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L'Union Africaine face aux graves violations des droits de l'homme.


par Paul Sékou YARADOUNO
Université générale Lansana Conté Sonfonia-Conakry Guinée  - Master droits de l'homme et droits humanitaires 2019
  

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B. Le défi de la préservation des droits des générations futures

En dépit de la question liée au pari de l'UA, la question des droits de l'Homme était considérée à tort par certains pays africains comme relevant des affaires internes des Etats. En se fondant sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats prévu dans la Charte de l'ONU, il s'agissait pour certains parmi eux de récuser l'idée d'une responsabilité générale à l'égard de la communauté internationale en cas de violation des droits de l'Homme. La seule exception qui demeurait concernait le droit des peuples à l'autodétermination.

Ce droit a très vite été considéré par l'UA et les pays africains comme ne relevant pas des affaires intérieures des Etats. Pour contester la domination du colonisateur et revendiquer l'indépendance, il s'agissait alors de mettre en exergue l'importance de ce droit et l'exigence de sa protection. Sur cette question, les activités de l'OUA ont connu un succès très important se manifestant dans l'accession à l'indépendance des anciennes colonies portugaises et le succès enregistré en Rhodésie287(*).

Mais comme le fait remarquer le professeur Adama Dieng « Le bilan de la pratique de l'UA en matière de droits de l'Homme est plutôt maigre, et c'est un constat presque unanime, guère surprenant dans la mesure où les droits de l'Homme sont considérés comme relevant des affaires intérieures des Etats, à l'exception du droit des peuples à disposer d'eux même »288(*).

Un tel constat dévoile l'absence de volonté politique de la plupart des gouvernements africains d'agir conjointement et séparément pour assurer le respect effectif des droits de l'Homme sans discrimination aucune fondée sur la race, la religion, le sexe ou la langue289(*). Ces constats ne font que montré davantage les diverses incertitudes que soulèvent les interrogations sur la préservation des droits des générations futures au niveau régional car, au-delà de proclamer et de consacrer les droits les plus fondamentaux de la personne humaine, la nécessité ou le besoin de se focaliser sur le sort des jeunes générations interpelle de plus en plus l'UA dans sa mission de promouvoir et de protéger les droits de l'homme à travers le mécanisme établit par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples.

Cependant, comment assurer les droits des générations futures lorsque l'UA ne peut mettre en place des mesures concrètes permettant de limiter les gouvernants dans les atteintes portées contre les droits de l'homme or, devant les changements anticonstitutionnels de gouvernements, des guerres ethniques, religieuses ou des diverses crises qui anéantissent la possibilité de pour l'organisation panafricaine d'agir en faveur de la perspective d'un avenir précieux face à la question des droits fondamentaux.

* 287 DIENG. A, « La Charte africaine des droits de l'Homme : Point d'arrivée d'un processus historique », in La Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, actes du colloque Trieste, CEDAM, 1990, p 27.

* 288 Ibid

* 289 Ibid

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