1.2.5. Assainir la scène politique congolaise
par décrispation politique et la libération des prisonniers
politique
La politique est dynamique, vos ennemis d'hier peuvent
être vos alliés du présent et c'est vice versa, le cas
M'Zee Kabila avec ses alliées étrangers affirme notre
proposition. La scène politique congolaise ne fait pas exception de
cette règle.
Ce pourquoi durant les années nous avons aperçu
plusieurs animateurs politiques changés de tendances, plusieurs
coalitions ont vu le jour ainsi que plusieurs plates-formes ont pu disparaitre.
Suivant cette logique la scène politique congolaise était devenu
pollué, il fallait cout que cout essayé de l'assainir et de la
décrispée, car il y avait un sentiment des haines, des revenges,
d'hostilités au sein
Toutefois, les mesures dites de décrispation politique
posent un sérieux problème ontologique en rapport avec la
construction de l'Etat de droit. La
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des différentes tendances politiques, du fait qu'on
recherchait un climat atténué pour aller aux élections.
Vu tous ses méfaits l'accord de la saint sylvestre
prônait une décrispation de la scène politique. L'accord
stipulait ce qui suit: "V.1. Les parties prenantes au
présent Accord prennent acte de la mise sur pied effective d'une
Commission de Hauts Magistrats pour un examen minutieux, au
cas par cas, des dossiers des prisonniers politiques et d'opinion, des
bénéficiaires de la dernière loi d'amnistie mais qui ne
sont pas encore libérés, des exilés et
réfugiés politiques repris dans la liste en annexe.
Quatre mesures de décrispation politique ont
été convenues dans l'Accord de la saint sylvestre, Il s'agissait
:
? De la cessation des poursuites pénales ou de
l'incarcération de certaines figures de l'opposition politique ;
? De l'accès aux médias ;
? Du contentieux des partis politiques ; et
? De l'assistance financière du gouvernement aux
victimes des manifestations publiques violentes de 2016 à travers le
pays.
Cette identification se distingue largement des stipulations
de l'Accord politique pour l'organisation d'élections apaisées,
crédibles et transparentes en RDC.
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décrispation fait allusion à l'idée d'un
certain malaise dans la société auquel il convient de mettre fin.
À la base de ce malaise, on trouve l'arbitraire ressenti qui aurait
été occasionné dans la foulée des joutes et
contestations politiques.
Par conséquent, la décrispation politique
constitue le reflet du faible niveau d'Etat de droit jusque-là atteint
en RDC. C'est, pour ainsi dire, la mise en cause du rôle ambivalent de la
justice comme soupape de sécurité contre l'arbitraire ou comme
arme au service des pouvoirs politiques pour la propagation de la terreur
judiciaire.
La fonction de l'exécutif est particulièrement
visée ici, avec tous ces individus qui tiennent les commandes de l'Etat
au quotidien et qui profitent de l'exercice de l'autorité publique pour
régler leurs comptes aux adversaires politiques.
Il s'agit, d'abord, de la libération ou la cessation
des poursuites contre des personnes qualifiées de prisonniers politiques
et d'opinion, des bénéficiaires de la dernière loi
d'amnistie qui n'ont pas encore été libérés, des
exilés et réfugiés politiques . Il faut dire que la loi
d'amnistie référencée ici c'est celle de 2014, qui
s'applique aussi aux agents de la rébellion du M23. Mais, l'Accord
politique de la CENCO ne précise pas ce qu'il faut entendre par chacune
de ces trois catégories de bénéficiaires de la mesure
adoptée ; ce qui peut générer des interprétations
divergentes dans la mise en oeuvre de celle-ci.
En revanche, il fait mention des cas dits emblématiques
qui requièrent un traitement prioritaire, à savoir ceux des
opposants tels que Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala, Moïse Katumbi et
Jean-Claude Muyambo. A noter que pour ces deux derniers, tout a
été conclu sous réserve de la Majorité
présidentielle (voir V.1). Il fait également mention des cas non
emblématiques, on ne sait pour quelle raison,
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concernant les autres citoyens, comme les militants des
mouvements sociaux (Filimbi et Lucha), qui ont été
arrêtés au cours des manifestations publiques.
C'est vraisemblablement la qualité de non-politiciens
qui justifie cette inégalité de traitement. Ensuite, s'agissant
de l'accès aux médias, il s'agit, d'abord, d'ouvrir les chaines
fermées proches des membres de l'opposition. Dans la même logique,
l'Accord politique se préoccupe d'assurer l'égalité
d'accès aux médias publics à tous les courants politiques,
suivant la réglementation du temps d'antenne, en collaboration avec le
CSAC.
Quant au contentieux des partis politiques, la mesure convenue
consiste essentiellement à mettre fin au dédoublement des partis
politiques, reconnus par le Ministère des affaires
intérieures.
C'est le cas aussi du Ministre en charge des médias
s'agissant de l'ouverture des chaines proches des membres de l'opposition. Une
comparaison analogue s'applique au Ministre de la justice qui, de toute
évidence, intervient dans la mise en oeuvre de la loi d'amnistie.
Il est même, en tout état de cause,
l'autorité politique ayant la main mise sur le Parquet, dont le concours
est essentiel pour l'abandon des poursuites de certains accusés ou la
libération de certains condamnés, dont le Ministère public
constitue le pouvoir d'exécution des peines. Beaucoup de dossiers
risquent d'être bloqués à ce niveau. Le fait que la
mouvance au pouvoir ait exprimé des réserves sur certains cas
emblématiques en est une indication claire.
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Toutefois, quelques cas sont déjà totalement
réglés, dont celui de Roger Lumbala qui regagné le pays.
Cependant, depuis l'adoption de l'Accord de la CENCO, les libérations ou
la cessation des poursuites « arbitraires sont nombreuses.
Au regard de ce qui précède nous pourrions dire
que la décrispation politique était un gain, et un
élément efficace pour assainir la scène politique
Congolaise.
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