SECTION 3. RELATION ENTRE LE TAUX D'INTERET, LA
MASSE MONETAIRE, LE CREDIT A L'ECONOMIE, L'INVESTISSSEMENT, ET
LE PIB
Dans cette section il sera question d'établir la
relation qui existe entre ces différents indicateurs cité
ci-haut, dans le but de voir à quel point l'évolution de l'un
implique celle de l'autre.
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Tableau N°6 : relation entre taux directeur, masse
monétaire,
crédit à l'économie, investissement
et croissance économique
ANNEES
|
TAUX DIRECTEUR
|
MASSE MONETAIRE
|
CREDIT A L'ECONOMIE
|
INVESTISSEMENT
|
PIB
|
En
milliards
|
Variation en %
|
En
milliards
|
Variation en %
|
En milliards
|
Variation en %
|
2009
|
70
|
1543,6
|
48,2
|
546,7
|
-8,6
|
1388,1
|
|
2,8
|
2010
|
22
|
2008,6
|
30,1
|
815,3
|
49,1
|
1232,0
|
8,7
|
7,1
|
2011
|
20
|
2443,6
|
21,7
|
1124,3
|
48,7
|
1375,5
|
11,6
|
6,6
|
2012
|
4
|
2952,2
|
21
|
1661,6
|
36,2
|
1924,1
|
39,8
|
7,1
|
2013
|
2
|
3493,2
|
18,3
|
2093,5
|
26
|
1394,3
|
-27,5
|
8,5
|
2014
|
2
|
3968,1
|
13,6
|
2240,4
|
7,6
|
1899,1
|
36,2
|
9,5
|
2015
|
2
|
4289,1
|
9,8
|
2327,0
|
3,8
|
1123,1
|
-40,8
|
6,6
|
2016
|
7
|
5304,6
|
22,5
|
3511,9
|
51
|
1644,6
|
46,4
|
2,4
|
2017
|
20
|
6058,7
|
42,5
|
3925,2
|
11,7
|
2215,9
|
34,7
|
3,7
|
2018
|
14
|
7841,2
|
49,5
|
4215,4
|
7,3
|
|
13,7
|
4,1
|
Source : élaboré par nous-même sur
base des données de la BCC
Sagissant de ce tableau, nous constatons que, en 2009 un
durcissement de la politique monétaire établissant le taux
directeur à 70%, cela entrainé une baisse de la masse
monétaire et contraction de crédit à l'économie, en
suite une contraction de la croissance économique.
De 2010 à 2015, la banque centrale a appliqué un
assouplissement de sa politique monétaire faisant baisser le taux
directeur de 70% à 2%, soit un niveau le plus bas dans l'histoire de
l'économie congolaise. Cette politique monétaire expansionniste
appliquée par la banque centrale dans le but d'assouplir les conditions
de refinancement des banques enfin de relever le niveau de crédit dans
l'optique de booster la croissance économique, n'a pas influencé
la variation de crédit à
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l'économie, moins encore les investissements tout au
long de cette même période.
Le crédit à l'économie à varier
régressivement entre 2010 et 2015 de 49% à 3,9%. Alors que la
croissance économique est expansionniste au cours de cette même
période.
De 2016 à 2018, il se fait remarqué un
durcissement des conditions de refinancement traduisant à une politique
monétaire restrictive. Le taux directeur est passé de 7% à
14%, néanmoins la masse monétaire a connu une expansion. Le
crédit à baissé.
Il sied de noter que la croissance économique
observée au cours de la période sous examen a été
affectée que faiblement par la politique monétaire.
En effet, la politique monétaire a eu un effet moins
efficace, voire même limité sur la sphère réelle de
l'économie en RDC. Les modifications de taux directeurs tel
qu'observé dans le tableau précèdent n'ont pas eu une
incidence sur le niveau de crédit à l'économie, par
conséquent sur la croissance économique.
Il est du reste que, la croissance économique
observée au cours de la période sous étude n'est pas
forcément le retombé d'une quelconque politique monétaire
menée par la BCC. On croit savoir que l'inefficacité de la
politique monétaire est due à des nombreux facteurs qui
empêchent les mécanismes de transmission de la politique
monétaire d'influer sur l'économie réelle.
En définitive, l'inefficacité de la politique
monétaire sur le financement de la croissance économique
réside en ce que son taux directeur porte sur la détentions des
banques en monnaie nationale, or pour la plus part de cas, les actifs de
banques sont en grande partie détenus en monnaie étrangère
(devise), ce qui fait que leur besoins de refinancement s'exprime en monnaie
étrangère au détriment de la monnaie locale, alors que le
taux directeur frappe le refinancement en monnaie nationale et non en
devise.
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CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a porté sur la politique monétaire
et financement de la croissance économique en RDC. Pour se faire, nous
avons utilisé quelques indicateurs notamment le taux directeur de la
BCC, le coefficient de Reserve obligatoire, la Masse monétaire en
circulation (au sens large) et le taux de croissance économique
exprimé en pourcentage du PIB en fin de bien mener notre analyse et
tester nos hypothèses.
Ce chapitre nous a permis d'analyser comparativement
l'évolution de ces indicateurs afin de voir l'impact ou l'influence
qu'exerce la politique monétaire dans le financement de la croissance
économique en RDC afin de valider nos hypothèses
émises.
A cet effet, l'enseignement tiré de l'évolution
de ces indicateurs en général, et ceux du taux directeur, masse
monétaire (M2) et du PIB en particulier, qui traduisent une influence
prépondérante sur la politique monétaire dans le
financement de la croissance économique, nous pousse à
étudier dans le chapitre suivant, les contraintes et les perspectives
liés à l'applicabilité de la politique monétaire de
la banque centrale du Congo.
L'économie congolaise est faiblement
monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des
paiements circule dans quelques grands pôles
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