doivent pas
regarder l'enseignant comme étant une autorité mais plutôt
comme une personne égale à eux, pareille à eux, une
personne qui est là pour eux, pour les aider à se cultiver et
à apprendre afin d'illuminer l'obstacle de la timidité et les
encourager à apprendre la parole etc. Nous pensons cela car
d'après les donnés recueillies les apprenants s'auto-qualifient
de « timide » « qui n'aime pas bouger »
« préfère rester assis » etc., se rajoute
à cela leur situations familiales le mal du pays, des difficultés
d'ordre psychique ou financières etc.
Pour conclure, enseigner pour nous, c'est informer, instruire,
éduquer et cultiver les apprenants, tout en les encadrant, avant tout,
l'enseignant doit d'abord maîtriser les sujets et thèmes à
enseigner pour pouvoir ensuite transmettre cette maîtrise à ces
apprenants.
6.4.2. L'apport de l'AC et la PA dans l'enseignement
du FLI :
Nous nous sommes basés sur notre enseignement sur
l'approche communicative à travers les dialogues, les jeux de
rôles, en faisant apprendre des phrases aux apprenants en les
répétant, en créant de nouvelles phrases dans des
situations de reproduction orale, en faisant de la stimulation etc. Nous
n'avons pas négligé la perspective actionnelle lorsque nous avons
mis les apprenants dans des situations complexes issues du quotidien qui les
obligeaient à faire des actions pour résoudre des
problèmes même en faisant semblant car justement ce qui distingue
l'AP de la PA est l'action.
Nous estimons que c'est exactement le fait d'utiliser ces deux
approches qui a aidé les apprenants à faire des progrès
nos propos sont basés sur leurs réponses sur le type d'exercices
qu'ils préfèrent et ils sont majoritairement (jeux de
rôles, dialogues, activités de découvertes, etc.,). (Saydi,
2015 :25) pense qu'il est primordial d'utiliser la PA comme un
complément, ou une auxiliaire de l'AC et c'est en utilisant ces deux
approches au même moment qu'on remarquera les progrès des
apprenants, nous sommes du même avis de l'auteur et c'est ce que nous
avons essayé de faire.
6.4.3. Limite du sujet :
Nous admettons que la tâche de l'enseignement de l'oral
via la pédagogie de l'expérience reste quelque chose de
très complexe étant donné que certaines notions et
certains mots sont difficiles et impossible à observer à l'oeil
nus, ne sont pas concrets, que l'on ne peut pas toucher ou expérimenter,
comme les mots spirituels, ce qui rend l'explication aux apprenants très
compliquée.
De plus, nous avons constaté la difficulté de
l'enseignement de l'oral sans support transcrit, nous avons fait recours
à la lecture, et nous avons remarqué l'efficacité de cette
technique qui a beaucoup aidé les migrants à développer
leur prononciation, à ce propos (Saussure, 1983 :23)
explique « l'écriture fixe les signes de la langue, elle est
la forme tangible des images acoustiques du langage articulé. Son
origine est dans le besoin que les hommes ont prouvé de conserver par
les véhiculer ou les transmettre, les messages du langage
articulé ». Concernant cette technique de passer de l'écrit
pour faire l'oral (Seydoud, 2010 :15) affirme que la lecture
« est une activité orale qui sert à extraire la
prononciation et la signification qui correspond à une
représentation graphique du langage. Lire c'est transformer un message
écrit en message sonore, puis de le comprendre ». L'auteur est
du même avis que nous, se rajoute à cela l'absence quasi-totale de
manuels de FLI ou de manuel de pédagogique de l'expérience, ce
qui impose à l'enseignant un double travail et encore plus de temps
pour la préparation de ses séquences pédagogiques, de plus
toutes les difficultés d'ordre culturel, d'ordre personnel que nous
avons cités dans les paragraphes précédents ;
insécurité linguistiques, timidité, refus de
participations aux exercices, aux sorties de découvertes etc., le manque
de moyens que nous avons constaté dans les associations sociales qui
proposent des formation gratuite ou payante à ce public FLI.
Pour conclure, nous rappelons également que nous
disposons d'une cuisine au centre Bernanos, mais dans une école il est
difficile de faire certaines expériences, le risque d'accident en cas de
sortie d'école non autorisée sera une évidence, le manque
de moyens pour les expériences aussi, nous avons dû tout ramener
de chez nous, comme certains ingrédients.
Nous soulignons aussi un point que nous jugeons négatif
dans pédagogie de l'expérience, car celle-ci, impose une grande
attention à l'enseignant, même si notre public est adulte, nous
avons éprouvé une sensation de stress au moment des sorties des
découvertes et au moment de la réalisation des deux
expériences culinaires avec le couteau etc., en effet, nous avons
été inquiets, lorsque un apprenant coupait un légume ou un
fruit etc. Nous avons aussi constaté que les questionnaires que nous
avons élaborés pour la recherche étaient trop vagues et
certaines questions n'étaient pas nécessaires pour notre
recherche.
6.5. Possibilités de prolongation de la
recherche :
Ce présent travaille pourrait donner suite à un
éventuel prolongement de recherche, il s'agit de s'intéresser
à la possibilité de développer une compétence
langagière ; l'oral ou l'écrit, voire même les deux,
des apprenants par le bais de la pédagogie de l'expérience mais
cette fois ci- ça serait l'occasion de voir si cela va fonctionner avec
un public allophone très jeune en l'occurrence des petits enfants
étant donnée que nous avons travaillé sur un public
adulte. Il y aura beaucoup de défis à relever d'autant plus que
cette pédagogie est purement actionnelle et que les enfants de
bas-âges sont curieux d'apprendre, sont en mouvement continue,
éprouvent l'envie de tester et de faire des choses en classe, sont
pleins d'énergies, nécessitent beaucoup plus d'attention et de
surveillance, ainsi qu'une immense responsabilité.
Nous estimons qu'il serait intéressant de s'inspirer de
cette travail de recherche notamment les cours enseignés, les
développer, les adapter à leurs niveaux et de voir par la suite
si la pédagogie de l'expérience favorise une quelconque
compétence langagière dans un contexte allophone avec un public
d'enfants très jeunes ?
Nous pensons que notre thème de recherche pourrait
avoir une éventuelle suite de réalisation de d'autres travaux de
recherche. Nous soulignons que dans un éventuel cas, l'importance
d'avoir suffisamment de supports pédagogiques et de manuels authentiques
spécifiques à la pédagogie del'expérience, car cela
fera gagner beaucoup de temps au chercheur et ne lui imposera pas un double
travail et facilitera ainsi sa mission.
6.6. Conclusion générale
En guise de conclusion, nous rappelons le thème de
notre travail de recherche qui porte sur le développement de la
prononciation et de l'interaction orale d'un public de migrants adultes,
récemment arrivés à Strasbourg, par le bais de la
méthodologie de l'expérience. Nous avons posé nos
questionnements dans l'introduction et nous avons émis des
hypothèses. Nos conclusions permettre finalement de dire que la
méthodologie del'expérience s'avère difficile à
enseigner avec un public débutant et étrangers mais qu'elle
parvient à favoriser leurs prononciations.
La difficulté réside d'abord, dans la langue
enseignée comme ces derniers ne parlent pas le français, s'ajoute
à cela, la méconnaissance du système scolaire, en effet,
bon nombre de nos migrants comme nous l'avons mentionné, n'ont pas
été scolarisés dans leur pays d'origine, la
méthodologie est surtout dure à enseigner à cause des
différences culturelles des apprenants liés à leurs
traditions ou coutumes etc., comme nous l'avons souligné auparavant,
néanmoins la pédagogie par expérience a des avantages car
elle permet l'écoute et la découverte mutuelle, elle est toujours
au bénéfices des migrants.
Nous avons présenté dans le corps de notre
mémoire, dans la partie cadre théorique, tout les mots clefs, les
chants lexicaux, qui ont un lien avec notre sujet de recherche, nous avons
présenté et commenter les différentes pensées
d'auteurs et chercheurs académiques, portant sur l'histoire du FLI, son
enseignement tel que (Adami et André), mais également certains
points de vue académiques, concernant l'oral et son enseignement tel que
(Cuq) ainsi concernant la place de l'oral dans l'enseignement du FLI. Nous
avons aussi présenté l'histoire des méthodologies de
l'enseignement des langues et nous avons cité les écrits de
différents chercheurs tel que (Puren) en partant des
méthodologies traditionnelles jusqu'à l'approche communicative et
la perspective actionnelle etc.Nous avons présenté les
différentes méthodes d'enseignement des langues
étrangères en respectant un certain cadre chronologique. Nous
avons présenté la pédagogie de l'expérience selon
son fondateur Dewey mais selon aussi ses précurseurs et ses
succédeurs tel que Freinet, Montessori, etc.
Nous avons fait une étude qualitative, et une recherche
action : « La recherche-action, outre d'apporter des savoirs
scientifiques et des savoirs d'action, entraîne ceux qui la pratiquent
à réfléchir sur leurs actions, à exercer un `doute
méthodique' » (Verspieren, 1996 : 117).
Dans la partie méthodologique, nous avons
présenté notre démarche, et établi quatre
questionnaires, un questionnaire de profilage pour déterminer les
profils de nos migrants, un concernant les opinions des migrants sur les cours
expérimentaux et les activités expérimentales, un
deuxième concernant leurs avis sur les cours classiques et les
activités classiques, un troisième questionnaire de comparaison
entre les deux pédagogies, ainsi que deux grilles d'auto-observations,
spécifiques aux difficultés de l'oral et de la prononciation.
Notre but était de rassembler le maximum d'information concernant
l'apport de la pédagogie de l'expérience avec notre public
c'est-à-dire dans un contexte FLI, nous avons ensuite justifié le
choix de toutes les questions des questionnaires et les catégories des
deux grilles d'auto-observation.
L'étude des résultat et l'analyse de notre
recherche, ont permis d'affirmer nos hypothèses posées dans
notre problématique concernant la pédagogie par
expérience, dans un contexte FLI, avec un groupe d'apprenants adulte et
migrants, elle participe effectivement, à l'amélioration de
l'oral, au développement de la prononciation et à la
fluidité de leur discours. Nous attirons l'attention ici, sur
l'assiduité qui représente un élément important
dans ce contexte, comme nous l'avons montré, il faudrait un suivi
approfondi, et encadrement spécifique aux besoins langagiers et au
niveau linguistique de chaque apprenant afin de leurs permettre de progresser
oralement.
Dans la partie discussion de nos résultats recueillis,
nous avons soulevés différentes problématiques
liées à l'enseignement de l'oral avec un public migrant, tel que
le bilinguisme, qui, parfois en classe constitue une richesse, tendis que
d'autres fois constitue une perte de temps, en plus de cela nous avons
soulevés la problématique de la confrontation de la culture cible
des migrants avec la culture du pays d'accueil ce qui posait problème
pour les migrants, étant donnés des grandes différences
traditionnelles, religieuses, etc., pour remédier à cela nous
nous sommes focalisé sur l'enseignement des valeurs et principes de la
république. Nous avons soulevé aussi le problème de
l'insécurité linguistique, au niveau de l'écrit ainsi
qu'au niveau de l'oral, qui bloquait les apprenants et les empêchait
à prendre des initiatives pour parler ou pour écrire. Nous avons
également tiré des difficultés d'ordre phonétique
au niveau de l'articulation et de la prononciation, étant donné
que la langue française est une langue complètement
étrangère pour nos migrants et que certains sons en
français n'existent pas dans leurs langues, c'est-à-dire, en
arabe, en kurde, en turc, ou en anglais. Nous avons également
souligné la difficulté du manque de manuels FLI et la
difficulté du manque de manuels de pédagogie
del'expérience, nous avons également discuter des attentes du
public FLI, notamment leurs envie de faire du FOS, et nous avons abordé
les stratégies de l'enseignement de l'oral dans un contexte FLI et
l'attitude du formateur de FLI qui doit être patient et bienveillant.
Nous avons montré l'importance de la motivation qui impacte la
créativité de ce public migrant, etc. Nous avons cité
certains chercheurs qui ont effectué des travaux de recherche qui
s'opposent à nos résultatsou qui sont pareils que nous.
D'après ce travail, nous avons conclu que la meilleure
façon d'apprendre est de faire une expérience. Nous avons
constaté qu'il faut travailler pour aider chaque apprenant à
développer son propre potentiel, donné à l'apprenant assez
d'opportunité pour qu'il s'amuse dans un but pédagogique. Nous
avons également conclut qu'il est impératif d'apprendre aux
migrants des choses qui leurs seront utiles dans la vie de tout les jours. Nous
terminons par dire que la pédagogie de l'expérience est une
excellente approche pour enseigner l'oral à un public migrant
primo-arrivants et nous espérons qu'au future il y aura des travaux et
des réflexions sur cette pédagogie que nous jugeons de
très utiles, et qu'il y aura une disponibilité de manuels
spécifique à la pédagogie de l'expérience et
à l'enseignement du FLI.
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