Entrepreneuriat. Comment accompagner les jeunes de la génération "y" dans un projet entrepreneurial?par Alicia Evith Colca Riva Gras Université Paul Valery - Master 2- Executive MBA Leadership, gouvernance et performance des équipes 2019 |
2. Leadership entrepreneurial : «business leadership « vers un leadership responsableDans l'article intitulé « concilier le leadership et l'entrepreneurship? » Michel Marchesnay63 reprend les racines du terme : entrepreneuriat est traduit de l'anglais «entrepreneurship«, une analogie entre «craftmanship« , «friendship« qui signifie l'esprit d'entreprendre. Il faut prendre en compte qu'en anglais, entrepreneur est désigné par le terme «venturer« faisant ainsi la distinction avec le mot entrepreneuriat qui désignera une logique des pratiques de l'action d'entreprendre décomposée : l'action de s'investir dans un projet risqué, s'organiser afin de le concrétiser dans le but d'obtenir un retour d'investissement. Le leadership entrepreneurial, selon Jean Michel Planes, semble être une manifestation conceptuelle d'ordre processuel qui est assimilé à un comportement de leadership des dirigeants, vis-à-vis du bien-être social, économique et environnemental. Le but de ce comportement est d'obtenir une performance durable. 42 63 Marchesnay Michel, « Chapitre 10 - Concilier le leadership et l'entrepreneurship ? », dans : Soufyane Frimousse éd., Réinventer le leadership. Caen, EMS Editions, « Académie des Sciences de Management de Paris », 2017, p. 134-141. https://www-cairn-info.ezpupv.biu-montpellier.fr/reinventer-le-leadership--9782376870227-page-134.htm Le leadership entrepreneurial fait plus référence à une personne que pendant la construction et le développement d'une idée d'un nouveau produit, ou service, est capable de démontrer de leadership pour obtenir le succès de son projet. Mais alors qu'est-ce donc le leadership entrepreneur et quel comportement doit avoir un leader entrepreneur? d'après toute la littérature abordée, il semblerait que dans le cas du leadership entrepreneurial que le comportement soit définit par des traits de caractère qui sont adaptés à une situation précise : l'entrepreneuriat (leur projet entrepreneurial et son évolution). Le leadership doit alors être transformationnel, inspirant, ainsi l'entrepreneur futur chef d'entreprise, doit être capable de comprendre, motiver et faire rêver les collaborateurs pour créer une ambiance de progrès et performance. Il devra identifier les talents de chaque collaborateur pour les aider à améliorer leurs performances et s'améliorer lui-même ensuite. En résumé faire grandir ses collaborateurs pour grandir lui-même. Auprès d'une étude réalisé par le Henley Management College 199364 Un exemple des types des qualités comportementales d' un Directeur General identifiées comme partie du leadership entrepreneuriale sont :
Dans le même sens, une étude réalisée entre le 15 et 22 février 2019, par l'institut Opinion Way65 sur 1003 étudiants et lycéens, commandée par le MOOVJEE (Mouvement pour les 43 64 Chédru Marie, Le Méhauté Alain, « Gouvernance et complexité : Typologies du leadership et modèles de fonctionnement cérébral », La Revue des Sciences de Gestion, 2009/5 (n°239-240), p. 61-68. DOI : 10.3917/rsg.239.0061. URL : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2009-5-page-61.htm 65 Etude réalisée par l'institut OpinionWay pour MOOVJEE et CIC auprès d'un échantillon de 1003 étudiants et lycéens en lycée professionnel, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, de type d'établissement et de région de résidence et interrogé en ligne entre le 15 et 22 février 2019. Consulté en ligne https://www.moovjee.fr/2019/04/04/barometre-les-etudiants-et-lentrepreneuriat/ jeunes et les étudiants entrepreneurs) et le CIC sur l'intention entrepreneuriale des jeunes, a révélé que 45 % ont imaginé un jour créer une entreprise dans le futur ( 41% des femmes vs 51% des hommes) et 46% souhaitent le faire entre 3 et 5 ans après la fin de leurs études. Sur l'ensemble des étudiants, 49 % lient l'entrepreneur au concept de leader, 43% le considèrent comme un passionné, 42 % comme une personne capable de prendre des risques et 39 % comme une personne créative et 33% comme un visionnaire, 43% pensent que c'est une personne qui travaille beaucoup, 40% le pensent autonome, 39% capable de diriger une équipe. Seulement 11% pensent qu'un entrepreneur peut s'enrichir. Et 20% envisagent de créer ou reprendre une entreprise pendant leurs études. Actuellement, introduire un leadership éthique transformationnel en accord avec les nouvelles exigences en RSE (responsabilité sociale) et en cohérence avec le Développement durable semble être un besoin stratégique, mais pas encore abordé comme une réelle alternative pour la majorité des chercheurs, ni pour les accompagnateurs en entrepreneuriat. Pourtant les politiques publiques encouragent cela, à travers la mise en place de la loi pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) votée le 11avril 2019 et promulguée le 22 mai 2019, qui dispose que les entreprises doivent être gérées dans l'intérêt social, prenant en considération des enjeux sociaux et environnementaux de son activité. L'entreprise peut aussi se doter d'une raison d'être dans ses statuts pour bénéficier d'avantages fiscaux . La valeur de la sensibilisation en amont des entrepreneurs au développement durable a un véritable sens, elle peut éviter que la RSE ne devienne qu'un marketing sociétal et peut donner du sens à leur leadership . Raphaël Cohen 66 ...«un leadership bienveillant un leadership qui veille aux intérêts des salariés tout autant qu'à ceux de l'entreprise [...] la pratique en est très exigeante car elle repose fondamentalement sur la justice et demande des qualités d'empathie, lucidité, altruisme, générosité mais aussi de courage, tout le monde ne peut pas y prétendre» Jean Igalens et Catherine Pourquier67, dans leur étude explorant le leadership responsable : «Mise en perspective des modèles de Danone et d' Essilor» dans sa revue de littérature citera 44 66 Cohen Raphaël H, « Plaidoyer pour un leadership bienveillant », L'Expansion Management Review, 2013/1 (N° 148), p. 90-99. DOI : 10.3917/emr.148.0090. URL : https://www.cairn.info/revue-l-expansion-management-review-2013-1-page-90.htm 67 Igalens Jacques, Pourquier Catherine, « Étude exploratoire sur le leadership responsable. Mise en perspective des modèles de Danone et d'Essilor », Question(s) de management, 2019/1 (n° 23), p. les apports de Maak & Pless (2006), l'intérêt général et éthique semblent être les deux valeurs que les auteurs utilisent pour définir le leadership responsable, ainsi le leadership responsable est fondé sur une relation entre dirigeants et parties prenantes, fondé sur des valeurs partages et des principes éthiques solides, ce qui les motivent à s'engager dans la création des valeurs durables avec comme objectif « le changement social ». 45 11-23. DOI : 10.3917/qdm.191.0011. URL : https://www.cairn.info/revue-questions-de-management-2019-1-page-11.htm |
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