5.2.6 L'approche communautaire
La participation communautaire93 (se base sur le
dialogue et les échanges permanents) sans être dissuasive reste le
moyen le plus sûr pour faire prendre conscience à la population ;
mais aussi, elle pourrait être à la base du non réussite
d'une opération d'aménagement. Car, elle est souple et se fait
sur un temps un peu long. Toutefois, lorsque la participation est bien
ancrée dans l'imaginaire communautaire, elle permet aux communautaires
de prendre en main leurs propres initiatives en décidant de l'emploi de
leurs ressources en vertu d'une bonne mobilisation sociale. Dans ce cas, les
relais locaux, les organisations devraient être proactives dans les
négociations avec les institutions externes à la
communauté.
En fait, l'approche participative est à valoriser dans
les interventions
communautaires, surtout dans un contexte d'Etat faible, en
faisant participer la population par : la sensibilisation, la motivation et
l'incitation à la mobilisation sociale. Elle permet d'être le plus
proche possible de la population en l'écoutant tout en appréciant
ses idées. De fait, les rencontres périodiques avec des sujets
variés les encouragent à s'impliquer à la cause commune.
Ils trouveraient des idées nouvelles et se sentiraient acceptés
dans les discussions et les décisions qui seront prises.
5.2.7 Les leçons tirées de ce travail de
terrain
La méthode de travail doit permettre de comprendre
certains enjeux de l'approche participative (bien qu'elle soit très
flexible, c'est-à-dire, permette l'intégration de nouvelles
propositions ; la formation et d'échanges d'informations permanentes)
dans les communautés précaires où les gens, en
majorité, ne sont pas prêts à négocier ce qu'ils
considèrent avoir comme acquis. Attitude qui, à tout moment,
pourrait entraver la réalisation d'un projet lorsqu'il ne soit pas
conduit par les autorités publiques. Les idées
préconçues sont à écarter avant d'entrer en
93 Www. ARC (Action for the Rights of Children),
Mobilisation communautaire: Une unité territoriale de la
société (village...). Une unité de l'organisation sociale
reposée sur la communauté d'intérêts communs. Un
type particulier d'échanges sociaux (appartenance, objectifs communs,
sentiment de fraternité et de camaraderie).
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concertation avec les membres de la communauté. Ce qui
nécessite un savoir, un savoir-faire ou savoir-partager, en vue d'un
savoir-devenir qui soit utile dans nos interactions avec les membres de la
communauté. Et aussi le développement de capacités :
d'écoute, rédactionnelle, d'exploration, de questionnement, de
synthèse et de retransmission.
Cette recherche apprend comment travailler dans les
communautés urbaines ou les gens n'agissent pas de la même
façon que les ruraux face à l'aide. En dépit de tout, le
volet MOUS reste l'élément-phare de la réussite du projet
d'aménagement et de reconstruction de la communauté de
Baillergeau par son application de la méthode participative
(sensibilisation, motivation, incitation, ...). Bien que nous sachions que la
pertinence d'une méthode dépend, en grande partie, de son terrain
d'application et du degré de connaissance des membres de la
communauté en matière de gouvernance.
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