Connaissance des femmes enceintes sur la prévention du cancer de sein: cas de l'hôpital général de référence de Panzipar Patient Mbasha Université Libre des Pays des Grands Lacs, ULPGL - Licence en Santé Communautaire 2018 |
Chapitre 4 Chapitre premier : INTRODUCTIONDans le cadre de la présente, nous parlerons de la connaissance des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'Hôpital Général de Référence de Panzi. Cette recherche est structurée en six chapitres: l'introduction générale, la revue de la littérature, la méthodologie, la présentation des résultats, la discussion des résultats et la conclusion et recommandations. Et dans cette partie consacrée à l'introduction, nous allons donner des informations générales sur le sujet, présenter le milieu d'étude, la définition des concepts clés, la problématique (le problème, les hypothèses, les objectifs de la recherche), la justification du choix du sujet et la délimitation du champ de l'étude. Ce qui est important en médecine l'est aussi en santé publique, le cancer du sein étant un problème de santé publique, il est indispensable d'en connaître les mesures de prévention. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent des cancers féminins et la premièrecause de mortalité par cancer chez la femme. Lorsqu'il est pris en charge très précocement, leschances de guérison sont de 90%1(*).Ce cancer prend naissance dans les cellules du sein. La tumeur cancéreuse (maligne) est un groupe de cellules cancéreuses qui peuvent envahir et détruire le tissu voisin. Elle peut aussi se propager à d'autres parties du corps. Ceci rend parfois une croissance et fonctionnement anormal aux cellules du sein.2(*) Il se manifeste en général par la présence d'une boule dans le sein. Chez certaines patientes, il peut se signaler par un écoulement du mamelon, une présence des plaques sur le sein, des crevasses, des plis anormaux d'une peau qui pèle. Une proportion des patientes ne présente pas des signes extérieurs, le cancer n'est visible que si l'on fait une mammographie, une radio des seins qui permet de le diagnostiquer. Dans les pays européens, comme la France3(*), les femmes de plus de 50 ans passent une mammographie tous les deux ans pour détecter au plus tôt toute anomalie. Selon Dr. Gertrude (Radiologue aux Cliniques Universitaires de Kinshasa), les facteurs de risque sont notamment « l'absence de grossesse ou une première grossesse après 35 ans, des premières règles précoces avant l'âge de 12 ans, une ménopause tardive survenant après 55 ans ». La présence de certains gènes prédispose à l'apparition d'un cancer du sein ; c'est ainsi que les femmes, dont plusieurs membres de famille ont été atteints d'un cancer du sein, ont plus de risque d'en avoir elles-mêmes. A côté de ces facteurs biologiques il y a aussi les facteurs diététiques comme l'obésité, l'alcool, les facteurs environnementaux. « Il n'est pas bon que les filles exposent à longueur des journées leurs seins dehors en imitant le « Nastou » ou le « Ujana » : un mode vestimentaire en vogue à Kinshasa consistant à porter un soutien-gorge qui laisse dehors les seins.4(*) Le cancer du sein évolue sous cinq stades5(*) : - le stade 0 : c'est le stade précancéreux ou cancer in situ. (La tumeur est inférieure à 1cm) ; - le stade 1 : la tumeur est unique et de petite taille, pouvant atteindre 2cm ; - le stade 2 : le volume local de la tumeur est plus important mesurant entre 2 et 5cm ; - le stade 3 : la tumeur envahi de 15cm les ganglions lymphatiques ou tissus avoisinant ; - le stade 4 : la tumeur est plus inflammatoire et s'étend plus largement dans l'organisme sous forme de métastases. Il est possible que le cancer du sein ne pose aucun signe ni symptôme aux tout premiers stades mais les symptômes apparaissent quand la tumeur est suffisamment grosse pour qu'on sente la masse au toucher au quand le cancer s'est propagé aux tissus et organes voisins. Signalons que d'autres affections médicales peuvent causer les mêmes symptômes que le cancer du sein. Toutefois, le symptôme le plus fréquent du carcinome canalaire (cancer du sein) est une masse ferme ou dure qui est très différente du reste du tissu mammaire. Elle peut sembler fixer à la peau ou au tissu mammaire voisin. D'autres symptôme du cancer du sein canalaire ou lobulaire peuvent être : une masse à l'aisselle (creux axillaire), changement de la taille et/ou forme du sein, changement mamelonnaire (mamelon inversé ou qui pointe vers l'intérieur), écoulement du mamelon sans qu'on le comprime ou qui est teinté du sang. Les signes et symptômes tardifs se manifestent quand la masse cancéreuse grossit ou se propage à d'autres parties du corps : douleurs osseuses, perte de poids, nausées, perte d'appétit, jaunisse, essoufflement, toux, maux de tête, vision double, faiblesse musculaire6(*). Pour ce qui est de sa prévention, il est nécessaire de lutter contre certains facteurs de risque du cancer du sein sur lesquels il est possible d'agir ; intégrer la prévention efficace des maladies non transmissibles favorisant une alimentation saine, l'exercice physique et la lutte contre la consommation d'alcool, le surpoids et l'obésité pourraient avoir un impact et réduire l'incidence du cancer du sein à long terme7(*). Pour un dépistage précoce surtout dans les pays à revenu faible, il est recommandé la reconnaissance des premiers signes et symptômes par un examen clinique du sein parce que le dépistage par mammographie est coûteux et ne peut être recommandé que dans les pays disposant d'une bonne infrastructure médicale avec les moyens de mettre en place un programme à long terme. Les seins jouent un rôle important dans la féminité et dans l'image que la femme a de son corps. La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né. La structure du sein est complexe. Chaque sein (appelé aussi glande mammaire) est composé de quinze à vingt compartiments séparés par du tissu graisseux qui donne au sein la forme qu'on lui connaît. Chacun de ces compartiments est constitué de lobules et de canaux. Le rôle des lobules est de produire le lait en période d'allaitement ; les canaux transportent ensuite le lait vers le mamelon. Pour mieux visualiser cette structure, on peut imaginer un arbre avec plusieurs branches (les canaux) rattachées à un point central (le mamelon), aux minuscules extrémités des branches se trouvent les lobules.8(*) Le cancer du sein atteint plus volontiers le sein gauche et le quadrant supéro externe de la glande (38,5%). Il naît à partir d'une cellule d'un lobule ou d'un canal galactophore. Le temps de dédoublement est estimé à 3 mois en moyenne, avec des extrêmes allant d'une semaine à un an. On considère qu'il faudra en moyenne 10 ans avec des extrêmes de 1,5 à 20 ans avant que la tumeur ne devienne cliniquement palpable soit 1 cm environ. On est alors au 30ème doublement. La tumeur fait 1 milliard de cellules et 3 millions de cellules cancéreuses sont déversées dans le sang ou la lymphe toutes les 24 heures. Ce fait explique que les métastases sont en place au moment du diagnostic clinique mais trop petites pour être détectables. Sur 100 femmes qui récidivent, 92 ont des métastases à distance et seulement 8 ont des récidives locorégionales. Chez les femmes qui meurent dans les 5 ans après le traitement initial, toutes meurent de métastases qui existaient à l'état microscopique.9(*) Pour le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), le cancer du sein est l'une des principales causes de décès par cancer dans les pays les moins développés et l'OMS appelle à développer "des approches efficaces et abordables pour la détection précoce, le diagnostic et le traitement" du cancer du sein chez les femmes vivant dans ces pays. Le cancer du sein étant une tumeur maligne qui touche la glande mammaire ; il existe deux types histologiques de tumeurs du sein : les tumeurs épithéliales, les plus fréquentes, et les tumeurs non-épithéliales. Les cancers épithéliaux du sein sont classés dans 2 catégories : les cancers in situ (15 à 20 % des cancers du sein) dont le carcinome canalaire in situ (85 %, le plus fréquent), et le carcinome lobulaire in situ; les cancers infiltrant tel que le carcinome canalaire infiltrant (75 %) et carcinome lobulaire infiltrant10(*). La prévention de cette maladie s'avère indispensable aussi longtemps qu'elle tue à petit feu et les personnes les plus exposées sont les femmes en âge de procréer. La RDC semble ne mettre aucun intérêt dans la prévention de cette maladie et pourtant des personnes en meurent. Il est urgent pour les autorités politico-administratives de mettre un accent sur les maladies non transmissibles telles que les cancers et surtout le cancer du sein. Ce dernier étant une maladie grave mais qui peut être soignée si elle est précocement dépistée, il n'est pas une fatalité11(*). Signalons qu'il est possible de le prévenir comme le fait savoir le Dr Yannick Musangu, Médecin aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK), qui souligne que les femmes éviteraient avec plus de chance le cancer du sein si elles font régulièrement des examens par échographie pour dépister à temps cette maladie qui est guérissable quand elle est découverte très tôt. Pour ce médecin qui a eu à consulter plusieurs femmes souffrant de cette maladie, la meilleure prévention passe d'abord par une prise de conscience et un dépistage précoce qui incluent une sensibilisation de la population. Il parle aussi des mêmes facteurs qui sont à la base de cette maladie, c'est le cas de l'exposition à la fumée, à l'huile de moteur, le tabagisme etc. Les femmes, conseille-t-il, doivent avoir une consommation modérée de l'alcool, une abstinence du tabac, et éviter l'utilisation des objets en plastiques pour la cuisine ainsi que les aliments surgelés.12(*) Le cancer du sein se manifeste sous forme d'une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules du sein. Il souligne que pour prévenir cette maladie, les femmes doivent prendre soin de faire un dépistage précoce et en plus faire la palpation des seins13(*). Bien d'études de recherche ont été et continuent à être faites sur le cancer du sein par des chercheurs, experts et cadres de l'OMS au niveau mondial, régional et local.
Cette étude a été effectuée à l'Hôpital Général de Référence de Panzi. Cette structure sanitaire fut créée en 1999 après la guerre de libération qui avait détruit brutalement l'hôpital de Lemera. La construction de l'hôpital de Panzi avait été financée par l'ASDI (Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement), le PMU (Pingst Missionens Utvecklingssamaberte) et Lakarmissionen. Dans le but d'assister les femmes enceintes vivants dans les quartiers au Sud de Bukavu et qui se situent trop loin du seul Hôpital Général de Référence de la ville, il était également question de venir en aide aux milliers des déplacés internes fuyant la violence dans toute la province. Compte tenu de l'ampleur des violences faites aux femmes et aux enfants, plusieurs initiatives ont été entreprises afin d'assurer la prise en charge des survivants des violences sexuelles. D'où l'avènement du projet SVS (Survivants des Violences Sexuelles). Au cours des années, le nombre de femmes survivantes devant recourir aux services de l'hôpital de Panzi n'avait cessé d'augmenter ; c'est pourquoi la prise en charge générale pour les victimes des violences sexuelles concernée les domaines physique, psychique, économique et juridique. Sur le plan médical, il est reconnu comme l'un des hôpitaux spécialistes mondiaux du traitement des fistules.
L'Hôpital Général de Référence de Panzi est situé sur Avenue Mushununu, dans le Quartier Panzi, Commune d'Ibanda, Ville de Bukavu, dans la Province du Sud-Kivu à l'Est de la République Démocratique du congo. Cet hôpital se trouve à 8 km du centre-ville à l'extrême sud de la ville à quelques mètres de la route nationale n°5 (Bukavu-Uvira). D'où il est l'une des institutions médicales de la Zone de Santé d'Ibanda. Il est limité : - Au Nord par l'Avenue Kazaroho ; - Au Sud par le Camp militaires et l'usine de TOLINKI ; - A l'Est par la Rivière Ruzizi ; - A l'Ouest par la Cellule Mulengeza. · Situation politico-administrative L'hôpital général de référence de Panzi fonctionne sous l'égide de la 8ème CEPAC (Communauté des Eglises Pentecôtistes en Afrique), où il oeuvre dans son département des oeuvres médicales etcomprend un Comité de gestion et une direction qui chapotent les principaux départements à savoir : le staff médical, le service d'administration et finances et des services annexes. ü Le staff médical comprend : - les services médicaux : Organisés en service des urgences, des soins intensifs et des consultations externes, départements de médecine interne, de chirurgie-orthopédie, de pédiatrie-néonatologie, de cardiologie-dermatologie, de gynéco-obstétrique et d'anesthésie et réanimation. - les services médico-techniques : avec la pharmacie, le laboratoire, l'ophtalmologie, la radiographie et mammographie, l'endoscopie, l'électrocardiogramme (ECG), la colposcopie, la dentisterie, l'échographie et la dialyse péritonéale. ü L'administration et les finances : Les services administratifs s'occupent des statistiques, archives, des ressources humaines ; et les finances dont la comptabilité qui s'occupe du magasin et de la caisse. Ensuite il y a trois autres services généraux qui s'occupent de la plomberie, l'électricité et le garage. Les services annexes sont : le Centre nutritionnel (CNS/CMT), la naissance désirable, la prise en charge des femmes et filles victimes des violences sexuelles, le centre de formation et réparation des fistules uro-génitales, l'Institut Technique Médical et la clinique juridique.
Mots clés : Connaissance, Femme enceinte, Mesure préventive, cancer du sein. Connaissance : c'est l'action ou le fait de comprendre, de connaître les propriétés, les caractéristiques, les traits spécifiques de quelque chose. C'est aussi l'opération par laquelle l'esprit humain procède à l'analyse d'un objet, d'une réalité et en définit la nature16(*). Femme enceinte : est une femme qui a une grossesse. Et la grossesse est l'état de la femme entre la fécondation et l'accouchement, mais aussi, l'ensemble de tous les phénomènes se déroulant durant cette période où l'embryon, puis le foetus se développe dans l'utérus maternel17(*). Mesure préventive :est dite mesure préventive, une manière d'agir, un moyen mis en oeuvre pour empêcher un évènement fâcheux de se produire.18(*) Cancer du sein :le cancer du sein est une tumeur maligne qui se développe au niveau du sein.19(*) On parle aussi du cancer du sein ou carcinome mammaire lorsque des cellules du sein dégénèrent et se multiplient de façon incontrôlée, puis finissent par donner naissance à une tumeur maligne.20(*) Chaque année dans le monde, indique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ un million de cancers du sein sont diagnostiqués et 400.000 femmes en décèdent. L'augmentation du nombre de cas touche surtout les femmes ménopausées, mais aussi de plus en plus fréquemment les femmes plus jeunes, âgées de 40 à 45 ans. L'Organisation Mondiale de la Santé avait estimé en 2013, qu'il y avait 12,7 millions de nouveaux cas des cancers et 7,6 millions de décès liés à ces derniers. Ces chiffres ont été fournis par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), agence spécialisée de l'OMS basée à Lyon (centre-est de la France) qui dispose de données sur 28 types de cancer dans 184 pays. Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués sont ceux du poumon (1,8 million de cas, soit 13,0% du total), du sein (1,7 million de cas, 11,9% du total) et le cancer colorectal (1,4 million de cas, 9,7% du total). Et les causes les plus fréquentes de décès par cancer sont les cancers du poumon (1,6 million de décès, 19,4% du total), du foie (0,8 million de décès, 9,1% du total) et de l'estomac (0,7 million de décès, 8,8% du total)21(*). Pour le seul cancer du sein22(*), les risques d'en attraper ont augmenté de 20% depuis 2008 tandis que la mortalité liée à cette forme de cancer a progressé de 14%. En outre, ce cancer représente 25% des cancers diagnostiqués chez les femmes. Au total, chaque année, 1,7 million de femmes sont diagnostiquées comme souffrant d'un cancer du sein. En 2012, 6,3 millions de femmes vivaient avec un cancer du sein diagnostiqué au cours des cinq années précédentes. Ce dernier est la cause la plus fréquente de décès par cancer chez les femmes (522.000 décès) et le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes dans 140 des 184 pays membres l'OMS. Même si la mortalité liée au cancer du sein reste beaucoup plus élevée dans les pays en voie de développement, faute d'accès aux soins, c'est paradoxalement dans les pays développés que les taux d'incidence de ce cancer demeurent les plus élevés. Par an, c'est 90 nouveaux cas pour 100000 femmes qui sont recensés en Europe occidentale contre 30 cas pour 100 000 femmes en Afrique de l'est par exemple. En revanche, les taux de mortalité sont quasiment identiques.23(*) En France 51,8% des femmes se sont fait dépister du cancer du sein pour l'année 2015, soit environ 54 000 nouveaux cas détectés parmi lesquels 12 000 décès24(*); ces chiffres attirent notre attention, alors qu'au Canada en 2017, sur 26 300 femmes diagnostiquées, il y a eu 4 900 décès soit un taux de mortalité de 23,2% pour dire qu'en moyenne, chaque jour, 14 canadiennes sont mortes d'un cancer du sein25(*) ; et en Suisse, ce cancer représente 32% des cancers féminins avec environ 5 300 nouveaux cas chaque année et un taux de mortalité de 19%. L'âge moyen au diagnostic y est de 61 ans26(*). Une étude menée par l'OMS27(*) montre que les taux d'incidence du cancer du sein varient énormément au monde, d'un Etat à un autre et d'une région à une autre. C'est ainsi que d'une manière standard, selon la même étude, ces taux atteignent 99,4% pour 100 000 habitants en Amérique du Nord tout en notant que l'Europe orientale, l'Amérique du Sud et l'Asie occidentale ont des taux d'incidence modérés, mais qui ont tendance à aller en hausse. Cette étude signale en plus que les taux d'incidence les plus faibles sont constatés dans la majeure partie des pays africains même si ces derniers commencent à hausser. Nonobstant, l'OMS exhibe les taux de survie au cancer du sein qui sont notamment variables d'un pays à l'autre, allant de 80% ou plus en Amérique du Nord, en Suède et au Japon à près de 60% dans les pays à faibles revenu (Coleman et al., 2008). Nous pouvons dire que les faibles taux de survie dans les pays moins développés peuvent s'expliquer essentiellement par l'absence de programme de dépistage précoce, qui se traduit par une proportion élevée de femmes présentant une maladie à un stade avancé, ainsi que l'absence de diagnostic et de traitement appropriés.28(*) Dans les pays en développement, 72% des femmes âgées entre 15 et 49 ans succombent du cancer du sein ; et cette tendance n'est pas près de s'inverser d'après la Breast Health Global Initiative (Beattle) citée par Jeune Afrique29(*), qui montre que le taux de mortalité dû au cancer du sein dans ces pays augmentera de 50% dans les vingt prochaines années, sous l'effet des facteurs aggravants tels le tabagisme, la pollution, une alimentation déséquilibrée,... qui y prennent l'allure. Il sied de signaler que la même étude révèle qu'un cancer du sein peut survenir chez l'homme, mais cette situation reste exceptionnelle, avec une incidence inférieure à 1%. En Afrique, le cancer du sein n'est souvent pas diagnostiqué avant qu'il n'ait atteint le stade incurable. Selon un rapport mondial de 2012 de l'International Prevention Research Institute (cité par Jeune Afrique), un diagnostic au stade 3, avant qu'il n'ait atteint d'autres organes, permettrait d'accroître l'espérance de vie de 30%. Globalement, sur le continent, le nombre de nouveaux cas de cancers de tout type recensés chaque année devrait rebondir de 700 000 aujourd'hui à 1,6 million en 203030(*). Le cancer du sein reste une pathologie fréquente dans nombreux pays africains tels qu'au Cameroun où une fréquence moyenne de 304,4 de cas sont diagnostiqués annuellement, au Niger dont la fréquence moyenne est de 64,5 et au Togo 22,5 ;au Sénégal le cancer du sein représente 16% des diagnostics annuels, en République Sud-Africaine 10% et au Kenya cette pathologie est de 4%.31(*)Au Maroc, on note une augmentation remarquable du taux d'incidence qui est passé de 5396 (représentant 19,6 % des cancers chez la femme) à 6650 nouveaux cas (représentant 36.6 % des cancers chez la femme).32(*) Le cancer du sein étant le cancer le plus fréquent chez la femme, il touche également les hommes à une fréquence de 3 à 4% selon les pays en Afrique. Cela veut dire que nous sommes tous interpelés à une prise de conscience individuelle et collective. Le taux de survie de cette maladie en Afrique est bien moindre que dans le reste du monde ; parce qu'aux États-Unis et en Europe environ 20% des femmes qui en sont atteintes en meurent, tandis que plus de 50% en meurent en Afrique francophone. Disons que plusieurs facteurs constituent la cause de ces décès. C'est par exemple le silence des femmes, qui, souvent, redoutent d'être mises au ban de la société33(*). Alors que d'après les prévisions de l'OMS de 2005 à 2015, le cancer causerait 84 millions de morts dans le monde si les précautions ne sont arrêtées et elle insiste que l'augmentation de cas des cancers serait la plus marquée dans les pays à faible et moyen revenu à l'exemple de la RDC. Mais cette maladie aussi dangereuse d'après ces statistiques soit elle ne devrait pas être vécue comme une fatalité34(*) En République Démocratique du Congo, les données sur le cancer ne sont pas disponibles, a regretté le président de la Ligue nationale contre le cancer à Radio Okapi, Dr Stanislas Sulu Museb, qui estime que 90% de cas de cancers diagnostiqués dans les hôpitaux ne survivent pas35(*). L'augmentation du nombre de victimes du cancer du sein est due à un retard du diagnostic. Selon le Bureau de l'OMS Kinshasa, nombre de centres de santé ne tiennent pas de registres des cancers. Ce qui explique l'absence de statistiques nationales.36(*) Selon une enquête menée en 2017 par l'Association Internationale le Cancer du Sein, ce dernier occupe 13,7% des cas diagnostiqués à l'Hôpital Provincial de Kinshasa et aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, 30,7% des cas à Lubumbashi au Katanga et 31% des cas au Nord-Kivu. La majorité des malades sont aux stades cliniques 3 et 4 au moment de l'admission faute de l'information de la population sur l'importance du dépistage précoce. Cette enquête précise que pour la seule année 2013, la RDC a transféré en Inde184 cas de cancer du sein pour une prise en charge efficace.37(*) A Bukavu, l'Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) a enregistré 15 cas de cancer du sein au cours de l'année 2015. (Dr. Yves Balungu BADERHA, Gynécologue à l'HPGRB, lors de la semaine nationale du cancer, 15/03/2016). Selon lui, la première façon de prévenir le cancer du sein c'est de faire le dépistage.38(*) Le manque d'information sur le dépistage précoce du cancer du sein est une motivation d'investiguer à l'Hôpital Général de Référence de Panzi, structure médicale où de plus en plus des femmes viennent se faire dépister. Dans cette structure, la biopsie39(*) du sein est le moyen utilisé pour diagnostiquer le carcinome canalaire. Le tableau ci-dessous montre la fréquence du carcinome canalaire au sein dudit hôpital dépuis l'année 2013 à 2017. Tableau 1 : Effectifs des carcinomes canalaires dans les cinq dernières années à l'HPGR PANZI
Source : Services de Gynécologie et Anatomie pathologique de l'HGR de PANZI Ceci nous fait constater que durant les cinq dernières années le seul Hôpital de Panzi a enregistré 17,71% de cas de carcinome canalaire. Les services habiletés de l'hôpital nous ont fait savoir que ces cas qui ont été descellés par biopsie, la plupart des concernées venaient se faire dépister à un stade avancé de la maladie, soit au stade 4 ou 5. Peu de cas, précisent-ils étaient dépistés au stade 2 ou 3, et l'âge des concernées varient entre 25 et 70 ans. Le manque d'information sur la maladie, sur son dépistage précoce et le coût de vie peut influencer ce retard observé de la part des femmes de se rendre à l'hôpital avant que la maladie n'atteigne le stade avancé. Ainsi, il va s'agird'évaluer le niveau de connaissance sur le dépistage précoce et les facteurs de risque liés au cancer du sein, chez les femmes qui fréquentent le service de consultation prénatale à l'Hôpital Général de Référence de Panzi. Question générale Quelles sont les connaissances des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'HGR de Panzi ? Question spécifiques 1. Quelles sont les mesures sanitaires que les femmes enceintes connaissent pour prévenir le cancer du sein à l'HGR de Panzi ? 2. Quelles sont les connaissances socio-culturelles des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'HGR de Panzi ? Deux hypothèses, constituent les réponses anticipées à cette question de recherche : 1. La mammographie, la palpation ou auto-examen du sein seraient les connaissances sanitaires des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'HGR de Panzi. 2. L'âge, le niveau d'étude, la fonction et l'alimentation peuvent être les connaissances socio-culturelles que possèdent les femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'HGR de Panzi. Objectif général A travers cette étude, nousévaluerons la connaissance des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'HGR de Panzi. Spécifiquement il s'agira de : Objectifs spécifiques 1. Etudierla connaissance des femmes enceintes sur les mesures sanitaires de prévention du cancer du sein à l'HGR de Panzi. 2. Identifier le niveau de connaissance des femmes enceintes sur les mesures socio-culturelles de prévention du cancer du sein à l'HGR de Panzi. Nous avons choisi ce sujet de recherche pour plusieurs raisons. Une des raisons du choix de ce sujet tient au fait que la bonne qualité des ressources humaines constitue un atout important pour la promotion du bien-être de la personne humaine. Aujourd'hui, il est donc de plus en plus admis que la bonne santé occupe une place importante dans la réalisation du progrès humain. D'où l'urgence qui nous est apparue d'étudier les mesures préventives du cancer du sein, fondamentale en matière de santé publique à l'HGR de Panzi. Le cancer du sein étant un problème majeur de santé publique, il est déploré le manque d'information fiable et permanente sur les cas de cette maladie, l'absence d'un centre de dépistage et l'absence des matériels de soins y adaptés. Avec ces défaillances du système national de santé, les mesures préventives du cancer du sein sont intéressantes à étudier car elles occupent de plus en plus le devant de la scène sanitaire. En effet, de nombreux séminaires, symposiums, émissions de télévision et radio, sont consacrés à la sensibilisation sur les cancers. De même, les pouvoirs publics semblent accorder un intérêt à la prévention de ceux-ci. L'homme étant le centre moteur de sa santé, il se nourrit et se fait soigner. Ainsi les sciences de l'homme et de la société ; en l'occurrence, la santé et développement communautaires, doivent davantage investir les champs de la santé, de la médecine, de la prévention des maladies et surtout du cancer du sein, étant donné que la population kivutienne n'y est pas épargnée. Le cancer du sein est un champ très complexe, dont l'appréhension exhaustive dans le cadre d'une étude aussi modeste qu'un travail de mémoire poserait problème. C'est pourquoi, il est nécessaire de tracer clairement les contours de cette recherche. Pour ce faire, il faut souligner que l'intérêt sera porté dans le cadre de ce travail, sur la connaissance des femmes enceintes sur les mesures préventives du cancer du sein à l'Hôpital Général de Référence de Panzi. Ainsi, nous n'aborderons pas, dans le cadre du présent travail de mémoire, des questions relatives à l'efficacité ou non de la prévention par rapport au traitement. Pour plus de clarté dans la délimitation du champ de l'étude, il faut signaler, que l'effort d'investigation sera davantage centré sur la connaissancedes mesures préventives du cancer du sein et, ceci à l'égard de toutes les femmes enceintes qui viennent à la CPN à l'HGR de Panzi sur une période allant de juin à octobre 2018. * 1 CHANZY Camile, Evaluation de la pratique de l'autopalpation des seins chez les femmes du bassin Annecien, Mémoire, 2017, p2, * 2 www.cancer.ca/fr_ca, 26/04/2017, 10h38' * 3 www.toukimontreal.com, 30/07/2018, 19h59' * 4Gertrude, L, les cancers du sein dépistés trop tard en RDC, Kinshasa, 2016, p9 * 5 Ligue Nationale Contre le Cancer, Les cancers du sein : prévention et promotion du dépistage, Paris, Jan 2018, p16 * 6 www.cancer.ca, 26/04/2018, 10h38' * 7 OMS, Cancer du sein : prévention et lutte contre la maladie, 2012, p4 * 8 Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer FNCLCC, Comprendre le cancer du sein, Paris, Janvier 2007, p9 * 9 KOUAMO II, E. 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