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Le développement de la prononciation et de l'interaction orale, des migrants adultes arrivés récemment à  Strasbourg, par le biais de la pédagogie de l'expérience


par Sarra Boudechicha
Université de Strasbourg - Master 2 didactique du français langue étrangère, langue d'intégration (FLE/FLI) 2020
  

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Chapitre 06 : Discussion des résultats.

Dans ce dernier chapitre nous allons interpréter et discuter les données que nous avons recueillies afin de répondre à nos questions de recherche. Nous allons aussi parler de la confrontation de nos résultats avec les écrits d'autres scientifiques et nous le concluons par les limites de la recherche, les perspectives de recherche et en fin la conclusion générale.

6.1. La validation des hypothèses :

Dans notre problématique, nous nous sommes interrogés sur la possibilité d'améliorer la prononciation de notre public et aussi sur la possibilité de développer leurs interactions orales, à travers l'enseignement de la langue française par le bais de la pédagogie par l'expérience. Nous rappelons nos deux questions de recherche :

- Dans un contexte d'enseignement de FLI, avec un public adulte migrant d'origines différentes, comment enseigner à travers la pédagogie par l'expérience afin de développer la prononciation de ce public ?

- La pédagogie par l'expérience est-elle favorable pour les migrants adultes ?

L'objet de ce travail de recherche était de savoir comme nous le soulignons si la pédagogie par expérience dans un contexte FLI avec un public de migrant adulte, parvenait à développé la prononciation de ce public et leur interaction orale, les résultats que nous avons obtenus selon les quatre questionnaires et les deux grilles d'auto-observation, viennent affirmer l'utilité de la pédagogie par expérience, les réponses des apprenants sont positives (voire tableau 12) qui montre qu'ils aiment la pédagogie par expérience car elle leur permet d'être corrigés, de bien prononcé, de bien articuler, de parler et de pratiquer la langue , de communiquer, et d'améliorer leurs niveaux, ceci n'étaient pas le cas pour leurs opinions sur la pédagogie classiques ; les cours et les activités classiques.

Nous avons pu voir par nous même leurs implications dans les différentes activités du type actionnelle, dans les jeux de rôles, dans les dialogues, dans les activités de RTP, ou de réalisation d'une expérience, etc. Cela vient appuyer l'idée, que les enseignants peuvent aborder l'oral par le bais de la pédagogie par expérience, sous différents ongles tel que nous l'avons fait à traversles expressions orales, les productions orales, les réceptions orales mais aussi via la lecture d'un texte, par le biais du brainstorming etc. Notre analyse de recueil de donnés nous permet de confirmer nos hypothèses posées dans la problématique, la pédagogie par l'expérience dans un contexte FLI avec des adultes migrants, d'origines différentes, peut développer les interactions orales et la prononciation des migrants même s'ils ont un niveau débutant, néanmoins , nous estimons que cela demande un énorme travail avant d'arriver à ces résultats, pour arriver à bien prononcer et articuler correctement les sons suivants : (u), (ou), (é), (è) etc., notre grille d'auto-observations spécifique aux difficultés de prononciation orale, nous montre ces même erreurs réplétives de prononciations des apprenants, notre astuce pour améliorer cela était de faire un lien avec le cours précédent (feed-back) nous avons constaté que cela aide à mémoriser des sons et à bien les prononcer.

Nous nous sommes aussi interrogés au corps de notre problématique sur les modalités de travail que nous devrions mettre en place pour amener notre public à parler, nous avons constaté d'après notre expérience et nos propres auto-observations que le travail collaboratif est un moyen efficace qui peut être un atout pour l'enseignement des langues et pour l'oral même dans un contexte FLI. De plus les réponses des apprenants concernant leur préférences montrent et affirment qu'ils aiment travailler en groupe, il est impérativement selon nous, de donner le droit aux apprenants de chuchoter pour échanger autour d'un exercice, travailler en binôme ou en groupe, cela accroit leur confiance en eux-mêmes, les enrichit d'être ainsi avec les autres, et ils apprennent les uns des autres.

Nous nous sommes demandé également quelles autres compétences la pédagogie de l'expérience peut favoriser et nous constatons d'après les réponses des apprenants que la pédagogie par expérience favorise les compétences écrites en plus des compétences orales. Nous pouvons ainsi dire qu'en tant qu'enseignant nous pouvons travailler nos séquences pédagogiques expérimentales avec un grand soin et cela peut aider chaque apprenant à développer son propre potentiel, il faut donner à chaque apprenant assez d'opportunité pour qu'il s'amuse dans des expériences pédagogiques dont le but est de faciliter son apprentissage.Nous pensons qu'il est indispensable de leur apprendre des choses qui leurs seront utiles dans la vie de tout les jours, leur réponses concernant les cours qui n'ont pas aimé était majoritairement concernant les animaux qu'ils ont vu courant les cours de la pédagogie classique. Nous estimons qu'il est important de laisser les apprenants s'exprimer en leurs langues maternelles pour discuter autours d'un exercice ou une activité.

6.1.1. La discussion des résultats :

Nous avons soulevé de l'analyse de nos donnés recueillies plusieurs difficultés liées à l'enseignement de l'oral avec un public migrant et débutant, tels que :

- Les formes du bilinguisme en classe,

- Des difficultés d'ordre culturel,

- L'importance de l'adaptation des cours aux profils des apprenants,

- La question de l'insécurité linguistique,

- La difficulté de l'enseignement du FLI,

- L'attitude du formateur du FLI,

- L'impact de la motivation sur la créativité des migrants,

- La stratégie de l'enseignement de l'oral en contexte FLI,

- Le manque de manuel de la pédagogie del'expérience,

- Les attentes du public FLI,

- L'apport de la LC et la PA dans l'enseignement du FLI,

- La diversité du public FLI,

Nous tentons d'expliquer chaque point dans les paragraphes qui suivent.

6.1.2. Les formes du bilinguisme entre avantages et inconvénients:

Nos observons d'après nos deux grilles d'auto-observation que les apprenants interagissent souvent en langue arabe et en kurde, pendant les cours en générale, et hésitent de parler durant les cours classiques en particulier, ils nous posent des questions en arabe, nous avons essayé de faire de cela un outil qui favorise leur apprentissage et leur prononciation, nous avons également remarqué que les apprenants transcrivent le son entendu en français en langue arabe, ceci représente une autre forme de bilinguisme, ils s'échangent entre eux en arabe et en kurde pour expliquer un mot ou une idée etc., nous estimons que cela représente un avantage cognitif, nous trouvons que le bilinguisme a des apports pour l'apprentissage des langues .

Le bilinguisme veut dire l'enseignement d'une langue à travers une autre langue, c'est une approche mondialement connue, nous pensons que ce n'est pas la meilleure des approche car nous avons remarqué que si l'on se focalise sur l'arabe par exemple ou simplement sur une culture française qui se confronte à leur propre culture, les migrants sont frustrés, comme le montrent les questionnaires, certains refusent même de participer à des sorties de découverte, etc., nombreux sont les chercheurs qui partagent notre avis, nous citons comme exemple (Monuma, 2008 :7) qui affirme que le bilinguisme provoque des problèmes sociales, culturels et linguistiques et donc qui pense qu'il a des inconvénients, nous citons aussi, (Castellotti, 2011) qui estime que l'usage de la langue mère pour acquérir la langue cible, provoque une confusion et des erreurs chez les apprenants. Nous citons aussi (Tresse, 2014) qui croit le contraire, ses idées s'opposent aux idées des chercheurs que nous venons de citer, ce dernier voit que le bilinguisme a des avantages,il favorise selon lui, la concentration des apprenants et permet d'avoir une ouverture d'esprit. En effet, nous avons constaté la concentration des apprenants, toute leur attention était manifestée lorsque nous expliquons en arabe ou lorsque nous traduisons un mot en anglais etc.,ils étaient attentifs et bien concentrés.

6.1.3. Les difficultés d'ordre culturel et les formes de l'interculturel:

Il est évident que la langue est un instrument qui véhicule non seulement le langage mais aussi les cultures, le FLI comme nous l'avons montré consiste à enseigner la langue et surtout culture du pays d'accueil c'est ce qui le distingue justement des autres formations, nous estimons que cet aspect culturel est très complexe à enseigner, nous l'avons constaté nous même sur le terrain, ce n'était pas facile de faire une sensibilisation sur des codes qui régissent la société française et qui s'opposent souvent aux cultures, coutumes et religions de nos migrants enseignés. (Matrine-Perteceille, 2017) explique que le thème de l'interculturel n'est pas récent et qu'il a été intégré dans les salles de cours françaises dès 1975 suite aux vagues migratoires.

Pour ce qui est de l'ouverture d'esprit, l'apprenant (DB) nous a avoué qu'il n'a jamais cuisiné de sa vie à cause de ses traditions, mais il a participé à l'activité de la réalisation de la soupe de légumes et a admis l'avoir aimé, cette situation représente la confrontation de la culture du pays d'origine avec celle du pays d'accueil, néanmoins comme nous l'avons souligné l'apprenant a participé à quelque chose qui le qualifie de« pour les femmes » et a donc changé ses propres codes et perceptions culturels, cela représente une forme d'acculturation et donc d'interculturalité. (Roura, 2014 : 51) explique que l'interculturalité « envisage la résolution de problèmes sociaux ou éducatifs liés à la confrontation de valeurs culturelles. En classe de langue, le développement de la compétence interculturelle doit faire naître le désir de comprendre la langue et la culture de l'autre ». Nous comprenons ainsi, que l'interculturalité a comme objectif de motiver l'apprenant à comprendre la langue et la culture qu'on lui enseigne il sera par la suite ouvert à la modification de ses propres codes cultureux.

(Puren, 2013) de sa part, souligne l'importance de l'enseignement de ce qu'il appelle « la compétence culturelle » ou encore « l'approche culturelle » à un public migrant et adulte, à travers l'enseignement de la culture cible et la mise en place de chaque migrant dans des situations de découverte de cette culture, en le mettant en contact avec des locuteurs natifs, car selon cet auteur, les concepteurs du CECRL ont l'objectif d'enseigner et d'apprendre les langues et cultures étrangères, cela permet aux migrants de devenir des « acteurs sociaux » dans un environnement multiculturel, afin de former une société multilingues et multiculturelle. (Puren, 2013) rajoute que le fait de mettre ces migrants en contact avec les autres migrants ou avec des natifs, produit le métissage et donc le pluriculturel et tout cela a des atouts pour la société concernée et favorise le processus d'apprentissage des migrants.

Nous avons noté qu'un autre migrant à répondu qu'il n'aime pas les chiens «  car selon sa religion ce sont des êtres impurs  et qu'il ne fallait pas les approcher » mais nous n'avons pas parvenue à lui changer son opinion sur ces animaux car il semblait déterminé à s'accrocher à ses opinions. Cette situation nous a poussée à réfléchir aux contenus des thèmes culturels que l'on souhaite enseigner, nous nous demandons quel critère faut-il prendre en considération ? (Roura, 2014 :61) a abordé ce point et a tenté de proposer une solution à ce problème « nous envisageons une seule solution possible : il faut tenir compte du profil des apprenants, leurs caractéristiques personnelles, telles que l'âge, le contexte, leurs intérêts particuliers ». Enfin, nouspensons qu'il important de tenir en compte tout ces aspects que l'auteur a cité, notamment celle des intérêts particuliers, nous avons pu voir que la majorité des migrants que nous avons formé souhaitent trouver du travail, il serait intéressant de leur enseigner des thèmes culturels liés au monde professionnels, des thèmes précis spécifiques à chaque formation désirée, mais nous estimons que cela nécessite beaucoup de temps.

A propos des manifestations des formes culturelles des migrants, nous avons effectué un stage d'enseignement du FLI dans le cadre du bénévolat au sein de l'association Alsace/Syrie, en 2018, nous avons remarqué que certains hommes travaillent entre hommes et non pas avec des femmes et vis versa pour les femmes dans toutes les activités que nous leur avons proposées, sans même demandé notre autorisation.Pendant des exercices expérimentaux, certaines femmes refusaient de se déplaçaient au tableau etc. Lors de la sortie à la banque pendant notre actuelle recherche et d'après l'analyse de nos donnés, une migrante nous a avoué qu'elle souhaite faire des activités avec des femmes et non pas avec des hommes, cette même personne a répondu concernant la sortie à la banque « qu'elle n'avait pas le droit de sortir sans l'autorisation de son mari », et « qu'elle n'avait pas besoin de carte bancaire car son mari on en a une », cela représente une difficulté pour le formateur, il doit être prêt à se confronter à ce genre de situation (Mezagne, 2016) raconte qu'elle a rencontré ce problème au sein de sa classe, certains hommes refusent d'avoir des cours avec une femme, l'auteur pense que ce genre de situation est tout à fait naturelle, il faut que l'enseignant s'y adapte. Nous pensons que cela représente un défis car l'objectif majeur de la formation FLI c'est de bien ancré la culture du pays d'accueil dans l'esprit des migrants, enseigner l'égalité homme/ femme, la mixité, etc., nous avons même remarqué que lorsqu'il s'agit d'une activité binôme les apprenants se mettent avec leurs collègues du même sexe. Nous estimons que l'aspect culturel est le point le plus dur à enseigner avec un public FLI.

6.2. L'importance de l'adaptation des cours aux profils des migrants :

Les résultats des migrants concernant leurs avis sur les cours et les activités classiques, (voire figure 08 et figure 09) montrent qu'ils ont une vision négative sur ces cours et ils pensent que c'est du temps perdus et qualifient les activités d'ennuyantes, nous précisons que le choix de ces cours classiques n'était pas construit, nous ne sommes pas parties des besoins des migrants, ni de leur niveaux linguistiques, le choix était aléatoire, concernant le cours des animaux, nous sommes conscient que ce n'est pas un cours qui va les aider dans le quotidien, forcément, cela les désintéresse, nous estimons qu'il est important d'attirer leurs curiosités à travers des thèmes qu'ils peuvent en refaire usage dans de différentes situations de leurs vie quotidienne, comme par exemple comment inscrire son enfant à l'école, comment s'inscrire à Pol-emploi pour trouver un travail, comment s'inscrire à la caisse d'allocation familiales (CAF) ou autres etc., à propos de ce point, (Pillan, 2018 :108) précise qu'il faut « mettre le migrant au centre de l'attention, l'observer pour connaître ses potentialités et ses difficultés, ses besoins et ses intérêts, pour y adapter la méthode d'enseignement et organiser des situations d'apprentissage et des leçons qui stimulent sa curiosité sans jamais l'ennuyer ». Nous avons constaté aussi, qu'il est impératif d'adapter les cours FLI à leurs niveaux, (Beaurbrun, s.d : 11) a fait une recherche sur l'enseignement du FLI en Guadeloupe, il explique : « nous avons repéré certaines difficultés dans le secteur professionnel de l'enseignement du FLI en Guadeloupe. Nous avons vu que ces difficultés relèvent de plusieurs types d'inadéquation ou d'incompréhension », cet auteur souligne l'importance de l'adaptation linguistique aux profils des apprenants et l'importance de contextualiser les cours, c'est-à-dire mettre les apprenants dans des situations réelles de leurs quotidien. Nous avons constaté à travers ce travail de recherche, qu'il faudrait un suivi approfondi, un accompagnement personnalisé, un peu plus de temps, de patience pour amener les migrants à atteindre un haut niveau à l'oral. Nous estimons qu'il faut aussi sélectionner les thèmes avec un grand soin, il faut souligner qu'avoir une vie en France c'est avoir une vie différente, c'est l'école obligatoire pour leurs enfants, c'est l'éducation nationale gratuite par rapport à d'autres pays, c'est avoir des droits et des obligations, le statut de la femme change en France , il n'est pas le même dans d'autres pays arabophones par exemple etc., la priorité d'un enseignant serait d'enseigner le FLI mais sans négliger les informations qui ont des liens avec l'aspect de la vie quotidienne, la vie social, la vie privée, la vie professionnelle etc. Cela constitue une difficulté, car il faut que le cours soit adapté à chaque apprenant, (Beaurbrun, s.d) soulève cette même problématique « une des difficultés à prendre en compte est que chaque étudiant est différent, mais doit suivre un enseignement unifié. Comment va-t-on faire pour proposer cette unification ?» Pour répondre à cette question, cet auteur nous parle de l'identification du profil du migrant, le repérage de ses points faible, l'accompagnement dans son apprentissage. A ce propos, (Kaiyun, 2017) de sa part , propose de prendre en compte le niveau des migrants lors de la réalisation des tâches, comme par exemple donner des activités grammaticales à un migrant débutant et des activités de rédactions à ceux dont le niveau langagier est plus avancé que ce dernier.

6.2.1. : La problématique de l'insécurité linguistique (forme orale et écrite) :

Les deux grilles d'auto-observations montrent que les apprenants hésitent à parler, chuchotent lorsqu'ils sont en plein activité classique, cela nous renvoie à la notion de l'insécurité linguistique, de plus en répondant aux questionnaires, la majorité des apprenants ont justifié leur préférence d'écrire au lieu de lire et d'entendre au lieu de parler par des indices qui nous renvoient une seconde fois à l'insécurité linguistique, les exemples des réponses qui en témoignent sont : (mon niveau est débutant, je suis timide, je prononce mal etc.) ou encore le refus de lire un texte, tout cela montre que les apprenants ont implicitement une perception erronée de leur propre discours, ceci représente un manque de confiance et génère l'insécurité langagière. Cette insécurité langagière n'est pas seulement d'ordre oral mais se manifeste aussi à l'écrit, lorsqu'un apprenant refuse de corriger au tableau un mot que nous lui dictons ou refuse de participer à une activité de dictée.

La notion « insécurité linguistique » est apparue la première fois en 1966 chez Labov, cette insécurité est liée aux problèmes de prononciation. (Clavet,s.d: 50) affirme sur l'apparition de cette dernière : « l'insécurité linguistique lorsque les locuteurs considèrent leur façon de parler comme peu valorisante et ont en tête un autre monde plus prestigieux mais qu'ils ne pratique pas ». En guise de traitement à cet obstacle qui est survenu à plusieurs reprisesdurant nos séances, nous avons tenté de changer de registre de langue, d'utiliser des mots simples et nous avons tenté l'encouragement et la motivation à la prise de parole, comme nous avons essayé de ne pas attirer l'attention des migrants sur certaines de leurs erreurs, nous avons aussi essayé d'éviter l'écriture en cursive car nous avons remarqué que celle-ci crée des confusions chez les migrants. (Adami et André, 2014) affirment que l'insécurité linguistique est un phénomène naturel qui peut apparaitre chez un public migrant et adulte, ils expliquent cela au fait que ce public ont eues une faible scolarisation dans leurs pays d'origines et qui se trouvent dans une situation qui leursimpose l'appropriation langagière du pays d'accueil.

Pour conclure, ces deux auteurs ont menés des recherches et ont trouvé que ces insécurités linguistiques (orales et écrites) peuvent toucher un public non natifs voire même un public natif en situation d'insertion professionnelle avec des besoins langagiers qui ne cessent d'augmenter et ils nous parlent des formations qui leur permettent de maintenir leur activités salariales, ces auteurs expliquent que même si ces salariés parvenaient à parler parfaitement l'oral, ils seront considérés comme étant en situation d'insécurité linguistique s'ils ont des problèmes au niveau de l'écrit.

6.2.2. L'apport du travail collaboratif sur l'oral en formation de FLI:

Les donnés recueillis nous laisse comprendre que le travail de groupe, ou par binôme représente pour nous une richesse dans la classe, la majorité des apprenants préfèrent faire des activités en binômes ou en groupe, nous estimons que cela favorise l'entraide et surtout l'autonomie de ces derniers, sur ce sujet (Tardif, 1992 : 96) affirme de sa part que « L'apprentissage coopératif est un excellent moyen de développer l'autonomie et la pensée critique de l'apprenant et de l'amener à produire dans la langue cible. » Les apprenants s'aident entre eux, interagissent, se corrigent, ce qui favorise leur interactions.

6.2.3. Stratégie d'enseignement de l'oral en contexte FLI :

Nous nous sommes demandée dans notre problématique, comment enseigner à travers la pédagogie par expérience afin de permettre à notre public migrant de prendre la parole, et améliorer sa prononciation, pour cela, nous avons utilisé cette pédagogie comme un outil parole pour développer leur oral, pour faciliter leur intégration, les rendre autonome en favorisant leurs communications, nous avons constaté d'après les questionnaires que tous les migrants que nous avons formé, s'intéressent à l'oral plus que l'écrit, nous estimons qu'il est nécessaire que la pédagogie par expérience soit une occasion pour que le migrant parle, lit et écrit car les profils des personnes sont différents, certains sont visuels et donc ont besoin de voir pour apprendre, tendis que d'autres sontkinesthésiques et donc ont besoin de toucher, alors que d'autres ont besoin d'écouter car ils sont auditifs, il faut prendre en considération tout ses différences au moment de leur l'enseignement, nos données recueillies nous ont montré que chaque migrant préfère apprendre d'une manière bien précise et différente. (Caroline, 2019) affirme de sa part que selon la neuroscience chacun a son style d'apprentissage, et qu'il faut mettre à disposition de l'apprenant des éléments visuels, graphiques, sonores, afin de permettre un meilleur apprentissage, l'auteur souligne également que le fait qu'un apprenant mentionne sa préférence en support visuels ne veut pas dire qu'un enseignement basé sur cette préférence (supports visuels) va lui permettre un meilleur apprentissage, mieux qu'un autre enseignement basé sur d'autres supports, auditifs par exemple.

Nous nous sommes focalisé sur l'oral, nous avons utilisé le visuel comme moyen de mémorisation, de répétition et donc un moyen pour oraliser, écouter, parler, écrire etc., notre pédagogie de l'expérience leur a permit de pratiquer et de faire des choses et donc c'est une manière de tâtonner et de tester des choses, les migrants ont apprécié les activités qui leur permettaient de faire une action (voire tableau10). L'analyse de nos données nous laissent comprendre que les migrants apprécient les jeux de rôles et les dialogues pour apprendre, voire (tableau 08 et 09) ceci justifie notre focalisation sur ces derniers.

6.3. L'impact de la motivation sur la créativité:

Nous estimons que la motivation est au coeur de l'apprentissage, ce qui permet à un migrant de faire des efforts de s'impliquer dans des tâches c'est justement car il y a derrière lui quelque chose qui le pousse à le faire, son envie d'apprendre etc., en répondant aux questionnaire et en commentant certaines activités, les migrants, ont répondu littéralement qu'ils n'ont pas aimé tel exercice, car l'exercice en question ne les intéresse pas, nous pensons que faire des exercices qui les intéressent peuvent susciter leur intérêts, nous avons pu le constaté, pendant l'analyse du cours de la salade de fruits, un migrant a fait appel à son imagination et donc à la créativité, et a proposé des idées nouvelles tel que le rajout du Yaourt à la salade de fruit, ingrédient que nous n'avons pas prévu. Nous pensons que la motivation permet au migrant, d'avoir de l'imagination d'être curieux et créatif, discipliné et coopératif, nous avons constaté leur joie d'apprendre les noms des fruits par exemple, choses qu'ils ignoraient complètement auparavant.

Nous avons essayé des techniques pour motiver les migrants psychologiquement comme les encourager verbalement et nous constatons que cela marche très bien. (Caroline, 2015) explique que selon la neuroscience, la créativité est une science humaine naturelle, chaque individu né avec un potentiel créatif qui lui permet d'inventer des idées. Cet auteur rajoute que selon la neuroscience cette attitude n'est pas liée systématiquement à l'art et peut être manifestée pour répondre de façon souple à une problématique, la manière de faire évoluer une idée est de la faire confronter à différents points de vues, et c'est ce qui permet la création d'une idée nouvelle et donc la créativité. L'auteur (Idem), souligne que les instituteurs doivent mettre en place des conditions pour ne pas freiner la créativité et des conditions pour encourager celle-ci, en proposant des problèmes sans solutions uniques, ces problèmes permettent aux apprenants de se questionner et de créer leurs propres idées et c'est de cette manière que la créativité née précise-elle. Selon (Haydée, s.d, 115) «créativité et jeu semblent tous deux aptes à enrichir les processus cognitifs et affectifs, à alimenter l'estime de soi, la motivation et la réussite ».

6.3.1. La difficulté de l'enseignement du FLI :

6.3.2. Le manque de formation FLI et le problème de l'assiduité :

Le manque de formation de cette branche d'enseignement du FLI est le premier obstacle au quel le formateur FLI se confronte, étant donnée du manque de manuel spécifique à l'apprentissage de cette formation.

Nous avons effectué des visites au secours catholique, au secours populaire, l'année passée, pour recueillir des données pour le dossier du module : français sur objectifs spécifiques (FOS), ces centres sociaux accueillent un bon nombre de migrants adultes et demandeurs d'asiles désirant apprendre le français, nous avons fait des séances d'observations et des entretiens et nous avons constaté que les formateurs font du FLE et non pas du FLI ou encore du FOS. Après un entretien avec ces formateurs, nous avons compris qu'ils ne sont pas assez équipés pour enseigner, manque de sales, manque de chaises, et ils se basent dans leurs enseignements sur des livres qu'ils reçoivent en don.

Comme le montrent nos résultats, notre public migrant veulent apprendre le français pour pouvoir travailler, la majorité des réponses sur la question (pourquoi voulez vous apprendre le français ?) étaient pour trouver du travail, cela nous renvoie à l'envie des migrants de faire du FOS. Après deux entretiens avec les formateurs des deux associations que nous venons de citer, ils nous ont expliqué qu'ils ne préparent rien de spécial ou de précis mais qu'ils travaillent par thème, ils y enseignent surtout l'alphabet, les jours de la semaine, les mois les chiffres etc. Les formateurs nous ont expliqué qu'en plus du manque des manuels FLI, beaucoup de migrants s'absentent ce qui les empêchent de faire des progrès, les deux personnes avec qui nous avons effectué un entretien, nous ont affirmé qu'ils étaient de simples bénévoles retraités (une avocate et un prof de sport), donc ce ne sont pas vraiment des spécialistes du domaine éducateur, ce ne sont pas des pédagogues mais simplement des personnes bienveillantes désirantes d'aider, nous avons aussi remarqué le problème de l'assiduité chez notre propre public enseigné. (Qotb, 2019 : 83) estime qu'il est nécessaire de concevoir un site en ligne pour l'enseignement du FOS pour ce public migrant, nous pensons que cela pourrait être intéressant pour les migrants qui font du FLI et qui s'absentent pour des raisons professionnelles ou personnelles, nous sommes du même avis de l'auteur et nous estimons qu'une formation FLI en ligne avec des formateurs qualifiés, des spécialistes, pourrait être un très enrichissante pour ces migrants. (Qotb, 2019 : 93) le concepteur du site FOS.COM précise que sa formation sur le site à distance a été réussie car elle met en avant le développement des compétences communicatives et propose des thèmes spécifiques selon les spécialités professionnelles de chaque migrant, nous estimons qu'il serait intéressant de créer un site pour l'enseignement du FLI, qui travaillera les compétences orales des migrants et qui propose des thèmes liés aux principes et aux valeurs de la république et notamment des thèmes liés à la laïcité et qui propose des cours allant du niveau alpha jusqu'au niveau avancé.

6.3.3. Le manque de manuel de pédagogie par expérience :

Pendant notre stage nous avons réalisé que les ressources pédagogiques qui se basent sur la pédagogie de l'expérience sont relativement rares et quasi inexistantes sur internet et dans les bibliothèques et les librairies, il a fallu créer nos propres cours en s'inspirant des écrits des auteurs sur la pédagogie de l'expérience étant donné que nous n'avons retrouvé aucun manuel qui propose des cours de pédagogie del'expérience.

6.4. La diversité du public et leurs attentes :

Les donnés que nous avons recueilli montrent que notre public est issue de différents pays, certains sont chercheurs d'emploi, d'autres sont femmes aux foyers, tendis que d'autre sont de jeunes adolescent espèrent pouvoir continuer leurs études un jour. Se rajoute à cela le problème de l'hétérogénéité linguistique, ils parlent tous au moins deux langues, l'arabe et le kurde, ou l'anglais et l'arabe, de plus, en répondant à leurs opinions sur les cours qu'ils ont vu, certains qualifient le choix des cours par : `cours pour enfants ` ou encore `cours pour femmes', etc. cela a attiré notre attention sur les thèmes que ce public souhaite apprendre, à ce sujet Lehmann explique : « : « Se demander ce que des individus ont besoin d'apprendre, c'est poser implicitement qu'ils ne peuvent pas tout apprendre d'une langue, donc que des choix doivent être opérés » (Lehmann, 1993 : 116)  nous estimons qu'il est nécessaire de faire une analyse de besoin pour voir les envies des apprenants et déterminer ce qui pose problème et enfin essayer de bâtir des cours constructifs pour traiter ces problèmes, nous partageons l'avis de cet auteur.

6.4.1. Attitudes du formateur du FLI

Il est très important pour nous de dire qu'il faut être souple et simple quand on est en position de formateur de FLI, il faut voir la personne dans son ensemble leur montrer qu'ils sont acteurs de leur apprentissage, partir de leur bagages, c'est à dire de ce qu'ils savent déjà, utiliser des mots simples. Ils ne doivent pas regarder l'enseignant comme étant une autorité mais plutôt comme une personne égale à eux, pareille à eux, une personne qui est là pour eux, pour les aider à se cultiver et à apprendre afin d'illuminer l'obstacle de la timidité et les encourager à apprendre la parole etc. Nous pensons cela car d'après les donnés recueillies les apprenants s'auto-qualifient de « timide » « qui n'aime pas bouger » « préfère rester assis » etc., se rajoute à cela leur situations familiales le mal du pays, des difficultés d'ordre psychique ou financières etc.

Pour conclure, enseigner pour nous, c'est informer, instruire, éduquer et cultiver les apprenants, tout en les encadrant, avant tout, l'enseignant doit d'abord maîtriser les sujets et thèmes à enseigner pour pouvoir ensuite transmettre cette maîtrise à ces apprenants.

6.4.2. L'apport de l'AC et la PA dans l'enseignement du FLI :

Nous nous sommes basés sur notre enseignement sur l'approche communicative à travers les dialogues, les jeux de rôles, en faisant apprendre des phrases aux apprenants en les répétant, en créant de nouvelles phrases dans des situations de reproduction orale, en faisant de la stimulation etc. Nous n'avons pas négligé la perspective actionnelle lorsque nous avons mis les apprenants dans des situations complexes issues du quotidien qui les obligeaient à faire des actions pour résoudre des problèmes même en faisant semblant car justement ce qui distingue l'AP de la PA est l'action.

Nous estimons que c'est exactement le fait d'utiliser ces deux approches qui a aidé les apprenants à faire des progrès nos propos sont basés sur leurs réponses sur le type d'exercices qu'ils préfèrent et ils sont majoritairement (jeux de rôles, dialogues, activités de découvertes, etc.,). (Saydi, 2015 :25) pense qu'il est primordial d'utiliser la PA comme un complément, ou une auxiliaire de l'AC et c'est en utilisant ces deux approches au même moment qu'on remarquera les progrès des apprenants, nous sommes du même avis de l'auteur et c'est ce que nous avons essayé de faire.

6.4.3. Limite du sujet :

Nous admettons que la tâche de l'enseignement de l'oral via la pédagogie de l'expérience reste quelque chose de très complexe étant donné que certaines notions et certains mots sont difficiles et impossible à observer à l'oeil nus, ne sont pas concrets, que l'on ne peut pas toucher ou expérimenter, comme les mots spirituels, ce qui rend l'explication aux apprenants très compliquée.

De plus, nous avons constaté la difficulté de l'enseignement de l'oral sans support transcrit, nous avons fait recours à la lecture, et nous avons remarqué l'efficacité de cette technique qui a beaucoup aidé les migrants à développer leur prononciation, à ce propos (Saussure, 1983 :23) explique « l'écriture fixe les signes de la langue, elle est la forme tangible des images acoustiques du langage articulé. Son origine est dans le besoin que les hommes ont prouvé de conserver par les véhiculer ou les transmettre, les messages du langage articulé ». Concernant cette technique de passer de l'écrit pour faire l'oral (Seydoud, 2010 :15) affirme que la lecture « est une activité orale qui sert à extraire la prononciation et la signification qui correspond à une représentation graphique du langage. Lire c'est transformer un message écrit en message sonore, puis de le comprendre ». L'auteur est du même avis que nous, se rajoute à cela l'absence quasi-totale de manuels de FLI ou de manuel de pédagogique de l'expérience, ce qui impose à l'enseignant un double travail et encore plus de temps pour la préparation de ses séquences pédagogiques, de plus toutes les difficultés d'ordre culturel, d'ordre personnel que nous avons cités dans les paragraphes précédents ; insécurité linguistiques, timidité, refus de participations aux exercices, aux sorties de découvertes etc., le manque de moyens que nous avons constaté dans les associations sociales qui proposent des formation gratuite ou payante à ce public FLI.

Pour conclure, nous rappelons également que nous disposons d'une cuisine au centre Bernanos, mais dans une école il est difficile de faire certaines expériences, le risque d'accident en cas de sortie d'école non autorisée sera une évidence, le manque de moyens pour les expériences aussi, nous avons dû tout ramener de chez nous, comme certains ingrédients.

Nous soulignons aussi un point que nous jugeons négatif dans pédagogie de l'expérience, car celle-ci, impose une grande attention à l'enseignant, même si notre public est adulte, nous avons éprouvé une sensation de stress au moment des sorties des découvertes et au moment de la réalisation des deux expériences culinaires avec le couteau etc., en effet, nous avons été inquiets, lorsque un apprenant coupait un légume ou un fruit etc. Nous avons aussi constaté que les questionnaires que nous avons élaborés pour la recherche étaient trop vagues et certaines questions n'étaient pas nécessaires pour notre recherche.

6.5. Possibilités de prolongation de la recherche :

Ce présent travaille pourrait donner suite à un éventuel prolongement de recherche, il s'agit de s'intéresser à la possibilité de développer une compétence langagière ; l'oral ou l'écrit, voire même les deux, des apprenants par le bais de la pédagogie de l'expérience mais cette fois ci- ça serait l'occasion de voir si cela va fonctionner avec un public allophone très jeune en l'occurrence des petits enfants étant donnée que nous avons travaillé sur un public adulte. Il y aura beaucoup de défis à relever d'autant plus que cette pédagogie est purement actionnelle et que les enfants de bas-âges sont curieux d'apprendre, sont en mouvement continue, éprouvent l'envie de tester et de faire des choses en classe, sont pleins d'énergies, nécessitent beaucoup plus d'attention et de surveillance, ainsi qu'une immense responsabilité.

Nous estimons qu'il serait intéressant de s'inspirer de cette travail de recherche notamment les cours enseignés, les développer, les adapter à leurs niveaux et de voir par la suite si la pédagogie de l'expérience favorise une quelconque compétence langagière dans un contexte allophone avec un public d'enfants très jeunes ?

Nous pensons que notre thème de recherche pourrait avoir une éventuelle suite de réalisation de d'autres travaux de recherche. Nous soulignons que dans un éventuel cas, l'importance d'avoir suffisamment de supports pédagogiques et de manuels authentiques spécifiques à la pédagogie del'expérience, car cela fera gagner beaucoup de temps au chercheur et ne lui imposera pas un double travail et facilitera ainsi sa mission.

6.6. Conclusion générale

En guise de conclusion, nous rappelons le thème de notre travail de recherche qui porte sur le développement de la prononciation et de l'interaction orale d'un public de migrants adultes, récemment arrivés à Strasbourg, par le bais de la méthodologie de l'expérience. Nous avons posé nos questionnements dans l'introduction et nous avons émis des hypothèses. Nos conclusions permettre finalement de dire que la méthodologie del'expérience s'avère difficile à enseigner avec un public débutant et étrangers mais qu'elle parvient à favoriser leurs prononciations.

La difficulté réside d'abord, dans la langue enseignée comme ces derniers ne parlent pas le français, s'ajoute à cela, la méconnaissance du système scolaire, en effet, bon nombre de nos migrants comme nous l'avons mentionné, n'ont pas été scolarisés dans leur pays d'origine, la méthodologie est surtout dure à enseigner à cause des différences culturelles des apprenants liés à leurs traditions ou coutumes etc., comme nous l'avons souligné auparavant, néanmoins la pédagogie par expérience a des avantages car elle permet l'écoute et la découverte mutuelle, elle est toujours au bénéfices des migrants.

Nous avons présenté dans le corps de notre mémoire, dans la partie cadre théorique, tout les mots clefs, les chants lexicaux, qui ont un lien avec notre sujet de recherche, nous avons présenté et commenter les différentes pensées d'auteurs et chercheurs académiques, portant sur l'histoire du FLI, son enseignement tel que (Adami et André), mais également certains points de vue académiques, concernant l'oral et son enseignement tel que (Cuq) ainsi concernant la place de l'oral dans l'enseignement du FLI. Nous avons aussi présenté l'histoire des méthodologies de l'enseignement des langues et nous avons cité les écrits de différents chercheurs tel que (Puren) en partant des méthodologies traditionnelles jusqu'à l'approche communicative et la perspective actionnelle etc.Nous avons présenté les différentes méthodes d'enseignement des langues étrangères en respectant un certain cadre chronologique. Nous avons présenté la pédagogie de l'expérience selon son fondateur Dewey mais selon aussi ses précurseurs et ses succédeurs tel que Freinet, Montessori, etc.

Nous avons fait une étude qualitative, et une recherche action : « La recherche-action, outre d'apporter des savoirs scientifiques et des savoirs d'action, entraîne ceux qui la pratiquent à réfléchir sur leurs actions, à exercer un `doute méthodique' » (Verspieren, 1996 : 117).

Dans la partie méthodologique, nous avons présenté notre démarche, et établi quatre questionnaires, un questionnaire de profilage pour déterminer les profils de nos migrants, un concernant les opinions des migrants sur les cours expérimentaux et les activités expérimentales, un deuxième concernant leurs avis sur les cours classiques et les activités classiques, un troisième questionnaire de comparaison entre les deux pédagogies, ainsi que deux grilles d'auto-observations, spécifiques aux difficultés de l'oral et de la prononciation. Notre but était de rassembler le maximum d'information concernant l'apport de la pédagogie de l'expérience avec notre public c'est-à-dire dans un contexte FLI, nous avons ensuite justifié le choix de toutes les questions des questionnaires et les catégories des deux grilles d'auto-observation.

L'étude des résultat et l'analyse de notre recherche, ont permis d'affirmer nos hypothèses posées dans notre problématique concernant la pédagogie par expérience, dans un contexte FLI, avec un groupe d'apprenants adulte et migrants, elle participe effectivement, à l'amélioration de l'oral, au développement de la prononciation et à la fluidité de leur discours. Nous attirons l'attention ici, sur l'assiduité qui représente un élément important dans ce contexte, comme nous l'avons montré, il faudrait un suivi approfondi, et encadrement spécifique aux besoins langagiers et au niveau linguistique de chaque apprenant afin de leurs permettre de progresser oralement.

Dans la partie discussion de nos résultats recueillis, nous avons soulevés différentes problématiques liées à l'enseignement de l'oral avec un public migrant, tel que le bilinguisme, qui, parfois en classe constitue une richesse, tendis que d'autres fois constitue une perte de temps, en plus de cela nous avons soulevés la problématique de la confrontation de la culture cible des migrants avec la culture du pays d'accueil ce qui posait problème pour les migrants, étant donnés des grandes différences traditionnelles, religieuses, etc., pour remédier à cela nous nous sommes focalisé sur l'enseignement des valeurs et principes de la république. Nous avons soulevé aussi le problème de l'insécurité linguistique, au niveau de l'écrit ainsi qu'au niveau de l'oral, qui bloquait les apprenants et les empêchait à prendre des initiatives pour parler ou pour écrire. Nous avons également tiré des difficultés d'ordre phonétique au niveau de l'articulation et de la prononciation, étant donné que la langue française est une langue complètement étrangère pour nos migrants et que certains sons en français n'existent pas dans leurs langues, c'est-à-dire, en arabe, en kurde, en turc, ou en anglais. Nous avons également souligné la difficulté du manque de manuels FLI et la difficulté du manque de manuels de pédagogie del'expérience, nous avons également discuter des attentes du public FLI, notamment leurs envie de faire du FOS, et nous avons abordé les stratégies de l'enseignement de l'oral dans un contexte FLI et l'attitude du formateur de FLI qui doit être patient et bienveillant. Nous avons montré l'importance de la motivation qui impacte la créativité de ce public migrant, etc. Nous avons cité certains chercheurs qui ont effectué des travaux de recherche qui s'opposent à nos résultatsou qui sont pareils que nous.

D'après ce travail, nous avons conclu que la meilleure façon d'apprendre est de faire une expérience. Nous avons constaté qu'il faut travailler pour aider chaque apprenant à développer son propre potentiel, donné à l'apprenant assez d'opportunité pour qu'il s'amuse dans un but pédagogique. Nous avons également conclut qu'il est impératif d'apprendre aux migrants des choses qui leurs seront utiles dans la vie de tout les jours. Nous terminons par dire que la pédagogie de l'expérience est une excellente approche pour enseigner l'oral à un public migrant primo-arrivants et nous espérons qu'au future il y aura des travaux et des réflexions sur cette pédagogie que nous jugeons de très utiles, et qu'il y aura une disponibilité de manuels spécifique à la pédagogie de l'expérience et à l'enseignement du FLI.

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