Dans le chapitre antérieur, les résultats de
l'enquête ont été commenté, cependant il est
pertinent d'ouvrir la problématique à des réflexions sur
des pistes d'amélioration selon chaque thématique
v Posture de leadership pour les nouvelles
générations :
Un porteur de projet, se retrouvant seul à chercher un
partenaire pour former une équipe, doit savoir s'y prendre. Si son
domaine technique n'est pas le management ou même en étant issu
d'une filiale en management, il devra apprendre à donner confiance, et
à transmettre l'envie et le sens à ses partenaires potentiels.
Dans cette démarche réalisée
auprès des interviewés génération «Y« ,
la majorité des projets qui commencent à obtenir certains
résultats, sont portés par des équipes
créées avant l'aventure entrepreneuriale. Des équipes de 2
à 3 personnes, un avantage pour les objectifs à court terme, mais
dans la phase de croissance, ces noyaux devront s'ouvrir à des
salariés, à des partenaires et à d'autres associés,
il est donc important de créer une posture de leadership, pour savoir
transformer, motiver et inspirer.
De nombreux exemples de grandes entreprises, ont
démontré que le développement du leadership des
entrepreneurs, est essentiel pour arriver à des objectifs à
court, moyen et long terme, et apprendre à mobiliser des personnes
autour de son projet est essentiel.
Le référentiel destiné aux jeunes
entrepreneurs devrait donc inclure une vision développement durable
(DD), et pourquoi pas former les étudiants entrepreneurs au leadership
responsable, comme le préconisé Corine Van Der Yeught dans sa
proposition de référentiel, pour créer un outil plus
performant qui inclue aussi des qualités comportementales attendues pour
un bon démarrage.
Donc l'accompagnement, l'intervention d'un coaching en
leadership est nécessaire pour aider les étudiants porteurs de
projet qui le souhaitent à trouver et assumer leur posture
entrepreneuriale, ainsi qu'à identifier les qualités qu'ils
doivent développer pour assumer
71
pleinement leur casquette d'entrepreneur dans une vision de
valeur systémique, comme créateur de valeur et porteur
d'innovation durable.
L'idée de Leadership est imprégnée des
croyances qui viennent du leader politique, des grands PDG, qui, pour
réussir dans un projet déterminé, perdent leur
intégrité. Le style de leadership autocratique directif est
présent dans l'imaginaire comme étant la norme.
Mais une démarche vers les étudiants serait
pertinente notamment pour les aider à identifier leurs propres
qualités en leadership et les styles qui peuvent aider l'accompagnement
entrepreneurial.
v Développement durable, responsabilité
sociale et social busines
La loi Pacte a modifié l'article 1833 du Code civil :
ainsi les sociétés doivent être gérées dans
leur intérêt social, en prenant en considération les enjeux
sociaux et environnementaux de son activité ». Ces nouvelles
générations «y''et «z'' qui travaillent sur des projets
d'économie sociale et solidaire, doivent impérativement
être sensibilisées à de nouvelles démarches de
développement durable, à une vision globale de leur
écosystème.
Or, dans le constat, le contraire a été
observé, certains ont du mal à identifier leur possibles
alliés et partenaires, certains n'arrivent pas à analyser les
opportunités de son territoire, certains n'ont aucune connaissance du
RSE et d'autre encore, certains n'ont pas réfléchis à
l'impact de leur future activité.
La majorité des projets des Etudiants Entrepreneurs
travaillent sur des projets d'économie numérique, solidaire et
circulaire, en relation avec tous les secteurs d'activité confondu, une
culture de développement durable, avec un volet RSE leur permettrait
d'apprendre à identifier, améliorer et valoriser leurs actions.
Et également de prendre les opportunités des parties prenantes
sur le territoire d'implantation, à les identifier, à
prévoir une future gouvernance interne avec une vision
stratégique, facilement partagée par les futurs collaborateurs
associés et partenaires.
v
72
Relations intergénérationnelles vers un nouveau
modèle d'accompagnement personnalisé
Les conclusions s'achèveront avec la confrontation des
discours concernant les différences générationnelles, les
entrepreneurs de la génération «y» ne vont pas prendre
en compte les distances générationnelles pour se laisser
accompagner par des coachs issus de la génération x ou
babyboomers, au contraire ils vont valoriser leur expérience des
aînés qui apportent une aide opérationnelle.
Les entrepreneurs sont surtout concernés par la
gestion du temps des cours et par le manque d'interaction pratique, ils
encouragent les ateliers pour faire réfléchir et pour faire
émerger l'intelligence collective et une organisation plus performante
au niveau du temps.
Le besoin psychologique dans l'accompagnement entrepreneurial
est abordé dans l' enquête, plusieurs entrepreneurs ont
témoigné de leurs souffrances et de leurs remises en question
continue concernant leur projet, la gestion de leur stress, ainsi plusieurs
personnes abandonnent.
Le programme d'accompagnement devrait se soucier des
problématiques sur la persévérance et la motivation et
pourquoi pas le dire sur les besoins des coachs.
Sur les 348 inscrits aux statuts d'étudiants
entrepreneurs dans le Languedoc, toute université confondue, aucun
indicateur d'abandon, d'absence, ou d'avancement des projets. Les seuls
chiffres connu sont ceux des étudiants en Diplôme
d'entrepreneuriat, sur 46 inscrits accompagnés par des coachs en D2E,
seulement 20 passeront leur soutenance, il y a donc 57% d'abandon aux D2E .
La mise en place d'un programme de gestion de talent afin de
conserver la motivation étudiante et la visibilité de la
réussite permettrait de donner un engagement fort. Il faut donner des
moyens à l'action, et montrer la réussite du programme devrait
être un moyen de gagner en crédibilité.
Responsabiliser les auteurs du programme sur l'approche la
plus pertinente vers les nouvelles générations, permettra une
approche de l'apprentissage différent, ce ne sera plus solliciter la
simple expertise, mais une expertise opérationnelle des outils et moyens
pour avancer
73
rapidement et efficacement, et permettra aux étudiants
de ne plus être des étudiants rêveur, mais des
entrepreneurs.
Les accompagnateurs n'ont pas forcément de
certification, beaucoup de personnes interviewées ont fait leur
expérience sur le terrain, ce qui est louable et admirable, la plupart
ont crée une entreprise , ont des doctorats, des masters en
Accompagnement et sont de bons professionnels dans leur domaine, mais ils n'ont
pas les stratégies et techniques en leadership, en gestion de talents,
pour inspirer et créer une dynamique de confiance avec la personne
accompagnée. La distance de leur approche et le sentiment de solitude de
certains entrepreneurs sont la cause de perte de confiance et d'abandon du
programme car la personne n'est pas adaptée à leurs besoins.
Paradoxalement les accompagnateurs ont un sentiment
d'incompréhension, leur posture génère une distance, les
empêchant de faire le meilleur d'eux-même et d'accompagner de
manière empathique en faisant preuve de résilience.
v Comment accompagner les jeunes de la
génération «y» à l' entrepreneuriat?
Autonomisation pour agir sur un grand enjeux nationale devenir
une startup nation .
La réponse est claire, en adaptant l'accompagnement aux
repères d'apprentissage de la nouvelle génération, en
donnant à l'accompagnateur, non plus un rôle d'enseignant mais
rôle d'acteur professionnel capable de donner des outils et des
expertises opérationnelles. L'accompagnateur devra posséder un
certain leadership pour inspirer, transformer et faire progresser la personne
accompagnée au rang de leader.
L'appel à la participation des entrepreneurs
confirmés dans un programme de Mentoring bénévole peut
donner une impulsion aux jeunes entrepreneurs.
Il est également possible d'adapter les outils, comme
le référentiel, aux enjeux du développement durable et en
y ajoutant les qualités de « savoir-être »., pour
correspondre à cette génération en quête de sens,
comme en témoignent les nombreux projets avec un modèle
d'économie solidaire.
Donner à la génération «y» de
la crédibilité et de la visibilité pour inspirer les
néo-entrepreneurs, est un bon moyen de valorisation des efforts
Pour finaliser surtout il faut gérer les ressources
évaluer les coûts des dysfonctions et réunir les acteurs
pour créer des stratégies pour mieux accompagner.