CHAPITRE IV :IMPACTSDES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
SUR LESMIGRATIONS DANS LA COMMUNE RURALE DE GARALO
Ce chapitre étudie l'influence des changements
climatiques sur les migrations humaines au Mali notamment dans la commune
rurale de Garalo cercle de Bougouni. Il étudie les causes (anthropiques
et naturelles) et les manifestations des changements climatiques ainsi que les
relations existantes entre les changements climatiques et le
phénomène migratoire dans la commune.
1. Historique des changements climatiques et migrations
dans la commune rurale de Garalo
1.1. Historique des changements climatiques au Mali
Dans l'histoire de l'Afrique, particulièrement le Mali,
voire la commune rurale de Garalo,le climat varie et variera toujours pour des
raisons naturelles et anthropique à travers les feux de brousses, les
déforestations, des fumées d'origine domestique, la combustion
des charbons et du pétrole, c'est ce que l'on qualifie des
changementsclimatiques. Dans son histoire, la Terre a connu des
périodes glaciaires et des périodes chaudes aussi appelées
interglaciaires qui comprennent des variations de plus courte durée -
conditions climatiques plus douces, plus fraîches, plus humides et plus
sèches (Warren, Barrow et al, 2004). Ces variations s'expliquent par
[les changements de l'orbite terrestre et de la production solaire, les cycles
des taches solaires, les éruptions volcaniques et les fluctuations des
concentrations de gaz à effet de serre et d'aérosols] (Warren,
Barrow et al. 2004: 3-Traduction libre). En revanche, l'accroissement de
certains gaz dans l'atmosphère, tels que les gaz à effet de
serre (GES) dont le CO2 a le potentiel de réchauffer le climat de la
surface de la terre (Fauchereau, Trzaska et al., 2003 ; GIEC, 2001 b; Malhan,
1997; Ouranos, 2004; Schipper et Pelling, 2006) à un rythme sans
précédent. Et selon le GIEC (2001 b),
la planète se réchauffe de 0,1 à
0,2°c par an ou par décennie (GIEC, 2001 b). Quoique ces
conclusions ne soient pas acceptées par toute la communauté
scientifique, nombreux s'entendent, malgré tout, sur le fait que les
activités humaines, telles que la combustion de carburant fossile, la
déforestation et les activités industrielles ont favorisé
l''augmentation de concentration de gaz à effets de serre et ont
contribué au réchauffement de la planète. Les carburants
fossiles - charbon, pétrole et gaz naturel participent à
soixante-quinze pour cent à la croissance des émissions (Ouranos,
2004). Ces activités entraînent des impacts sur le climat
planétaire qui change, et continuera de changer, mais désormais
à destaux projetés sans précédent. Les risques
associés à ces changements sont réels, mais incertains
(Adger, Huq et al., 2003 ; Doheliy et al. 2001; GIEC, 2001 b; Hansen, Dilley et
al.. 2004; Hulme, Peterson, De Leo et al., 1997; Pielke Jr, 2005). Il est
à noter que même si des mesures de contrôle très
sévères sur les émissions de gaz à effet de serre
étaient appliquées aujourd'hui (mitigation), il y aurait tout
de même une augmentation de la concentration des GES et une hausse de la
température et du niveau de la mer (Smit, Klein et Huq, 2003). Ce
phénomène a des impacts sur la migration interne,
régionale et internationale.
|