SECTION II: ANALYSE DESCRIPTIVE DES POLITIQUES DE
CROISSANCE AU SENEGAL
L'accession à l'indépendance a permis au
Sénégal de bénéficier de programmes et de
stratégies de développement qui visent à
accélérer sa quête de l'émergence. Les
premières mesures de redressement sont prises en 1979, avec un plan de
stabilité à court terme d'un an ; qui sera suivi d'un plan de
redressement économique et financier et d'un plan d'ajustement à
moyen et long terme. Par la suite, la dévaluation du FCFA intervient
pour corriger la dégradation des termes de l'échange. A
Sénégal, c'est la période
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1981-1991, qui constituer le premier programme d'ajustement
structurel : le PREF. Cependant, d'autres programmes ont vu le jour
après les PAS, notamment la stratégie de la croissance
accélérée. Dans cette section, il s'agit de décrire
ces différentes politiques et de donner une analyse des résultats
qui se sont affichés.
2.1. Les programmes d'ajustement structurel
Dans les années 1978, l'économie
sénégalaise a connu une crise profonde avec une
dépréciation de l'ensemble du cadrage macroéconomique. Les
principaux indicateurs macroéconomiques laissaient apparaitre une
stagnation de la production en terme réels, un déficit chronique
de la balance commerciale et des finances publiques, une
détérioration des avoirs extérieurs nets et d'importantes
difficultés de la balance des paiements (KASSE, 2008).Ces
déséquilibres ont conduit aux programmes d'ajustement structurel.
Des politiques qui devaient rétablir l'équilibre
macroéconomique et ainsi promouvoir une croissance économique
durable. On distingue principalement le plan de redressement économique
et financier et le plan d'ajustement économique et financier à
moyen et à long terme.
2.2. Le plan d'ajustement économique et financier
à moyen et long terme
La mise en oeuvre du PREF (plan de redressement
économique et financier) n'ayant pas conduit à des
résultats satisfaisants, les réformes de structures sont
accentuées par un nouveau programme : le Plan d'Ajustement Economique et
Financier à Moyen et Long terme (PAML) (1985-1992).Ce plan comme tout
autre avaient ses objectifs, considérés comme meilleurs que ceux
du PREF. Ils sont de deux types et se situent à deux niveaux : un niveau
conjoncturel et un niveau structurel. Pour le premier niveau, il s'agissait de
redresser les finances publiques en priorité par la réduction du
rythme de croissance de la consommation publique par an, la réduction de
la part des salaires dans les dépenses courantes, la réduction du
rythme de la consommation des ménages, la réduction du
déficit extérieur et la hausse de la part de l'épargne
dans le PIB.
Pour le second niveau :
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? consolider les bases de la croissance économique dans
l'agriculture, l'industrie, le commerce, l'emploi ;
? améliorer la programmation des investissements publics
par la
réorganisation du système de planification, qui
devra accorder la priorité aux projets rentables ;
? préserver les bases de la croissance à long
terme, par le
développement du potentiel humain ;
? réduire le taux de croissance démographique.
Les mesures prises pour la réussite du PAML sont : une
nouvelle politique agricole, une nouvelle politique industrielle, la
restructuration du secteur parapublic, le redressement des finances publiques.
La NPA, adoptée au milieu des années 80, pour responsabiliser les
producteurs ruraux à travers une politique des prix incitatifs et la
rationalisation de la distribution du crédit et des intrants agricoles.
Cette politique a été ensuite renforcée par l'adoption au
début des années 90, du programme d'ajustement sectoriel de
l'agriculture, dans le but de renforcer l'orientation libérale de
l'activité agricole. Pour la réussite de la nouvelle politique
agricole (NPA), il faut : la réorganisation du monde rural par la
constitution de groupements de producteurs appelés « sections
villageoises »ayant directement accès au crédit bancaire ;
la restructuration des sociétés rurales d'intervention selon deux
modalités qui sont, le désengagement de l'Etat dans certaines et
allègement de l'encadrement dans d'autres. C'est la SONAR
(Société nationale d'assistance au monde rural) et la STN
(Société des terres neuves) sont dissous en 1985 et en 1987
respectivement. La SODEVA (Société de développement et de
vulgarisation) subit une déflation de personnel de 75%,
étalée sur une période de 5 ans. La SOMIVAC
(Société de mise en valeur de la Casamance) et la SODAGRI
(Société de développement agricole et industrielle) se
sont fusionnées, ce qui a engendré des compressions importantes
de personnel. D'autres mesures sont également prises en compte,
notamment, la réforme de la gestion des facteurs de production (semences
et engrais).Ainsi, la gestion des engrais passe de la SONAR aux huileries ; les
engrais sont vendus directement aux paysans ; la subvention publique est
supprimée, ce qui a entrainé une augmentation sensible des
charges d'exploitation.
Quant à la nouvelle politique industrielle (NPI), elle
vise à redynamiser l'industrie, par des mesures fiscales et
douanières et par la révision du code de travail. Ces mesures
sont : la suppression des restrictions quantitatives d'importation pour
certains produits, notamment les métaux, les emballages, les
matériaux de construction, des produits de l'agro-industrie, la
libéralisation des prix, la mise en place d'un nouveau code des douanes
qui réduit et harmonise les droits, tout en renforçant la lutte
contre la fraude et
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la révision de la procédure de subvention
à l'exportation. Une réforme du code du travail est
envisagé pour faciliter les employeurs à recruter d'avantage
à des contrats de durées temporaires, tout en sachant que le
service de la main d'oeuvre n'a plus le monopole du placement des travailleurs
et à procéder à des licenciements, sans consulter les
délégués du personnel.
Les mesures de restriction du secteur parapublic n'ont pas pu
être menées à bien pendant la période du PREF. Avec
le PAML, ces mesures sont mises en oeuvre. Le PAML comporte aussi des mesures
de redressement des finances publiques, par le gel des dépenses
salariales, le recrutement dans la fonction publique étant
bloqué, les retraités ne sont pas remplacés. Cependant,
pour réduire son déficit budgétaire, l'Etat a eu recours
à la fiscalité.
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