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Analyse des déterminants de la demande du maïs et de ses dérivées au Bénin.


par Alfred AYEDOUN
Université d'Abomey-Calavi - Licence Professionnelle en science économique 2016
  

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SECTION 2 : Revue de la littérature

Cette section comprend quatre parties. La première partie aborde l'historique et l'évolution de la production du maïs et de ses dérivés au Bénin, la deuxième fait une clarification conceptuelle de la demande, ensuite la troisième partie présente les facteurs déterminants la demande et enfin la dernière partie remémore quelques études empiriques menées par les chercheurs.

2.1.Historique et évolution de la production du maïs et de ses dérivés au Bénin

Son nom vernaculaire le plus commun est maïs. Ce terme vient de l'espagnol maíz, emprunté lui-même à la langue des Taínos de Haïti qui le cultivaient. De nombreux autres noms vernaculaires ont été appliqués à cette céréale, notamment blé indien, blé de Turquie et blé de Barbarie. Désuets pour la plupart, ces noms témoignent de la confusion qui a longtemps régné en Europe sur l'origine de la plante. Le maïs occupe une place de choix dans l'alimentation des populations du Bénin; cela explique le niveau élevé de la production du maïs dans le pays.

Après son introduction au Bénin au XVIe siècle par les Portugais, la culture du produit s'est d'abord développée dans la partie méridionale avant de s'étendre depuis une vingtaine d'années à la zone septentrionale. Néanmoins, plus de 80 % de la production sont encore assurés par la zone sud, dont environ 40 % des surfaces emblavées sont consacrés à la culture du maïs (Nago, 1986).

Malgré le caractère rudimentaire des techniques culturales, la production nationale a enregistré une hausse importante au cours des dix dernières années, passant de 750.447 tonnes en 2000-2001 à 1.205.200 tonnes en 2009-2010. Cet accroissement résulte principalement de la croissance démographique, de la capacité de cette céréale à s'adapter à des zones agro-écologiques diverses, de l'évolution des choix d'emballement et de l'importance du maïs dans les transactions commerciales et l'alimentation des populations dans l'ensemble du pays.

Les variétés cultivées se distinguent par plusieurs caractéristiques: la durée du cycle de culture, le rendement, la couleur, la forme et la dureté du grain. Bien qu'elles aient des rendements peu élevés (750 kg/ha en moyenne contre plus de 3.500 kg/ha pour les variétés sélectionnées), les variétés locales sont les plus cultivées et les plus consommées dans le pays car elles sont moins exigeantes pendant la phase culturale, se conservent mieux durant le stockage et leurs caractéristiques physico-chimiques (grains blancs et tendres en général, teneur en amidon élevée...) et répondent mieux aux exigences des préparations alimentaires, domestiques et artisanales (DPP/MAEP 2010)..

 Le maïs est en effet, parmi les produits vivriers du pays, celui qui fait l'objet du plus grand nombre de transformations alimentaires: une quarantaine de produits en dérivent (figure 1 : principaux produits dérivés du maïs ; source : Production et valorisation du maïs à l'échelon villageois en Afrique de l'Ouest, archive de la FAO). Bon nombre de ces produits sont préparés aussi bien par les ménages que par le secteur artisanal.

La plupart des technologies de transformation du maïs utilisées dans le secteur artisanal proviennent du patrimoine culturel local. Il s'agit, en effet, de techniques domestiques, transmises et pérennisées à travers l'éducation familiale, qui furent progressivement intégrées et utilisées à plus grande échelle dans des activités marchandes. Les événements socio-économiques ayant favorisé cette évolution technologique sont nombreux mais interdépendants: exode rural, explosion urbaine, chômage, difficultés économiques, etc.

Les procédés utilisés sont généralement longs et complexes. Les trois quarts des produits élaborés sont de nature fermentée. A l'origine, certains de ces aliments étaient préparés et consommés exclusivement par quelques groupes ethniques. Mais le brassage des populations et le développement de l'artisanat alimentaire ont favorisé la diffusion des produits et des procédés de fabrication, particulièrement dans les centres urbains comme Cotonou.

Parmi les produits commercialisés par le secteur artisanal, deux grandes catégories peuvent être distinguées: Les produits prêts à cuire (produits semi-finis), qui sont achetés essentiellement par les ménages urbains pour gagner du temps dans la préparation de certains aliments; les produits prêts à consommer, qui comprennent les plats cuisinés, les snacks et les boissons.

ü LES PRODUITS SEMI-FINIS: DESCRIPTION ET FABRICATION

Les produits semi-finis dérivés du maïs sont constitués par les farines et les pâtes fermentées (mawè et ogui). Les farines ordinaires et torréfiées sont des produits de première transformation obtenus après mouture des grains secs (teneur en eau: 10 à15 %) avec ou sans torréfaction préalable.

- Le mawè est un produit consistant, de couleur blanche et de saveur acide qui est la base de départ pour la préparation de nombreux aliments. Pour son élaboration, le maïs est concassé, tamisé avant d'être finement moulu. Après addition d'eau et pétrissage, le produit est mis à fermenter pendant 2 à 7 jours. C'est un produit riche en eau et en amidon, mais pauvre en protéines. Les opérations pénibles identifiées dans cette préparation sont le lavage du gritz, le tamisage et le pétrissage.

- L'ogui est une pâte fermentée moins consistante, moins blanche, mais plus humide que le mawè (teneur en eau: 80-85 %). Il est obtenu selon un procédé différent qui comporte, préalablement à la mouture et à la fermentation, des étapes de précuisson et de trempage des grains. Son pH et ses teneurs en amidon et en protéines sont proches de ceux du mawè. Les opérations jugées pénibles par les transformatrices sont les mêmes que celles relevées dans la technologie du mawè. L'ogui est également utilisé pour la préparation de divers aliments.

ü LES PRODUITS FINIS: DESCRIPTION ET FABRICATION

Les pâtes cuites sont obtenues par cuisson à l'eau bouillante des produits crus précédents. Le malaxage, le pétrissage, la cuisson et l'emballage sont généralement les opérations technologiques jugées les plus pénibles pour leur préparation.

Ces pâtes cuites sont de plusieurs types:

- La pâte ordinaire (owo) faite à partir de la farine entière ;

- La pâte au jus de poulet (amiwo): pâte aromatisée obtenue par cuisson de la farine de maïs dans le jus de poulet additionné d'huile et de divers condiments ;

- L'akassa: pâte acide, visqueuse et consistante, obtenue par cuisson de l'ogui ou du mawè. Avant sa commercialisation, le produit est généralement façonné en boule et emballé dans des feuilles végétales ;

- Le lio: pâte acide d'origine fon obtenue par double cuisson de l'ogui: une première cuisson (partielle) du produit cru et une seconde cuisson (à la vapeur) du produit semi-cuit après façonnage en boule et emballage dans des feuilles végétales. Ces produits sont, de ce fait, nettement plus stables que les autres pâtes cuites ;

- L'ablô: pâte légèrement salée et sucrée d'origine mina qui est préparée à partir du mawè additionné de farine de blé et de divers ingrédients (levure, sel, sucre). L'ensemble est homogénéisé, pétri et façonné en boulettes qui sont cuites à la vapeur ;

- Les autres pâtes fermentées cuites: le gowé (préparé à partir du maïs entier), le côme (produit de texture grossière d'origine ghanéenne) et l'akpan (pâte semi-cuite obtenue à partir du mawè ou de l'ogui et consommée après dilution dans de l'eau glacée). Ces pâtes sont commercialisées sous forme de boules emballées dans des feuilles végétales.

- Le couscous de maïs (yèkè-yèkè) est un produit traditionnel, consommé surtout lors des cérémonies coutumières organisées par le groupe ethnique Mina. Il est obtenu par granulation (routage) puis par pré-cuisson à la vapeur du mawè. Sa production artisanale a fortement diminué au cours des trente dernières années en raison de la pénibilité du travail de préparation et de la concurrence du riz et du couscous de blé (produits importés). Les bouillies sont préparées à partir de pâtes fermentées et présentent donc une saveur légèrement acide. Elles diffèrent l'une de l'autre par leur densité, leur texture et leur couleur plus ou moins blanche. Elles sont consommées après addition de sucre, parfois accompagnées d'arachides grillées. On distingue principalement deux types:

- L'aklui: le mawè est malaxé puis granulé avant d'être cuit dans l'eau jusqu'à l'obtention d'une bouillie semi-liquide parsemée de grumeaux mous dont on provoque la formation au cours de la cuisson du mawè à l'aide d'une palette en bois;

- Le kokoest une bouillie légère, préparée indifféremment à partir du mawè ou de l'ogui. Elle ne comporte ni granules ni grumeaux et est surtout destinée aux enfants en période de sevrage.

- Les beignets sont élaborés soit à partir des pâtes fermentées crues, soit à partir des farines (ordinaires ou torréfiées). Les pâtons, préparés, assaisonnés de condiments divers (sucre, sel, piment) et façonnés sous différentes formes, sont frits dans l'huile (arachide, coco ou palmiste). On obtient ainsi plusieurs types de beignets: klè-klè (beignet sucré en boulette ou en rondelles), klaklu (beignet en brindilles obtenu à partir de la farine torréfiée), avounmi (produit en boulettes), massa (boulettes préparées à partir du mawè additionné de farine de blé, de sucre, et de levure), etc. Les beignets sont consommés soit seuls soit avec l'arachide grillée ou l'amande de coco.

- Les produits en épi ou en grain. Le maïs frais, sec ou à peine mûr, en épi ou en grain, est grillé ou cuit à l'eau et consommé avec des arachides (grillées ou bouillies) ou de l'amande de coco. Divers types de mélange sont ainsi produits (maïs et arachides grillés, maïs et arachides cuits, maïs cuit et arachide grillée), qui portent tous la dénomination bokoun.

- Les boissons sont de deux types: le chakpalo: une bière locale légèrement sucrée et de couleur brune dont la préparation s'effectue en plusieurs étapes - maltage du maïs (trempage + germination + séchage pendant 6 ou 7 jours), concassage, brassage (humectage + pétrissage + délayage dans l'eau et cuisson de la farine), filtration du mélange et fermentation du filtrat. Cette boisson est très appréciée des consommateurs, particulièrement pendant les périodes chaudes. Elle est vendue après addition de glace;

- Le sodabi: une eau-de-vie qui est originellement obtenue par distillation du vin de palme fermenté. Du fait de la chute de la production de ce vin, d'autres types de moût fermenté tels que celui à base de maïs sont actuellement utilisés pour la préparation du sodabi.

Figure1 : Principaux produits dérivés du maïs ; source : Production et valorisation du maïs à l'échelon villageois en Afrique de l'Ouest, archive de la FAO

Source : Agro bénin (2011)

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand