Coup d'Å“il sur l'évolution du droit à l'éducation des enfants dans la chaà®ne des cahos en Haà¯ti de 1983 à 2010par Maréus TOUSSÉLIAT Université d'État d'Haïti (UEH) - Licence 2010 |
Création des premières écolesEn 1844, sous la présidence de Philippe Guerrier un ministère de l'instruction publique fut créée, mais le manque d'organisation et l'absence d'une politique d'éducation rationnelle et continue rendit ce nouveau ministère non fonctionnel, et ce, jusqu'à la nomination d'Elie Dubois, sous la présidence de Fabre Nicolas Geffrard, comme ministre de l'instruction publique. Ce dernier, est reconnu comme le seul président du dix-neuvième siècle dont le gouvernement accorda une attention spéciale à l'éducation. En effet, son gouvernement établit de nombreuses écoles en Haïti et encouragea l'instruction à grande échelle sur tout le territoire national. Après la signature du Concordat le 28 mars 1860 qui fit du catholicisme la religion officielle d'Haïti, il accueillit des missionnaires catholiques qui ont établi les premières écoles congréganistes en Haïti. Il réorganisa l'École de médecine et l'École de Droit et créa les écoles de peinture, de musique et de navigation. Depuis la proclamation de l'indépendance, nombreuses constitutions furent promulguées. Cependant, celle de 1874 fut la première à reconnaître l'importance de l'instruction publique, au moins dans sa phase primaire en déclarant l'enseignement primaire est obligatoire. Les Constitutions suivantes stipuleront que l'enseignement primaire est non seulement obligatoire, mais gratuit. Malgré ces bonnes intentions, les structures ne s'améliorèrent guère, et l'État haïtien continua de négliger ses devoirs en ce domaine, préférant laisser la responsabilité d'éduquer les petits Haïtiens aux étrangers. À la fin du premier siècle de l'indépendance d'Haïti, l'éducation se retrouva pratiquement à la charge des religieux catholiques étrangers présents dans le pays. Ces religieux ont fondé des écoles en grande partie pour éduquer surtout les enfants de la bourgeoisie, les gens de la masse étaient négligés. Léon D. Pamphile a rapporté qu'en l'année du centenaire de l'indépendance (1904), « seulement 3% des enfants entre cinq ans et dix-huit ans fréquentent les écoles en Haïti »37(*). Comme au temps de la colonie, les forces politiques et économiques du début du XXIXe siècle continuèrent d'empêcher la diffusion du progrès et à l'éducation du peuple (idem.) L'occupation américaine de 1915, qui bouleversa la vie sociale et politique du pays et assura aux Américains une main mise robuste sur toute l'administration publique, ne contribua nullement à la réduction de l'analphabétisme en Haïti. Le peu d'attention accordée à l'éducation se concentra dans le domaine technique et agricole aux heureux de l'élite intellectuelle de l'époque, gens de lettres et des humanités, tenants de la culture francophone. En 1941, Maurice Dartigue fut nommé à la tête du Ministère de l'Instruction Publique. Pendant quatre ans, il essaya de créer un corps d'enseignants compétents et des programmes de perfectionnement des cadres scolaires d'une telle envergure qu'on n'hésita pas de parler de « réforme Dartigue » pour résumer ces démarches. * 37 Pamphile, Léon Denius. L'éducation sous l'occupation américaine: 1915-1934, p. 37 Port-au-Prince: Imprimerie des Antilles, 1988. |
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