Economie experimentale et théorie des jeux.par Adil FERTAH Université Cadi Ayad - Diplôme des études supérieures approfondies en sciences économiques 2003 |
1 - 3 - La bonne expérienceQu'est ce qu'une bonne expérience ? SMITH1(*)6 répond à cette question en affirmant que ceci dépend de ce que nous voulons évaluer et explorer, ainsi que de la manière avec laquelle nous abordons le sujet1(*)7. SMITH ajoute aussi qu'une bonne expérience est celle qui contrôle les hypothèses alternatives les plus plausibles capables d'expliquer ce qui est observé et permet ainsi de distinguer entre elles. Ceci est dit, nous ajoutons que les hypothèses alternatives dépendent des développements récents dans la théorie, dans le laboratoire, ou dans le domaine. Donc « une bonne expérience » est une créature de son temps ( faisant du contrôle des hypothèses attachées une affaire inutile dans des expériences future). C'est pourquoi les expérimentalistes refusent de donner n'importe quelles directives méthodologiques strictes, des axiomes, des préceptes ou des règles précises. Et la bonne méthodologie expérimentale dépend des questions pour lesquelles on cherche à trouver une réponse à travers l'expérimentation. Abordant maintenant un autre point, à savoir celui du contrôle par l'expérimentateur des préférences des sujets en utilisant une récompense monétaire. Il y en a différents points de vue : ROTH1(*)8 dans « Handbook of Experimental Economics » a privilégié la voie libérale. Il a été contre l'établissement d'une orthodoxie rigide concernant la méthodologie des expériences. Il a affirmé que si, par contre, l'expérience était conçue d'une façon lilbérale (sans être contraingnée par l'utilisation des récompenses monétaires) telle qu'on peut adresser des questions d'un intérêt particulier, les résultats expérimentaux seront pleinement riches surtout s'ils ont été répliqués par d'autres expérimentateurs, l'exigence d'une récompense monétaire peut mener à l'abondance d'un nombre important d'expériences surtout lors du manque de ressources financières1(*)9. Cette approche suit l'adage stipulant que le `` parfait'' peut devenir l'ennemi du ` ``bon'' . Elle contrarie celle de BINMORE2(*)0 (1994) qui argumente qu'il n'y a plus de crédibilité pour les expériences dans lesquelles la performance des sujets n'est pas récompensée par rapport à leurs coûts d'opportunité. En outre, BINMORE affirme que l'expérimentateur ne doit pas se présenter durant l'expérience et que « toute personne interagissant directement avec les sujets ne doit pas avoir un intérêt personnel dans leurs résultats »2(*)1. * 16 - SMITH. (1994). op. cit, p. 113-131. * 17 - Parce que les économistes et les psychologues dirigent parfois des expériences plutôt différentes concernant des phénomènes grossièrement semblable. A titre d'exemple nous pouvons faire la comparaison entre les deux protocoles utilisés par les auteurs des deux articles suivant : - ALLAIS M. (1953), « le comportement de l'homme rationnel devant le risque : critiques des postulats et axiomes de l'école américaine », économétrica, n°21, p. 503- 546 ( comme économiste). - KAHNEMAN D., TVERSKY A. (1979), « Prospect theory : ananalysis of décision under risk », économétrica, n° 47, p. 263-291 (comme psychologue). Il faut noter ici que D. KAHNEMANN a été illustré en l'an 2002 en s'attribuant le prix Nobel en sciences économiques partageant ainsi cette distinction avec V L. SMITH. L'académie Royale des sciences du suède a voulu à travers cette décision, confirmer l'idée selon laquelle les mobile du comportement économique ne se réduisent pas tous au simple argument de la défense de l'intérêt personnel, bien d'autres motifs psychologiques sont à l'oeuvre, comme la pression des groupes sociaux auxquels notre comportement fait référence, l'altruisme et la confiance. * 18 - ROTH A.E. (1995), Handbook of Experimental economics, Princeton University Press. * 19 - BUTTER D. (1996), « The experimental economics' experiment », Journal of Economic Survey's, vol. 10, n° 3, p.347. * 20 - BINMORE K. (1994), « Game theory and the social contract », Cambridge, MA, MIT Press. Cité dans BUTTER David (1996), op. cit, p. 349. * 21 - « Anyone who interacts directly with the subjects should have no personal interest in its outcome » in BINMORE ( 1994 ), op. cit. |
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