2. Les impacts sur l'économie et les entreprises
L'homme du XXIe siècle aura été
profondément transformé dans son rapport à son
environnement. En effet, il n'a jamais été aussi facile de
communiquer et d'échanger à travers le monde, et tout cela
parfois depuis notre poche à l'aide d'un Smartphone. Cette rupture peut
être considérée comme telle à la lumière de
l'analyse de Damien Tampling, Directeur Stratégique et Groupe chez Xero,
qui rappelait que « la vraie innovation de rupture change la façon
dont on rend un produit ou un service plus accessible et plus abordable »,
et c'est ce qu'aura été la révolution numérique
pour l'homme mais aussi pour les organisations.
En effet, aujourd'hui le secteur est le premier poste de
dépense des entreprises, avec un montant « entre 10% à 30%
du budget annuel de fonctionnement pour le secteur industriel et 30 à
50% voire plus pour le tertiaire » (Legrenzi, 2015), et cela peut se
comprendre aisément dès lors que l'on constate l'ampleur qu'ont
pris les technologies digitales sur notre quotidien, dans lequel « nous
effectuons dorénavant nos virements bancaires depuis notre domicile,
nous louons un logement pour notre prochain séjour de vacances ou
déplacement professionnel, nous commandons pour le soir même un
repas sur mesure, nous offrons une place libre dans notre voiture pour un
trajet déterminé, nous louons notre appartement à des
vacanciers » (Haeperen, 2017/3).
Et au-delà de ces changements d'habitudes, de nombreux
chiffres tendent à faire apparaître des tendances au sein de nos
sociétés. Comme nous l'avons vu précédemment, la
diffusion des accès à Internet et des outils mobiles le
permettant au sein des populations concerne plus de la moitié de la
population mondiale, et la croissance d'année en année n'en reste
pas moins importante. Ainsi et entre 2017 et 2018, on notera les chiffres
suivants :
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- 53% de la population mondiale utilisant internet en 2018,
soit une progression de 7% par rapport à 2017 (Annexe 1, page 7-8).
- 42% de la population mondiale utilisant les réseaux
sociaux, avec une progression de 13% par rapport à 2017 (Annexe 1, page
7-8).
- 68% de la population mondiale possède son propre
téléphone mobile, avec une progression de 4% par rapport à
l'année précédente (Annexe 1, page 7-8).
- 39% de le population mondiale utilisant les réseaux
sociaux à l'aide d'un téléphone mobile, avec une
progression de 14% par rapport à 2017 (Annexe 1, page 7-8).
Pour rappel, la population mondiale sur la même
période connaissait une évolution de 1,1%. Ainsi et
derrière ce changement de situation, il y a donc nécessairement
un changement de comportement et donc de rapport des individus à
l'économie. Et toujours selon la même étude, ces
indicateurs nous renseignent sur certaines tendances qui attestent et
confirment les changements de nos économies :
- Se recentrer sur les besoins et la volonté des clients
(Annexe 1, page 9).
- Se concentrer sur la création mutuelle de valeurs
ajoutée (Annexe 1, page 9).
- Rendre le processus d'achat en ligne aussi facile que possible
(Annexe 1, page 9).
- Exploiter les outils digitaux pour maintenir le contact
même après l'acte d'achat
(Annexe 1, page 9).
Ces tendances issues de l'étude « Global Digital
Report 2018» nous renseignent assez clairement sur l'évolution des
habitudes de consommations et attentes des consommateurs, et à
l'opposée sur le positionnement des entreprises en ce sens qui dans le
même temps se sont retrouvées face au développement d'un
nouveau type d'activité, le e-commerce. Entendu comme une pratique qui
« regroupe l'ensemble des transactions commerciales s'opérant
à distance par le biais d'interfaces électroniques et digitales.
» (Barthelot, 2020), le e-commerce naît dans les années 90
avec des outils technologique comme le Minitel en France (Bégasse,
2012), le développement d'Internet et la naissance d'entreprises
exclusivement fondée sur ce type d'échange commercial comme
Amazon ou encore EBay. Dès cette époque, le e-commerce de se
développer et transformant nos économies, avec quelques chiffres
clés suivants pour l'année 2018 :
- 23,5% de la population mondiale a déjà
effectuée un achat en ligne via le e-commerce, avec une augmentation de
8% par rapport à 2017 (Annexe 1, page 131).
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- Le montant total de ces dépenses se chiffres à
1474 milliards de dollars (+16% par rapport à 2017), avec une
dépense moyenne de 833 dollars par consommateurs ayant eu recours au
moins une fois au e-commerce (+7% rapport à 2017) (Annexe 1, page
131132).
Ces chiffres et croissances attestent de transformations
profondes invitant les entreprises à renouveler leurs offres et à
repenser leurs relations clients.
Mais aussi et bien au-delà de ça, la
digitalisation n'est pas uniquement une affaire de changement dans les
relations entre l'entreprise et son client, mais aussi du fonctionnement
interne de l'entreprise cherchant à accroître sa performance. En
effet, la digitalisation a tout autant posé de contraintes qu'offert
d'opportunités aux entreprises et dont la transformation fut parfois
vitale.
Ainsi et comme vu dans notre introduction, une récente
étude d'Ernst et Young de 2014, cabinet d'audit financier et de conseil
les plus important au monde, rappelé qu'en 2030 60% des métiers
qui seront exercés n'existent pas encore (Ernet & Young, 2014) tout
en publiant une dautres études sur la question de la transformation des
entreprises démontrant l'intérêt croissant de ces
dernières en la matière. En effet, dans son étude «
Le courage de transformer » de 2019 menée auprès de 254
managers d'entreprises de plus de 1000 salariés, nous constatons que ces
transformations sont pour 42% motivées par la volonté de saisir
les opportunités offertes par le digital quand par ailleurs 75% d'entre
elles annonçaient que le digital concernait au moins 25% du contenu de
leurs transformations (annexe 2, page 10). Ces transformations s'inscrivent
également dans la poursuite d'objectifs, parmi lesquels majoritairement
:
- « La volonté d'améliorer la satisfaction
des clients » pour 48% des sondés (annexe 2, page 9).
- « La volonté d'optimiser les processus ou la
productivité » pour 47% des sondés (annexe 2, page 9).
- « La pression concurrentielle qui implique une
adaptation du business model » pour 44% des sondés (annexe 2, page
9).
Et non content d'atteindre ces objectifs, les entreprises
trouvent de nombreuses plus-values dans cette transformation dont les plus
importantes sont :
- « Une réduction des coûts » pour 45% des
sondés (annexe 2, page 13).
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- « L'amélioration de la satisfaction des clients
» pour 31% des sondés (annexe 2, page 13).
- « L'amélioration du pilotage de la performance
(industrielle, administrative) » pour 28% des sondés (annexe 2,
page 13).
Enfin et au travers de ces projets de transformation, les
difficultés majeures rencontrées par les entreprises sont les
suivantes :
- « Le manque de moyens et de compétences
mobilisées » dans 45% des cas (annexe 2, page 21).
- « Le manque d'engagement et de mobilisation des
équipes » dans 33% des cas (annexe 2, page 21).
- « Le manque de sens, de vision stratégique,
d'engagement porté par la direction générale » dans
29% (annexe 2, page 21).
Dès lors, si la valeur ajoutée majeure des
transformations incluant intégralement ou partiellement du digital
semble être celle de l'accroissement de la productivité, de la
satisfaction client et la réduction des coûts, conformément
aux objectifs initiaux de ces entreprises, on constate en parallèle de
ça que les principales problématiques sont issues d'une manque de
vision, d'engagement et de personnes qualifiées impliquées dans
ces transformations. Si les enjeux de la digitalisation nous apparaissent
clairement, il semblerait que les défis à relever soient avant
tout humain.
Et dans ce contexte parfois confus du fait de sa
rapidité et des changements profonds qu'il impose aux entreprises
d'aujourd'hui, certaines d'entre elles sont parfois parvenues à profiter
des opportunités de cette digitalisation au point d'en faire de
véritables avantages compétitifs : les entreprises
data-driven.
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