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La réception des réseaux sociaux dans la presse écrite au cameroun: essai d'analyse de la fréquentation de facebook et twitter par les journalistes camerounais de six (06) quotidiens (cameroon tribune, la nouvelle exppression, le messager, le jour, mutations)


par Philippe Kléber Biboum
Université Protestante d'Afrique Centrale - UPAC - Master 2 Recherche, Journalisme de paix 2011
  

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CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE

Il n'existe pas encore assez d'ouvrages qui abondent sur la thématique du présent travail portant sur la représentation que les professionnels de l'information au Cameroun se font des réseaux sociaux. Pour la plupart, nous avons exploité des livres, des travaux de thèse et master, et des documents électroniques expliquant des généralités fondamentales de l'usage de l'Internet par les professionnels des médias. Nous nous sommes aussi inspirés de rapports de colloques et autres entretiens avec des professionnels.

Pour tenter de répondre à la problématique posée, notre recherche s'adosse sur les travaux de Francis Balle. Elle (la recherche) tiendra également compte de la contribution de Johan Galtung, d'autres auteurs scientifiques, et des professionnels de la presse camerounaise et d'ailleurs.

En effet, supposant la nécessité d'avoir une fenêtre ouverte sur les réseaux sociaux populaires Facebook et Twitter, certains journalistes soutiennent que ces communautés virtuelles sont poreuses et n'offrent pas de garanties légitimes pour les attentes du professionnel de l'information. D'autres par contre, trouvent que Facebook et Twitter représentent tout un foisonnement de sources d'informations porté aussi bien par des amis, des collègues journalistes, d'agences et d'entreprises de presse fiables qui y ont pignon-sur-rue (AFP, Reuters, Le Figaro, Le Monde, etc). Ils peuvent donc donner à ces derniers un meilleur rendement dans la rédaction d'articles de presse.

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Section 1 : Les réseaux sociaux, une opportunité pour les journalistes ?

La nécessité absolue d'ouvrir une page Facebook ou Twitter n'est plus à démontrer. C'est même une réalité patente au niveau des couches socioprofessionnelles même les moins passionnées du Web. Nous sommes rentrés véritablement dans la société de l'information ; aujourd'hui, tout le monde souhaite avoir soit une fenêtre Facebook, soit un compte Twitter, ou les deux à la fois.

Anabelle Klein, Professeur, membre de la commission doctorale du domaine Sciences de l'information et de la communication de l'Université de Namur, qui est intervenue au colloque46« Usages des médias sociaux : enjeux éthiques et politiques », sur le thème « Facebook, quand tu nous tiens », a tenté de démontrer que le processus de tentacularisation de ce réseau social s'accompagne d'une diversification grandissante des dispositifs et des fonctionnalités : « ... en pleine logique du Web 2.0, Facebook a progressivement rapatrié en son sein des dispositifs qui étaient auparavant plus autonomes. Ainsi, on y trouve des sites de rencontres, espaces personnels et privés, forums et groupes divers ». On y retrouve aussi, bien entendu, les médias de référence mentionnés plus haut. Klein essaie de montrer ici que rien ni personne, du moins le plus grand nombre, ne peut aujourd'hui prétendre se passer de Facebook et/ou de Twitter. Il n'est qu'à voir l'ascension fulgurante continue des compteurs d'utilisateurs et la place qui leur est déjà accordée par exemple au sein de la presse écrite internationale47.

Dans les années 2009 et 2010 marquées par l'explosion des réseaux sociaux, Marie Creff48 souligne que beaucoup d'utilisateurs (de tout bord), parmi lesquels des journalistes, ont souhaité y développer une présence, afin d'aller à la rencontre de l'autre et à la

46Voir colloque (2011), Usages des médias sociaux : enjeux éthiques et politiques, organisé par le laboratoire de communication médiatisé par ordinateur (LabCMO), 10 mai 2011.

47 Voir annexes, des médias de référence se greffent aux réseaux sociaux Facebook et Twitter, pp 16 - 17.

48Voir Marie CREFF Ing. (2010), Réseaux sociaux : quelles opportunités pour les services d'information ? Le cas de l'assistance en ligne d'Orange, Mémoire INTD T1.

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découverte de ce qui se passe ailleurs. Dans son mémoire, elle assimile les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter à des lieux (virtuels) essentiellement de diffusion de l'information sur Internet. Ils (Facebook et Twitter) passent donc pour être des médias sociaux attirant le plus grand nombre d'utilisateurs désireux, par eux-mêmes, de développer tour à tour une identité, un réseau de contacts et enfin une forte probabilité d'évoluer avec l'actualité. Selon elle, la société des savoirs, puisqu'il s'agit d'elle, aura pour leitmotiv l'accès à l'information par tous et pour tous.

1.1. Les réseaux sociaux pour plus de créativité :

Entre 2010 et 2011, l'essor des blogs et des réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, a provoqué un basculement considérable. D'après Francis Balle, ces nouveaux médias de l'Internet continuent à faire ce que les autres médias dits classiques faisaient déjà avant, mais ils ajoutent des services nouveaux interactifs et dynamiques. Francis Balle explique que c'est un basculement qui nous oblige à revoir toutes les règles du jeu49. Ainsi, le journaliste d'aujourd'hui et de demain, adepte du Web, est d'abord, à la base, un journaliste classique : le processus reste le même, mais il exige plus de technicité. Balle semble montrer qu'il ne s'agit pas de deux (02) catégories socioprofessionnelles conflictuelles, mais qu'elles se complètent dans la finalité.

Même si Balle affirme aussi que la technique semble offrir sa revanche à l'écrit50, il essaie de répondre à la question de savoir si le journaliste de quotidien sera-t-il véritablement concurrencé par les bloggeurs et autres adeptes de la presse en ligne. Car, plus loin il soutiendra que l'utopie d'un monde où tous seraient confondus, grâce au Web, ne peut conduire qu'à un monde sans journalistes, voué à la désinformation, au sens littéral du

49Voir Francis BALLE (2011), 15e édition Médias & Sociétés, Lextenso Editions, Paris. 50Voir Francis BALLE (2011), 15e édition Médias & Sociétés, Lextenso Editions, Paris.

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terme51. Il déclare, précisément pour le cas de la France, réagissant à la combinaison plausible d'Yves Roussel entre le numérique et l'imprimé, en novembre 2008, lors du XIe congrès de la presse française :"Ne nous laissons pas fasciner par les prouesses du numérique"52.

Pour le cas précis du Cameroun, François Ossama (2001) pose que les nouvelles technologies de l'information accélèrent le passage à une société en réseau, de l'intelligence, fondée sur l'immatériel53. Selon lui, la recherche de capitaux classiques ayant fondé l'industrie mondiale doit être révolue. Il essaie de montrer dans son ouvrage à succès que tout tourne désormais autour de la créativité et de l'intelligence. Que ce soit la communication, la production et la consommation de l'information, les professionnels de l'information gagneraient par exemple à accroître leurs facultés intellectuelles afin d'être plus compétitifs. Il place ainsi la recherche de la bonne information, surtout lorsqu'elle est accessible, grâce aux réseaux sociaux, au centre des enjeux de développement de l'Afrique en général.

En effet, dans un article publié dans Géopolitique africaine54, Jacques Bonjawo essaie justement de montrer de ce qui précède que la nouvelle économie est basée, avant tout, sur l'information. La place du journaliste y est, de fait, indispensable. De manière générale, il soutient que l'avènement de l'Internet a engendré certes de nombreuses mutations, mais il a ouvert de nouvelles opportunités pour les retardataires. Il parle de bon technologique dans ce même article pour recommander l'amélioration, voire le développement de l'infrastructure des télécommunications au Cameroun et interpeller tous

51Voir Francis BALLE (2011), 15e édition Médias & Sociétés, Lextenso Editions, Paris.

52 Voir rencontre avec Francis BALLE (2008), directeur de l'Institut français de recherche et d'études sur la communication et les médias, le mercredi 10/12/2008.

53 Voir François OSSAMA (2001), Les nouvelles technologies de l'information : enjeux pour l'Afrique subsaharienne, l'Harmattan, Paris, 194 pages.

54Voir Jacques BONJAWO (2003), Internet, clef du développement, article n° 12, http://www.african-geopolitics.org.

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les acteurs de la nouvelle économie parmi lesquels des journalistes, à s'approprier les techniques et méthodes exigibles dans les nouveaux médias. Il (Bonjawo) abonde même déjà dans ce sens à travers son ouvrage à succès quand il se résume en ces termes: ... Nous vivons une période de l'histoire du monde particulièrement mouvementée. Socialement, politiquement, scientifiquement, techniquement, tout évolue rapidement, et la communication instantanée et globale de toute information renforce l'agitation permanente de nos existences. Décidément, le monde va vite, trop vite. La révolution numérique, plus encore l'émergence de l'Internet, a pris tout le monde de court55...

En effet, selon Bonjawo, cet ouvrage essaie d'évaluer les chances qu'apporte cette révolution à un développement véritable du continent africain. Il soutient, pour rejoindre François Ossama, que : Internet c'est l'avenir ! Parmi tous les avantages (réseautage, échange et partage de l'information, commerce électronique, etc.) qu'il offre, il y a nécessairement aussi la recherche scientifique pour la veille. L'accès démocratique à la société de l'information participe à améliorer les conditions de vie des communautés de base et rurales, gage d'un développement socioéconomique dans la durée.

Il faut dire que l'ère du numérique n'aura laissé aucun média classique indifférent face aux changements technologiques opérés depuis l'amorce du XXIe siècle. D'après Francis Balle56, aucun grand média d'information ne peut s'en passer compte tenu de toute la vague de sites Web, de sms, de blogs et de réseaux sociaux qui cuirassent la société de l'information. Balle semble évoquer un trafic important que Abdoul Ba57 appelle autoroute

55Jacques BONJAWO (2002), Internet une chance pour l'Afrique, Karthala, Paris, 4ème de couverture.

56 Voir Francis BALLE (2011), 15e édition Médias & Sociétés, Lextenso Editions, Paris.

57 Il est docteur en SIC au Sénégal, et spécialiste des technologies de l'information et de la communication en Afrique.

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de l'information58 dans laquelle tout le monde aura la possibilité de se mouvoir, de partager et d'échanger en faveur du développement social durable.

1.2. Les réseaux sociaux pour le partage et l'échange d'informations :

De toute évidence, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont été créés pour donner la chance au plus grand nombre de se retrouver, de s'exprimer librement et de partager d'importants flux d'informations. Selon le rapport des responsables du colloque repris plus haut Usages des médias sociaux : enjeux éthiques et politiques, Facebook et Twitter, en tant que médias sociaux, sont un lieu d'échange d'informations, de contacts et de communication, mais aussi d'expression culturelle, de création identitaire, de collaboration, de contribution, de jeu, et de co-création. De ce qui précède, Facebook et Twitter ne seraient-ils pas devenus un nouvel espace public pluriel prompt à doper les médias traditionnels, dont les règles et les normes éthiques, formelles ou informelles servent de régulateurs dans les flux médiatiques.

Un espace public qui, selon Sylvie Goupil, renvoie à un lieu de formation de l'opinion publique propre à l'exercice de la démocratie moderne59. Les conclusions de ce colloque donnent à penser finalement que l'utilisation modérée de ces nouveaux outils de communication peut alors permettre aux journalistes de mieux promouvoir la socialisation, la vie en société et la construction d'une honnête identité. Sylvie Goupil sera reprise par Guillaume Blum et Antoine Roy-Larouche quand ces derniers vont présenter Facebook et Twitter comme des réseaux sociaux de proximité. Ainsi au niveau du Cameroun précisément, cela voudrait dire que le renforcement des incubateurs de croissance à savoir la

58 Voir Thomas GUIGNARD (2008), Le Sénégal, les sénégalais et Internet : médias et identité, Thèse dirigée par Elisabeth FICHEZ, professeur en Sciences de l'Information et de la Communication, Université Charles de Gaulle Lille 3, Ecole doctorale des sciences de l'homme et de la société, p.204.

59Voir Fatimata DIALLO (2009), Espace public et technologies numériques en Afrique : Emergence, dynamiques et gouvernance du cyberspace sénégalais, African Studies Centre, Leiden, The Netherlands, p.10.

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couverture énergétique et le déploiement de l'infrastructure de télécommunication se doivent d'être opérationnel pour assurer durablement le partage et les échanges d'informations à travers les réseaux sociaux. Mais il s'agit davantage d'un développement qui doit s'opérer grâce au bon technologique60expliqué par Jacques Bonjawo ou alors à travers le saut technologique d'Abdoulaye Wade, lorsqu'il introduit le projet cybervillage au Sénégal pour la solidarité numérique. Il (Wade) soutient dans ce sens que, si les africains bénéficient des mêmes conditions favorables que les autres peuples, ils disposent de toutes les ressources intellectuelles pour relever le défi de la société de l'information et des communications61.

Section 2 : Les réseaux sociaux, une gâchette pour les journalistes ? 2.1. Quand les réseaux sociaux pourrissent l'espace public :

L'évolution des usages dans les réseaux sociaux a engendré une disparition prononcée de la morale, de la crainte du pire. Les réseaux sociaux sont devenus des espaces virtuels où l'on peut observer la présence de publics invisibles, l'effondrement des contextes, et l'effacement de la frontière entre vie publique et vie privée. Pour ce dernier aspect, Jacques-André Fines Schlumberger affirme que beaucoup d'utilisateurs des services de l'Internet ne se doutent pas que les nouvelles sociabilités numériques auxquelles ils s'adonnent sont l'objet de l'un des grands enjeux du XXIe siècle62. Cette analyse se rapproche un peu, selon lui, d'un contexte inhérent à la liberté d'expression et de communication dont tout le monde est désormais acteur et non plus simplement spectateur,

60 Voir Jacques BONJAWO (2002), Internet une chance pour l'Afrique, Karthala, Paris.

61Extrait du discours d'Abdoulaye WADE (ex-président sénégalais) à l'assemblée générale des Nations Unies en juin 2002, sur le thème : Les technologies de l'information et de la communication au service du développement, http://www.osiris.sn/Discours-du-President-Abdoulaye.html.

62Voir Jacques-André Fines SCHLUMBERGER (2010), Vie privée, vie publique ? La revue européenne des medias, n° 16, Institut de Recherche de l'European Business School (IRebs), Université Panthéon-Assas Paris 2, p. 55 - 57.

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bien plus, dont le journaliste n'endosse plus nécessairement sa responsabilité de faiseur

d'opinion.

Avec les réseaux sociaux, on peut observer des cas d'utilisation frauduleuse d'une identité. Il est nécessaire de prouver que l'on est la vraie personne, ce qui peut demander l'utilisation d'autres canaux comme le numéro de téléphone, ou des moyens de preuve (souvenir, anecdote passée). Tout élément identitaire est à certifier par rapport aux risques d'homonymie et d'usurpation d'identité. Les faux profils (fakes*) pullulent, même pour les hautes personnalités63. Ils sont très faciles à réaliser sur les sites de réseaux sociaux. De surcroît, il est très difficile de poursuivre les personnes qui se cachent sous ces faux profils. En outre, la règle qui prévaut pour le choix d'un identifiant de compte pour les réseaux sociaux est la même que pour la réservation d'une adresse Web, à savoir que le nom est attribué uniquement au premier qui le réserve. Ceci doit amener les personnes morales à protéger leur enseigne et les journalistes à faire pareil, en créant rapidement des comptes dans ces différentes communautés virtuelles. Par ailleurs, cela voudrait dire, au niveau des contenus, que jusqu'ici, les journalistes camerounais de quotidiens doivent éviter le « copier-coller ». Stéphanie Dongmo parle de plagiat ; elle affirme que la publication de nouvelles non vérifiées est légion, dans un contexte camerounais marqué par la précarité des sites d'information.

Au niveau du cadre réglementaire, rien n'est encore véritablement établi dans le sens d'assainir l'environnement des médias. D'après Baba Wame, il n'existe pas de cadre juridique. Pour le moment, c'est un no-man land. On y retrouve tout et n'importe quoi. Une loi sur la cybercriminalité et la cybersécurité a été adoptée en décembre 2010. Mais c'est une pseudo-loi qui est visiblement un copier-coller de la loi française sur la

63 Paul BIYA compte à lui seul une dizaine de profils recensés sur Facebook, voir annexes.

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cyberpresse64. L'on peut s'apercevoir, plus loin dans son raisonnement, que cette loi65 a exclusivement été proposée par le Minpostel. Pour le cas du Cameroun, Baba Wame recommande que soient davantage impliqués d'autres partenaires institutionnels, à savoir le Mincom, l'Antic et des associations de journalistes agréées.

D'après Ekongolo Makake, l'information est le matériau de base du professionnel de l'information66. Selon lui, le journaliste en général, a besoin d'information pour construire son identité. Il a l'obligation d'aller la chercher, peu importe où elle est caché. Dans les réseaux sociaux, Lise Forestier et Servane Marion67 pensent à un nouveau statut de l'information. Selon elles, l'information se déplace de façon illimitée et instantanée, sans contrainte de frontières, de fuseaux horaires ou de coût financier. Plus loin, elles évoquent un polymorphisme de l'information dans les réseaux sociaux : Les internautes ayant ouvert un profil sur le réseau y échangent des informations personnelles, des photos ou des vidéos, mais ils s'en servent également pour relayer des actualités qui ont pu susciter leur intérêt. Tout porte à croire que le journaliste ne cherche plus (traditionnellement) ce qui est caché, mais ce qui est devenu vulgaire, ce qui se vit, se discute, se raconte autrement au quotidien. Il serait à la quête de nouvelles sources d'information, de nouvelles formes d'expression, de nouvelles réactions et tire de ce privilège, une satisfaction naturelle qui gagne du terrain, au Cameroun et dans le reste du monde : Ils recherchent, comme nous pourrons le voir dans la seconde partie, plus de facilité à gérer une information, ils recherchent au demeurant plus de

64 Propos recueillis le 01er Mai 2011, par Stéphanie DONGMO, journaliste camerounaise bloggeuse.

65 Cf. la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010, régissant les communications électroniques au Cameroun.

66 Voir Narcisse Achille Emmanuel EKONGOLO MAKAKE (2008), Modélisation des usages experts des systèmes d'accès à l'information sur Internet en situation de veille, Thèse de Doctorat dirigée par Stéphane CHAUDIRON, Professeur à l'Université Paris X Nanterre, p.66.

67 Voir Lise FORESTIER et Servane MARION, les réseaux sociaux : nouveaux médias d'information ?, http://www.tilder.com/fr/actualites/les-reseaux-sociaux-nouveaux-medias-d-information/33.

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liberté d'expression même si d'après Emmanuel Gustave Samnick, elle était déjà une réalité au Cameroun bien avant l'expansion fulgurante des réseaux sociaux68.

2.2. Quand les réseaux sociaux deviennent un vecteur de conflits :

Dans une interview de Johan Galtung accordée à Claudia Isabel69, il apparaît que les initiatives de paix font rarement la une de l'information ; les médias en général ont tendance à surtout relayer des nouvelles au contenu négatif, et cela profite aux auteurs d'actes de violence de plus en plus greffés sur les réseaux sociaux. Le danger pourrait-il venir de là désormais ? Il n'est pour s'en persuader qu'à observer les irrégularités du printemps arabe (2011) qui ont bouleversées tour à tour l'Egypte, la Tunisie et la Lybie depuis le Web, sous le regard impuissant d'hommes de médias. Car de toute évidence, si l'on s'en tient au fait suivant lequel le journaliste du Web n'a pas toujours besoin d'aller sur le terrain pour chercher l'information, il n'a pas non plus la latitude de traiter une information, d'où qu'elle provienne, sans la recouper70.

Même s'il relève que les réseaux sociaux comme Facebook constituent un extraordinaire outil de liberté donnant la parole à tous et assurant un accès démocratique à l'information, Mohamed Farouk fait un rapprochement de l'avènement de Facebook avec l'invention en 1867 de la dynamite71 par Nobel. Farouk reconnaît en Facebook, un outil de communication efficace pour toucher instantanément une importante masse populaire. Pour lui, les réseaux sociaux comme Facebook sont capables du meilleur comme du pire. Il

68 Extrait de l'interview de 18minutes accordée par Emmanuel Gustave SAMNICK, le mardi 07 août 2012 au siège du quotidien L'Actu.

69 Journaliste indépendante à e-marrakech info, Johan GALTUNG: attention aux angles morts, http://www.emarrakech.info/Johan-Galtung-attention-aux-angles-morts_a14621.html.

70 Extrait d'un échange direct questions-réponses de 44 minutes avec Valentin Siméon ZINGA, éditorialiste, directeur des rédactions du quotidien La Nouvelle Expression, le 06 juillet 2012, entre 10h et 11h.

71 Inventée par le Suédois Alfred Nobel vers la fin du XIXe siècle, la dynamite a facilité la réalisation de nombreux grands ouvrages, mais elle aussi servi d'arme de destruction.

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(Farouk) déclare que le Suédois Alfred Nobel ne savait peut-être pas que son oeuvre allait être à la fois appréciée et vilipendée.

Pour le cas du Cameroun, Galtung pense que la paix est encore relative. A tout moment, il suffirait que l'utilisation de Facebook et de Twitter soit mal maîtrisée ou alors immergée dans le piège des abus, à la suite d'une situation incomprise, pour que le concept de paix, tel que appréhendé par la plupart des camerounais s'ébranle, en laissant la place à la violence.

Somme toutes, nous ne prétendrons pas avoir consulté de manière exhaustive tous les travaux appropriés pour la réalisation de ce mémoire, nous espérons néanmoins avoir passé en revue quelques ouvrages jugés pertinents, et qui nous ont conduit à mieux examiner notre hypothèse principale de recherche à savoir que la fréquentation Facebook et Twitter ne peut améliorer la manière de travailler du journaliste de quotidien que si ce dernier se consacre à en faire un meilleur usage et à s'approprier la technologie du Web 2.0.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein