III- FACTEURS ENTRAVANT ET OBSTACLES A LA
COOPERATION
Il existe un risque d'infiltration des forces de
sécurité par des groupes criminels et, à plus ou moins
brève échéance, à leur contrôle par ces
derniers. Plusieurs facteurs peuvent ainsi contribuer à réduire
significativement les actions de lutte engagées notamment la corruption,
la difficulté en contrôler la circulation des fonds et
l'inefficacité des textes législatifs qui peuvent parfois
être contournés.
3.1. Corruption
L'autorité des gouvernements peut
être discréditée par la corruption des agents publics, des
policiers et du pouvoir judiciaire, ainsi qu'au niveau politique, ce qui a un
effet destructeur et permet au marché illégal de fonctionner plus
facilement. La corruption ou la coercition des professionnels du
secteur privé est également couramment pratiquée par les
groupes criminels afin de contourner la réglementation en matière
de blanchiment d'argent et mener leurs activités illégales au
sein de l'économie légale16 (Europol, 2016).
Les trafiquants établissent aisément des
relations avec des personnes influentes et soient capables de mettre en place
et de faire fonctionner des réseaux sociaux informels, ce qui leur
permet d'éviter de se faire repérer17 (Lacher,
2012).
Le développement et la stabilité sont mis
à mal dans les pays producteurs de drogue ou dans les pays de transit.
L'infiltration et l'affaiblissement potentiel des organes de contrôle des
frontières constituent de véritables menaces. La facilité
d'accès à l'argent de la drogue (et d'autres formes
d'activités relevant de la criminalité organisée) peut
exercer des pressions supplémentaires sur des systèmes politiques
vulnérables et accroître le risque de polarisation et de violence
dans le cadre des processus électoraux.
3.2. Liberté de circulation des fonds
D'une manière générale,
l'argent de la drogue provient de plusieurs sources : la production locale ou
la vente de stupéfiants importés ; le « rapatriement du
produit de la drogue » ; l'argent généré par les
passeurs de
16 Europol, 2016
17 Lacher, 2012
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drogues ; et les bénéfices
générés par les activités secondaires liées
au trafic de drogues. Les trafiquants « emploient des moyens
complexes pour blanchir les capitaux produits par le trafic de
stupéfiants, notamment le recours à des avocats, à des
bureaux de change, à des échanges commerciaux, à des
passeurs, à des sociétés-écrans, à l'achat
de biens immobiliers, d'hôtels, de casinos.
Toutefois, il faut noter l'inefficacité du ciblage des
parrains de la drogue en l'absence de stratégies de suivi : «
cibler les principaux barons de la drogue n'est pas suffisant en soi :
inévitablement, ces derniers sont remplacés par l'un de leurs
subordonnés, le groupe se désintègre ou des groupes rivaux
absorbent sa part de marché.
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