EPIGRAPHE
« Nous rêvons
tous d'un bel avenir pour nos enfants. Nous nous efforçons sans cesse de
leur offrir le meilleur. Aller à l'école, manger à sa
faim, avoir une bonne santé, des loisirs et des amis, voilà des
exemples de ce que nous considérons comme « normal » pour un
gamin. »
LAURA LHOIR, responsable du
secteur Jeunes d'Amnesty International Belgique francophone
DEDICACE
A mes parents Yves NYAMUSENGE et
Mwavita FURAHA pour tant de sacrifices consentis tout au long
de ma formation,
A mes frères et soeurs pour vos encouragements
incessants qui m'ont fait toujours le goût de poursuivre la
carrière scientifique ;
A toutes ces organisations qui du jour au lendemain
consacrent leurs efforts pour que les forces et groupes armés cessent
d'être le lieu de vie des enfants.
Mushagalusa NYAMUSENGE BIENFAIT
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à remercier
sincèrement toutes les personnes tant physiques que morales qui ont
concouru à sa réalisation, par cette occasion, nous tenons
à leur exprimer nos sentiments de gratitude.
Nous remercions les autorités académiques de
l'Université Officielle de Bukavu, notre alma mater, pour avoir
organisé pour nous des enseignements de qualité avec des
enseignants chevronnés et attitrés de la faculté des
sciences sociales, politiques et administratives.
Nos remerciements s'adressent au Docteur MUNENGE
MUDAGE Florent pour avoir bien voulu encadré ce travail, ses
remarques et suggestions nous ont été capitales dans la
réalisation de cette oeuvre.
Nos sincères remerciements s'adressent
également à nos compagnons de lutte. Grâce à vous
nous avons appris grand-chose. Nous pensons à Bulonza NGABOYEKA
René, Ciza NKUBONAGE François, RHUCHENGE BACHAGALUKE
Philémon, David AMANI, Mapenzi KAMUNTU, Irenge BAFUNYA Benjamin, Baraka
MUDERWA Levis, Namuhindu MUDERHWA Milord, Ciringabaha CIKAKA Arnold, Achiza
MIHIGO Marcelin.
Que tous ceux qui ont contribué de près ou
de loin à la réalisation du présent travail, trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
Mushagalusa NYAMUSENGE Bienfait
SIGLES ET ABREVIATION
-ONU: Organisation des nations
unies
-BVES : Bureau pour le Volontariat au
Service de l'Enfance et de la Sante
-CDE : Convention des Droits de
l'Enfant
-CELPA : Communauté des Eglises
Libres de Pentecôte en Afrique
-CEPAC : Communauté des Eglises de
Pentecôte en Afrique Centrale
-CICR : Comité Internationale de
la Croix Rouge
-CONADER : Commission Nationale de
Désarment et Réintégration
-UOB : Université Officielle
de Bukavu
-DUDH : Déclaration Universelle
des droits de l'homme
-EAFGA: Enfants Associés aux
Forces et Groupes Armés
-FAFGA : Femme
associée aux forces et groupes armés
-FSSPA : Faculté des Sciences
Sociales, Politiques et Administratives
-MONUSCO : Mission de l'Organisation
des Nations Unies pour la stabilisation en République
démocratique du Congo
-LAV : Laisser l'Afrique Vivre
-OIT : Organisation Internationale du
Travail
-ONG : Organisation Non
Gouvernementale
-Op.cit. : Opère
Citato
-BUNADER : Bureau national de
démobilisation et réintégration
-DDR : Désarmement
Démobilisation et Réinsertion
-PN-DDR : Programme National pour le
Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion
-RDC : République
Démocratique du Congo
-RECOPE : Réseau Communautaire de
Protection de l'Enfance
-CPI : Cour Pénale
Internationale
-UEPN DDR : Unité
d'Exécution du Programme National de Démobilisation,
Désarmement et Réintégration
-UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
-UOB : Université Officielle de
Bukavu
-RDC : République
Démocratique du Congo
-ASBL: Association Sans But
Lucratif
-DDRRR :Désarmement,
Démobilisation, Rapatriation, Réinstallation et
Réintégration
-FARDC : Forces Armés de la
République Démocratique du Congo
-MONUC :Mission
d'Observation de Nations Unies au Congo
-MLC : Mouvement de
libération congolaise
-RCD-Goma : Rally for
CongoleseDemocracy-Goma
-CTO : Centre de Transit et
d'Orientation
-SET :
Structure d'Encadrement Transitoire
0. INTRODUCTION
0.1. Objet d'étude
Le présent travail porte
sur: « La problématique d'intégration et
la réinsertion des enfants ex soldats en République
Démocratique du Congo ».
Selon J. Maquet, une société est un
réseau des groupes majeurs en inter connexion et envisagé comme
une unité qui protège une culture commune. Quel que soit le
domaine où l'on se situe, une société, suppose un groupe
des personnes conscientes de leur communauté unies par de multiple
relations, exerçant des activités des diverses natures, visant
plusieurs objectifs dont la principale est son maintien.1(*)
Notre travail a comme objectif global de donner les
différents problèmes qui cause à ce que différents
programmes nationaux n'arrivent pas mettre fin au terme le
phénomène enfants ex soldats en RDC.
0.2. Choix du sujet
Dans plusieurs pays du monde, les droits de l'homme sont
bafoués et plus particulièrement ceux des enfants, quel que soit
les déclarations faites du jour au lendemain par la cour pénale
internationale(CPI) avec l'appui de la coalition pour mettre fin à
l'utilisation des enfants dans les conflits armés. La coalition des
défenseurs des droits d'enfants avait comme rôle dans le combat
d'obtenir l'interdiction de l'utilisation d'enfants soldats tout en soutenant
des réseaux possibles qui favorisent la démobilisation et la
réinsertion des anciens enfants soldats.
Dans le monde entier, plus de 300000 enfants sont
engagés activement dans les hostilités aux côtés des
groupes d'opposition armés tel que le stipule le forum de grand
Kivu2(*). Pendant 18 ans de
guerre au Congo Démocratique, les enfants ont subi des tortures et
cruautés systématiques comme l'affirme l'organisation
« watchlist on children and arusolconflict » dans son
rapport intitulé « l'effet des conflits armés sur les
enfants en RDC ». Cette organisation internationale non
gouvernementale a attribué aux gouvernements étrangers et groupes
armés ayant commis des violations terribles contre les enfants dont les
assauts, viols, enlèvements forcés dans l'exploitation
illégale des ressources naturelles.
Le choix de la RDC et des enfants ex soldats dans le cadre
d'intégration et de réinsertion possède plusieurs
motivations:
? L'enrôlement massif des enfants soldats ;
?Le souci d'objectivité de notre part: étant
originaires de la RDC la subjectivité sera amortie dans l'analyse des
données et décryptage du problème en
étude ;
?La présence considérable des ONG qui
s'intéressent à l'intégration et à la
réinsertion des enfants soldats ;
?La réalité intermédiaire de la RDC entre
l'Afrique et le monde en général.
0.3. Intérêt du
sujet
Notre travail porte sur l'intérêt
sociétal, scientifique et sur le plan personnel
Sur le
plan sociopolitique
Le choix porté sur le présent sujet n'est donc
pas un fait du hasard, il est le fruit d'une longue période
d'observation et de méditation sur la vie des filles sorties de forces
et groupes armés. Ces dernières ont été
marginalisées par leurs familles et leurs sociétés. Elles
ont droit de vivre, d'étudier et de s'épanouir comme les autres
filles du monde; elles ont besoin d'une aide sociale, psychologique et
économique plus efficace pour leur récupération car elles
ont connu et commis des terribles atrocités, à fin d'être
réinsérées dans la vie civile.
Sur le plan sociétal notre intérêt est
d'amener certains autorités militaires à ne plus enrôler
les enfants dans l'armé et que la cours pénale internationale
puisse sanctionner les autorités militaires qui continuent à
enrôler les enfants dans l'armée car, c'est un crime contre
l'humanité.
Sur le
plan scientifique
Notre intérêt est d'apporter un éclairage
théorique à ce phénomène afin de mieux le
comprendre : proposer au public scientifique un discours
théorisé sur les enfants ex soldats en général.
L'intérêt lié
à la pratique internationale de ce travail parlera des enjeux et des
moyens dont les nations unies mettent sur pied pour lutter contre
l'enrôlement massif des enfants dans les forces armés. Il s'agit
de prendre le niveau des relations que l'ONU dotent les organisations locales
et nationales d'entreprendre des actions en faveur des enfants ex soldats et
des rebellions.
L'intérêt
lié à la pratique internationale de ce travail parlera des enjeux
et des moyens dont les nations unies mettent sur pied pour lutter contre
l'enrôlement massif des enfants dans les forces armés. Il s'agit
de prendre le niveau des relations que l'ONU dotent les organisations locales
et nationales d'entreprendre des actions en faveur des enfants ex soldats et
des rebellions.
0.4. Etat de la question
N'étant pas le premier à aborder un thème
relatif aux enfants ex soldats, nous avons parcouru quelques ouvrages et des
documents de certains auteurs qui ont traité des sujets semblables.
Ainsi nous avons lu des auteurs ci-après.
L'article de Sophie NOLET3(*) montre que les enfants et jeunes
adolescents combattent volontairement où de manière
forcée, dans les troupes gouvernementales ou des groupes armés
d'une trentaine des pays en toute légalité. Selon l'auteur, ces
enfants, sont utilisés comme des démineurs, espions, bombes
vivantes, messagers, cuisiniers, porteurs, esclaves, sexuels...
Elle énumère une série des causes qui
font à ce que les enfants soient de plus en plus visibles dans les
groupes armés. Elle cite notamment la pauvreté des familles, la
docilité des enfants qui fait à ce qu'ils soient faciles à
enrôler, aussi, leur témérité : car les enfants sont
plus impitoyables et s'infiltrent facilement dans les camps adverses.
Enfin, elle énumère les pays dans lesquels les
enfants sont utilisés comme soldats dans le monde, pays de l'Afrique et
de l'Asie pour la plupart. Cependant l'article ne fait aucunement allusion aux
mécanismes pouvant faciliter le retour à la vie civile de ces
enfants.
Pour notre part, nous n'allons pas nous intéresser aux
causes du recrutement des enfants dans l'armée ni même à la
démobilisation bien que nous allons les citer par exigence
méthodologique ; plutôt, notre effort sera concentré aux
mécanismes favorisant le retour et à l'adaptation à la vie
civile des enfants ex soldats.
KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI et LUTALA
BILILO MBULU4(*),
ont mené une étude sur les considérations psychosociales
sur les enfants sortis des forces et des groupes armés à Bukavu.
Cette étude ayant couvert un échantillon de deux cents enfants
sortis des forces et groupes armés choisis selon des critères
bien définis. Un questionnaire composé en grande partie d'items
à réponses fermées qui reprenaient les paramètres
essentiels de la personnalité des enfants sortis des forces et des
groupes armés leur a été soumis.
A la fin de l'étude, ils ont dégagé les
conclusions selon lesquelles, bien que ces enfants constituent une
catégorie spéciale des vulnérables. Il s'avère que
ces enfants ex-soldats ne sont pas pour autant différents des autres
enfants du point de vue psychologique dans la mesure où leurs
réactions ne semblent pas trop s'éloigner du cadre comportemental
général de la société.
Néanmoins, sur le plan affectif, il se
révèle que ces enfants ex soldats sont plus tournés vers
l'extérieur du fait d'avoir été détachés
prématurément de leurs familles. Par ailleurs, les
résultats de ces auteurs ont montré que ces enfants sont
équilibrés sur le plan sexuel malgré leur exposition aux
éventuelles déviations. Aussi, la peur due aux différents
événements sombres vécus, continue-t-elle à marquer
le parcours de leur vie quotidienne.
Sur le plan de la sociabilité, ils ont montré
que la fréquence élevée d'incarcération ou de
l'emprisonnement des garçons, ferait penser à la
délinquance ; ce qui ne dénote ni de l'alcoolisme, ni du
tabagisme, encore moins de la toxicomanie de la part de ces enfants. Cette
étude de Kalongaluse-lua-nzambi et Lutala s'éloigne de notre par
le fait qu'elle n'aborde pas les faits pour mettre fin à l'utilisation
des enfants dans l'armée par contre en abordant sur les enfants soldats
cette étude trouve un lien avec notre étude.
CHANWA DEBORAH5(*)s'est préoccupée de la
compréhension des procédés par lesquels les Associations
Sans But Lucratives comme Laisser l'Afrique vivre, le Bureau pour le
Volontariat des Enfants Soldats assure la réinsertion des enfants ex
soldats au sud Kivu.
À partir de ce questionnement, elle propose en guise
d'hypothèses en vue de la réintégration et la
réinsertion des enfants, Laisser l'Afrique Vivre procèderait
à la prise en charge psychosociale des enfants sortis des forces et
groupes armés, la formation en divers métiers professionnels, la
remise des kits de réinsertions permettant de rendre autonomes les
enfants sortis des forces et groupes armés. En guise de conclusion elle
demande aux enfants sortis des forces et groupes armés de :
· d'utiliser correctement les kits de
réinsertions qui leur sont remis pour être autonomes et contribuer
à l'essor de toute la nation.
·les responsables de Laisser l'Afrique Vivre en
particulier et à d'autres organisations oeuvrant en faveur des enfants
ex soldats en général d'initier les actions en terme de
métiers professionnels en fonction du besoin du marché de
consommateurs, de remettre les kits de réinsertions au moment opportun
permettant aux enfants de faire correctement leur travail, de solliciter des
financements permettant à la couverture des besoins essentiels des
enfants sortis des forces et groupes armes .
Le travail de Chanwa se rapproche au notre par l'intervention
des Associations sans but lucratives pour mettre fin à l'utilisation des
enfanspar des milices et se différencie par le fin qu'elle recommande
aux enfants, aux asbl et non au gouvernement congolais et à l'ONU qui
ont le monopole de contrainte pour protéger les enfants contre l'entrer
dans l'armée.
Pour DOUGLAS et ALII cité par SHERIA
NFUNDIKO6(*) dans leur ouvrage portant sur la
« démobilisation, désarmement et
réintégration » démontrent que les mesures de
désarmement doivent être appuyées par d'autre programme qui
permettent d'accroître la sécurité et du même coup,
de réduire la circulation d'armes parmi la population civile. Une
approche globale est donc nécessaire si l'on veut atteindre une
sécurité, une paix et un développement. Cependant, ils
veulent qu'on tienne compte des situations régionales :
c'est-à-dire, prendre la considération selon laquelle le pays
fait partie d'une région qui a influencé le conflit et qui a
été influencé à son tour.
En ce qui concerne le désarmement et la
démobilisation, ils montrent que les mesures prisent pour assurer la
réussite du programme désarmement, démobilisation et
réinsertion doivent être axées sur la vie civile, plus
tôt que sur la vie militaire, car le but ultime de la réinsertion
consiste à préparer les anciens combattant à la vie
civile. Parlant de la réintégration, ils mettent l'accent sur
l'importance de la coordination des mesures de désarmement, de
démobilisation et de réintégration pour que cette
dernière en tant que tâche civile, réussisse. Si le
processus de démobilisation ne réussit pas à instaurer la
confiance et à susciter l'engagement vers le programme DDR, les
combattants libérés risquent de se mobiliser à nouveaux ou
faire recours à la violence et à la coercition pour survivre.
L'étape de la réintégration est
conçue pour fournir aux ex-combattants des compétences utiles et
perspectives de retour à la vie civile. La réintégration
ne fonctionne cependant que si elle a lieu dans une société
fonctionnelle où la sécurité humaine des ex-combattants et
de la population en générale et assuré de manière
suffisante.
Pour notre part, nous pensons que la réinsertion des
ex-combattants doit tenir compte de leur tranche d'âge et leur sexe en
spécifiant la manière de prendre en charge les enfants filles,
garçons et les adultes en ce sens qu'à chaque tranche
d'âge, sexe correspond des problèmes particuliers qui
nécessitent des solutions appropriées.
MILFRID TONHEIM7(*), elle décrit la littérature disponible
et la recherche relative à la réinsertion des enfants soldats en
général avec un accent particulier aux filles soldates dans le
processus de réinsertion en République démocratique du
Congo. Elle s'intéresse aussi d'une manière sommaire à la
manière dont la société civile congolaise se mobilise pour
contribuer au processus de réinsertion sociale des enfants sortis des
forces et des groupes armés.
Cet auteur donne les résumés d'une centaine
d'études théoriques et empiriques existantes sur la
réinsertion des enfants ex-soldats .Il s'agit des articles, ouvrages ,
des mémoires de maîtrise ainsi que des thèses de doctorat
se rapportant au phénomène de réinsertion sociale des
enfants sortis des forces et groupes armés. Toutes ces études
portent sur les pays en situation post conflit comme la Sierre Léone,
l'Uganda, Mozambique, la Cote d'Ivoire, Angola, le Sri Lanka, les Philippines
et la Colombie.
Elle met en relief quelques tendances et développements
dans la littérature. Des thèmes importants dans le domaine des
études sensitives au genre sur la réinsertion sont
discutés, ainsi que d'autres thèmes qui demandent une recherche
et une compréhension plus poussées. Elle souligne enfin que la
recherche sur les enfants associés aux forces et aux groupes
armés demeure insuffisante compte tenu du fait que les aspects non
couverts par ces études sont nombreux. D'où la
nécessité pour les chercheurs, de multiplier les efforts pour
produire une documentation suffisante sur les enfants ex combattant.
Notre travail va se distinguer des oeuvres
précédents par le fait qu'il consistera à dégager
quelques problèmes qui pousse l'intégration et la
réinsertion des enfants ex soldats en RDC n'arrive pas à terme.
Il analysera les approches dont se servent les le gouvernement congolais pour
réinsérer les enfants soldats dans la société
civile ainsi que la contribution de ces approches a la construction de la paix
durable en RDC.
Nous allons aussi parler de leur considération sur le
plan national, local et international et enfin nous allons proposer des
solutions à envisager pour que ses enfants ex soldats participent
rapidement au programme d'intégration et de réinsertion
formel.
0.5. Problématique et
hypothèses du travail
0.5.1. Problématique
Une problématique est une approche ou une perspective
théorique que l'on décide d'adopter pour traiter le
problème posé par la question de départ8(*).
Dans plusieurs pays du monde, les enfants subissent un
traitement abusif, qui contre leur propre volonté, sont utilisés
non seulement par les milices et les mouvements rebelles mais aussi dans
l'armée régulière alors que la plus part d'entre eux n'ont
même pas encore atteint l'âge requis. La protection de l'enfance en
période de conflits armés et en particulier contre le recrutement
ou l'enrôlement dans les forces et groupes armés n'a nullement
laissé indifférent le conseil de sécurité des
Nations Unies.
Ainsi, on peut noter plusieurs résolutions9(*) qui ont été
adoptées pour mettre fin à cette pratique par les Nations Unies
qui sont: la résolution 1325(2000) , 1820(2008), 1889(2009), 1960(2010),
2106(2013), et 2242(2015), sur les femmes, la paix et la
sécurité, aussi la résolution 2178(2014), et 2195(2014),
relative à la lutte contre le terrorisme, aussi la résolution
1265(1999), et 1894(2009) sur la protection des civils dans les conflits armes,
Enfin la résolution 2250(2015) qui prône sur la paix et la
sécurité entre les jeunes.
Trois cent mille (300000) enfants au monde, au moins,
porteraient les armes ou surviraient de supplétifs au sein des forces
armées nationales, des milices rebelles, des groupes armés
paramilitaires et des gangs mafieux10(*). Ces cohortes de guerriers juvéniles
constituent une menace trop souvent ignorée dès lors qu'il faut
juger les actes d'enfants arrachés à leurs familles et
plongés dans l'horreur de la guerre.
En effet, le recrutement et l'utilisation des enfants par des
groupes armés est un phénomène répandu, connu
depuis le conflit de 1996-1997, résultant du renversement du
régime de Mobutu pour le cas de la RDC. La question des enfants
utilisés par les groupés armés en R.D.C. a attiré
un niveau élevé et constat d'attention internationale, aux
niveaux diplomatiques et de plaidoyer depuis le début du conflit et cela
au milieu de l'année 1998.
Tous les groupes armés en R.D.C. ont été
nommés dans les rapports annuels du secrétaire
général des Nations Unies de 2002 et 2003 sur les enfants et les
conflits armés devant le conseil de sécurité.11(*) La République
démocratique du Congo compte à elle seule 10% des effectifs
d'enfants soldats au monde, près de 33494 enfants avaient
été recrutés dans les forces et groupes armés et
certains d'entre eux y presteraient encore jusqu'à ce jour ; pour ce qui
est de la seule province du sud Kivu, près de 3000 à 5000 enfants
seraient impliqués dans ce processus selon les organisations intervenant
dans la réinsertion des enfants sortis des forces et des groupes
armés.
L'unité d'exécution du programme national de
désarmement, démobilisation et réinsertion des
ex-combattants annonce que près de 10000 (milles) enfants seulement
avaient été démobilisés et
réinsérés depuis 2004, et que les autres seraient encore
actifs dans les forces et groupes armés dans le pays en
général et dans les provinces orientales du pays en
particulier12(*).
Au niveau national, le cadre de travail légal
concernant les enfants associés avec les groupes armés est
spécialement solide en R.D.C. En plus d'être un
élément supplémentaire faisant partie de la
législation des enfants, notamment dans le protocole facultatif à
la convention des Nations Unies relatives aux droits de l'enfant, une loi
nationale avait été votée en Juin 2000 qui interdit
clairement la participation des enfants de moins de dix-huit ans dans un groupe
armé.13(*)
Au nombre des mesures pratiques pour obtenir la
démobilisation des enfants, un certain nombre d'efforts est entrepris.
Il a été constaté qu'en R.D.C., il était possible
de réaliser la démobilisation et la réinsertion des
enfants pendant un conflit en cours. L'accord de paix de Pretoria de 2002 qui a
établi un gouvernement de transition en R.D.C., a élargi et
ouvert le contexte de manière significative pour la
démobilisation, le désarmement et la
réintégration.
En Août 2007, l'UNICEF a pour la première fois
orienté les efforts concernant les enfants en direction d'un cadre
national de travail pouvant accueillir les enfants ex soldats.En Avril 2007, le
gouvernement congolais a adopté le Programme National pour le
Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion.
(PN-DDR).
Dans ce cadre, la CONADER (Commission Nationale de
Désarmement et Réinsertion) a été
créée comme institution nationale chargée de la
coordination et planification du PN-DDR. Elle a été
adoptée d'un directorat spécial pour la DDR des enfants. Des
dizaines de milliers d'enfants ayant été recrutés comme
pouvant servir des soldats dans les différentes guerres qui ont
secoué le pays, beaucoup d'entre eux ont été
démobilisés à travers la CONADER à partir de 2008,
d'autres enfants s'étant auto démobilisés ont obtenu de la
34ème Région militaire des attestations individuelles
de démobilisation.
En RDC, en général, et au sud Kivu et ses
environs en particulier où près de 3000 à 5000 enfants
auraient été enrôlés dans les forces combattantes,
un grand nombre d'acteurs différents sont impliqués dans le
processus de retour à la vie civile des enfants associés aux
forces et groupes armés. Ces organisations locales ont soit un
réseau large, impliquant les structures profondes de la
communauté (comme les Eglises : la 5ème
Communauté des Eglises Libres de Pentecôte en Afrique, CELPA en
sigle, la 8ème Communauté des Eglises de
Pentecôte en Afrique Centrale, CEPAC, l'Eglise Catholique par son service
de CARITAS), soit des organisations locales qui constituent un relais des
organisations internationales non gouvernementales mais qui reçoivent
l'aide de fonctionnement de celles-ci. Ces organisations locales
procèdent par différentes approches pour aider les enfants ex
soldats à se réinsérer dans les activités et
services civils.
La tâche de ces organisations reste énorme et les
enjeux gigantesques puisque les conséquences psycho-sociales d'une
participation d'enfants, tant active que passive aux hostilités sont
catastrophiques : agressivité accrue, absence d'éducation et
d'apprentissage des mécanismes sociaux, relations sociales
endommagés, problèmes d'identité, handicapes physiques,
maladies sexuelles, détresse spirituelle,
Stigmatisation et rejet par la famille ou par la
collectivité, perspective d'avenir ...14(*); la tâche reste toujours pour ces organisations
aussi compte tenu du défi de paix et du développement durables
qui doit être relevé. Les enfants ex soldats trouvent dans une
situation de plus en plus délicate. Ayant subi beaucoup
d'atrocités, leur récupération sociale et communautaire
est un processus qui demande du temps.
Face à ce problème, la communauté
internationale ainsi que le gouvernement congolais ont envisagé des
interventions, entre autre la réinsertion malgré l'insuffisance
des moyens pour la réinsertion effective. La recrudescence de la
violence revue sur le terrain continue à amplifier le problème
qu'il importe d'y porter un regard perspicace en posant des questions
suivantes :
1. Quel est le rôle de l'ONU dans la protection de
l'enfant ex soldat en RDC?
2. Pourquoi la persistance en RDC des activités
d'enrôlement d'enfant dans les groupes armés en dépit de
l'existence de la politique congolaise de la protection des enfants?
0.5.2. Les hypothèses
Pour Madeleine GRAWITZ, l'hypothèse du travail est une
proposition de réponse à une question posée. Elle tend
à formuler une réalité entre le fait significatif et la
réalité15(*).
?L'ONU étant l'organe du maintien de la paix et de la
sécurité mondiale intervient à travers ses organes de
prise en charge des enfants dans le domaine de l `éducation en RDC
comme l'UNICEF en construisant des écoles pour lutter contre
l'analphabétisme des enfants, aussi à travers son organe comme la
MONUSCO il organise un vaste programme intitulé UEPN DDR: Unité
d'Exécution du Programme National de Démobilisation,
Désarmement et Réintégration. Pour mettre fin au
Phénomène enfant soldat.
? Plusieurs motifs sont à la base de recrutement des
enfants en dépit de l'existence de la politique congolaise de la
protection des enfants notamment : la non application des lois interdisant
l'utilisation des enfants ni par le gouvernement congolais ni par les chefs des
milices, la pauvreté extrême qui gangrène les familles des
congolais, la non scolarisation des enfants par l'Etat pour qu'ils soient
sensibiliser par les spécialistes en la matière de la non
utilisation des enfants dans les forces armées, l'absence de
l'autorité de l'Etat sur l'étendu nationale, la présence
de plusieurs milices à l'Est du pays, la non sensibilisation par les
médiats, l'utilisation pour des intérêts politiques.
0.6. Méthodologie du
travail
Etudier un phénomène, c'est chercher à le
connaitre en observant comment il se manifeste en y jetant un regard critique
grâce à une démarche méthodologique
appropriée qui sera le levier puissant mis à sa disposition d'un
esprit logique permettant de réaliser une construction sociale. Dans
l'objectif de collecter toutes les informations à notre travail,
l'étude sera mener par des méthodes et techniques.
0.6.1. Méthodes
Pour Benoit Verhaegan, la méthode est
l'ensemble des règles et des disciplines qui organisent les mouvements
de la connaissance, c'est-à-dire les relations entre l'objet de la
recherche et le chercheur, entre les informations concrètes
rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la
théorie et des concepts.16(*) PINTO ROGER et M. GRAWITZ définissent la
méthode comme étant un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit17(*). Ainsi dans le cadre de notre sujet de recherche
nous avons fait l'usage à la méthode Praxéo-
exégèse ou méthode de l'analyse des textes
juridiques. Cette méthode a été mise au point par
MASCOTCH Nday Wa Mande pour combler les failles observées dans le chef
de juristes et d'autres scientifiques qui s'évertuent à analyser
les textes.18(*)
Cette méthode se fonde sur les textes de droit tels que
consignés dans les lois, les arrêtés (ministériels,
ou de gouverneur...) ainsi que les déclarations universelles, les
conventions internationales, les pactes, les résolutions etc....
Certaines lois de la constitution congolaise et certaines
résolutions de l'ONU ont été adoptées pour
contribuer à la paix et à la sécurité entre les
jeunes et mettre fin à l'utilisation des enfants dans les conflits
armés. Cependant, sur terrain nous vivons une autre
réalité dans la mesure où la pratique de recrutement des
enfants continue à se faire devant les chefs des milices et sur la
scène internationale. La méthode Juridique nous a aidés
à comprendre différentes textes auxquels ses
réfèrent les organisations gouvernementales et forces
armés en vue de mettre fin à la pratique de recrutement ou
l'utilisation des enfants dans les forces armés, conflits.
La méthode ci haute citée a été
appuyée par une seule approche qui est l'approche
fonctionnelle. Cette approche consiste à analyser les fonctions
que jouent le gouvernement congolais et les Associations Sans But Lucratif de
la prise en charge des enfants ex soldats. Etant donné que notre
étude porte sur la problématique d'intégration et la
réinsertion des enfants ex soldats en RDC, cette approche nous permettra
d'analyser les rôles du gouvernement congolais à travers ces
différents programmes préétablis en passant par l'ONU et
des organisations non gouvernementales locales de prise en compte
d'intégration et de réinsertion comme le Bureau pour le
Volontariat de l'Enfant Soldat et Laisser l'Afrique Vivre dans la prise en
charge des enfants ex soldats.
0.6.2. Les techniques
Selon Raymond Boudon, la technique est un
instrument de collecte des données sur le terrain de recherche.19(*) Dans le cadre de notre
étude trois techniques différentes mais complémentaires
ont facilité la récolte et l'analyse des données de ce
travail. Il s'agit de :
a. La technique documentaire
Elle consiste à récolter les données de
second main, c'est-à-dire à l'exploitation des ouvrages des
diffèrent auteurs dont l'étude cadre avec notre sujet. Dans ce
cadre, nous avons exploitée différents ouvrages, textes
juridiques, travaux monographiques, rapportent, etc.
b. L'interview
Cette technique consiste à organiser un dialogue avec
les personnes-ressources (qui détiennent l'information nécessaire
au thème d'analyse). En ce sens nous avons échangé
verbalement avec différentes personnalités chargés dans
l'encadrement des enfants ex soldats.
c. Technique d'échantillonnage
Pendant toute la durée de notre étude,
L'échantillonnage à boule de neige : nous a permis à
découvrir grâce à nos enquêtés là
où pouvaient se trouver d'autres sources d'informations. Notre
échantillon est constitué des enfants ex-soldats qui sont dans
des centres de transit ou ceux déjà retournées dans leurs
familles respectives, les responsables des organisations internationales et
locales et les membres de la communauté qui les ont accueillis lors de
leur réintégration en famille. La taille de notre
échantillon est de 36 personnes qui constituent notre population a
enquêtée.
d. La technique d'entretien libre : nous a permis de nous
entretenir avec nos enquêtés et cela moyennant un questionnaire
d'enquête préétabli.
e. La technique de focus groupe : nous a permis de nous
entretenir avec les enfants ex soldats dans divers groupes d'entretien que nous
avons constitué pour le besoin de la cause, en vue de recueillir leurs
avis sur la question d'intégration et de la réinsertion.
0.7. Délimitation du
sujet
Notre travail a
été délimité dans le temps et dans
l'espace :
0.7.1. Dans le temps
Dans le temps, les recherches constituant ce travail couvrent
la période allant de 2007 à 2015.Nous avons choisi l'année
2007 du fait qu'elle correspond au cinquantième anniversaire de la
journée universelle de l'enfant au Congo, et l'année 2015 suite
à l'adoption de la résolution 2250 par le conseil de
sécurité des Nations Unies qui prône sur la paix et la
sécurité entre les jeunes et les enfants. Ce qui nous permettra
dans le cadre de ce travail, d'étudier l'applicabilité des
instruments juridiques comme (la résolution 2250 et la loi portant
protection de l'enfant en RDC) par les organisations chargés de la
protection des droits des enfants.
0.7.2. Dans l'espace
En ce qui concerne l'espace, nos analyses dans le cadre de ce
travail ont couvert la RDC en général et en particulier l'Est du
pays. Caractérisée par des guerres depuis plusieurs années
contre les populations civiles et les enfants.
0.8. Subdivision du travail
Hors mis l'introduction et la conclusion notre travail
comprend deux chapitres.
*Le premier chapitre porte sur le rôle de l'ONU dans la
protection de l'enfant ex soldats en RDC: dans ce chapitre nous allons
définir les concepts de base, ensuite nous allons parler dans les
deuxièmes sections de la politique congolaise de la protection des
enfants ex soldats.
*Le deuxième chapitre parle de la problématique
d'intégration des enfants ex soldats en RDC. Dans cette chapitre nous
parlerons de diffèrent programmes nationaux d'intégration et de
réinsertion des enfants ex soldats, ainsi que le problème ayant
rencontre ces différents programmes.
0.9. Difficultés
rencontrées
Les difficultés majeures rencontrées tout au
long de cette recherche, ont été de plusieurs ordres, mais les
plus saillants sont liés au non disponibilité de tous les acteurs
intéressés par la thématique en étude.
-L'indisponibilité des certaines personnes à
nous livrer des informations et/ou données dont nous avions
besoin ;
-Les problèmes d'ordre financier, car parfois il nous
avait été difficile d'accéder à certaines
données sans dépenser des grande sommes d'argent ;
-Coupure exagérée de la connexion internet par
les maisons de télécommunication ;
-Difficulté d'accéder aux données
recherchées auprès des responsables de centre de
transit des enfants ex soldats.
Nonobstant ces difficultés, l'endurance, la
créativité et la souplesse ont permis de les contourner et
arriver à ces résultats.
CHAPITRE I : LE ROLE DE L'ONU DANS LA PROTECTION DE
L'ENFANT EX SOLDAT EN RDC
Section 1 : Définition des concepts
opératoires
1.1. Le concept Enfant
soldat
Le rapport rendu par Graca Machel en 1996, sur la
participation des enfants aux conflits armés, nous a apporté une
première définition, un peu sommaire, de L'enfant-soldat. Selon
ce rapport, l'enfant-soldat se définit comme : « Tout enfant de
moins de 18 ans recruté par la force, la contrainte ou volontairement
(l'enfant peut sembler avoir "choisi d'être soldat", mais il n'est pas
question de libre choix) ou encore utilisé d'une autre manière
dans les hostilités par des groupes armés ».20(*)
Une deuxième définition a été
proposée lors de la conférence internationale sur les
enfants-soldats tenue en avril 1997 au Cap (Afrique du Sud). Cette
conférence a connu une avancée significative avec l'adoption des
« Principes du Cap » qui ont permis d'unifier les différents
courants au niveau des organisations de protection de l'enfance, des
organisations non gouvernementales, et des organismes des Nations Unies, parmi
lesquels l'UNICEF et la Banque Mondiale.
Les « Principes du Cap » définissent
l'enfant-soldat comme : « Toute personne de moins de 18 ans qui est ou
aété recrutée ou employée par une force ou ungroupe
armé, quelle que soit la fonction qu'elle yexerce. Il peut s'agir,
notamment mais pas exclusivement, d'enfants, filles ou garçons,
utiliséscomme combattants, cuisiniers, porteurs oumessagers, espions ou
à des fins sexuelles. Le termene désigne pas seulement un enfant
qui participe oua participé directement à des
hostilités.»21(*)
Cette définition marque une sensible
amélioration notamment en étendant la notion d'enfant-soldat aux
filles recrutées à des fins sexuelles, ou enlevées ou
mariées de force par des seigneurs de la guerre.
Les experts des années 1990 ont cherché à
faire de l'expression enfant soldat un terme générique «
officiel » prenant en compte toutes les situations quiconduisent au
constat d'un enfant intégré par une force armée ou un
groupe armé. Quinze ans après cette réunion, un constat
mitigé s'impose. Cette réuniond'experts a permis
d'homogénéiser, en convergeant vers une définition
commune,le sens donné depuis plus d'une décennie au vocable
d'enfants-soldats, qui jusque-làPouvait exprimer des
réalités plus ou moins hétérogènes, et ont
estimé à 300 000, dont 10% en RDC, le nombre d'enfants
concernés de par le monde. Afin de mettre un terme définitif aux
quiproquos sémantiques, il aurait fallu que cette définition
élargie soit légitimée par une norme internationale ou
régionale.
1.2.
Intégration
Pour asseoir le sens de ce concept, dans notre étude,
nous nous inspirons du sens que lui confère C.D. ECHAUNDEMAISON, pour
qui c'est un état ou un processus d'insertion d'individus ou des groupes
dans un ensemble (collectivité, société) acquérant
ainsi un minimum de cohésion.22(*)
L'auteur note que ce processus est à double face parce
que les individus ou les groupes concernés adoptent à des
degrés divers les règles, les us et coutumes de la
collectivité. Parallèlement la collectivité les
intègre comme membres à part entière. Il s'agit là,
en effet, d'un processus d'acculturation ou de réintégration
sociale. Cependant, l'acceptation n'est pas forcément fonction du
degré d'assimilation des intéressés : il peut y avoir
rejet de l'autre imaginairement perçu comme asocial, dangereux,
bizarre,...indépendamment de ses caractéristiques. L'auteur va
plus loin en montrant que la sociologie ménage une place importante au
phénomène d'intégration dans plusieurs théories.
Chez Durkheim, l'intégration est la garantie du fonctionnement
même de la société, son insuffisance entraîne
l'anomie, l'égoïsme e les suicides.
Dans cette étude nous voudrions comprendre comment les
actions mal orientées des organisations en faveur des enfants sortis des
forces et des groupes armés pourraient pousser ces derniers des actions
anomiques. Chez Talcott PARSONS, l'intégration sociale est l'un des
quatre impératifs fonctionnels de tout système d'action .Or ces
impératifs fonctionnels ne peuvent être étudiés
séparément. Ils sont en interaction qu'on ne peut analyser l'un
sans l'autre. Les quatre systèmes entretiennent entre eux des rapports
d'interdépendance et de complémentarité, de sorte que
l'analyse de chacun des systèmes doit toujours prendre en
considération l'existence des trois autres, qui constituent son «
environnement ».23(*)
Pour Raymond Boudon, le terme d'intégration n'a pas de
sens bien fixe et défini en sociologie. Dans le langage courant, il peut
désigner un état de forte interdépendance ou de
cohésion entre les éléments ou bien le processus qui
conduit à cet état. De plus, on l'applique soit au système
social soit au rapport individu système social. Cette dernière
application, poursuit l'auteur, est trop laxiste, mais elle semble être
adaptée à notre objet car, il s'agit d'une intégration des
individus, c'est-à-dire les enfants sortis des forces et des groupes
armés grâce aux actions dont ils bénéficient de la
part des organisations non gouvernementales.
Paraphrasant Emile DURKHEIM, Raymond BOUDON dit que le
système social est intégré, dans la mesure où ses
membres possèdent une « conscience collective », partagent les
mêmes croyances et pratiques, qu'ils sont en interaction les uns avec les
autres et se sentent voués à des buts communs avec les autres
membres de leurs communautés. Plusieurs auteurs ont opéré
chacun une distinction des formes d'intégration.
Luck Wood distingue « l'intégration sociale »
de « l'intégration systémique » en montrant que le la
première concerne les relations consensuelles ou conflictuelles entre
les acteurs sociaux et la seconde concerne les composantes d'un système
social. Il donne l'exemple de l'antagonisme de classes pour la première
et la contradiction entre les rapports de production pour la seconde forme
d'intégration. D'autres auteurs distinguent les formes suivantes
d'intégrations : l'intégration personnelle, l'intégration
psychologique, l'intégration économique et l'intégration
politique.
>L'intégration personnelle se dit
de l'individu qui rassemble en son moi unitaire toutes les multiples influences
qui s'exercent du dehors. Elle est l'aptitude de l'enfant sorti des forces
combattantes à s'adapter aux conditions de vie du système.
>L'intégration psychologique se dit
de l'état d'une personnalité dont les diverses composantes sont
en harmonie, sans tension, complexe, fixation et rejet. La personnalité
de l'enfant joue un rôle déterminant dans son intégration
à part les actions des organisations de la réinsertion
sociale.
>L'intégration politique
désigne les processus qui visent à faire accepter à des
groupes ou à des Etats, des institutions, un pouvoir, une façon
d'agir, de sentir.
>L'intégration économique
fait appel à un processus de coopération et de mise en commun
tendant à développer autant que possible l'économie par
une meilleure utilisation des ressources, par une organisation rationnelle de
la population et des échanges en vue de relever sensiblement le niveau
de vie, but de toute activité économique.
1.3.
La réinsertion
Les principes de paris24(*) définissent la réinsertion des enfants
soldats comme étant un processus permettant aux enfants d'opérer
leur transition vers la vie civile et assumant un rôle positif et une
identité civile acceptés par leur famille et leur
communauté dans le cadre d'une réconciliation locale et
nationale. La réinsertion est durable lorsque les conditions politiques,
juridiques, économiques et sociales dont dépendent la survie, la
subsistance et la dignité des enfants sont réunies.
Ce processus vise à garantir aux enfants la
possibilité jouir de leurs droits, parmi lesquels l'éducation
formelle et non formelle, l'unité de la famille, les moyens d'une
existence digne et le droit d'être à l'abri du danger.25(*) Pour ce qui est de notre
travail, la réinsertion désigne ce processus qui consiste
à aider les ex combattants et dans le cas précis, les enfants
à s'adapter à la vie civile et à adhérer aux
activités civiles après une période passée dans une
force combattante.
Il y a deux types de réinsertion : celui
économique et celui sociale
La
réintégration économique et sociale
Cette étape marque le retour des ex-enfants-soldats
dans leur famille et dans leur communauté d'origine. Pour qu'il y ait un
véritable succès, la réintégration passe par
l'approche individuelle à l'approche communautaire (familles et
communautés). Elle est la plus déterminante pour rompre avec le
recrutement d'enfants ainsi que la violence. Le processus de
réintégration comprend deux volets, l'une économique,
l'autre social.
Le volet économique implique trois options :
éducation scolaire, formation professionnelle entamée dans les
centres de réhabilitation et/ou les activités
génératrices de revenus. L'éducation et la formation sont
des vecteurs de socialisation qui leur permettront de se trouver un emploi, de
créer leur propre entreprise ou de redevenir agriculteur.
Aussi, sur le plan communautaire, la famille et la
communauté peuvent bénéficier d'un soutien
économique (logements, écoles, routes, etc.) et d'un suivi
psychologique pour réintégrer les personnes affectées par
le conflit. Par ailleurs, la dimension sociale recouvre deux aspects :
l'assistance psychologique et la médiation communautaire au besoin.
L'assistance psychologique essaie de guérir le traumatisme de la guerre.
La dimension sociale sert à promouvoir la réconciliation et
surtout éviter la discrimination Lorsque certains enfants sont
rejetés à cause de leur participation aux hostilités, un
travailleur social communautaire fait la médiation entre
l'ex-enfant-soldat, la famille et la communauté, pour qu'il soit
accepté.
Section 2. La politique congolaise de la protection des
enfants ex soldats
2.1. La protection
spéciale des enfants contre l'enrôlement dans l'armée en
R.D.Congo.
Depuis 1996, la R.D. Congo en
général, le Sud-Kivu en particulier connait des guerres à
répétitions. Les belligérants, en ce compris les
groupes/bandes armées étrangères et nationales et les
forces armées régulières (FARDC) recourent au recrutement
et/ou à l'enrôlement des enfants pendant les opérations
militaires,des ratissages et des traques des résistants.
En effet, ni d'origine récente, ni d'origine
congolaise, le monde aurait à mainte reprise été
confronté à la problématique de l'utilisation des enfants
par des armées et serait parvenu de nos jours à apporter de
solution internationale au travers la prolifération des instruments
pertinents qui, en principe, suffiraient à en arrêter
l'expansion.Pour en cerner l'évolution, une double perspective s'offre
à l'analyse : d'abord saisir l'ampleur du phénomène
d'enfants soldats en lui-même en le situant dans le contexte congolais en
particulier ; ensuite en scruter l'évolution des règles
internationales applicable.
Le cadre légal Interdiction du recrutement
d'enfant dans la loi nationale congolaise
La république démocratique du Congo a
adoptés différentes lois comme leurs politique pour mette fin au
phénomène enfant soldat dont nous illustrons :
En ce qui concerne la législation nationale, la
Constitution de la Transition (Art.184) interdit
expressément le recrutement et la participation d'enfants de moins de 18
ans dans les hostilités, ce qui malheureusement n'a pas
été repris dans le texte du projet de Constitution adopté
par l'assemblé nationale en mai 2005. La nouvelle Loi 04/023 du 12
novembre 2004 portant organisation générale de la défense
et des forces armées interdit l'emploi des civils âgés de
moins de 18 ans en cas de mobilisation, soit: « En cas de
mobilisation, les Congolais des deux sexes, âgés de 18 ans
révolus, peuvent être réquisitionnés dans les
conditions fixées par la loi » (Art. 7). Dans
ce même esprit, le Code Judiciaire Militaire (Loi N°. 023/2002 du 18
novembre 2002) exclut les enfants de moins de 18 ans de la compétence
des juridictions militaires.
D'autres normes nationales reflètent aussi l'engagement
de la RDC d'interdire l'association d'enfants aux forces et groupes
armés, en particulier le Décret-Loi 066 signé le 9 juin
2000, qui ordonne la démobilisation des enfants, filles et
garçons, âgés de moins de 18 ans associés aux forces
ou groupes armés. De plus, le Code du Travail (loi No. 015/2002 du 16
octobre 2002) stipule que le recrutement forcé d'enfants de moins de 18
ans, au sein des groupes armés et de l'armée nationale
régulière, constitue une des pires formes de travail infantile,
que l'Etat s'engage à éliminer comme le requiert la Convention
No. 182 du Bureau International du Travail sur les pires formes de travail
infantile.
La loi N° 09/001 portant protection de l'enfant en
République Démocratique du Congo Article
53Les pires formes de travail des enfants sont interdites.Sont
considérées comme pires formes de travail des enfants :
a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues,
telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le
servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire ;
b) le recrutement forcé ou obligatoire des enfants
en vue de leur utilisation dans les conflits armés ;
c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant
à des fins de prostitution, de production de matériel
pornographique, de spectacles pornographiques ;
d) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant
aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le
trafic des stupéfiants ;
e) les travaux qui, par leur nature et les conditions dans
lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé,
à la croissance, à la sécurité, à
l'épanouissement, à la dignité ou à la
moralité de l'enfant.
Article 59 Il est interdit
d'utiliser l'enfant dans les différentes formes de criminalité
ycompris l'espionnage, le fait de lui inculquer le fanatisme et la haine,
del'initier et l'inciter à commettre des actes de violence et de
terreur.
Article 71 L'enrôlement et
l'utilisation des enfants dans les forces et groupes armés ainsique dans
la Police sont interdits.L'Etat assure la sortie de l'enfant
enrôlé ou utilisé dans les forces et groupesarmés
ainsi que dans la Police et sa réinsertion en famille ou en
communauté.
2.2.Emergence de l'utilisation
des enfants dans les conflits armés en R.D. Congo.
L.histoire des Conflits armés en RD. Congo impliquant
les enfants soldats peut êtreraisonnablement appréhendé en
la subdivisant en quatre époques significatives bien distinctes.
D'abord,l'époque coloniale (de l.EIC en 1885 en passant par le
Congo-Belge en1908 jusqu'àl'indépendance en 1960), ensuite la
fièvre des indépendances de 1960-1965 avec les rebellions,
spécialement la rébellion muleliste, puis le Zaïre du temps
du MaréchalMobutu de 1965. 1997 et enfin de la rébellion de
l.AFDL avec Laurent Désiré Kabila à nos jours.
Pendant l'époque coloniale, on n'a pas des traces de
l'utilisation des enfants dans les conflitsarmés au Congo. Ce qui se
justifie par le fait qu'àl'époque les indigènes congolais
n'ont pasconnus des guerres d'envergure et d'armes modernes. Le métier
de l'armée était l'apanage du seul colon qui en maîtrisait
le maniement et ses hommes venaient de la métropole. Seuls quelques
congolais évolués qui avait été
enrôlés pour participés aux guerres de 40-45 au
côté des alliés de la métropole étaient des
adultes et costaud pour porter des canons.
A l'aube de l'indépendance, histoire du Congo est
troublée par des rebellions qui éclatent Sur presque toute
l'étendue du pays. C'est à cette période que commence
l'utilisation desenfants dans ces conflits en les enrôlant soit
volontairement soit de force pour éviter que les autres rebelles avec
qui on est en compétition ne les enrôlent les premiers. Pour
illustrer cela, voici ce qui se passa chez les mulelistes26(*): " La première chose
qui frappe dans la tactique muleliste et qui tranche sur les autres rebellions
congolaises, est le soin rigoureux apporté à la
préparation des militaires, tant sur le plan idéologique que sur
le plan physique et pratique. Cette préparation fut dispensée
dans les camps d'entrainement établis depuis juillet 1963 dansles
forêts du kwilu. Le noyau de l'armée rebelle est formé par
la jeunesse. Mulele imposa aux jeunes nouvellement recrutés une
période d'entrainement intensif et une discipline
Rigoureuse".
Les jeunes ont fourni au début la majeure partie des
premiers recrutements. Mais le vocable"jeunesse " a, par suite, recouvert
indifféremment des adultes, des jeunes gens et des enfants. Les jeunes
désoeuvrés ou "déscolarisés " furent les premiers
à s'engager. Les nouvelles recrues accomplirent des missions de
renseignement, de surveillance et d'espionnage tout en demeurant au travail.
Les étudiants profitèrent des vacances de Noël pour
séjourner plusieurs jours dans les camps. Tous les témoignages
concordent que Mulele parvint dès le début à transformer
les bandes de jeunes en groupes de partisans disciplinés et relativement
rodés aux opérations de guérilla. Les formes de combat les
plus fréquemment utilisées dès le début furent les
coups de main, les embuscades et les attentats27(*).
A cette époque (1963), cinq matières
étaient enseignées par Mulele, Bengila et
Mukulubundu,secondés par Laurent Ngolo et Pascal Mundelengolo.
Mukulubundu dirigeait l'entrainement physique et militaire auxquels
étaient astreints tant les adolescents que les jeunes filles28(*).
Effectivement, les enfants ont été
utilisés par Mulele dans sa rébellion depuis 1963. Commeon le
verra plus loin, Kabila connaissant bien cette tactique pour avoir
été directement ou par personne interposée proche de
Mulele, a utilisé la même tactique avec le phénomène
des
Kadogo. On se rappellera ses liens avec Faustin Munene qui est
le neveu de Pierre Mulele qui déclarera en 1997 : "Après la mort
de PierreMulele, je ne voyais que Laurent-Désiré Kabila qui
continuait son combat «29(*).
La période du temps du Zaïre de Mobutu,
caractérisée par une tactique d'opacité dans lesecteur
militaro-sécuritaire, n'a pas laissé des traces de l'utilisation
des enfants dans les conflits et tentatives de sécession qu.il a
à plusieurs reprises matés. Certes, pendant cette longue
période de gloire de Mobutu, l'armée zaïroise était
plutôt composée des techniciens en armement ayant reçu leur
formation dans des pays occidentaux, en Chine et en Israël ; ce ne sont
donc pas des enfants qu'on envoyait à l'étranger pour ce genre de
formation. Il n'y avait en tout cas pas nécessité d'y avoir
recours.
Pendant la guerre dite de libération menée par
l.AFDL de Laurent Désiré Kabila en 1996,
lephénomène resurgit. Outre les forces étrangères
visibles, cette armée était aussi accompagnée de dizaines
de milliers de Kadogos, des jeunes garçons du Kivu et des autres
provinces traversées, qui avaient quitté l'école ou la rue
pour, disaient-ils, prendre part à la libération de leur
pays30(*) en combattant
contre les " Kibongé " des Forces armées zaïroises (FAZ).
Début novembre, Kabila tient son premier meeting
à Bukavu et il demande aux jeunes de s'engager dans l'armée de
libération pour aller jusqu'àGbadolite et Kinshasa. Cinq cent
Volontaires se présentent immédiatement. Bientôt, à
Goma et Bukavu, Kabila comptera 4.000
" Kadogo "31(*).
Cette stratégie ayant réussi à conduire
cette rébellion jusqu'à prendre le pouvoir à Kinshasa, le
mouvement était dès lors lancé et sera imité par
d'autre qui voudront atteindre le même objectif, à savoir les
rebellions qui ont éclaté à l'Est du pays contre le
pouvoir de Kabila. Le RCD/Goma, L.UPC, le FAPC, le MLC, le RCD/N, etc. ; toutes
les parties au conflit en
République Démocratique du Congo ont
recruté, enlevé et utilisé des enfants soldats souvent
Sur la ligne de front. Les agences internationales et
gouvernementales estimaient à 30.000 le nombre d'enfants soldats qui
devaient être démobilisés en 2003. Cette même
année, dans l'Est de la R .D.Congo, les groupes politiques armés
ont continué à recruter des enfants soldats qui, dans certains
cas, constituaient plus de 40% de leurs forces32(*).
D'après l'Unicef, les groupes armés de la R
.D.Congo continuent de forcer des milliers d'enfants à se battre et
à commettre des atrocités. Certains de ces enfants n'ont pas plus
de 10 ans. Jusqu'à 1/3 des enfants du pays ont été
forcés à prendre les armes pour rejoindre l'armée
nationale. C'est l'un des phénomènes les plus monstrueux
d'atteintes aux droits humains qui
Caractérise le conflit en R .D.Congo. Depuis 1996, des
milliers d'enfants sont incités à entrer dans l'armée en R
.D.Congo par le biais des campagnes de recrutement quasi permanentes et d'une
conscription forcée omnipotente. Cependant l'enrôlement volontaire
reste répandu.
Les enfants deviennent une proie facile pour les recruteurs au
fur et à mesure que se désintègrent des infrastructures
politiques, sociales et économiques se traduisant par
l'éclatement des familles et des groupes sociaux depuis le début
du dernier conflit en 1997.Parmi ces enfants enrôlés de force
certains sont âgés seulement de 7 ans. Une fois recrutés
ils sont généralement envoyés dans les camps
d'entrainement pour 2 semaines avec les conscrits adultes. Ils y subissent de
rudes épreuves entraînant parfois la mort massive dans ces camps.
Intégrés aux groupes armés, ils sont utilisés comme
porteurs, cuisiniers, informateurs ou exploitants des mines.
Ces chiffres qui démontrent à quelle proportion
les enfants étaient la cible des recruteurs n'ont pas laissé
indifférente les décideurs sur la scène internationale.
C'est la raison pour laquelle la Cour Pénale Internationale, statuant
sur la situation en R .D.Congo, s'est décidée à lancer un
premier mandat d'arrêt de son histoire pour inculpation du chef de
conscription d'enfants soldats par les groupes rebelles.
L'utilisationd'enfants soldats est largement répandue
en R .D.Congo depuis 1996 et seperpétue malheureusement jusqu'à
ces jours par l'armée régulière pourtant qui se veut
républicaine. Les récentes tristement célèbres
opérations UmojaWetu, Aman iléo et Kimia
IIlancées dans les Kivu par l'armée régulière
FARDC avec l'appui de la MONUC n'ont pas non plus épargné les
enfants et ce, en violation de la Loi N° 09/001 portant protection de
l'enfant en République Démocratique du Congo, la Convention
relative aux droits de l'enfant à laquelle la R.D.
Congo est partie ainsi que son Protocole facultatif concernant
l'implication d'enfants dans les conflits armés33(*).
L'héritage culturel de ce phénomène au
Kivu est de considérer légitime qu'un enfant, quelque soit son
âge, cherche à dominer son voisin par la violence. Dans un tel
environnement, lesnombreux enfants qui s'enrôlent dans les groupes
armés croient, comme leurs parents, qu'ils accomplissent ce qu'on attend
d'eux.
Comme dans les cas des autres enfants soldats dans toute la R
.D.Congo, leur avenir est incertain et les perspectives de trouver des moyens
d'existence dans une économie ravagée par la guerre, sont
lointaines. En dépit des souffrances endurées au front, certains
d'entre eux considèrent que la vie militaire demeure la seule option
viable.
A court terme, toutefois, l'établissement de la Cour
pénale internationale (CPI) qui adésormais juridiction sur tous
les crimes commis depuis juillet 2002, représente un véritable
espoir de justice pour les victimes de la violence faite aux enfants. Elle a de
ce fait décidé de faire de l'Ituri sa priorité et de
diligenter des enquêtes qui pourraient servir de base à des
poursuites pénales. C'estl'espoir de beaucoup que ces enquêtes
permettront de présenter devant la justice les personnes
soupçonnées de crimes de guerre qui ont recruté et
utilisé des enfants de moins de 15 ans comme soldats21.
2. 3. Mécanisme pour
arrêter la trajectoire d'expansion du phénomène enfants
soldats Par le conseil de sécurité en RDC.
Depuis 2003, le Conseil de Sécurité de l'ONU a
adopté deux résolutions sur les enfants touchés par les
conflits armés en RD. Congo. Il s'agit des Résolutions 1539(2004)
et1612(2005). Dans sa Résolution 1539 (2004), le Conseil de
Sécurité a rappelé " la responsabilité qu'ont tous
les Etats de mettre fin à l'impunité et de poursuivre les auteurs
de génocides, de crimes contre humanité, de crimes de guerre et
autres crimes atroces commis contre les enfants".
Par ailleurs, le statut de la CPI dispose que le "fait de
procéder à la conscription" ou à l'enrôlement
d'enfants de moins de 15 ans dans les armées (nationales ou non
nationales) ou dans des groupes armés ainsi que le fait de "les faire
participer activement à des hostilités " est un crime qui met en
cause la responsabilité pénale individuelle du recruteur. Les
mots "utilisation" et "participation" couvrent la participation active à
des activités en rapport avec le combat. Il peut s'agir des
activités de reconnaissance, d'espionnage, de sabotage, ainsi que de
l'utilisation des enfants comme messagers ou aux postes de contrôle
militaires.
Il en résulte que la responsabilité du
commandant de groupe, en tant que supérieur hiérarchique, peut
être mise en cause au-delà du recrutement et de
l'utilisationd'enfants soldats. C'est ce qui ressort de l'article 28 du statut
de la Cour Pénale Internationale qui dispose que " un chef militaire est
pénalement responsable des crimes relevant de la compétence de la
cour commis par des forcesplacées sous son commandement et sous
contrôle effectif ou sous son autorité effective selon le cas
lorsqu.il ou elle n'a pas exercé le contrôle qui convenait sur ces
forces"34(*).
Avant la création de cette cour internationale, il
revenait aux Etats eux-mêmes de sanctionner les violations des droits des
enfants. Ce système a fait preuve d'inefficacité en raison du
fait qu'un Etat qui est lui-même recruteur ne pouvait se sanctionner
lui-même ou sanctionner ses dirigeants qui sont encore aux commandes
d'une part et d'autre part, un Etat qui n'a pas de contrôle sur des Zones
occupées est dépourvu de force pour poursuivre les chefs rebelles
dans les territoires qu'ils contrôlent. Partant, une solution
adéquate ne pouvait qu'être cherchée ailleurs.
Avec l'entrée en vigueur du Statut de Rome
créant la Cour Pénale Internationale en date du1er juillet 2002,
l'ère est à l'espoir de voir endiguer définitivement ce
fléau, mais faut-il encore que cette Cour prenne le courage de punir de
manière exemplaire les autorités étatiques qui sont encore
au gouvernement.
Quoi qu'émaillé des controverses et
hésitations dans les instruments juridiques nationaux etinternationaux,
les traces historiques de l'utilisation des enfants dans les conflits
armés en partant des considération les plus anciennes possible,
passant par les éléments factuelsdégagé de histoire
des rebellions du Congo pour déboucher sur les instruments
internationaux consacrant les droits de l'enfant dont l'un, à savoir le
Statut de Rome créant la CPI, démontrent à suffisance
qu.il ne s'agit pas là d'unphénomène banal dès lors
que la banalité du mal qui en découle dépasse
désormais la mesure du tolérable.
CHAPITRE II. LA PROBLEMATIQUE D'INTEGRATION DES ENFANTS EX
SOLDANTS EN RDC
Section.1. Les programmes
nationaux d'intégration et de réinsertion des enfants ex soldats
en RDC
CONADER
1.1.1.Origine du programme
République démocratique du Congo (RDC) a
duré sept ans (2004 - 2011) et a bénéficié de
l'appui et du financement de la Banque mondiale. Une phase additionnelle,
initiée en 2011, appuyée cette fois par la Banque africaine de
développement (Bad) est toujours en cours. Les ambitions du PNDDR
étaient de :
· désarmer tous les combattants souhaitant
accéder au statut de « démobilisé » ;
· démobiliser ceux remplissant les conditions
pour « permettre le retour à la vie civile des ex-combattants
à travers un processus de réduction des effectifs des forces ou
groupes armés »,
· réinsérer les
démobilisés « dans les pratique sociales et
économiques de la communauté de son choix, dans des conditions et
opportunités similaires à celles des autres membres de la
communauté »35(*).
Pour ce faire, le gouvernement de la RDC a successivement mis
en place une Commission nationale(CONADER, 2003), le PNDDR (2004), puis
créé une nouvelle Unité d'exécution du PNDDR
(UE-PNDDR, 2007). Ce programme s'est déroulé en trois phases
distinctes, chacune capitalisant sur les acquis et les erreurs de la
précédente. Aux premières années couvertes par le
programme régional du MDRP (Programme multi-pays de
démobilisation et de réintégration, 2004-2008), ont
succédé, après la fin de la CONADER, une « Phase de
relance » (2008-2010), puis une « Phase d'extension » (2010-
sept. 2011).
1.1.2. Des problèmes
d'organisation du CONADER ou cause de la finalité du programme
La CONADER peine à
gérer le programme de DDR à tel point que, si elles ne sont pas
réglées rapidement, les difficultés d'organisation
risquent de compromettre le processus de DDR concernant les enfants et tout
particulièrement le succès de leur réinsertion. Plus de
deux ans après la mise en place de la CONADER, un responsable de la
Banque mondiale a fait observer que « 90 % du travail » était
toujours effectué par les ONG internationales et que la CONADER «
ne faisait pas grand-chose». Cette situation est source de profonde
préoccupation, car les contrats pour les projets spéciaux
passés entre les ONG internationales et le MDRP/Banque mondiale
viendront à expiration au plus tard à la fin de 2006. L'ensemble
du financement de ces projets sera ensuite attribué par
l'intermédiaire de la CONADER, avec laquelle les ONG devront
négocier des contrats séparés. Bien qu'une formation et
d'autres formes d'assistance technique soient fournies à la CONADER par
la Banque mondiale, Amnesty International pense que des efforts plus grands
doivent être déployés pour que la CONADER soit en mesure de
remplir son rôle élargi.
Des problèmes graves
de coordination existaient au niveau du gouvernement et du siège de la
CONADER à Kinshasa. Dès le début, le rôle respectif
des trois organismes gouvernementaux responsables de la DDR - le Comité
interministériel, le CGFDR et la CONADER - était mal
défini, ce qui entraîne la « concurrence et des conflits,
plus particulièrement entre la CONADER et le CGFDR, et se traduit par
des retards, notamment dans le processus de passation des marchés et
partant dans le calendrier de mise en oeuvre du programme36(*)». Les problèmes ont
persisté même après la dissolution du CGFDR en mai 2005 en
vue de régler la situation. Le rythme auquel la CONADER accepte les
projets de réinsertion des enfants pour lesquels les ONG locales
demandent un financement public est excessivement lent. Cette lenteur a des
conséquences négatives sur la phase de réinsertion et
contribue à restreindre les activités de réinsertion
proposées aux enfants rentrés dans leur famille. Lorsque les
représentants d'Amnesty International ont rencontré des
responsables de la CONADER à Kinshasa en mars 2006, aucun projet
destiné aux enfants n'avait reçu l'approbation finale.
La CONADER semble peu compétente en matière de
réinsertion. Des ONG spécialisées dans la protection de
l'enfance ont déclaré à Amnesty International que la
stratégie de la CONADER en matière de réinsertion ne
visait pas à compléter ni à valoriser l'action des ONG ou
des agences de protection de l'enfance37(*). C'est ainsi que, dans le Nord-Kivu, des enfants ont
bénéficié d'un programme de réinsertion
supervisé par la CONADER bien qu'il soit destiné aux adultes,
chacun ayant reçu cinq chèvres et une bicyclette. Ces enfants
faisaient partie d'un programme de réinsertion par l'enseignement
mené par une ONG internationale et de ce fait leur scolarité a
été perturbée63. Certaines ONG craignent que le retard
avec lequel la CONADER met en oeuvre les programmes de réinsertion
destinés aux enfants ne lui permette pas de vérifier la
qualité des activités ni l'âge des participants.
La mise en oeuvre du
programme national de DDR a été entravée par des retards
ainsi que par le manque de coordination entre les FARDC et la CONADER,
notamment s'agissant des mouvements de troupes vers les centres d'orientation.
Les ONG internationales ont souvent dû faire face, sans avoir
été prévenues, à un afflux soudain d'enfants
démobilisés qu'il fallait héberger et rendre à leur
famille. Par ailleurs, la CONADER n'a pas joué son rôle de
coordonnateur du processus de DDR concernant les enfants. Ainsi que nous
l'exposons plus loin, elle n'a pas élaboré une stratégie
ni pris d'initiatives pour rechercher les enfants n'ayant pas
bénéficié du processus ni pour essayer de remédier
au déséquilibre flagrant entre les sexes qui a été
constaté.
Des allégations de
corruption ont également été formulées contre la
CONADER. Dans son 21e rapport sur la MONUC présenté en juin 2006,
le secrétaire général des Nations unies a fait observer :
« Les graves défaillances de gestion de la CONADER, notamment le
détournement de fonds dont il est fait état, continuent
d'entraver l'application efficace du programme de désarmement,
démobilisation et réinsertion»38(*). La Banque mondiale s'est montrée fortement
préoccupée par différentes difficultés
institutionnelles et notamment par les problèmes financiers, si bien que
le cabinet comptable international KPMG s'est vu confier, en août 2005,
les tâches principales de gestion financière. Le budget de la
CONADER a été partiellement décentralisé dans les
bureaux provinciaux et la Banque mondiale a commencé à superviser
directement le travail d'une partie des techniciens de la CONADER. Selon des
sources confidentielles, le renvoi d'au moins un haut responsable de la CONADER
aurait été demandé.
Un autre sujet de
préoccupation, principalement pour les ONG internationales, est la base
de données nationale gérée par la CONADER et qui devrait
contenir des informations détaillées sur les enfants
démobilisés. En mars 2006, la CONADER avait enregistré
environ 4 200 enfants, mais un responsable a indiqué aux
délégués d'Amnesty International que les ONG
internationales ne coopéraient pas suffisamment à la mise en
commun des informations. Des représentants d'ONG ont reconnu ce fait en
précisant qu'ils n'avaient pas vraiment confiance dans la
capacité de la CONADER à préserver la
confidentialité des dossiers des enfants. Ils ont souligné que
certaines informations, par exemple le groupe armé auquel l'enfant
était associé ou son appartenance ethnique, pouvaient mettre
celui-ci en danger si elles tombaient en de mauvaises mains. Ce manque de
confiance dans la CONADER a eu des répercussions sur le partage et la
transmission d'informations entre les différents organismes, ce qui
risque d'empêcher la recherche et le suivi d'enfants, de rendre les
archives centrales et les statistiques peu fiables, et d'entraver les efforts
pour affecter les ressources financières là où elles sont
le plus nécessaires.
Les problèmes
s'étendent aux bureaux provinciaux de la CONADER, qui manquent souvent
de personnel compétent et de moyens et ne reçoivent pas
l'assistance nécessaire du siège de l'organisation. Les bureaux
provinciaux disposent rarement de véhicules en nombre suffisant ; le
personnel doit souvent se débrouiller par ses propres moyens pour se
rendre dans les centres d'orientation et n'est donc pas en mesure d'assurer le
suivi essentiel. Dans les centres provinciaux, jusqu'à une date
récente, le matériel informatique était insuffisant et le
personnel n'était pas assez nombreux39(*).
Des problèmes sont
également apparus parce que les responsables locaux de la CONADER ne
respectaient pas le principe de la séparation entre les adultes et les
enfants dans les centres d'orientation et, selon des ONG, laissaient certains
enfants se mêler aux adultes. Dans certains cas, l'identification des
enfants s'est déroulée en l'absence de représentants des
organismes de protection de l'enfance, contrairement à la
procédure définie par le Cadre opérationnel. Il en est
résulté, dans les centres d'orientation, un climat de tension
entre les enfants, qui désirent vivement bénéficier du
programme destiné aux adultes et recevoir de l'argent, le personnel de
la CONADER et les représentants des ONG. La qualité de «
l'espace des enfants » ou du secteur qui leur est réservé
dans les centres d'orientation est très variable, certains centres
n'offrant que de très mauvaises conditions d'hébergement et une
prise en charge très insuffisante. Bien que les enfants ne soient
censés rester que quarante-huit heures au maximum dans les centres
d'orientation avant d'être confiés aux ONG chargées de la
protection de l'enfance, ils y restent parfois plus longtemps en raison de
problèmes de coordination40(*).
1.2. DDR et DDRRR
1.2.1. DDR
Avant le lancement officiel
du programme national de DDR en juillet 2004, les initiatives visant à
retirer les enfants des groupes armés étaient menées par
des ONG locales et internationales soutenues par des agences des Nations unies,
comme l'UNICEF et la division de protection de l'enfance de la MONUC. Ces ONG
et organes internationaux négociaient directement la libération
des enfants avec les groupes armés et menaient des actions de
sensibilisation auprès de ces groupes ainsi que de la population civile
en vue de mettre fin au recrutement d'enfants. Une fois retirés des
groupes armés, les enfants étaient rassemblés par les ONG
ou par les Nations unies et hébergés dans un centre de transit et
d'orientation (CTO) géré par une ONG congolaise qui
bénéficiait habituellement du soutien financier d'ONG
internationales ou de l'UNICEF. Les ONG s'efforçaient ensuite de rendre
les enfants à leur famille et, si elles disposaient de moyens, elles les
aidaient à retourner à l'école ou à entreprendre
une activité dégageant un revenu.
Le retrait des enfants des
groupes armés s'est enfin inscrit dans une politique gouvernementale
après le démarrage du programme de brassage et de DDR. Toutefois,
des représentants d'ONG oeuvrant pour la protection des enfants estiment
que le programme national de DDR centré sur les adultes n'a pas
donné une place suffisante aux besoins à long terme des enfants
associés aux forces et groupes armés. Selon l'un d'entre eux,
« le plan national de DDR était essentiellement destiné aux
adultes - on leur donne un logement et de quoi redémarrer. Mais la
réinsertion des enfants est un processus à long terme, qui doit
s'inscrire dans la durée et comprendre la mise en place de moyens de
protection des enfants au niveau local ainsi que d'un dispositif de protection
pour les autres enfants vulnérables41(*). »
La Commission nationale de
désarmement, démobilisation et réinsertion (CONADER),
agence gouvernementale civile créée en décembre 2003, a
été chargée de gérer le programme de DDR concernant
les adultes et les enfants. Deux autres organismes gouvernementaux - le
Comité interministériel chargé de la conception et de
l'orientation en matière de désarmement, démobilisation et
réinsertion, auquel incombent la coordination et la gestion au niveau
ministériel, et le Comité de gestion des fonds de
désarmement, démobilisation et réinsertion (CGFDR),
responsable de la gestion financière et de la passation des
marchés - se sont également vu confier la mission de mettre en
place ce programme. Un Cadre opérationnel pour les enfants
associés aux forces et groupes armés (le Cadre
opérationnel) a été mis en place en mai 2004.
Ces organismes ont
défini les étapes du retrait des enfants des forces et groupes
armés, de la fourniture d'une assistance à court terme, du retour
des enfants dans leur famille et de leur accès à une formation
scolaire ou professionnelle de façon à leur permettre de se
réinsérer dans leur milieu d'origine.
Durant leur séjour
dans la Structure d'Engagement Transitoire, les enfants de moins de quinze ans
bénéficient d'un soutien scolaire organisé par les ONG et
les plus âgés reçoivent une formation professionnelle.
Celle-ci, qui va de la menuiserie ou de la mécanique à la
pêche en passant par la coiffure, la boulangerie ou la couture, respecte
dans la mesure du possible les préférences de l'enfant. La
plupart des enfants démobilisés ayant un niveau d'instruction
très bas, des cours d'alphabétisation et de calcul ainsi que
d'autres cours destinés à leur donner les aptitudes utiles dans
la vie courante sont généralement organisés. Des
activités de loisir sontégalement proposées ; des ONG
veillent aussi à ce que les enfants démobilisés
bénéficient d'un soutien psychosocial durant leur séjour
dans la SET. Toutefois, les enfants, une fois rentrés dans leur famille,
ne continuent généralement pas à recevoir un tel
soutien.
Les ONG s'efforcent de
retrouver les parents ou les proches des enfants et de les réunir.
Auparavant, en général, il est prévu une période de
sensibilisation de l'enfant et de sa famille durant laquelle le personnel de
l'ONG sert d'intermédiaire pour répondre à
d'éventuels problèmes ou sujets d'inquiétude. En cas de
besoin, par exemple lorsque la réunification exige d'entrer en rapport
avec une région éloignée, des organisations
spécialisées dans ce type de recherche, comme le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR), sont sollicitées. Si l'enfant
doit effectuer un long voyage pour rentrer dans sa famille, il est
transporté à bord d'un avion du CICR ou des Nations unies. Le
coût du vol, qui peut être élevé, est pris en charge
par l'ONG internationale chargée de la mise en oeuvre du projet
spécial.
1.2.2. DDRRR
a. Base juridique du
DDRRR
Conformément aux
accords de Lusaka signés en 1999 entre la RDC et ses voisins (Rwanda et
Ouganda) et aux résolutions subséquentes (1279 en 1999, 1856 en
2008,1925 en 2010, 1991 en 2011) du Conseil de Sécurité des
Nations Unies, les pays impliqués dans le rétablissement de la
paix et de la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs
ont accepté de mettre en oeuvre le mécanisme du programme de
désarmement et rapatriement volontaires de tous les combattants
étrangers. C'est pourquoi, il a été conseillé aux
combattants de rentrer chez eux en passant toujours par le processus
Désarmement Démobilisation Rapatriement
Réintégration et Réinstallation de la MONUSCO, pour un
retour dans la dignité et la sécurité.
b.objectif du DDRRR
Le DDRRR signifie désarmement, démobilisation,
rapatriement, réintégration et réinstallation. Un de ses
objectifs spécifiques est de rapatrier volontairement tous les
ex-combattants étrangers et leurs dépendants chez eux, en toute
dignité et sécurité. De 2002 jusqu'en juillet 2011, la
division de DDRRR a rapatrié plus de 24,000 ex-combattants et leurs
dépendants, issus des groupes armés étrangers suivants :
FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), ADF
(Forces Alliées Démocratiques -Ouganda), LRA (l'Armée de
la Résistance du Seigneur - Ouganda, Soudan, et République
Centrafricaine), et FNL (Front National de Libération, -Burundi), et
certains groupes armés congolais. A ce jour, le DDRRR a
déjà détruit plus de 1435 armes et 46.006 munitions
durant 2006 jusqu'en 2015, remises par les ex-combattants déjà
rapatriés.Tout combattant qui accepte d'adhérer volontairement au
processus DDRRR et qui entre dans le camp de transit de celui-ci va y rester
pendant au moins trois jours. Durant ce temps:
a. Il sera sécurisé par les contingents de la
MONUSCO ;
b. Il aura à manger trois fois par jour ;
c. Il sera logé dans des conditions acceptables et
humaines;
d. L'ex-combattant et ses dépendants recevront des
habits et des souliers avant leur rapatriement.
e. En cas de maladie, l'ex-combattant et ses dépendants
seront pris en charge par le service médical du DDRRR, que ce soit au
camp de transit ou dans un hôpital de la ville.
Section. 2. Les
organisations privées de réinsertion des enfants ex soldats au
sud- Kivu
2.1. BVES (Bureau pour le
Volontariat au service de l'Enfance et de la Santé)
2.1.1. Aperçus
historique
Le BVES a vu le jour l'an 1989 sous forme
d'un week end de partage d'informations sur la situation des enfants dans la
ville de Bukavu par certains scientifiques (psychologues, médecins,
sociologues, anthropologues,...). Par la suite, il deviendra
véritablement une ONG locale le 6 mars 1992 sous la dénomination
« Bureau pour le volontariat au service de l'enfance et de la santé
».
La contribution pluridisciplinaire (sociologue, juriste,
psychologue, médecin, anthropologue,...) animée par la
volonté de contribuer à la promotion, à la défense
des droits fondamentaux des enfants victimes de la marginalisation
économique et sociale ainsi que des enfants victimes des conflits
armés (enfants de la rue, enfants soldats, enfants non
accompagnés,...) avait motivé sa création. Traduisant ce
rêve en des actes concrets, coopérant étroitement avec la
communauté internationale (agences des nations unies, ONG
internationales humanitaires et de la défense des droits humains en RDC)
et les communautés locales, le BVES est devenu une grande organisation
consacrée à la cause des enfants aussi bien en RDC que dans la
région des Grands lacs.
2.1.2. Localisation
Le BVES est situé sur avenue patrice
Emery LUMUMBA en commune d'Ibanda, ville de Bukavu, province du sud Kivu en
République démocratique du Congo.
Son centre de transit et d'orientation CTO est situé
sur la même avenue non loin du marché de Nguba à
côté de l'institut national de sécurité sociale
INSS, au numéro 310 /01 sur la route principale qui mène vers la
frontière entre la République Démocratique du Congo et
République Rwandaise.
2.1.3. Ses objectifs
Le BVES a pour objectif global de contribuer
à la promotion, à la protection et à la défense des
droits fondamentaux des enfants victimes de ma marginalisation.Il s'agit de
traduire en des actes concrets les différents objectifs définis
par communauté internationale lors du sommet mondial pour les enfants de
septembre 1990 et protégés par la convention relative aux droits
des enfants CDE en 1989.
Le BVES a d'abord opté pour la vulgarisation
d'objectifs de la CDE et du sommet mondial et la résolution pour les
enfants ainsi que ceux d'autres rencontres internationales spécifiques
relatives à l'enfance.Il a ensuite mobilisé les enfants en
situation particulièrement difficile, les familles, les
communautés (confessions religieuses,) les écoles, les media, les
initiatives locales de développement, le pouvoir public et la
communauté internationale sur les conditions de vie des enfants et des
mères dans le but d'amener les décideurs à accorder la
première place à l'enfant dans un monde de plus en plus en
pervers. Les enfants d'abord
Enfin, le BVES s'est engagé lui-même activement
dans l'encadrement des enfants soldats.
2.1.4. L'intervention du BVES
depuis sa création
Depuis la création du Bureau pour le
Volontariat au service de l'Enfance et de la Santé en1992 jusque
décembre 2018, il intervient pour les enfants dans des formations en
différentesdomaines comme : En agriculture, ajustage,
mécanique,coiffure, pèche, menuiserie, et dans la
réinsertion scolaire.
Voici le nombre total d'enfant qu'il a réinsère
depuis sa création jusqu'en 2018 enfin d'aider au gouvernement congolais
de mettre fin au phénomène enfant soldats.42(*)
· 222429enfants très vulnérables
(71300filles) ont été aidés : enfants des rues,
filles « domestiques », filles « esclaves
sexuelles », orphelins à cause de la guerre, enfants en
détention, enfants utilisés dans des sites d'exploitation
minières, etc.
· 37430 enfants associés aux forces et
groupes armées (2017filles) ont été aidés :
-12560 enfants soldats démobilisés ou enfants
liberés des forces et groupes armés (1152 filles) ont
été acceuillis dans les CTO du BVES.
-21870 enfants échappés ou abandonnés des
forces et groupes armés (865 filles) ont été
identifiés dans des villages et protégés dans les
communautés d'origine.
· 8520 enfants non-accompagnés,
refugiés ou séparés des familles à la suite des
conflits armés (4258 filles) ont été acceuillis dans des
centres de transits du BVES.
· 216144 enfantsdescolarisés ou jamais
scolarisés (53067 filles) ont été reinserés
à l'école (formelle et non formelle) par le biais des Centres de
Rattrapage Scolaire ou Centres du jour) du BVES.
2.2. L.A.V (Laisser l'Afrique
Vivre)
2.2.1. Localisation
Laisser l'Afrique vivre est une association sans but lucratif
reconnue officiellement sous le nom, de LAISSER L'AFRIQUE VIVRE. Elle une
plateforme d'actions des jeunes pour la paix, la sécurité et le
développement durable dans la sous-région des grands lacs.Elle
est située au Numero315, avenue Patrice Emery Lumumba, commune d'Ibanda,
ville de Bukavu, province du sud Kivu, en république démocratique
du Congo.
2.2.2. Historique
La plateforme LAV est née à partir d'une
série d'expériences menées par des organisations des
jeunes issues des communautés religieuses et de la société
civile ; ONG, cercles académiques et scientifiques, mouvements
associatifs des jeunes, mouvements féminins, organisations peuples
autochtones,...qui s'investissent dans les actions visant à stabiliser
(pacifier) la région de grands lacs.
Elle a été créée par un groupe des
jeunes intellectuels professionnels le 15 mars 2000 et reconnue officiellement
par l'Etat congolais par l'autorisation de fonctionnement N
JUST.GS 112/J K 984/2001 du 19 mars 2001.
Né dans un contexte particulier des conflits armés à l'Est
de la RDC aux ramifications sous régionales, avec ambition de mobiliser
la jeunesse congolaise regroupée à travers des associations des
jeunes ou non, en commençant par la province du sud Kivu autour de la
thématique emploi et formation professionnelle , afin de l'aider
à comprendre que son avenir ne réside pas à servir les
intérêts des acteurs politiques ou des groupes, milice
armée, mais plutôt dans le travail qui va la rendre artisan de son
propre destin et lui offrir les possibilités, capacités à
s'impliquer activement dans la processus de paix en cours dans le pays. De ce
fait, il est partisan de l'entreprenariat socioculturel et économique
dont le pays a besoin pour son développement.
2.2.3. Objectifs de L.A.V
LAV a pour objectif global d'amener les jeunes à
être plus actifs dans le processus de paix et de développement
durable en RDC en particulier et dans la sous-région des grands lacs en
général en améliorant leurs capacités
d'accès aux décisions et aux moyens qui leur permettront
d'être capables de promouvoir leur propres intérêts et ceux
des générations futures. Pour y parvenir, elle entend poursuivre
les objectifs spécifiques suivants :
Contribuer à l'éclosion d'une nouvelle
société dans la région des grands lacs en
général et en RDC en particulier ; Encourager l'éclosion
de la classe moyenne en RDC en particulier dans la sous -région des
grands lacs en général ; Intensifier la lutte contre le VIH SIDA
et les MST ; Mobiliser les populations civiles et pouvoir public sur
l'importance de sauvegarder l'environnement en vue de protéger
l'humanité contre les catastrophes écologiques dues à la
volonté et aux actions humaines ; Contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des autochtones et minorités
par la défense de leurs droits, l'accès libre et facile à
l'instruction, au crédit et à l'amélioration de l'habitat
et les conditions hygiéniques ; Créer l'emploi aux jeunes,
promouvoir le genre ; Lutter en faveur des droits humains et contre les
violences sexuelles ;Etc.
2.2.4. Domaines D'intervention
et Activités du L.A.V
a. Domaines D'intervention
LAV intervient dans les domaines suivants : Paix et
réconciliation, Droits humains et lutte contre les violences sexuelles ;
Prévention du VIH /SIDA et éducation sexuelle
;Alphabétisation des adultes ; Réhabilitation,Urgences
humanitaires, Promotion du genre.
b. Activités
Voici les activités que fait LAV pour
aider le gouvernement congolais à mettre fin au phénomène
enfant soldat : Paix et réconciliation, droits humains et lutte
contre les violences ; Sensibiliser les communautés sur le DDR à
travers les théâtres, Plaidoyer et lobbying auprès des
autorités locales et nationales sur les droits des enfants et le
phénomène enfant soldat ; Identification et vérification
des enfants sortis des forces et groupes armés ; Appui logistique
à la 34ième région militaire pour la
démobilisation ; Réunification et médiation familiale ;
Appui scolaire en formation professionnelle pendant 6mois en quatre
filières (soudure, ajustage, menuiserie, coupe et couture et
mécanique auto).
2.2. Analyse des
caractéristiques des enquêtés
Dans cette partie, les caractéristiques suivantes y
sont analysées : l'âge, le sexe, la situation matrimoniale et
la confession religieuse des personnes enquêtées ayant
constitué notre cible de recherche pour la réalisation de cette
étude.
Tableau N° 1 : Age des enquêtés
N
|
Tranche d'âge
|
effectif
|
%
|
1
|
De 10 à 15
|
8
|
22.2
|
2
|
De 16 à 20
|
17
|
47.2
|
3
|
De 21 à 25
|
3
|
8.3
|
4
|
26 à 30
|
1
|
2.7
|
5
|
31 à 35
|
2
|
5.5
|
6
|
36 à 40
|
2
|
5.5
|
7
|
40 et plus
|
3
|
8.3
|
|
Total
|
36
|
100
|
Source : Nos enquêtés
Il ressort de ce tableau que 17 enquêtés soit
47.2% de nos enquêtés ont l'âge compris entre 16 et 20
ans ; 8 enquêtés soit 22% ont l'âge compris entre
10 et 15 ans. Le constat qui se dégage est que ces deux tranches sont
celles comprenant l'effectif important d'enfants ex soldats ; ces derniers
ont été recrutés trop jeunes.
Tableau N° 2 Sexe des enquêtés :
N°
|
SEXE
|
effectif
|
%
|
1
|
Masculin
|
28
|
77.8
|
2
|
Féminin
|
8
|
22.2
|
|
Total
|
36
|
100
|
Source : Nos enquêtés
Nous pouvons lire à travers ce tableau que nos
enquêtés du sexe masculin ont été majoritaire avec
un pourcentage de 77 .8% des personnes enquêtées. Ce sont
des enfants ex soldats que nous avons contactés pour la
réalisation de cette étude étant donné que notre
thématique porte sur eux. Tandis que les enquêtés du sexe
féminine représentent 22.2% qui sont les filles ex soldates et
les responsables des organisations locales ayant facilité le retour
à la vie civile des ex soldats. Trouver les filles ex soldates n'a pas
été facile.
Tableau N°3 : Confession religieuse :
N°
|
Confessions religieuses
|
effectif
|
%
|
1.
|
Protestants
|
13
|
36.1
|
2.
|
Catholiques
|
17
|
47.2
|
3.
|
Autres
|
6
|
16.6
|
|
Total
|
36
|
100
|
Source : Nos enquêtés
Nos enquêtés pour la plupart ont
été chrétiens, 47.2% des catholiques et 36.1% des
protestants contre 16 .6% confessions tierces comme le Kimbanguistes, les
témoins de Jéhovah ; les Bahaï, etc. Cet effectif
élevé des chrétiens explique une forte concentration des
églises chrétiennes en RDC où notre recherche a
été faite, cette concentration des chrétiens une influence
significative sur le vécu quotidien, les pratiques des populations voire
même des ex soldats qui sont fidèles croyants dans l'une ou
l'autre église du milieu.
Section 3. Les
problèmes rencontrés dans ces processus
3.1. Obstacles de la
réussite de démobilisation, d'intégration et de
réinsertion des enfants ex soldats
Nous avons constaté ainsi que quatre
facteurs clés entravent un lancement aisé du DDR et affectent les
schémas de la mobilisation : dilemmes sécuritaires au niveau
local entre et au sein des communautés ; résistance des
élites dotées d'un agenda politique ; incitations perverses
destinées aux commandants ; et processus sociaux parmi les anciens
combattants de base, qui se retrouvent ainsi « recyclés » en
tant que rebelles.
-Problèmes de sécurité au
niveau local
Dans la plupart des conflits de l'est du Congo, les conflits
autour de la terre, des moyens de subsistance, de l'identité et du
pouvoir engendrent pour les groupes armés des dilemmes
sécuritaires qui entravent le processus de DDR. En effet, il peut
arriver qu'un groupe armé ne soit disposé à déposer
les armes qu'à condition que ses liens de parenté, et les
commandants doivent consulter les chefs et les autres individus qui jouent un
rôle clé dans l'armement des milices.
-Structures incitatives destinées aux
commandants
Par le passé, l'intégration dans l'armée
et l'obtention d'un grade ont servi à inciter les commandants des
groupes armés à quitter la brousse. Il est toutefois
inquiétant de constater que certains accords de paix, et la politisation
du processus de DDR, ont en réalité encouragé une
mobilisation armée, comme observé lors de la conférence de
Goma de 2008.
Cependant, courant 2013, le gouvernement de Kinshasa a
abandonné l'idée d'une intégration
généralisée des groupes armés et de l'attribution
de postes et de grades aux commandants. Ce changement de stratégie est
notamment imputable aux effets préjudiciables que celle-ci avait sur
l'armée--favorisant notamment l'apparition de « bataillons cadres
» (des bataillons composés exclusivement d'officiers de haut rang
qui n'étaient pas opérationnels et souvent dotés d'une
formation ou d'une instruction limitée). Cependant, depuis qu'il a
abandonné cette politique, il est difficile de savoir ce que le
gouvernement peut proposer aux dirigeants de groupes armés qui sont
encore disposés à déposer leurs armes. De nombreux hauts
commandants et commandants de rang intermédiaire s'attendent à
recevoir des avantages similaires à ceux auxquels ils auraient pu
prétendre par le passé et, par conséquent, ils refusent
les programmes de DDR qui n'offrent pas de tels avantages, ou tentent
secrètement de les entraver.Il est donc essentiel de revoir les mesures
destinées à encourager les commandants à prendre part
à toute future initiative de DDR.
- Résistance des élites politiques
Sans volonté politique des élites, un processus
de DDR est impossible. Dans l'est du Congo, la manipulation politique engendre
une mobilisation armée et, en même temps, dissuade les combattants
d'avoir confiance dans le DDR : les élites exploitent souvent les
craintes xénophobes et se servent des milices pour négocier des
postes au sein des instances politiques. Contrairement aux combattants
individuels, les élites n'ont pas grand-chose à gagner du DDR.
Par le biais d'intermédiaires, tels que des représentants des
autorités coutumières ou des hommes d'affaires, les élites
politiques peuvent investir des capitaux pour mobiliser des anciens combattants
ou leur fournir des armes. Les chefs coutumiers, dont un grand nombre assument
également des fonctions politiques, incarnent d'importants
intérêts ethniques, politiques et économiques.
-Une porte tournante pour les hommes de
troupe
Bien que les thèmes de l'identité sociale et du
statut social aient pour l'instant été largement ignorés
des programmes de DDR, lesquels mettent essentiellement l'accent sur les moyens
de subsistance, ils sont tout aussi importants dans les processus de
démobilisation. Pendant les Guerres du Congo, toute une
génération de jeunes Congolais s'est habituée à une
vie de rebelles.
3.2 Les
différentsproblèmesrencontrés dans les processus
Dans ce paragraphe nous allons uniquement
citer les différents problèmes qui cause à ce que
l'intégration et de réinsertion des enfants ex soldats n'arrive
à terme malgré l'existence des différents programmes
nationaux et organisations locale qui s'intéressent au
phénomène enfant soldat en RDC.
- La persistance des groupes armés nationaux et
étrangers dans le pays surtout à l'Est,
- Absence de la transparence dans la gestion du fond
destiné aux programmes nationaux comme la CODER,
- La déviation de mission par les organisations locales
avec comme objectif de se procurer de l'argent des aides
étrangères,
- La priorisation du programme à la Monusco or les
étrangers n'ont pas plus de sentiment que la paix revienne en RDC que
les nationaux,
- Problème de légitimité politique
c'est-à-dire absence d'un gouvernement capable de doté les
diffèrent programme de moyens financier,
- Chômage après la réinsertion et manque
de moyens de scolarisation par les parents à leurs enfants,
- Abandon des bailleurs de fonds,
- L'existence du phénomène enfants soldats
enrichit certains hommes politiques,
- Etc.
CONCLUSION
Nous sommes au terme de notre travail de fin cycle qui a
porté sur La problématique d'intégration et la
réinsertion des enfants ex soldats en République
démocratique du Congo.
Ce travail se fixe comme objectif global de donner les
différents problèmes qui cause à ce que différents
programmes nationaux n'arrivent pas mettre fin au terme le
phénomène enfants ex soldats en RDC.
La problématique qui a soutenu ce travail a
été articulée autour des deux questions principales
à savoir quel est le rôle de l'ONU dans la protection de l'enfant
ex soldat en RDC, et Pourquoi la persistance en RDC des activités
d'enrôlement d'enfant dans les groupes armés en dépit de
l'existence de la politique congolaise de la protection des enfants.
Les hypothèses suivantes ont constitué le fil
conducteur de travail : L'ONU étant l'organe du maintien de la paix
et de la sécurité mondiale intervient à travers ses
organes de prise en charge des enfants dans le domaine de l `éducation
en RDC comme l'UNICEF en construisant des écoles pour lutter contre
l'analphabétisme des enfants, aussi à travers son organe comme la
MONUSCO il organise une vaste programme intitulé Unité
d'Exécution du Programme National de Démobilisation,
Désarmement et Réintégration. Pour mettre fin au
Phénomène enfant soldat.
Aussi plusieurs sont Plusieurs motifs sont à la base de
recrutement des enfants en dépit de l'existence de la politique
congolaise de la protection des enfants notamment : la non application des
lois interdisant l'utilisation des enfants ni par le gouvernement congolais ni
par les chefs des milices, la pauvreté extrême qui gangrène
les familles des congolais, la non scolarisation des enfants par l'Etat pour
qu'ils soient sensibiliser par les spécialistes en la matière de
la non utilisation des enfants dans les forces armées, l'absence de
l'autorité de l'Etat sur l'étendu nationale, la présence
de plusieurs milices à l'Est du pays, la non sensibilisation par les
médiats, l'utilisation pour des intérêts politiques.
L'arsenal méthodologique ayant permis de mettre en
place ce présent travail a été de la
méthodepraxéo- exégèse ou méthode de
l'analyse des textes juridiques à laquelle nous avons joint l'approche
fonctionnelle pour besoin d'analyser les fonctions que jouent les
organisations locales et les organisations des Nations Unies pour mettre fin au
phénomène enfant soldat. Les techniques telles que les techniques
d'interview, documentaire, l'échantillonnage à boule de neige,
entretien libre et le focus group nous ont permis de collecter et de traiter
nos données de terrain.
Ceci étant notre travail comprend deux chapitres. Le
premier a été consacré sur le rôle de l'ONU dans la
protection de l'enfant ex soldat en RDC. Lequel a essayé d'esquisse la
définition des concepts opératoires, en fin nous avons
parlé de la politique congolaise de la protection des enfants ex soldats
en RDC.
Le deuxième chapitre a eu comme préoccupation
la problématique d'intégration des enfants ex soldats en RDC. Il
a eu comme mérite, les programmes nationaux d'intégration et de
réinsertion des enfants ex soldats comme : CONADER, DDR et DDRRR,
aussi nous avons parlé des organisations privées de
réinsertion des enfants ex soldats au sud Kivu : BVES et L.A.V,
enfin nous avons parlé les diffèrent problèmes
rencontré dans ces processus. Mais comme problèmes nous avons
retenus ce qui suit :
- La persistance des groupes armés nationaux et
étrangers dans le pays surtout à l'Est,
- Absence de la transparence dans la gestion du fond
destiné aux programmes nationaux comme la CODER,
- La déviation de mission par les organisations locales
avec comme objectif de se procurer de l'argent des aides
étrangères,
- La priorisation du programme à la Monusco or les
étrangers n'ont pas plus de sentiment que la paix revienne en RDC que
les nationaux,
- Problème de légitimité politique
c'est-à-dire absence d'un gouvernement capable de doté les
diffèrent programme de moyens financier,
- Chômage après la réinsertion et manque
de moyens de scolarisation par les parents à leurs enfants,
- Abandon des bailleurs de fonds,
- L'existence du phénomène enfants soldats
enrichit certains hommes politiques,
- Etc.
.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. J.MAQUET, Pouvoir et société en
Afrique, Paris, Hachette, 1970.
2. MILFRID TONHEIM, Réintégration of Child
soldiers : a littérature review with particular focus on girl
soldier's reintegration in the DRC, in rapport du SIK, N°1, 2009
3. R. QUIVY et L.V. COMPENHOUDT, Méthode de
recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris p. 83
4. P.CHAPLEAU, Enfants Soldats, victimes ou
criminels, Paris, Rocher, 2007.P.216 M.GRAWITZ, Manuels de
Recherche en Sciences Sociales, Dalloz, Paris déc.2009, p.389
5. B. VERGHAEGEN, Méthodes et techniques de
recherche en science sociale, analyses sociales, Kinshasa, Vol.
Numéro 2, 1986, p.2.
6. P.ROGER et M.GRAWITZ, Méthode de Recherche en
Sciences Sociales, Dalloz, paris, 1971, p.209
7. R.BOUDON, les méthodes en société,
Paris, PUF, 1961, p.13.
8. B. VERHAEGEN, Rébellions au Congo, t.1,
Kinshasa, les Etudes du C.R.I.S.P. (Centre de Recherche et d'information
Socio-Politique), s.d. 110-113.
9. LUDO MARTENS, Pierre Mulele ou la seconde vie de Patrice
Lumumba, Anvers, Ed. EPO, 1985, 147.
10. LUDO MARTENS, Kabila et la révolution
congolaise, panafricanisme ou néocolonialisme ?, t.1, Envers, Ed.
EPO, 2002,
11. C. BRAECKMAN et al. Kabila prend le pouvoir, Les
prémices d'une chute-La campagne victorieuse de L'AFDL-Le Congo
d'aujourd'hui, Bruxelles, Ed. GRIP, 1998, 180.
12. C.D.ECHAUNDEMAISON, Dictionnaire d'économie et
des sciences sociales, Paris, Ed. Nathan, 1986, PP .71-72.
13. Guy ROCHER, Introduction à la sociologie,
t2 l'Organisation sociale, Paris, HMH, 1968, P .206
14. II. Articles et propos
1. Héritier de la justice :
Démilitarisation des enfants, module de séminaire 2003,
p.19
2. Beth VERHEY, Atteindre les filles, Etude sur les filles
associés aux forces et groupes armés en R.D.C.,
Save the Children, Novembre, 2004
3. Propos du prof NTUMBA LWABA, coordinateur de l'U.E. PNDDR,
tenu en juin 2008 lors du lancement de la campagne de démobilisation des
enfants dans les groupes armés.
4. Principes du Cap et meilleures pratiques concernant le
recrutement d'enfants dans les Forces armées, la
démobilisation et la réinsertion sociale des enfants soldats en
Afrique. Avril 1997, le Cap (Afrique du Sud).
5. Nous avons préféré illustrer nos
propos par cet exemple des mulelistes, du nom de son initiateur Pierre Mulele,
pour avoir une continuité historique d'autant que Laurent
Désiré Kabila en a continué les stratégies en
enrôlant les jeunes.
6. Principes de Paris relatifs aux enfants associés
aux forces et groupes armés, février2007, P.8
7. « Kabila et KisaseNgandu se situent dans une tradition
révolutionnaire initiée par Lumumba en 1959-1960 et
développée en profondeur par Mulele ».
8. Rapport de GRACA MACHEL, « Impact des conflits
armés sur les enfants », Nations Unies, New-York, 26
août 1996 : http://www.unicef.org/french/emerg/files/Garca-Machel_fr.pdf,
Accédé le 12/02/2010.
9. Programme national de désarmement,
démobilisation et réintégration, pp. 22-27.
10. MDRP. Rapport de situation et Plan de travail,
janvier-mars 2005.
11. Entretiens d'Amnesty International avec le personnel d'ONG
internationales à Goma, Bukavu et Kinshasa, mars 2006, et communications
ultérieures.
12. Document ONU S/2006/390, 13 juin 2006, §
50.
13. Entretiens d'Amnesty International avec des membres du
personnel des centres provinciaux de la CONADER et des représentants de
la Banque mondiale.
14. Entretiens avec le personnel de nombreuses ONG
congolaises et internationales, est de la RDC, mars 2006.
15. Voir la déclaration publique d'Amnesty
International en date du 20 mars 2006, intitulée République
démocratique du Congo. La première arrestation de la Cour
pénale internationale doit être suivie par d'autres à
travers le pays (index AI : AFR 62/008/2006).
16. La coalition pour mettre fin à l'utilisation
d'enfants soldats, enfants soldats, rapport mondial 2004,
publié à Penton ville Road, 2004.
III. Sites web, décrets et
lois
1. Voir à ce propos les rapports de HumanRights Watch
sur les opérations UmojaWetu et Kimia II. Pour consulter d'autres
recherches de HumanRights Watch sur la République démocratique du
Congo, veuillez suivre le lien
http://www.hrw.org/en/africa/democraticrepublic-
Congo et
http://www.hrw.org/
en/news/2009/05/19/rd-congo-l-arm-e-doit-r-pondre-de-crimes-de-guerre
2. Disponible en entier sus http//WWW un .org/
children / conflict / document/ SC RESOLUTION. Consulté le
17 janvier à 15h.
3. Décret-loi n° 066 de Juin 2000.
4. Article 28 " Responsabilité des chefs militaires et
autres supérieurs hiérarchiques "
IV. Mémoires et notes du cours
1. S. NOLET, « les enfants soldats, armes
légères et conflit en Afrique » in Revue du GRIP
BRUXEL, n°3, 2003, pp19-26
2. KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI et LUTALA BILILO MBULU, «
quelques considérations psychosociales sur les enfants sortis des
forces et des groupes armés : cas de la ville de Bukavu »in
recherches africaines, N°21-22 janvier -Juillet 2008 PP 106-116
3. P.CHANWA DEBORAH, Laisser l'Afrique Vivre et la
réinsertion des enfants ex soldats au Sud Kivu, TFC, RI, UOB,
Bukavu 2011-2012
4. S.NFUNDIKO, la réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés construction de la paix
à Bukavu, mémoire, sociologie, UOB, Bukavu, 2008-2009,
p56
5. MASCOTH NDAY WA MANDE, Méthodes de recherches en
sciences sociales, Notes de cours Deuxième Graduat, RI, FSSPA, UOB,
Bukavu 2017-2018.
TABLE DE MATIERE
Table des matières
EPIGRAPHE
1
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
4
0. INTRODUCTION
6
0.1. Objet d'étude
6
0.2. Choix du sujet
6
0.3. Intérêt du sujet
7
0.4. Etat de la question
8
0.5. Problématique et
hypothèses du travail
12
0.5.1. Problématique
12
0.5.2. Les hypothèses
15
0.6. Méthodologie du travail
16
0.6.1. Méthodes
16
0.6.2. Les techniques
17
a. La technique documentaire
17
c. Technique d'échantillonnage
18
d. La technique d'entretien libre .
18
e. La technique de focus groupe .
18
0.7. Délimitation du sujet
18
0.7.1. Dans le temps
18
0.7.2. Dans l'espace
19
0.8. Subdivision du travail
19
0.9. Difficultés
rencontrées
19
CHAPITRE I : LE ROLE DE L'ONU DANS LA
PROTECTION DE L'ENFANT EX SOLDAT EN RDC
20
Section 1 : Définition des
concepts opératoires
20
1.1. Le concept Enfant soldat
20
1.2. Intégration
21
1.3. La réinsertion
23
La réintégration
économique et sociale
24
Section 2. La politique congolaise de la
protection des enfants ex soldats
24
2.1. La protection spéciale des
enfants contre l'enrôlement dans l'armée en R.D.Congo.
24
2.2.Emergence de l'utilisation des enfants
dans les conflits armés en R.D. Congo.
26
2. 3. Mécanisme pour
arrêter la trajectoire d'expansion du phénomène enfants
soldats Par le conseil de sécurité en RDC.
30
CHAPITRE II. LA PROBLEMATIQUE D'INTEGRATION
DES ENFANTS EX SOLDANTS EN RDC
32
Section.1. Les programmes nationaux
d'intégration et de réinsertion des enfants ex soldats en RDC
32
CONADER
32
1.1.1. Origine du programme
32
1.1.2. Des problèmes d'organisation
du CONADER ou cause de la finalité du programme
32
1.2. DDR et DDRRR
35
1.2.1. DDR
36
1.2.2. DDRRR
37
a. Base juridique du DDRRR
37
b. objectif du DDRRR
38
Section. 2. Les organisations privées
de réinsertion des enfants ex soldats au sud- Kivu
38
2.1. BVES (Bureau pour le Volontariat au
service de l'Enfance et de la Santé)
38
2.1.1. Aperçus historique
39
2.1.2. Localisation
39
2.1.3. Ses objectifs
39
2.1.4. L'intervention du BVES depuis sa
création
40
2.2. L.A.V (Laisser l'Afrique Vivre)
41
2.2.1. Localisation
41
2.2.2. Historique
41
2.2.3. Objectifs de L.A.V
42
2.2.4. Domaines D'intervention et
Activités du L.A.V
42
2.2. Analyse des caractéristiques des
enquêtés
43
Section 3. Les problèmes
rencontrés dans ces processus
45
3.1. Obstacles de la réussite de
démobilisation, d'intégration et de réinsertion des
enfants ex soldats
45
3.2 Les différents problèmes
rencontrés dans les processus
47
CONCLUSION
48
BIBLIOGRAPHIE
50
TABLE DE MATIERE
53
* 1J.MAQUET, Pouvoir et
société en Afrique, Paris, Hachette, 1970, p. 10
* 2Héritier de la
justice : Démilitarisation des enfants, module de
séminaire 2003, p.19
* 3S. NOLET,
« les enfants soldats, armes légères et conflit en
Afrique » in Revue du GRIP BRUXEL, n°3, 2003, pp19-26
* 4 KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI
et LUTALA BILILO MBULU, « quelques considérations
psychosociales sur les enfants sortis des forces et des groupes armés
: cas de la ville de Bukavu »in recherches africaines, N°21-22
janvier -Juillet 2008 PP 106-116
* 5P.CHANWA DEBORAH,
Laisser l'Afrique Vivre et la réinsertion des enfants ex soldats au
Sud Kivu, TFC, RI, UOB, Bukavu 2011-2012
* 6S.NFUNDIKO, la
réinsertion des enfants associés aux forces et groupes
armés construction de la paix à Bukavu, mémoire,
sociologie, UOB, Bukavu, 2008-2009, p56
* 7MILFRID TONHEIM,
Réintégration of Child soldiers : a littérature
review with particular focus on girl soldier's reintegration in the DRC, in
rapport du SIK, N°1, 2009
* 8 R. QUIVY et L.V.
COMPENHOUDT, Méthode de recherche en sciences sociales, Dalloz,
Paris p. 83
* 9 Disponible en entier sus
http//WWW un .org/ children / conflict / document/ SC
RESOLUTION.
* 10 P.CHAPLEAU, Enfants
Soldats, victimes ou criminels, Paris, Rocher, 2007.P.216
* 11 Beth VERHEY,
Atteindre les filles, Etude sur les filles associés aux forces et
groupes armés en R.D.C., Save the Children, Novembre,
2004
* 12 Propos du prof NTUMBA
LWABA, coordinateur de l'U.E. PNDDR, tenu en juin 2008 lors du lancement de la
campagne de démobilisation des enfants dans les groupes armés.
* 13 Décret-loi
n° 066 de Juin 2000
* 14 P. CHAPLEAU, Op.
Cite. p ; 213
* 15M.GRAWITZ, Manuels
de Recherche en Sciences Sociales, Dalloz, Paris déc.2009, p.389
* 16 B. VERGHAEGEN,
Méthodes et techniques de recherche en science sociale, analyses
sociales, Kinshasa, Vol. Numéro 2, 1986, p.2.
* 17 P.ROGER et M.GRAWITZ,
Méthode de Recherche en Sciences Sociales, Dalloz, paris, 1971,
p.209
* 18 MASCOTH NDAY WA MANDE,
Méthodes de recherches en sciences sociales, Notes de cours
Deuxième Graduat, RI, FSSPA, UOB, Bukavu 2017-2018.
* 19 R.BOUDON, les
méthodes en société, Paris, PUF, 1961, p.13.
* 20Rapport de GRACA MACHEL,
« Impact des conflits armés sur les enfants »,
Nations Unies,New-York, 26 août 1996 :
http://www.unicef.org/french/emerg/files/Garca-Machel_fr.pdf,
Accédé
Le 12/02/2010.
* 21Principes du Cap et
meilleures pratiques concernant le recrutement d'enfants dans les Forces
armées, la démobilisation et la réinsertion sociale
des enfants soldats en Afrique. Avril 1997, le Cap (Afrique du Sud).
* 22 C.D.ECHAUNDEMAISON,
Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Paris, Ed.
Nathan, 1986, PP .71-72.
* 23 Guy ROCHER,
Introduction à la sociologie, t2 l'Organisation sociale, Paris,
HMH, 1968, P .206
* 24Principes de Paris
relatifs aux enfants associés aux forces et groupes
armés, février2007, P.8
* 25Principes de Paris, op
cit
* 26 Nous avons
préféré illustrer nos propos par cet exemple des
mulelistes, du nom de son initiateur Pierre Mulele, pour avoir une
continuité historique d'autant que Laurent Désiré Kabila
en a continué les stratégies en enrôlant les jeunes.
* 27 B. VERHAEGEN,
Rébellions au Congo, t.1, Kinshasa, les Etudes du C.R.I.S.P.
(Centre de Recherche et d'information Socio-Politique), s.d. 110-113.
* 28 LUDO MARTENS, Pierre
Mulele ou la seconde vie de Patrice Lumumba, Anvers, Ed. EPO, 1985, 147.
* 29 LUDO MARTENS,
Kabila et la révolution congolaise, panafricanisme ou
néocolonialisme ?, t.1, Envers, Ed. EPO, 2002, 179. « Kabila
et KisaseNgandu se situent dans une tradition révolutionnaire
initiée par Lumumba en 1959-1960 et développée en
profondeur par Mulele ».
* 30 C. BRAECKMAN et al.
Kabila prend le pouvoir, Les prémices d'une chute-La campagne
victorieuse de L'AFDL-Le Congo d'aujourd'hui, Bruxelles, Ed. GRIP, 1998,
180.
* 31 LUDO MARTENS, op.
Cit. , 179.
* 32La coalition pour mettre
fin à l'utilisation d'enfants soldats, enfants soldats, rapport
mondial 2004, publié à Pentonville Road, 2004, 57.
* 33Voir à ce propos
les rapports de HumanRights Watch sur les opérations UmojaWetu et Kimia
II. Pour consulter d'autres recherches deHumanRights Watch sur la
République démocratique du Congo, veuillez suivre le lien
http://www.hrw.org/en/africa/democraticrepublic-
Congo et
http://www.hrw.org/en/news/2009/05/19/rd-congo-l-arm-e-doit-r-pondre-de-crimes-de-guerre
* 34Article 28 "
Responsabilité des chefs militaires et autres supérieurs
hiérarchiques "
* 35Programme national de
désarmement, démobilisation et réintégration,
pp. 22-27.
* 36MDRP. Rapport de
situation et Plan de travail, janvier-mars 2005.
* 37Entretiens d'Amnesty
International avec le personnel d'ONG internationales à Goma, Bukavu et
Kinshasa, mars 2006, et communications ultérieures.
* 38Document ONU
S/2006/390, 13 juin 2006, § 50.
* 39Entretiens d'Amnesty
International avec des membres du personnel des centres provinciaux de la
CONADER et des représentants de la Banque mondiale.
* 40 Entretiens
avec le personnel de nombreuses ONG congolaises et internationales, est de la
RDC, mars 2006.
* 41Voir la
déclaration publique d'Amnesty International en date du 20 mars 2006,
intitulée République démocratique du Congo. La
première arrestation de la Cour pénale internationale doit
être suivie par d'autres à travers le pays (index AI : AFR
62/008/2006).
* 42 Disponible sur
www.bves-rdc.org/ consulte le 10
septembre à 19h
|