I.2.3. Typologies et formes des chômages
a. Chômage volontaire
C'est le chômage de ceux qui ont
délibérément choisi d'arrêter de travailler
(totalement ou partiellement) soit parce qu'ils trouvent que le salaire qui
prévaut dans leur profession est trop faible (ils
préfèrent donc consacrer plus le temps au loisir ou à
acquérir une formation),
15 Alain BEITONE, Dictionnaire des Sciences
économiques. Dunod. Paris, 2002, p. 120
16 Bernard GUERRIEN, dictionnaire d'analyse
économique, la découverte, Paris, 1996, p.62
14
soit parce qu'ils sont à la recherche d'un emploi mieux
rémunéré (les coûts qu'entraine la prospection d'une
nouvelle place étant plus que compensés par la hausse de gain
attendue).
b. Chômage involontaire
Une personne est en chômage involontaire si elle ne
trouve pas à s'employer au salaire courant, c'est-à-dire au
salaire touché par ceux qui ont un emploi.
Cette définition soulève une première
question, qui a trait à la qualification des emplois envisagés.
Lorsqu'on parle du chômage involontaire, deux cas peuvent être
envisagés :
- Le chômage se présente
à la porte des entreprises en proposant de travailler pour un salaire
moins élevé que celui qui est payé aux travailleurs en
place, le salaire courant va alors être modifié à la baisse
; par conséquent, le chômage involontaire varie au cours du temps.
(Il n'y a pas équilibre) et il peut donc être
considéré comme passager
- Le chômeur ne cherche pas à
travailler pour un salaire plus faible, mais on ne peut alors parler de
chômage « involontaire ».
Mais dans le modèle néoclassique d'une
économie concurrentielle, le chômage est décrit comme
« volontaire » ou frictionnel. On dit qu'il est volontaire lorsqu'un
individu refuse un emploi qu'il juge insuffisamment payer alors que le surplus
de production qu'il apporte à l'entreprise ne peut permettre de lui
accorder une rémunération supérieure. Dans l'optique
néoclassique, le chômeur fait alors un arbitrage entre les
avantages du travail (salaire et la sociabilité) et les
désavantages (le coût de transport, les frais de garde des
enfants, le renoncement au loisir, la perte d'éventuels revenus
d'inactivité) et décide alors volontairement de rester sans
emploi.
Le jeu de la concurrence est censé faire varier les
salaires à la hausse ou à la baisse de sorte que tout individu
offrant du travail (demandant un emploi) doit finir par trouver une entreprise
pour l'embaucher à une juste rémunération,
c'est-à-dire selon la richesse qu'il produit. Face à la grande
dépression, les néoclassiques ont renforcé leurs positions
en posant le chômage de masse constaté comme la preuve de leurs
théories. Des économistes comme Arthur Cecil PIGOU ou Jacques
Rueff ont tenté de montrer que le chômage découlait
essentiellement des entraves à la concurrence imposée par
certaines institutions monopoleuses comme les syndicats et parfois
l'Etat17.
17 Arthur Cecil P, Théorie du
chômage, 1931, p.98, opcit
c.
15
Chômage frictionnel
Il correspond au temps nécessaire qui sépare la
cessation volontaire d'une activité et la reprise d'une autre
activité professionnelle.
Le chômage concerne l'hypothèse, aujourd'hui
rare selon laquelle un salarié quitte un poste pour un autre qu'il sait
prochainement disponible.
d. Chômage saisonnier
Il concerne l'ensemble d'activités qui se
déroulent selon un cycle qui n'est pas constant dans le temps. Ce type
de chômage concerne par exemple les activités liées au
tourisme, ou encore certaines activités agricoles.
e. Chômage conjoncturel
Il est celui qui résulte d'un ralentissement, plus ou
moins durable de l'activité économique. Lorsque le cycle
économique connait un ralentissement, celui-ci peut être la cause
de chômage. C'est le cas par exemple, lorsque le volume de production
excède la demande des consommateurs.
f. Chômage structurel
Il provient pour sa part d'un déséquilibre
durable du fonctionnement du marché du travail, qui excède les
difficultés conjoncturelles par nature temporelle. Ce type de
chômage caractérise, la situation d'un grand nombre des pays
industrialisés depuis le début des années
198018
g. Chômage de première
insertion
Il s'agit des personnes qui respectent tous les
critères de la définition du chômage et qui n'ont jamais
travaillé dans un emploi considéré comme stable d'une
durée supérieure à un seuil généralement de
3 mois ou ayant fait l'objet d'un contrat de travail écrit ou oral.
h. Chômage classique
Dans la théorie du déséquilibre
développé par E. MALINVAUD, le chômage classique correspond
au cas où les ménages sont rationnels sur le marché du
travail. Cela étant les prix existant trop bas, les entreprises ne
jugent pas rentable de créer des emplois pour satisfaire toute la
demande des biens qui leur est adressée.
18 Encyclopedia, 1993 à 2003 Microsoft
corporation
16
i. Chômage de longue durée
Il regroupe l'ensemble de personnes au chômage depuis plus
d'un an.
j. Chômage déguisé
Il désigne les situations d'emplois dans lesquelles
les individus occupent des postes qui ne font pas appel à toutes leurs
capacités ou des emplois dans lesquelles leur productivité est
faible, voire nulle.
k. Chômage technologique
C'est le type de chômage causé par
l'introduction de nouvelles machines ou des nouvelles méthodes de
production dans les processus productifs.
l. Chômage répétitif
Il touche des personnes qui ont connu des multiples passages
par le marché du travail : les jeunes récemment sortis du
système éducatif et femmes qui cherchent après une longue
interruption à reprendre une activité
professionnelle19
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