1.3. Le risque et la prime
Comme l'assurance, le risque est également
défini sous l'angle mutualiste et juridique.
Du point de vue juridique, le risque est
l'événement futur et aléatoire ou d'un terme
indéterminé en dehors de la volonté des parties contre
lequel l'assuré veut se prémunir.18 Du point de vue
mutualiste, le risque est caractérisé par la probabilité
de survenance d'un événement et son importance.
18 F. Knight cité par
YVONNE-LAMBERT F., Risques et assurances des entreprises, Dalloz, Paris,
1991, p.45
Les défis du système des assurances et leur
impact sur le secteur financier en RDC. Cas de la SONAS
L'aspect juridique fait ressortir deux points importants du
risque à savoir la non-volonté des parties à la
réalisation d'un événement et son caractère
aléatoire (c'est ainsi que la notion de probabilité intervient en
matière de tarification). Martinet et Silem ont donné une
définition qui fait ressortir les aspects juridiques et techniques du
risque. Ils soutiennent que le risque est un phénomène
aléatoire correspondant à une situation où le futur n'est
prévisible qu'avec des probabilités.19 Cette
définition peut être illustrée dans le schéma I.2
ci-dessous.
Figure. I.2. Risque assurables et inassurables
Risque
Spéculatif
Risques choisis
Normal
L'entrepreneur
S S U R A B L
E
INA
Risques subis
Pur
Accident
Aléatoire
A S S U R A B L
E
22
Source : Direction d'Organisation, Informatique et
Statistiques de la SONAS (DOIS)
Comme le démontre ce schéma, il convient
toutefois de distinguer le risque et l'incertain.
Le risque est un phénomène aléatoire
correspondant à une situation où le futur n'est prévisible
qu'avec des probabilités.
L'incertain, par contre, correspond à un futur
totalement imprévisible (échappe au calcul).
F. Knight a souligné que le concept de risque est
réservé aux situations dans lesquelles existent des
probabilités objectives et l'incertain est réservé aux
événements pour lesquels les probabilités sont
attribuées par les agents.20
La théorie des assurances distingue deux types de
risques.
Il s'agit d'une part des risques associés à des
variables exogènes et objectives. Ils conduisent à moduler les
tarifs afin d'éviter la sélection adverse et la disparition de
l'activité d'assurance qui résulterait de l'assurance des seuls
agents ou biens à haut-risque.
19 Martinet et Silem cité par
YVONNE-LAMBERT F., op cit, Dalloz, Paris, 1991, p.38
20 Ibidem
23
Les défis du système des assurances et leur
impact sur le secteur financier en RDC. Cas de la SONAS
D'autre part les risques liés au comportement de
l'assuré appréhendés par la notion du risque moral ou
aléa moral. Les tarifs incitatifs doivent encourager ici les
comportements loyaux.21
Le phénomène de sélection adverse ou
d'auto sélection intervient lorsque des variables d'environnement
propres à l'agent, pertinentes dans la relation au principal, sont
connues de l'agent mais inconnues du principal. C'est le cas où
l'assuré connaît son niveau réel de risque.
Ainsi, lorsqu'une Société d'assurance augmente
ses primes pour sélectionner les clients, elle risque de n'avoir que
ceux qui ont les plus fortes probabilités d'avoir un sinistre tout en
ignorant les individus à haut et bas risques puisque l'assureur ne peut
pas distinguer ces deux catégories d'individus, il leur proposera des
contrats identiques. Cela peut conduire le marché des contrats des
assurances à la détermination des primes telles que les individus
à bas risques préfèrent ne pas s'assurer.
Dans ce cas, la distribution des hauts et bas risques peut
reposer sur des critères objectifs tels que le lieu de résidence
ou l'âge pour le conducteur dans le cas de l'assurance automobile ou plus
subjectifs tels que l'avis d'un expert,...
Le risque moral est par contre un opportunisme après
réalisation du contrat. C'est une situation où le cocontractant
peut agir de façon à léser l'autre partie soit par ce que
celle-ci est moins bien informée qu'elle, soit par ce que le contrat est
incomplet. (Il prend en compte que certaines éventualités). Le
phénomène du risque moral est lié à l'existence des
variables de choix discrétionnaires de la part de l'agent, choix
inobservable du principal.
Ces variables sont en général appelées
« efforts ». Le principe du risque moral dans les assurances revient
à dire que plus l'assurance garantit une couverture complète d'un
sinistre moins l'incitation à éviter l'événement
défavorable est grande. Le risque moral signifie aussi que dans le
contrat une partie fait confiance à l'autre. L'assuré dans ce cas
bénéficie des informations sur sa propre situation que
l'assureur.
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