L'objectif est de pouvoir isoler le comportement de
contribution associé à la définition de l'optimum de
Pareto symétrique.
- Différenciation des comportements de
groupe
Lorsque le jeu de contribution volontaire définit un
optimum intérieur, l'analyse des comportements agrégés
doit s'effectuer sur deux variables distinctes qui se confondent lorsque les
solutions des jeux de contribution volontaire sont en coin. Il s'agit du taux
de contribution et du taux de financement du bien public. Dans le premier cas,
il s'agit de la contribution au bien public faite par les joueurs, dans le
second, il s'agit de la part du financement efficient du bien public atteinte
par ce niveau de contribution.
Les résultats présentés
révèlent les différences de comportement associées
à chaque traitement.
- La contribution au bien public
Afin d'analyser les conséquences du niveau de
l'optimum sur le comportement de contribution, NEUVEU procède à
la comparaison des niveaux de contribution moyens réalisés par
les joueurs dans chacun des traitements. Le graphique 1 met en relation
l'évolution des taux de contribution moyens pour les groupes de chaque
traitement. Les moyennes sont calculées par période pour chaque
traitement sur les 32 (ou 28) joueurs4(*)3 constituant les différents groupes d'un
même traitement.
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Observation 1 : Plus le niveau de financement
efficient du bien public est haut,
plus la contribution
moyenne des sujets est élevée.
On remarque que les joueurs contribuent significativement au
bien public dans chacun des traitements étudiés. La moyenne des
contributions, sur l'ensemble des périodes et des groupes, est de 2,68
jetons (écart type 1,84) pour le traitement OP30 et de 5,24 jetons
(écart type 2,56) pour le traitement OP70. Un test unilatéral de
Wilcoxon Mann Whitney a été effectué sur les contributions
moyennes des joueurs de chaque groupe. L'hypothèse nulle
d'équivalence des contributions moyennes des groupes entre les
traitements est rejetée au seuil de 1%. La conclusion donc est que la
contribution moyenne des sujets est plus forte sous OP70 que sous OP30.
Observation 2 : Le niveau de l'optimum n'a pas de
conséquences sur la stabilité
du comportement
de contribution entre les groupes.
Après cette dernière conclusion, l'auteur s'est
attaché à vérifier les différences de contribution
inter-groupes entre les traitements. Les écarts de contributions entre
les groupes dans un même traitement sont-ils sensiblement
différents des écarts de contributions entre les groupes pour un
autre traitement ? Afin de vérifier cette hypothèse, on calcule
l'écart absolu moyen des contributions des groupes du traitement OP30
par rapport à leur contribution moyenne (2,68) ainsi que l'écart
absolu moyen des contributions des groupes du traitement OP 70 par rapport
à leur contribution moyenne (5,24). Au seuil 1%, un test
bilatéral de Wilcoxon Mann Whitney appliqué à ces mesures
accepte significativement l'hypothèse nulle d'une équivalence des
écarts de contribution entre les traitements. Il apparaît donc que
les comportements de contribution inter-groupes sont équivalents entre
les traitements.
Observation 3 : Les écarts des contributions
entre les membres d'un même
groupe augmentent avec
la définition du niveau optimal.
Toujours dans le cadre d'analyse des contributions, on
s'intéresse à présent au problème des
différences de contribution à l'intérieur d'un même
groupe. NEUVEU a commencé par supposer que la différence des
contributions dans un même groupe est fortement dépendante de la
définition du niveau de financement optimal du bien public. Pour tester
cette hypothèse, l'auteur envisage deux mesures. La première, est
une analyse des écarts types des contributions sur l'expérience
à l'intérieur d'un groupe de joueurs. La seconde, est la mesure
de stabilité des décisions des groupes. Cette dernière se
calcule comme la moyenne des changements absolus de contribution pour un
individu d'une période à la suivante sur l'ensemble de
l'expérience. La mesure de stabilité du groupe est la moyenne des
stabilités individuelles pour chaque groupe.
Un test unilatéral de Wilcoxon Mann Whitney rejette, au
taux d'erreur de 1%, à la fois l'hypothèse nulle supposant une
équivalence des écarts types des contributions entre les
traitements et l'hypothèse nulle d'équivalence entre les mesures
de stabilité de décision entre les traitements. Avec un
écart type global de 1,84 pour OP 30 et un écart type global de
2,56 pour OP 70, nous pouvons en conclure que les contributions des joueurs
changent plus lorsque le niveau de financement optimal est haut. Ce constat est
renforcé par le calcul de la stabilité des décisions
individuelles puisque la stabilité moyenne des décisions est de
0,78 sous OP 30 alors qu'elle est de 1,41 sous OP 70.
Ces premiers résultats mettent en évidence une
différence de contribution associée à chaque niveau
Pareto optimal. Il reste à déterminer dans quelle mesure ces
différences de comportement affectent le financement efficient du bien
public.
* *- Source : NEVEU M. (2002),
op. cit, p. 17.
43 - L'expérience a réuni 8
(respectivement 7) groupes de 4 joueurs dans le traitement OP30 (OP70)
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