2.3. Définition claire de l'objectif de la politique
monétaire
Avant 2002, il y avait absence de clarté dans les
attributions de la Banque Centrale du Congo, notamment en matière de
politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement
économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela
s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.
Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002
sur la Banque Centrale en 2002, un contenu clair a été
donné à la mission principale de la BCC, en son article 3, qui
stipulait que la mission première
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de l'Institut d'Emission est de définir et de mettre en
oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est la
stabilité du niveau général des prix.
En conséquence, des indicateurs précis ont
été établis pour mesurer les performances de l'action de
la BCC au regard de la loi.
2.4. Consécration de l'autonomie et de
l'indépendance de la BCC
La même loi sus évoquée, renforcée
plus tard par la constitution de la République de 2006 (article 176) va
consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.
Jusqu'en 2002, la Banque Centrale était certes autonome, mais le
gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de la
politique monétaire et des activités de la banque.
A cet effet, les membres du gouvernement ne pouvaient plus
siéger dans les instances dirigeantes de la banque centrale et une
interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorder
des crédits à l'Etat pour mettre à la dominance
budgétaire. Par ailleurs, un processus de récapitulation de la
banque a été enclenché pour renforcer son assise
financière.
2.5. Précision des objectifs intermédiaires
et opératoires
A partir de 2005, grâce à une bonne
compréhension des mécanismes de transmission de la politique
monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont
été choisies respectivement comme objectifs opérationnel
et intermédiaire. Compte tenu du poids de la dollarisation de
l'économie, une attention particulière a été
accordée au canal du taux de change dans le cadre analytique. Par
ailleurs, un dispositif des prévisions des facteurs autonomes de la
liquidité a été mis en place en 2008 pour orienter les
interventions de la Banque sur le marché monétaire.
72
2.6. Coordination des politiques
macroéconomiques
Dans le cadre du renforcement de la coordination entre les
politiques macroéconomiques, la BCC a d'abord réorganisé
en 2009, sa structure interne et de décision en vue de faciliter en
premier lieu la coordination de la politique monétaire et celle de
change. Dans ce contexte, une Direction Générale de la politique
monétaire et Opération Bancaires a été
créée à cet effet, regroupant les ministères des
finances et du budget ainsi que la BCC. Ce cadre permet, non seulement une
meilleure circulation d'informations, mais aussi des concertations
régulières en vue l'harmonisation des décisions en
matière des politiques macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le
chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la
politique monétaire et les politiques structuro-sectorielles.
Les fruits de l'amélioration de la coordination ont
été notamment l'obtention des bons résultats en
matière de stabilité du cadre macroéconomique lesquelles
ont facilités l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative
PPTE en juin 2010.
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