Problématique d'intégration et de réinsertion des enfants ex soldats en RDC.par Bienfait Mushagalusa Université Libre des Pays des Grands Lacs de Bukavu (ULPGL /BUKAVU) - Graduat 2019 |
Avant le lancement officiel du programme national de DDR en juillet 2004, les initiatives visant à retirer les enfants des groupes armés étaient menées par des ONG locales et internationales soutenues par des agences des Nations unies, comme l'UNICEF et la division de protection de l'enfance de la MONUC. Ces ONG et organes internationaux négociaient directement la libération des enfants avec les groupes armés et menaient des actions de sensibilisation auprès de ces groupes ainsi que de la population civile en vue de mettre fin au recrutement d'enfants. Une fois retirés des groupes armés, les enfants étaient rassemblés par les ONG ou par les Nations unies et hébergés dans un centre de transit et d'orientation (CTO) géré par une ONG congolaise qui bénéficiait habituellement du soutien financier d'ONG internationales ou de l'UNICEF. Les ONG s'efforçaient ensuite de rendre les enfants à leur famille et, si elles disposaient de moyens, elles les aidaient à retourner à l'école ou à entreprendre une activité dégageant un revenu.Le retrait des enfants des groupes armés s'est enfin inscrit dans une politique gouvernementale après le démarrage du programme de brassage et de DDR. Toutefois, des représentants d'ONG oeuvrant pour la protection des enfants estiment que le programme national de DDR centré sur les adultes n'a pas donné une place suffisante aux besoins à long terme des enfants associés aux forces et groupes armés. Selon l'un d'entre eux, « le plan national de DDR était essentiellement destiné aux adultes - on leur donne un logement et de quoi redémarrer. Mais la réinsertion des enfants est un processus à long terme, qui doit s'inscrire dans la durée et comprendre la mise en place de moyens de protection des enfants au niveau local ainsi que d'un dispositif de protection pour les autres enfants vulnérables41(*). »La Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (CONADER), agence gouvernementale civile créée en décembre 2003, a été chargée de gérer le programme de DDR concernant les adultes et les enfants. Deux autres organismes gouvernementaux - le Comité interministériel chargé de la conception et de l'orientation en matière de désarmement, démobilisation et réinsertion, auquel incombent la coordination et la gestion au niveau ministériel, et le Comité de gestion des fonds de désarmement, démobilisation et réinsertion (CGFDR), responsable de la gestion financière et de la passation des marchés - se sont également vu confier la mission de mettre en place ce programme. Un Cadre opérationnel pour les enfants associés aux forces et groupes armés (le Cadre opérationnel) a été mis en place en mai 2004.* 41Voir la déclaration publique d'Amnesty International en date du 20 mars 2006, intitulée République démocratique du Congo. La première arrestation de la Cour pénale internationale doit être suivie par d'autres à travers le pays (index AI : AFR 62/008/2006). |
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