Il a été pour nous un devoir scientifique de
rattacher notre recherche à celles qui existent et voir ce que les
autres ont dit sur la question, comment ont-ils procédé, etc.
Chômage que ce soit en Europe, en Amérique, en Asie ou en Afrique.
Nous estimons que le chômage tel que défini par le BIT ne
s'accommode pas avec la situation de la RDC pour plusieurs raisons notamment
:
o Les données statistiques dans les pays du Sud sont
peu sûres. En effet, certains organismes chargés de produire ces
statistiques ne le font pas correctement par manque d'une part de moyens
nécessaires (financiers ou matériels) et par manque du personnel
qualifié d'autre part ;
o Dans les pays développés, les chômeurs
se font enregistrer volontairement du fait des avantages sociaux qui leur sont
accordés par leurs gouvernements. Ce qui n'est pas souvent le cas pour
les pays du sud (aucun avantage social pour le cas de la RDC) ;
o Dans les pays du nord, on note la présence active
des organismes qui encadrent les jeunes et les chômeurs et les conduisent
à l'obtention d'un emploi qualifié ;
o La définition copiée-collée du
chômage selon le BIT sous-estime le phénomène sous
étude dans le contexte de la RDC ;
o L'université ne considère pas non plus que
l'insertion fasse partie de son rôle. Elle devrait constituer un pont
pour traverser le monde académique vers le monde professionnel en
constituant un pôle positif de marchés d'emploi où les
jeunes diplômés devraient faire face.
A l'exception du rapport final de l'enquête 1-2-3
réalisée en RDC en 2012, qui après avoir exploité
les autres définitions, a essayé de se démarquer de ces
définitions, en proposant celle-ci : « le chômage est une
situation qui traduit l'absence d'emploi pour des personnes en âge de
travailler, pour lequel elles ont été préparées et
disposant des aptitudes pour travailler et disponible pour le faire » , vu
la situation socioéconomique de la RDC et la fiabilité de
données exactes sur la recherche et demande d'emploi, perte et
inscription aux registres de demandeurs d'emploi.
Grosso modo, ces différentes études se sont
pour la plupart attachées à rendre compte du niveau de
chômage des jeunes congolais en général sur des
périodes plus ou moins longues et ceci en utilisant des données
transversales et ce, au sens strict, c'est à dire au sens du BIT. Cette
approche suppose implicitement que tout jeune, ayant un diplôme
universitaire ou non, connait le même itinéraire pour
accéder à l'emploi. Au sens du BIT, le chômage implique
trois
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chose : ne pas travailler pendant la semaine de
référence (et ne pas avoir d'emploi auquel retourner) ;
être disponible pour travailler dans les 15 jours et être à
la recherche active d'emploi.
Toutes ces conditions sont difficiles à réunir
dans la mesure où les statistiques ne sont pas correctement tenues en
RDC. Par contre au sens large, il s'agira d'ôter de la
précédente définition le critère de recherche du
fait que ce critère n'a pas fortement de sens dans la mesure où
on ne peut véritablement pas parler du marché du travail
(Enquête 1-2-3, INS, RDC, 2012). Faute des moyens conséquents et
de temps nécessaire pour mener une enquête quant à ce, nous
abordons le sujet dans le même sens que le BIT, puis que les
données utilisées proviennent de l'enquête 1-2-3 de 2012
qui elle aussi, a abordé le phénomène dans le même
sens.
Dans le cas présent, nous ne prendrons pas en compte
certains critères tels que : la recherche active d'emploi. Il est tout
à fait normal que notre point de vue par rapport à la question
soit remis en doute, c'est scientifiquement acceptable. Mais hélas ! Le
débat qui en découlerait, contribuera à l'avancement de la
science et dans cette perspective, nous dirons avec certitude que nous avons
atteint notre objectif avec visée et optimisme.
De même que le chômage, le concept « jeune
ou jeunesse » revêt plusieurs sens. Certains auteurs optent pour la
période allant de 15 à 49 ans, d'autre voient une période
de 15 à 40 ans53
53 Joël FUMWAKWAU, Les
déterminants du chômage parmi les jeunes diplômés
d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa, 2015