1.2 Les objectifs de la politique monétaire
D'une manière ou d'une autre, formellement la politique
monétaire vise à agir sur les grandeurs économiques,
appelées « objectif final ». Cela suppose une action sur des
variables monétaires, appelées « objectifs
11 Y. BAYENDE., cours de politique monétaire,
L1 EM, ULK, FASEG, Kinshasa 2016, pg8
12 BREMOND ET ALAIN GELEDAN., dictionnaire
économique et social, 4eme édition augmentée, paris,
hatier1990, pg275
17
intermédiaire », qui conduise à
définir des modalités d'intervention appelées «
objectif opérationnel »
Les banques centrales poursuivent des objectifs correspondant
à leurs mandats, déterminés par les parlements nationaux
ou, dans le cas d'une union monétaire, par le traiter international. Ces
objectifs ont varié considérablement au cours du temps, se font
toujours l'objet de débat parmi les politiques et les
économistes.13
Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une
politique de relance de la croissance économique pour réduire le
chômage peut entrainer un déséquilibre extérieur ou
une hausse de l'inflation. Une politique de lutte contre l'inflation peu casser
la croissance économique et augmenter le chômage. La Banque
Centrale peut donc être amenée à faire des arbitrages en
fonction de ses priorités.14
1.2.1. Les objectifs finaux
Les objectifs finaux de la politique monétaire, visent
à favoriser les grandeurs économiques tels que : l'investissement
et l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation
importée et favoriser les exportations et l'excédent
commercial.
Mais dans la plus part des pays, la stabilité et le
maintien du niveau général des prix restent comme principal
objectif final de la politique monétaire.
1.2.2. Les objectifs intermédiaires
Ce sont des variables monétaires supposées
permettant la réalisation de l'objectif final décidé. Ces
variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable
par la Banque Centrale.
L'accroissement de la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie. En contrôlant le rythme de croissance
des agrégats
13 Y. BAENDE., op.cit., p45
14 Y. BAENDE., op.cit., pg56
18
monétaires, on peut contrôler celui de la
demande. En règle générale le choix porte sur
l'agrégat M3 qui est la masse monétaire au sens large,
représentative de l'ensemble des liquidités de l'économie.
Dans l'optique monétariste, contrôler l'accroissement de monnaie
c'est l'un des objectifs privilégiés, car il permet de
contrôler l'accroissement de la demande et donc les risques
d'inflation.15
D'où, il faut que la croissance de la masse
monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie
réelle pour éviter toute tension inflationniste.
Le niveau des taux d'intérêt normaux. C'est
l'instrument privilégié des keynésiens : l'idée est
qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une
reprise de l'activité économique. Même si les banques
centrales ne poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance
économique, elles prennent néanmoins en considération le
niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des
investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux
à court terme.16
De surcroît ils contribuent à expliquer les
décisions des Agents non Financiers relative à la
détention d'actifs financier, à l'investissement productif des
entreprises à la demande de crédit des ménages.
Les taux de change influence les exportations et les
importations de biens et services et de capitaux. Dans des économies
ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux de change est devenu
un objectif intermédiaire fondamental. Il s'agit de trouver le taux de
change d'équilibre, ce qui n'est jamais aisé :
Un taux de change faible favorise les exportations mais
sources de la tension inflationniste et n'incite pas à
l'amélioration des gains de productivité des entreprises
nationales, protégées de la concurrence internationale.
15 R. BAHATI. L'incidence de la politique
monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à
2010, mémoire de licence en économie de développement,
ucc, Kinshasa 2010, pg15
16 Rodriguez BAHATI., Idem
19
Un taux de change trop élevé, renchérit
les exportations et risque de conduire les entreprises les moins
concurrentielles à la faillite.
Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit
les risques inflationnistes.
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