4.3.4 L'évolution
Devant les difficultés de la constitution de la Cellule
communautaire unifiée, l'équipe-projet arrive à contourner
la vision des structures traditionnelles, en proposant des cellules de
réflexions thématiques qui sont au nombre de quatre
(reconstruction, aménagement-espace public, relogement, relance
économique) qui couvrent l'ensemble de ses interventions dans la
communauté de Baillergeau. Au départ, chacune des cellules
devaient avoir entre 7 et 9 membres ; mais devant un certain engouement venant
de la population, elles ont en moyenne 10 membres. L'appel à la
participation ne visait pas directement les structures organisées, mais
toute personne vivant dans la communauté qui souhaite en faire partie.
De là, les éléments perturbateurs s`étaient
écartés et de nouvelles personnes (surtout de jeunes
universitaires) se présentent et participent dans les discussions. Elles
ont pour objectifs de : « - Sensibiliser la population sur le respect
du Schéma d'Aménagement, - Faire valoir le point de vue de la
population à l'équipe projet, - Se rencontrer
périodiquement pour le partage d'informations, - Inciter la
participation de la population dans la réflexion communautaire, -
Augmenter leurs compétences en leadership ». Dont, la
finalité serait d'arriver à l' : « - Implication de
toutes les couches de la population dans les initiatives, - Facilitation de
l'intégration des jeunes, - Représentation par blocs, -
Environnement de travail consensuel, - Diminution des frustrations entre
groupes rivaux, - dotation de la structure unifiée ».
Toutefois, la présence de ces quatre cellules de
réflexions et d'autres qui pourraient s'ajouter ne confirme pas encore
l'institution d'une structure communautaire représentative. Elles ne
sont que des embryons allant permettre sa constitution de concert avec
l'équipe-projet dans la communauté avant la fin du projet suivant
les objectifs du projet.
4.4 Les objectifs du projet AReBa
Le projet AReBa vise la réalisation de trois objectifs
principaux qui sont inter reliés dans la reconstruction de la
communauté de Baillergeau. Il s'agit de :
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4.4.1 La création d'une unité de production
de matériaux de construction.
La communauté est dotée d'une
structure75 (BCRD ou CAR) pour les travaux de reconstruction et
d'aménagement par l'équipe-projet. Elle fait de la
formation76 (boss-maçons), le suivi des activités et
le contrôle de la qualité des matériaux de construction.
Mais, l'unité de production de matériaux de construction est en
cours. Présentement, l'équipe-projet met à la disposition
de la communauté des outils de travail, comme : marteau-piqueur,
vibrateur, génératrice, malaxeur ou mélangeur. D'ici
à la fin des travaux d'aménagement et de reconstruction,
l'opérateur se charge de doter la structure communautaire de tous les
matériels nécessaires à son
fonctionnement. En attendant la mise sur pied d'une
unité de production communautaire regroupant les métiers
liés à la construction.
4.4.2 Les inconvénients
La création d'une unité de production de
matériaux de construction butte à la méfiance et à
des attitudes néfastes de certains professionnels de la
communauté. Ils ne se fiaient pas des uns des autres en fonction de ce
qu'ils avaient menés dans le passé. Certains habitants
prêchent le « J'en profite au détriment de l'autre »,
faisant savoir que les ONGs ont de l'argent, il faut en jouir77 le
plus rapidement possible. Ils perdent le sens de l'entre aide.
4.4.3 Le renforcement des associations de
professionnels de construction.
Les professionnels de la construction formés s'en
chargeront de la formation des éventuels-boss sur leurs chantiers en
leur inculquant les principes à respecter, en
75 BCRD : Bureau Conseil pour la Reconstruction
Durable (Développement) ; CAR : Centre d'Appui à la
Reconstruction.
76 Aux ateliers-écoles de Camp-Perrin, au
MTPTCE et au CAR
77 Ils lient l'existence des ONGs à leur
présence et qu'elles ne pourraient pas partir. C'est une façon de
dire qu'ils font l'affaire des ONGs qui n'ont pas d'existence sans leur
situation de misère. Donc, utilisent leur propre état de
misère pour s'approprier de l'argent des uns des autres sans se soucier
des changements que prônent les ONGs. Ils ne sont pas encore dans la
logique de la participation comme : Mobilisation sociale où la
population prend l'initiative de changer les systèmes et décide
de l'emploi des ressources. Les gens sont habitués à recevoir de
l'argent de certaines ONGs en vue de leur participation. L'équipe-projet
n'adhère pas à une telle politique.
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matière de construction, qui sont en vigueur. Ainsi,
l'équipe-projet accompagne des structures associatives (faiseurs de
blocs ou parpaings, le ferraillage des structures, les fouilles, les faiseurs
de meubles et les professionnels de la maçonnerie, ...) appelées
à observer les nouvelles normes de construction.
4.4.4 L'accompagnement des ménages dans leurs
projets de reconstruction.
L'accompagnement78 à la reconstruction
consiste à permettre aux familles de se reloger sous des toits
décents ou qui respectent des normes urbanistiques. Leur choix est
lié à des critères de sélection sanctionnés
par l'équipe-projet et le comité de validation de la
communauté. Les bénéficiaires devaient respecter les
clauses du contrat79 passé avec l'équipe-projet et
recevraient leur subvention en trois parties80. Mais, aucun montant
n'excèdera 3 500 USD$ qui représente une subvention. Donc, une
contrepartie, la famille-bénéficiaire devrait justifier le reste
du financement de sa construction.
En effet, l'équipe-projet donne priorité aux
riverains accordant quelques centimètres à l'élargissement
d'un corridor. Ainsi, les travaux d'aménagement et de reconstruction
commencent avec le corridor Bédard. Que s'est-il passé entre
équipe-projet, professionnels de la construction et
bénéficiaires de la subvention?
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