CONCLUSION
Ce stage a permis une immersion dans le monde des relations
internationales et diplomatiques. Parmi les objectifs figuraient
l'apprentissage du mécanisme de l'UNESCO à travers le Conseil
exécutif. Il était également question d'observer s'il
existe des rapports de force qui pourraient survenir entre Etats membres et
comment ces rapports de forces se manifestaient-ils. Le troisième
objectif était d'analyser la dynamique de ces rapports entre Etats
membres du Conseil exécutif. Ceux-ci afin de formuler des
recommandations quant aux interventions de Madagascar, mais aussi afin de
proposer d'éventuelles positions d'alignement que le pays pourrait
adopter dans le cadre des débats. Ces objectifs devaient être
réalisés au titre des diverses réunions auxquelles on a pu
assister, tant dans le cadre des mécanismes préparatoires que les
sessions du Conseil en lui-même.
En effet, le Conseil exécutif de l'UNESCO et ses
sessions représentent un enjeu primordial pour les Etats. Y
siéger en tant que membre est un enjeu stratégique car c'est au
niveau de cet organe que se discutent les décisions les plus importantes
de l'Organisation. Le système des groupes électoraux ne fait que
confirmer cette importance stratégique du Conseil exécutif.
Même s'ils ont été créés afin de
rétablir un équilibre géographique dans la
répartition des sièges au sein du Conseil, l'on a pu observer que
la plupart de ces groupes cherchaient surtout à être visible et
à peser au niveau du Conseil.
S'il paraît indéniable, vu la nature
intergouvernementale de l'Organisation, que les délégations
siégeant au Conseil représentent avant tout les
intérêts de leur pays respectifs. La prolifération de
Groupes informels d'influence a démontré qu'il y a une sorte de
bloc commun qui se forme. Ce bloc cherchant avant tout à défendre
une position commune vis-à-vis de certains pays. Nous pensons ici aux
pays membres du Mouvement des non-alignés ainsi que du G77 et la Chine.
En effet, tout au long de la préparation et du déroulement des
sessions du Conseil exécutif, les pays membres de ces groupes ont
affiché un soutien ferme entre eux. Ils ont également
adopté une position commune vis-à-vis de certains pays
occidentaux et même vis-à-vis du secrétariat de l'UNESCO
dans certains points. On ne pourrait donc s'empêcher de se questionner
vis-à-vis de l'effectivité du multilatéralisme au niveau
de l'UNESCO.
Si lors des discussions concernant la transformation
stratégique de l'Organisation, il a été émis qu'une
coalition entre la Direction générale et le Conseil
exécutif devait être assurée, l'on ne pourrait
s'empêcher de déduire que par le passé cette Organisation
était divisée.
74
La transformation stratégique est en effet importante
pour la crédibilité de l'Organisation car elle est à la
croisée des chemins. Et cette 204ème session du
Conseil exécutif est apparue comme étant l'une des plus
importantes de l'histoire de l'Organisation. En effet, elle s'est
déroulée au lendemain de la décision des Etats-Unis et
d'Israël de quitter l'Organisation sous prétexte que l'Organisation
était politisée.
L'UNESCO en tant qu'Organisation intergouvernementale ne peut
être que politique en ce qu'elle est composée d'Etats.
Néanmoins, la cause de sa politisation est liée aux conflits
d'intérêts. C'est-à-dire cette volonté qu'ont
certains Etats de se servir de l'Organisation comme instrument afin de servir
leurs propres intérêts. Comme on a pu le voir, cette
instrumentalisation se fait par exemple, en proposant des projets de
décisions au Conseil exécutif sur des sujets sensibles et
politiques entre deux ou plusieurs Etats. Et qui une fois adoptés
provoquent des incidents diplomatiques et des tensions politiques. Ceux-ci
pouvant entraîner le refus de paiement des quotes-parts à
l'Organisation. Dans ce schéma, il ne pourrait y avoir de
multilatéralisme. Mais ce n'est pas le seul schéma
représentatif de la politisation de l'Organisation. Les pays en
développement qui sont forts en nombre mais qui ne sont pas des
puissances économiques, pour une grande majorité d'entre eux,
peuvent aussi être victimes de cette politisation. Lors des débats
sur la transformation stratégique, on a pu observer que ceux sont ces
pays qui ont surtout fait part de leurs inquiétudes face au manque de
financement de l'une des priorités globales de l'Organisation :
l'Afrique. Ce manque de financement ne semble pas avoir inquiéter les
puissances économiques au vu des coûts importants que
nécessite cette réforme de l'Organisation. Au contraire, certains
d'entre eux ont soutenu le contenu de cette transformation sans aucune
réserve.
Malgré le consensus obtenu pour le lancement de la
transformation stratégique. A l'issu de débats que l'on pourrait
qualifier d'assez complexes, celui-ci était relativement fragile.
Pourrait-on dire que les inquiétudes des pays du sud seront
réellement prises en compte ? Il nous est impossible d'y répondre
pour le moment car nous n'en sommes qu'au lancement de cette réforme.
L'autre questionnement que l'on pourrait avancer est que si cette
réforme stratégique n'avait pas été
approuvée lors de cette 204ème session, n'y aurait-il
pas encore eu des divergences d'opinions et d'intérêts entre les
parties prenantes ? Ce qui pourrait entraîner dans la foulée des
refus de paiement des contributions de la part de certains Etats. Il semblerait
en effet que le risque, en l'absence de consensus, est que certains Etats
fassent pression sur l'Organisation en refusant de payer leur quote-part. Et
dans l'extrême de la quitter. C'est dans ce contexte que la place du
multilatéralisme apparaît comme étant vraiment
essentielle.
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Il en va de la viabilité de l'Organisation. Un
équilibre doit en effet être trouvé entre
intérêts étatiques et la mise en oeuvre du
multilatéralisme au niveau du Conseil exécutif et de façon
plus large au sein de l'UNESCO.
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TABLE DES ANNEXES
ANNEXE I : Programme sur l'Homme et la Biosphère (MAB)
77
ANNEXE II : Modèle de lettre de transmission 79
ANNEXE III : Exemplaire d'un ROP 81
ANNEXE IV : Règlement intérieur de la
Conférence générale 87
ANNEXE V : Présentation historique du Groupe
préparatoire 90
ANNEXE VI : Conduite des débats 95
ANNEXE VII : Massacre de Nankin 96
ANNEXE VIII : L'UNESCO et les objectifs de
développement durable 97
ANNEXE IX : Définitions des « biens culturels
» et du « patrimoine culturel » 99
ANNEXE X : Les Organes subsidiaires du Conseil exécutif
101
ANNEXE XI : Plan d'action de Kazan 102
ANNEXE XII : Liste des Etats-membres du Conseil
exécutif suivant leur groupe
d'appartenance 103
ANNEXE XIII : DR de Madagascar sur une « Education
Physique de Qualité » adoptée par
acclamation lors du Conseil exécutif de l'UNESCO.
106
ANNEXE XIV : Projet de décision proposée par le
Secrétariat sur la transformation
stratégique de l'UNESO 108
ANNEXE XV : Projet de décision sur la transformation
stratégique de l'UNESCO amendée
et adoptée par le Conseil exécutif à
l'issu des débats 109
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