1. _
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2. PROGRAMME GENERAL DE MANAGEMENT
PROMOTION DR'HOLLYWOOD
Septembre 2015
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GUIDE TOURISTIQUE
AU PAYS DES CHO*,
à l'usage des Managers
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Emilie GAUTIER
Professeur tuteur : Agathe POTEL
Tuteur entreprise :
* Chief Happiness Officer
Remerciements
Ce mémoire est l'aboutissement de deux ans de formation
PGM(programme général de management).
Deux années durant lesquelles,doutes,
découragements, assiduité, obstination,
irrégularité, fragilité, dépression, mais aussi,
rencontres, apprentissages, découverte, bienveillance ont fait partie de
ma vie.
Cette vie professionnelle que j'ai enrichie, cette vie
personnelle que j'ai mise entre parenthèses et ces changements de
priorité m'ont coûtée mais surtout m'ont beaucoup
enseigné sur moi-même.
Ce mémoire vient clore ce passage de ma vie sur une
note positive. Je n'aurais jamais pu réussir cette formation, la
rédaction de ce mémoire et surmonter
dépression-école sans le soutien de certaines personnes.
Je tiens à remercier Agathe POTEL, ma tutrice, qui a
été le catalyseur de cette nouvelle vie. Par ses conseils
précieux, elle a su me pousser à m'écouter et me
délivrer de cet emploi qui m'emprisonnait. Elle m'a guidée sur un
chemin plus lumineux. Elle a su répondre favorablement à mes
attentesgrâce à ses compétences et accepter ma
singularité quant à l'écriture de ce mémoire. Elle
m'a tout simplement rassurée.
MarionMorel Letoublon, intervenante à EMLyon, a
été ma plus belle rencontre du corps professoral. Lors de deux
modules en sa compagnie, elle afait preuve d'une grande bienveillance,
pédagogie et écoute active.Cela m'a aidé à prendre
conscience de mes émotions et définir le parcours que je
m'apprêtais à traverser. C'est inconsciemment,grâce à
son attitude positive,que j'ai pu réorienter mon mémoire sur un
sujet qui me tenait à coeur.
Je tiens également à remercier, les neufs
managers, qui ont donné de leur temps et qui se sont ouverts à
moi avec sincérité afin d'enrichir l'analyse du sujet et de me
permettre de ponctuer mon mémoire de leursconfidences.
Je pense aussi à Séverine, la responsable
administrative de mon ancien employeur. Durant ces deux années, elle a
oeuvré à mon intégration dans cette formation et la
réalisation de celle-ci par son aide et sa réactivité
administrative. Son écoute, ses conseils et sa bonté m'ont permis
de tenir le cap.
Et pour finir, je tiens à remercier chaleureusement
trois personnes sans qui je n'y serais jamais arrivéeet sans qui je
n'aurais pu terminer ce mémoire.
Ma maman a joué un rôle important. Elle a su
comprendre cette douloureuse période avec pudeur et
intérêt. Elle a su me remotiver lors d'une période
d'incertitudes grandissantes après mes nombreuses recherches.
Alicia, ma meilleure amie, ma seconde soeur, qui m'a
chouchoutée « chez elle » durant mes passages sur
Lyon. Elle a surtout été d'une aide incommensurable durant toute
ma période d'écriture où joie et déception ont fait
leur apparition. Je l'ai également nommée « relectrice
officielle » car elle est d'une grande impartialité, et
objectivité. De plus, elle a un sens aigude l'analyse. Alors pour tout
cela, je ne peux que lui tirer mon chapeau et la remercier pour sa confiance.
Et pour finir, l'homme qui partage ma vie, Robin. Je suis
certaine que je n'aurais jamais pu accomplir ma formation et mon projet de
mémoire sans son aide quotidienne pour allier pro-perso et burnout. Il a
fait preuve d'un soutien inconditionnel à mon égard :
self-control, intelligence organisationnelle, écoute, humour ; etc. Il a
été l'homme de la situation afin de m'accompagner, me permettre
de m'accomplir et de réaliser ce mémoire. Après cette
période douloureuse mais bénéfique, il est toujours
là, je ne le remercierai jamais assez et lui témoigne tout mon
amour.
« Soyons reconnaissants envers les
personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par
qui nos âmes sont fleuries. »
Marcel Proust
TABLE DE MATIERES
PREFACE / INTRODUCTION
3
1. Pourquoi ai-je choisi ce
sujet ?
1
2. Comment ai-je procédé pour
construire ce mémoire ?
3
I. COMPRENDRE L'EMERGENCE DES CHO
6
1. Frise historique de
l'intérêt porté au bonheur au travail
6
2. La France : un contexte
particulier
10
3. La culture CHO
12
II. LES REGIONS
16
1. Liberte
17
2. Reconnaissance
21
3. Humanité
24
III. LES HABITANTS
28
1. Les CHO
28
2. Les Managers
30
3. Les N+x et N-x
34
IV. QUOI FAIRE ?
36
1. Environnement de travail
36
2. Evènements et Communication
interne
40
3. Développement de
carrière
43
V. LES PRESCRIPTIONS
45
1. Stratégie et Culture de
l'entreprise
45
2. Le bonheur ne s'impose pas
48
3. « Pas l'Un sans
l'Autre »
51
VI. FICHE DE ROUTE
53
CONCLUSION
60
BIBLIOGRAPHIE
62
OUVRAGES
62
ARTICLES-RAPPORT
62
REFERENCES INTERNET
62
TABLE DES ANNEXES
68
PREFACE /
INTRODUCTION
« Bonjour, ça va ? »
Ceci est une question que je n'aime pas !
En effet, est-ce une formule de politesse ou bien une demande
sincère dont la réponse nous intéresse.
A l'origine de cette expression, l'histoire nous montre que
les gens s'attachaient à la santé de leur interlocuteur... Une
demande empathique visant à connaitre l'état de bien-être
dans lequel se trouvait la personne.
Et aujourd'hui, que signifie cette salutation inscrite dans
les habitudes quotidiennes ?
Il y a dix-huit mois et après plusieurs alertes
à ma direction, mon corps et mon esprit lâchaient et la
dépression s'installait. Le diagnostic fut alors posé : je
souffre d'un burnout que l'on nomme aussi crise de
réussite1.
Quoi répondre à cette question lorsque nous
sommes malheureux au travail et que notre motivation a laissé place
à la souffrance ?
Ma direction ne s'est jamais véritablement
intéressée à la réponse. Et pourtant, tout l'enjeu
est bel et bien là : écouter activement notre interlocuteur
pour passer de « comment allez-vous ? » à
« comment puis-je faire pour que vous alliez bien ? ».
S'intéresser à la santé, au
bien-être et donc au bonheur des employés est l'essence de cette
question qui amorce et ponctue la journée pas moins de vingt fois. Un
fondamental que nous avons oublié !
J'ai pris conscience de ce manque lors de cette période
qui tend à se terminer. Le bonheur au travail est donc la clé que
je me suis épuisée à chercher sans réussite.
Depuis une dizaine d'années, nombreux sont ceux qui ont
décidé d'exploiter ce filon permettant, en France,
l'émergence du poste « Chief Happiness Officer » ou
CHO dans le langage professionnel. Cette personne a pour objectif de
créer les conditions dans lesquelles les salariés vont se sentir
heureux au travail et d'assurer le maintien de cet épanouissement.
1.
Pourquoi ai-je choisi ce sujet ?
1- S.Ramboatiana, F.Autier, Quadras, quinquas, crise de
motivation au travail ? Rien d'anormal, Gereso Edition ,10 mars 2016,
p.24-29.
Cette nouvelle fonction, que l'on peut traduire
littéralement par « Responsable du bonheur au
travail » est au carrefour de trois métiers : service
communication, service évènementiel et gestion RH. RH comme
« rendre heureux » en développant le patrimoine
humain2et non en épuisant les ressources
humaines.
Après lecture d'un premier article à ce sujet,
le manager que je suis, s'est interrogé sur la pertinence de ce poste
dans l'entreprise où je travaillais :
· En supposant avoir eu connaissance de ce poste
auparavant, aurait-il pu influencer ma direction, voire le conseil
d'administration, afin de créer ce poste ?
· Est-ce que la création de celui-ci m'aurait
permise de m'en sortir plus rapidement ?
· Est-ce que la présence d'un CHO aurait permis la
détection de cette crise que je m'apprêtais à
traverser et ainsi de l'éviter ?
· Comment aurais-je pu collaborer avec le CHO afin de
développer mon bonheur et celui de mes collaborateurs ?
· Quel aurait été la pertinence du CHO dans
le développement stratégique et économique de
l'entreprise ?
Autant de questions qui restaient en suspens... Mais pour la
première fois, la motivation revenait. Passer du cercle vicieux au
cercle vertueux devenait accessible.
Il s'agissait de s'orienter sur un sujet plus positif pour
donner un sens à mes difficultés et éloigner stress,
défiance, méfiance, souffrance, compétition, comparaison,
jugement et étouffement.
J'ai donc décidé de transformer cette
période de réflexion et d'analyse qu'est l'écriture d'un
mémoire en une période de transformation et de
développement personnel.
Je fais le choix de ne pas présenter les risques, les
conséquences ou les solutions pour soulager la souffrance mais de
prendre le contre-pied. Je désire transmettre une vision positive du
travail et m'intéresser au bonheur des employés et plus
particulièrement à celui des managers.
Ce mémoire permettra de comprendre la fonction et les
missions du CHO et de poser les attentes et besoins des CxO (Chief X
Officer3), ces managers qui sont au carrefour des
dirigeants et employés.
2-
Laurence
Vanhée, Happy RH : Le bonheur au travail, rentable et
durable, « chapitre 1 : investir le patrimoine
humain », Edition La charte, octobre 2013.
3-
Laurence
Vanhée, Happy RH, « Glossaire dédié
à ma maman », octobre 2013.
« CxO : le `x' représente la
variable coincée entre le `C' de `Chief' et le `O' de `Officer' pour
Directeur (Général). D'où CDO : Chief Digital Officer -le
Directeur Informatique ; CFO : Chief Financial Officer -le Directeur
Financier ; CHRO : Chief Human Ressources Officer -le Directeur des
RH ; CIO : Chief Information Officer -le Directeur Informatique ; le
tout chapeauté par le CEO : Chief ExecutiveOfficer -le PDG ou le Big
Boss, quoi. La liste n'est pas exhaustive. Les anglophones utilisent
également l'acronyme `C-suite'. »
Si la notion de bonheur est bel et bien subjective : elle
est personnelle. Alors comment le CHO peut-il intervenir
professionnellement ? Comment peut-il influencer la motivation,
l'engagement, l'implication et l'adhésion du personnel ?
L'objectif de ce mémoire est donc de définir les
facteurs clé du bonheur des managers, et de comprendre comment le CHO
peut-il optimiser ces facteurs ? En quoi la création de ce poste
permet-il au manager d'être M I E U X : plus à l'aise, plus
en forme (physiquement et psychologiquement), plus heureux ? En quoi
l'apparition des CHO et la collaboration avec les managers est-elle
nécessaire ? Et pourquoi ? Quel est leur impact sur la
rentabilité de l'entreprise ?
Nous répondrons donc à la question
suivante : Quel est le rôle du CHO par rapport au manager dans
« l'entreprise du bonheur » 4
et pourquoi est-il apparu ?
Nombreuses et variées sont ses missions et toutes sont
orientées dans le but de satisfaire le personnel afin d'augmenter les
performances de l'entreprise. Ne nous détrompons pas,
l'intérêt porté actuellement au bonheur dans le travail se
développe en réponse à la crise économique.
2.
Comment ai-je procédé pour construire ce
mémoire ?
Par le biais d'une métaphore et d'un champs lexical
particulier, je vous offrirai un mémoire ludique et non
académique de cette problématique actuelle qu'est le bonheur au
travail. Ainsi, pour traiter ce sujet et puisqu'il est question de plaisir, je
proposerai une lecture originale et agréable.
Je décalquerai mon plan sur le sommaire d'un guide
touristique. Vous retrouverez donc un copier-coller des items type d'un guide :
simples, concrets et pertinents. Tous peuvent se transposer à notre
problématique : histoire, contexte, culture, habitants,
régions, environnement, activités, prescriptions, fiche de
route.
Le guide touristique est synonyme de voyage et donc de
découverte, d'apprentissage et renvoie directement à la notion de
bien-être. Et cela résume bien le positionnement français
vis-à-vis des CHO. Nous en savons peu sur eux et leur cohabitation avec
les managers. Il nous faut donc rechercher, apprendre, comprendre, pour vivre
en harmonie avec cette nouvelle population professionnelle.
4- Terme volé au livre « L'entreprise du
bonheur », de Tony Hsieh, sortie en septembre 2011. Il a mis le
bonheur au centre des préoccupations de la stratégie de son
entreprise Zappos.
Au fil de la lecture, je donnerai la parole à une
dizaine de managers hiérarchiques et/ou transversaux. Ils permettront
d'apporter une vision plus réaliste des attentes du terrain et viendront
argumenter objectivement une notion subjective.
Cela permettra de pouvoir traiter les CHO sous
différents angles : les adhérents et les
réfractaires, les « pour » et les
« contres » !
Un examen théorique lié à mes recherches
sera mené et ponctué par l'analyse des interviews de ces
managers. Le fil conducteur « bonheur =
performance » sera démontré tout le long pour
répondre à la problématique de ce mémoire.
Par ailleurs, je commencerai par vous proposer une fiche
identitaire professionnelle de chaque manager interrogé pour vous
faciliter la poursuite de la lecture de ce mémoire.
Bon voyage à tous !
LES MANAGERS :
FICHES D'IDENTITE PROFESIONNELLES
LEGENDEAge - Type et
années de Management
Hiérachique/Tranversal
Type de
société - Nombre de personnes dans l'entreprise
· Poste : Chef de vente
· Secteur : Industriel
· A travaillé dans une entreprise qui met le
Bonheur au centre de ses préoccupations
|
· Poste : Directeur magasin et
responsable de partenariat zone sud
· Secteur : Commerces
électroménager-Hifi
|
· Poste :Responsable de l'animation
et du développement commercial
· Secteur : Service à la
personne
|
· Poste : Manager Support Logiciel
métier
· Secteur : Cosmétique
pharmacie
|
· Poste : Responsable
régional de l'antenne et la promotion
· Secteur : Media audio-visuel
|
· Poste : Responsable pilotage de
projet
· Secteur : Assurance
|
· Poste : Responsable informatique
territorial
· Secteur : transport public
|
· Poste :Directrice adjointe
· Secteur : Tourisme
|
· Poste : Chef des ventes
· Secteur : Industrie du
bâtiment
|
I. COMPRENDRE L'EMERGENCE DES
CHO
Le rêve américain existe !
Chade-Meng Tan en a fait l'expérience !
107ème employé de Google en 1999, il
décide, après moins d'un an dans l'entreprise, de changer son
poste, en passant d'ingénieur à « Jolly Good
Fellow » ou Joyeux Camarade. A l'origine, une blague... Mais le
créateur du 1er site de bouddhisme en 1995, croit dur
comme fer que le lieu de travail doit être une fontaine de bonheur et
d'illumination5.
Pionnier, M. Bonheur, ce philanthrope est aujourd'hui
milliardaire et a été nommé plusieurs fois au prix Nobel
de la paix.
La SiliconValley, où est installé Google, voit
alors fleurir de nombreux CHO. Mais ce n'est que depuisla fin des années
2010 que la France s'est ouverte à ce nouveau concept. Le bonheur au
travail a été le lieu de nombreuses recherches prises en compte
tardivement. Mais qu'en est-il du retard de la France ? Et en quoi
consiste cette nouvelle profession ?
1.
Frise historique de l'intérêt porté au bonheur au
travail
On peut définir le bonheur comme un
« état de conscience de complète
satisfaction » 6. Thomas
Hobbes7 propose aussi une vision philosophique du
bonheur à travers la poursuite incessante de la réalisation de
ses désirs. On peut alors comprendre le paradoxe entre désirs et
bonheur : le bonheur se trouve dans la réalisation des
désirs et donc dans la disparition des troubles du désirs, soit
du désir lui-même. Le bonheur est de ce fait dans le moment
présent lorsque le désir n'est (nait) plus et est remplacé
par la béatitude, le bien-être et la félicité.
C'est avant tout un état personnel et subjectif
dépendant de notre perception du monde extérieur. Les facteurs
externes peuvent donc le favoriser mais pas le créer. Ils créent
les conditions nécessaires à la réalisation de nos
désirs. C'est donc à chacun d'être capable d'accepter ce
qui a été, ce qui est et ce qui sera.
On place généralement le bonheur comme
l'objectif ultime de notre existence. Il se révèle alors
important d'en tenir compte dans ce qui prend un tiers de nos
journées : le travail.
5- « Meng hopes to
seeeveryworkplace in the world become a drinkingfountain for happiness and
enlightenment. »,
http://chademeng.com/about/bio/
6-
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bonheur/10144,
Définitiondu dictionnaire Larousse
7-
https://dicophilo.fr/definition/bonheur/,
Définition philosophique du bonheur par Dicophilo
Je vous propose donc une frise historique non exhaustive de la
prise en compte du bonheur dans le domaine professionnel.
1990 Csíkszentmihályi
crée le concept du FLOW8 suite à son
expérience de 1975 et de nombreuses études. C'est un état
mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement
plongée dans une activité, se trouvant dans un état
maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son
accomplissement. C'est une immersion totale, qui représente
peut-être l'expérience suprême, en employant les
émotions au service de la performance et de l'apprentissage.
2002 Création du poste
« maitresse de maison » dans les Laboratoires Boiron dont
le rôle n'est ni plus ni moins que celui du CHO.
Baudelot et
Gollac9démontrent que ce n'est qu'au
XVIIIème siècle que l'idée de bonheur commence
à être associée au travail.
Création de l'institut français
« Great place to work »10. La
France est le 4ème pays européen à
développer les services de cet institut né en Amérique. A
l'origine, en 1981, une maison d'édition de New York demande à
deux journalistes économiques, R.Levering et M.Moskowitz d'écrire
un livre intitulé « The 100 Best Companies to Work for in
America ». Ils démontrent durant la fin du
XXème siècle que les fondements d'une entreprise
où il fait bon travailler reposent bien sur la haute qualité des
relations humaines sur un lieu de travail, caractérisé par
la
confiance, la fierté et la solidarité.
2005 Gosselin affirme que les concepts
de bien-être, de qualité de vie et de bonheur sont proches.
Ann March dans son article « The art of
work », « fait remarquer que de nombreuses entreprises, parmi
lesquels Microsoft, Pentagonia et Toyota se sont rendues compte que la
création d'un environnement de travail favorablement au Flow et offrant
aux salariés la possibilité d'accéder à leur
maitrise d'activité pouvait permettre de gagner en productivité
tout en rendant le personnel plus satisfait de ses conditions de
travail. »11
2010 Le ministère du travail
demande à H. Lachamnn, C.Larose, M. Penicaud de travailler sur la prise
en compte du bien-être et de la santé mentale des employés.
Ils rendent leur rapport nommé « Bien-être et
efficacitéì au travail - 10 propositions pour améliorer la
santeì psychologique au travail - ». Les DRH se voient donc imposer
de prendre en compte ses nouveaux facteurs dans leurs
missions9.
Création de l'IRB-T12
(indice relatif au bonheur au travail) par Pierre
Côté, conférencier et fondateur de l'IRB. Il s'agit d'un
questionnaire portant sur 24 facteurs d'influence du bonheur dont 5facteurs
d'influence au bonheur au travail. Il permet de développer un outil pour
poser un diagnostic et d'identifier des solutions pour améliorer ces
facteurs clés.
2011 « L'étude
scientifique publiée le 5 septembre dans le New York Times prouve que le
désengagement coûte 300 milliards de dollars aux
sociétés
américaines. »13
9 septembre, sortie du livre « L'entreprise du
bonheur » de T.Hseih. Ce dernier est le
Chief
executiveofficer (CEO) et cofondateur de
Zappos, entreprise de
vente en ligne de chaussures. Il fait part de son expérience et comment
en misant non pas sur les profits et le rendement, mais sur les
préoccupations liées au bonheur, Zappos atteint en 2001, la
6ème position13 au classement
CNN-USA des `best companies to work for' et vendue en 2009 pour 1 milliard de
dollars à Amazon.
2013 15 octobre, sortie du livre «
Happy RH : Le bonheur au travail, rentable et durable » de Laurence
Vanhée. Un livre (r)évolutionnaire écrit par cette belge
qui, en 2009, passe de DHR à CHO au sein du ministère belge de la
sécurité sociale. Le coût du projet s'élève
à 10M€ mais a un ROI de 18mois. Cela a permisde faire des
économies monumentales ; par exemple,aujourd'hui, à hauteur
de 9M€ par an sur les frais locatifs. Elle décortique son poste,
ses missions, les risques. Elle opère, dissèque et digère
tout ce qu'il est utile de savoir. Ce livre est considéré dans ce
milieu comme la Bible pour le RH, CHO ou même les entreprises
orientées Stratégie du Bonheur.
1er congrès de psychologie positive (ou
science du bonheur) francophone où l'entreprise est un des thèmes
traités.9
2014 D.Pink dans « La
vérité sur ce qui nous motive » met en évidence
les différentes formes de motivation et donc de reconnaissance, autres
que pécuniaire, qui permettent aux salariés d'atteindre leurs
objectifs et ceux de l'entreprise à court, moyen et long terme.
1er Janvier, sortie du Livre « Happy
houris 9 to 5 » d'A.Kjerulf. Ce livre contient des données qui
montrent que les personnes les plus heureuses sont plus productives, plus
innovantes, plus motivées, offrent un meilleur service à la
clientèle et permettent de mieux gérer le changement.L'auteur
nous livre une recherche dans 30 pays qui démontre que le bonheur au
travail repose sur les résultats et les relations. « Happy
Houris 9 to 5 » donne des conseils détaillés et
pratiques sur le renforcement des compétences et de l'énergie
pour améliorer ces résultats et ces
relations.14
2014 à2016 :En France, les
annonces d'emploi pour le poste CHO augmentent de
+967%.15
2016 Reportage
« Envoyé spécial, Travail : tous
bienveillants », diffusé en septembre, en primetimesur la
chaîne publiqueFrance 2, signé L.Poussery et S.Pak. Ils montrent
les nouveaux postes du bonheur et les dérives liées à
cette problématique.16
Rapport « La qualité de vie au
travail (QVT)17 : un levier de compétitivité.
Refonder les organisations du travail » de E.Bourdu,
MM.Peìretieì et M.Richer. Ce rapport traite en deux volets du
lien entre QVT et performance : recherches et expériences
terrain.
On remarque notamment que si les études sur le bonheur
et l'amélioration des conditions de vie ont fleuri au cours de la
2ème moitié du XXème siècle, c'est bien
à partir des années 2000 que la réflexion dans le domaine
professionnel a vu le jour. Il est donc impossible de ne pas faire le lien avec
le bouleversement économique qu'a connu cette période. En 2001,
le Krach boursier explose et l'on commence à parler et à
s'interroger sur le lien étroit entre rendement, productivité,
performance etbonheur. En 2008, une crise économique de 4 ans s'installe
en France et l`on voit les entreprises agir : les premiers postes de CHO
apparaissent. A partir de 2010, les entreprises sont prêtes à
payer pour faire passer des tests afin de connaitre le niveau de
bien-être de leurs salariés.
Il existe de nombreuses applications et sites gratuits
permettant de répondre à la question suivante : Etes-vous
heureux au travail ? Mais intéressons-nous de plus prêt
à l'IRB-T. Pierre Côté, son créateur, vit
aujourd'hui de ses conférences et de ses audites
« bonheur » en entreprise. C'est bien que certains
dirigeants sont prêts à investir dans le bonheur même en cas
de crise.
J'ai donc interviewé les managers : Comment
réagiraient-ils à ce test ? Qu'attendraient-ils des
résultats ?
Sept managers sur neuf sont enthousiastes à
l'idée de mettre en place et de passer ce test, à condition
que :
· L'entreprise ne le fasse pas par souci de
visibilité, et/ou pour développer leur impact marketing.
· La transparence soit de mise dans la communication des
résultats.
· La synthèse des résultats et les
changements opérés par la suite, n'excluent aucun
échelon : dirigeant, CODIR, CA, Managers, employés,
collaborateurs.
8-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie),
Définition Wikipédia
9- Marie-Pierre Feuvrier,
Travailler pour être heureux ? Le bonheur et le travail en France
?Editions Fayard. Source :Article - Bonheur et travail, oxymore ou
piste de management stratégique pour l'entreprise ? - Revue
Management et avenir, 2014, p.165, p.166, p.172-173.
10-
http://www.greatplacetowork.fr/a-notre-sujet/notre-histoire
11- Daniel Pink, La
vérité sur ce qui nous motive, Edition Flammarion,septembre
2014, p.155.
12- Source Vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=_Vhhvlb4Ylg
13-
Laurence
Vanhée, Happy RH: Le bonheur au travail, rentable et
durable, « chapitre 1 : investir le patrimoine
humain », Edition La charte, octobre 2013.
14- Résumé livre,
http://www.goodreads.com/book/show/20642240-happy-hour-is-9-to-5
15- Caroline Lallemand,
Un «responsable du bonheur» peut-il vraiment rendre les
employés heureux, article leVif.be, 8 février 2017.
16-
http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/video-envoye-special-travail-tous-bienveillants_1800371.html
17-
http://www.vivementlundi.com/qualite-de-vie-travail-levier-de-competitivite-de-lentreprise/
· L'environnement, les pratiques managériales,
l'opportunité de monter en compétences et la stratégie
soient retravaillés, rediscutés tous ensemble dans une dynamique
profonde individuelle et collective.
· Cela soit une prise de recul, de conscience qui
permette une mise en actions
correctives concrètes et ouvre la communication.
· « J'attends d'avoir une transparence sur les
attentes de mes collaborateurs [...], les
« Il n'y a pas que des Managers dans une entreprise.
Le manager
Les attentes de chacun soient entendues et
respectées : l'humain au centre.
Feedbacks seuls ne suffisent pas. Cela permettrait de
déceler chez certains des manques, être au plus proche des gens,
être sûr d'avoir toutes les clefs et vérifier qu'on aille
tous dans la même direction, stratégie comprise et
suivie. »
a un rôle dans le bien-être du collaborateur. Mais
les collaborateurs ont un rôle dans le bien-être des autres
collaborateurs. »
En résumé, toutes les personnes de l'entreprise
devront être capable de se remettre en question pour opérer des
changements positifs nécessaires à leur individualité et
au collectif, si et seulement si la stratégie de l'entreprise est
clairement définie et intégrée.
Quant aux réfractaires, ils sont curieux mais
perplexes. Ils ont tendance à émettre des réserves car le
bonheur au travail n'est pas palpable. Parler de ce thème renvoie
à une connotation très psychologique. Cela dépend donc des
capacités des salariés à répondre, s'ouvrir,
être francs et cela dépend aussi du charisme du Leader de
l'entreprise. Ils ont peur que l'IRB-T à défaut de rassembler,
divise en émettant des comparaisons sur les différents services
où il fait bon travailler. La comparaison, la compétition est
encore un fois très ancrée dans notre culture française.
L'aide est vécue comme une faiblesse.
2. La
France : un contexte particulier
Ce n'est que depuis trois ans que les articles sur les
CHO fleurissent partout en France. Mais malgré les études, notre
pays reste en marge. La culture française y est pour beaucoup.
Marie-Pierre Feuvrier s'est intéressée aux
freins du développement du bonheur au travail. Dans son
article9, elle énumère ces facteurs
et appuie sa démonstration par des vérifications
expérimentales.
· La religion chrétienne dont
hérite la France associe plaisir pulsionnel et mal. Adam en
cédant à la tentation de l'arbre de la connaissance est punipour
toujours : « C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du
pain. »18, remplacé courammentpar
« tu travailleras à la sueur de ton front. » Travail rime
donc avec pénibilité. En effet, l'enseignement du
catéchisme se fait dès notre plus jeune âge dans les
écoles primaires privées. Jusque dans les années 90, le
nombre d'élèves inscrits en école privée
était supérieur au public. Les anciennes
générations ont donc été éduquées
ainsi.
· L'éducation scolaire joue donc
un rôle prédominant dans notre rapport au travail.
« L'école avait pour fonction principale et officielle de
préparer les jeunes à leur avenir et à l'obtention d'un
métier » (Snyders, 1986). Mais elle ne se préoccupait
pas de faire de nous des hommes réfléchis, conscients et à
l'écoute de nos émotions. Elle ne nous formait pas sur notre
introspection. Comment savoir comment être heureux si l'on ne nous a
jamais posé la question ? L'école en France ne nous
apprenait pas suffisamment que « l'erreur a un statut
positif ». L'apprentissage, le travail n'a pas de réelle
connotation positive.
« Quand on aura compris dans ce pays qu'on apprend en
se trompant, on reconstruira l'écoledifféremment »Jacques
Attali, Le Monde Éducation, 10 novembre 2010
· La formation professionnelle qui dans
sa continuité forme au savoir-faire et oublie savoir-être
(Ségal, 2006). Or aujourd'hui, les recruteurs dont je fais partie
cherchent plus des personnes dotées de qualités relationnelles
que de compétences professionnelles. Il est facile d'apprendre et de
transmettre une technique mais délicat et très complexe de
travailler sur des facteurs aussi interpersonnels que sont les
savoirs-être. C'est bien là que le bât blesse.
Sans oublier que la France conserve son titre de Championne du
Monde de pessimisme (Gallup, 2012). En temps de crise, les français ont
tendance à prescrire le rationnement et non le
développement : les budgets sont resserrés et les
investissements liés au projet « bonheur des
salariés » sont gelés.
18- Génèse 3, 19,
bible
De plus, notre culture professionnelle
française nous pousse à travailler plus. Dans certains
pays comme chez nos voisins anglais, plus le salarié reste tard au
travail et plus il est considéré comme désorganisé.
En France, nous faisons pour faire et non par besoin, mission ou envie. Il est
nécessaire de faire pour être « bien vu »,
« bon professionnel », pour mériter notre dû,
notre salaire, notre reconnaissance, notre confiance.
Les conséquences sur notre vie personnelle, notre
stress et le peu de temps que nous accordons à notre propre personne et
notre famille, sont nombreuses. Cela rend difficile l'épanouissement au
travail.
En sortie de guerre, les français ont eu peur de
manquer. Travailler, travailler toujours plus était donc la nouvelle
devise. Quitte à grappiller des heures sur notre vie
privée : nos enfants auront ce que nous n'avons pas pu avoir !
Il est donc difficilement concevable de changer les mentalités en France
du jour au lendemain.
« J'ai observé lecomportement des
générations et on s'aperçoit queles jeunes de
ladernière génération Z, voire
de la Y, s`ils n'ont pas des conditions de travail favorables
à leur épanouissement, ne sont pas motivés et ne
s'investissent pas. Avant, tu allais au travail parce que tu avais besoin d'un
salaire, que tu sois manutentionnaire ou responsable, tu en avais besoin d'un
travail pour nourrirta famille, c'était pécuniaire ; plus
aujourd'hui.
Depuis les années 2000, la retraite des baby-boomers
s'allonge et les jeunes poussent au portillon. Cette cohabitation
ancienne-nouvelle génération est à prendre en
considération dans la dynamique du bien-être au travail.
Les générations Y et Z sont plus à
l'écoute de leurs besoins : plaisir, transparence, écoute,
relations, etc. Elles sont très sensibles à l'équilibre
vie privée - vie professionnelle. La guerre des talents est
lancée pour pallier aux départs des anciens qui sont plus
nombreux que le nombre des jeunes arrivant sur le marché. Le CHO peut
être une réponse afin d'attirer les nouvelles
générations.
3. La culture CHO
Qu'est-ce que le bonheur au travail ?
FIGURE 1 : 10 Facteurs influençant le
bonheur au travail
Source :
http://www.vivementlundi.com/10-facteurs-influencant-le-bonheur-au-travail/
FIGURE 2 : 8 clés du bonheur au
Travail par Emma Seppälä, directrice du Centre de recherche sur
l'altruisme et la compassion de l'Université de
Stanford
Source :
https://effet-a.com/articles/8-cles-du-bonheur-et-du-succes-au-travail/
Le bonheur dépend de chacun de nous, nous sommes seuls
à connaitre nos besoins et nos envies. La culture CHO permetde les
écouter, ensuite de les verbaliser. Elle peut se définir
ainsi : créer et mettre en place les conditions sinéquanone
externes favorisant le bonheur au travail :
· Bienveillance des pairs et de soi-même
· Cadre de travail : environnement et services
· Gestion du temps
· Respect des salariés, valeurs personnelles y
comprises
· Chalenge, objectif SMART19
...
Le CHO n'oublie pas pour autant que le salarié est
là pour travailler. Pour l'employeur, le CODIR, les investisseurs, telle
est la mission principale : être performant. Il faut donc
s'acquitter de son travail, ses missions dans un environnement favorable
à chacun.
Faire preuve de culture CHO, c'est trouver et maintenir
l'équilibre entre attentes de l'entreprise et attentes des
salariés.
« Selon l'agence GALLUP, par rapport à
des collaborateurs malheureux ou désengagés, les collaborateurs
heureux sont : 2 fois moins malades, 6 fois moins absents, 9 fois plus
loyaux. Laissez-moi vous donner un autre exemple. A la pause on a
séparé les salariés en deux équipes. On a
projeté aux 1ers des films neutres, tandis que les
2ds ont vu des films drôles, inspirant la bonne humeur. Au
retour à l'atelier, la production du 1er groupe est
stable ; celle du second progresse de 10,71% » Laurence
Vanhée, Happy RH est interviewée par Christophe Bys
La rentabilité du bonheur existe bel et bien et la
présence du CHO doit le démontrer. C'est donc une question de
survie pour l'entreprise de demain de mettre en place la culture CHO.
Cette culture est au carrefour de trois métiers :
la communication interne, l'évènementiel en interne et les
ressources humaines.
Laurence Vanhée dépoussière le
métier RH et fait le lien avec le marketing. Il s'agirait là de
s'intéresser aux employés comme on s'intéresse aux
clients. Il serait alors judicieux d'intégrer le MaRHketing aux
missions du CHO pour passer de gestion des ressources humaines à
développement du patrimoine humain : quand l'un a pour
signification l'épuisement de ressources, l'autre a pour signification
la fructification. On cherche à coller au plus près des besoins
des employés pour leur donner envie de s'investir dans l'entreprise
à long terme : fidéliser les employés.
19- Spécifique-
Mesurable-Ambitieux- Réaliste-Temporelle, défini par George T
Doran
FIGURE 3 : Réalité du MaRHketing
par Laurence Vanhée inspiré par le marketing mix de Philip
Kotler, les RH peuvent s'inspirer des 6 `P' en les traduisant par les concepts
RH suivants
Source : création schéma à partir du
chap.0 « Les RH avant les Happy RH », Happy RH: Le bonheur
au travail, rentable et durable, 2013, L. Vanhée
Attention, la création d'une telle matrice n'est pas
compatible avec le patrimoine humain et donc l'adaptation est de mise.
L'effet boule de neige « bien-être, bonne
humeur et bonheur » existe. Chaque employé heureux favorisera
le bien-être de ses collègues : Happy collaborateurs, happy
leaders... happy clients (Vanhée, 2013) !
Exemples d'entreprises françaises qui ont
adopté la culture CHO et qui en parlent :
· ALLORESTO, Nathalie Forestier
· OVH, Florent Voisin
· CSA CONSULTING, Catherine Brugière
· LR TECHNOLOGIES GROUP, Aurélie Buhagiar :
lauréate du « Great place to work 2016.
». Elle est l'une des rares Françaises à pouvoir
afficher ce titre venu tout droit des Etats-Unis.
|
· WISEMBLY, Christine Dago
· PAYNAME, laetitiaSahuet
· SPONSORISE.ME, AlionaChaffort
POSTE ALLANT
DE 25 ANS A 54 ANS
|
II. LES REGIONS
Après avoir défini la culture CHO, il faut nous
intéresser aux méthodes pour la mettre en place.
En effet, les CHO vont devoir redoubler d'efforts pour
installer de nouvelles pratiques professionnelles afin de rendre les managers
plus heureux, c'est-à-dire plus investis, plus engagés, plus
motivés et donc plus performants.
Pour définir les régions du Pays des CHO et
répondre à la question « Qu'est-ce le bonheur au
travail en France pour les managers ? », j'ai analysé les
besoins essentiels des managers pour leur bien-être et la performance en
entreprise. On remarque que ceux-ci sont identiques.
Voici leurs réponses que j'ai pu regrouper en valeurs
socles qui seront chacune expliquée et détaillée dans les
sous-chapitres suivant :
|
|
BONHEUR
|
PERFORMANCE
|
LIBERTE
|
Autonomie
|
56%
|
78%
|
Pouvoir
|
33%
|
44%
|
Organisation
|
67%
|
56%
|
RECONNAISSANCE
|
Confiance
|
67%
|
56%
|
Responsabilité
|
67%
|
78%
|
HUMANITE
|
Communication
|
56%
|
78%
|
Partage des valeurs
|
56%
|
56%
|
Relationnel
|
100%
|
78%
|
Ainsi, grâce à l'analyse de ces réponses,
j'ai pu représenter le pays des CHO. J'ai donc pris la France qui est le
contexte actuel auquel on s'intéresse.
Les valeurs socles identifient les régions qui sont
divisées par département, soit les sous-valeurs. Ces
dernières, si elles sont mises en place et respectées, permettent
d'atteindre la valeur socle et donc le bonheur.
FIGURE 4 : Identification des régions
du Pays des CHO
Source : Synthèse des interviews des neufs
managers, - Partie I : THEMATIQUE BONHEUR-PERF
1. Liberte
Dans le domaine professionnel, la liberté peut
être définie ainsi :
« La liberté est l'état
d'une personne ou d'un peuple qui ne subit pas de
contraintes,
de soumissions, de
servitudes exercées
par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par
une
puissanceétrangère.
C'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière ni
sous la dépendance de quelqu'un.Ellepeut être définie de
manière positive comme l'autonomie et
la spontanéité d'une personne douée de raison.
La liberté est la possibilité de pouvoiragir
selon sa propre volonté, dans le cadre d'un
système politique ou social, dans la mesure où l'on ne porte pas
atteinte aux droits des autres et à la
sécurité publique. »
Anonyme, Site La Toupie
Ainsi, la liberté est bien liée à
l'autonomie des personnes, leur pouvoir et leur organisation. Ces trois axes
fonctionnent de pair et sont liés les uns aux autres.
POUVOIR DE LA FONCTION AUTONOMIE DE LA PERSONNE
ORGANISATION FLEXIBLE
Recruter une personne pour un poste suppose qu'elle a les
capacités de pouvoir faire ce qu'on lui demande et d'agir en fonction.
Or certaines entreprises et/ou « N+x » ont du mal à
déléguer ce pouvoir. Avoir du pouvoir signifie avoir un pouvoir
d'actions et de décisions dans sa propre fonction. Cela est
essentiel : c'est une base de la liberté ! Certains managers
interrogés se sont sentis parfois limités dans leur fonction bien
qu'ils portent le titre de responsables de service. Ils ont remarqué que
ces petites entraves à leur pouvoir les ont empêchés
d'être heureux au travail.
Parlons ensuite de l'autonomie, qui est revenue
régulièrement comme un élément important du bonheur
et de la performance en entreprise. Etre autonome au travail, c'est choisir son
type de management, sa « to do-List » du jour, de la
semaine ; c'est réfléchir par soi-même, ne pas
être contrôlé, surveillé régulièrement
ou même se sentir infantilisé.
c'est-à-dire qu'on me fasse confiance dans
l'organisation que je donne au traitement des dossiers ou au sujet que je
choisis d'aborder. »
« Pour être heureux au travail, j'ai besoin de
liberté d'action,
Mais être libre, c'est aussi avoir de la liberté
organisationnelle. Cette dernière peut-être définit par les
termes « Flexiplace-Flexitime ». Ces termes
« désignent la capacité d'offrir aux collaborateurs un
ajustement à leurs besoinsde lieux, du temps et des cadences de
travail. » L.Vanhée
La flexibilité permet de pouvoir limiter le stress
lié aux déplacements pour se rendre à son lieu de travail,
de pouvoir équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. En
conséquence, le collaborateur qui s'accorde plus de flexibilité
est plus opérationnel, car 100% actif et présent dans la
tâche demandée. Il est aussi plus créatif grâce
à un environnement favorable et un esprit libéré de toute
contrainte et donc il est plus efficace.
Certaines entreprises très performantes
économiquement ont prouvé ce raisonnement en appliquant le
principe de la liberté et d'une autonomie totale à leurs
salariés :
· Atlassian, entreprise australienne de
logiciels informatiques, qui a créé les « FedEx
Day ». Elle libère ses employés une journée par
trimestre de toutes obligations professionnelles régulières. Ils
font donc ce qu'ils veulent mais doivent créer, innover, seul ou en
équipe. L'objectif est que les participants soient originaux. Ils
doivent développer de nouveaux produits, de nouveaux services, des
améliorations de bugs récalcitrants ou des processus
métier. Du jour au lendemain, soit 24h plus tard, ils doivent
livrer quelque chose, peu importe, il n'y a pas de règles.Atlassian
fournit pizzas, bières, etc.De nombreuses innovations ont vues le jour
grâce à cette initiative. Ce programme s'est rapidement
répendu dans d'autres entreprises qui ont adopté leurs propres
versions des « FedExday » ; telles que Twitter,
Charlie Sheen, Yahoo, Symantec, Flickr, Hasbro Toy et la Mayo Clinic.
· Google, entreprise américaine,
leader des services technologiques a adopté la règle des
80/20 :« Tout ingénieur est incité à
consacrer 20% de son temps à desprojets personnels et 80% aux
projets de l'entreprise. »20 Ainsi,
de nombreuses innovations ont vu le jour, tel que Google news. Mais Google
demande aux salariés de rédiger 3 à 5 lignes par semaine
sur ces 20%. Ce temps peut être pris uniquement si les missions
professionnelles sont terminées. Si ce n'est pas le cas, les 20% se
rajoutent aux 100% d'activité ordinaire. Mais que cela n'en
déplaise aux réfractaires, les employés y trouvent un
avantage et sont heureux.Pour développer leurs projets, Google met
à leur disposition les ressources nécessaires, les conseils
avisés et le soutien de professionnels. Cette pratique
managériale qui consiste à libérer le salarié
permet à Google de diminuer son turnover en évitant que toutes
ces innovations partent chez les concurrents.
· 3M, entreprise américaine
spécialisée dans le domaine médical puis la bureautique,
est à l'initiative de cette méthode de management. C'est en 1950
qu'elle voit le jour et permet aux employés de réserver 15% deson
temps de travail au développement d'un projet personnel mais sans
contrôle. Ainsi, le fameux Post-it a été inventé
lors de ce temps extra-professionnel. Les dirigeants préféraient
voir leurs salariés pleinement productifs sur 6h que moyennement sur
8h : l'assurance pour eux qu'ils soient plus motivés dans leur vie
et donc dans leur travail.
· Hewlett Packard, autre entreprise
américaine dans l'électronique, a développéce
concept de liberté du temps de travail, avec la règle des 80/20
sans contrôle et en réduisant les missions
professionnellescourantes.
· Tapptic,entreprise belge
spécialisée dans le conseil en stratégie digital et
développement, a mis en place une journée de
télétravail par semaine qui est très bien perçu par
le personnel. Ainsi, les employés qui souhaitent travailler de chez eux,
de chez des amis, très tôt, très tard pour se
libérer du temps dans la journée lepeuvent. Une seule
règle : ne pas gêner l'organisation de ses collaborateurs.
· 20- Bernard
Girard,« Google, une formidable machine à
innover »,Chapitre Innovation duDossier « Le
bonheur expliqué par les économistes »,Magazine
« Problèmes économiques », revue 2.938,2
janvier 2008
Zappos21est entreprise
américaine dans la vente internet des chaussures qui a une culture
d'entreprise très forte. Tony Hseih a défini les valeurs de son
entreprise en collaboration avec ses salariés, par exemple :
« Etonner le client par la qualité du service. Etre
drôle et un peu insolite. Etre aventureux, créatif et ouvert
d'esprit, etc. »
Pour cela, une seule règle : celle de ne pas en
avoir. Ainsi, pas d'instruction délivrée aux
téléconseillers, pas de script. Ils doivent faire appel à
leur imagination et peuvent en autre, envoyerle client chez le concurrent si
l'article n'est pas en stock.
Mais en France, où en-est-on ?
· Black Angus, start-up strasbourgeoise
spécialisée dans les campagnes E-marketing, a instauré la
règle des 80/20 de Google. Une demi-journée par mois est
« offerte aux nouveaux collaborateurs avec 1h de massage en
Institut, ainsi que l'accès à un SPA pendant quelques mois, le
temps qu'ils prennent pleinement possession de leur temps de
création. »22
· Sur cette même pratique, un restaurant
doublement étoilés du sud-ouest20donne du
temps à ses vingt cuisiniers pour qu'ils inventent chaque mois un plat.
Ces plats sont ensuite proposés à l'ensemble du personnel. Puis,
ceux qui sont sélectionnés, sont inscrits sur un menu
expérimental pour que des clients évaluent leur qualité.
Au final, les meilleurs de ces plats entrent définitivement dans la
carte principale.
En France, cela se développe doucement mais
sûrement. Le télétravail existe : je l'ai
testé. S'organiser comme bon nous semble, de chez nous et à
n'importe quelle heure est un facteur clé pour laliberté
professionnelle, mais il ne suffit pas.
Pour reprendre D.Pink23, je dirais
que la liberté consiste à choisir sa tâche (quoi faire ?),
à choisir le temps et la durée dédiée (quand
lefaire ?), à choisir sa manière, technique (comment faire ?)et
à choisir son équipe (avec qui faire ?).
En effet, être plus libre, avoir le pouvoir de
décision et d'action, être plus autonome favorisent l'innovation
et la créativité. Le salarié donne du sens à son
travail et peut être reconnu pour ses idées.
Les exemples cités ci-dessus prouvent que de la
liberté nait la reconnaissance.
« Un des freins de mon bonheur professionnel est
l'empiètement du travail sur ma vie privée. J'ai besoin d'avoir
un équilibre,j'ai besoin de temps en temps,
de pouvoir partir le soir moinstard, de passer des appels
personnels dans la journée. Si ce n'est pas le cas, ça me
gêne. »
21- Tony Hseih, L'entreprise
du bonheur, Edition Leduc.S, septembre 2011.
22- Daniel Pink,
La vérité sur ce qui nous motive,Edition
Flammarion,septembre 2014, Chapitre II-5.
23-
http://blackangus.media/2016/05/18/20-du-temps-de-travail-consacre-a-un-projet-personnel-mythe-ou-realite/,
« 20% du temps de travail consacré à un projet
personnel : mythe ou réalité ? », Blog Black
Angus, post du 18 mai 2017.
2.
Reconnaissance
L'échantillon de managers interrogés a
estimé que la confiance qu'on leur accordait et les
responsabilités qu'on leur permettait d'exercer, avaient un impact
direct sur leur bonheur et sur leur performance. (cf tableau introduction
chapitre)
« Plus de liberté implique plus de
responsabilité, et c'est cela qui crée bonheur et
performance. » Interview de L.Vanhée, « Enfin
heureux au boulot ? » par Mathieu Nguyen
Prenons l'exemple de l'entreprise française
Décathlon. Elle a remporté « The Great
Place to Work » en 2017. C'est une entreprise
libérée24 où les
salariés sont libres, responsabilisés et reconnus. Chaque
employé est écouté et responsabilisé à son
échelon :
«?Nous allons tous dans le même sens et les
responsabilités ainsi que les initiatives sont valorisées
à leur juste valeur. (...) Je voyais l'entreprise comme un univers faux,
où je ne serais pas à ma place. Mais je n'ai jamais trouvé
un environnement de travail où les relations entre collègues
soient aussi simples que chez Décathlon. Dès les premières
semaines, ma voix comptait autant que celle de quelqu'un qui travaillait
là depuis 20 ans. » Alexandre, 25 ans, salarié au
siège social de l'entreprise à Villeneuve d'Ascq
Ainsi, chaque individu recruté, de l'hôtesse de
caisse à l'ingénieur, est un amoureux du sport. Il peut donc, en
dehors de sa vie professionnelle, par exemple en partageant un moment sportif
entre amis, développer « l'insight ». Chez
Décathlon, ce terme signifie développer l'étincelle
créative. Chaque idée est écoutée avec soin, aucune
n'est rejetée.
En 2003, un vendeur entend de nombreux clients rêver
d'une tente qui se monterait toute seule. Ilpropose son idée et les
ingénieurs débutent leurs recherches. Mise sur le marché
en 2005, la « tente 2 secondes »est une véritable
révolution, un succès qui a fait connaître la marque
Quechua ! Suite à cela, le vendeur a été reconnu en
montant les échelons professionnels.
Décathlon est le modèle français
où il fait bon travailler !
24- « C'est une
entreprise où les salariés sont libres et responsables
d'entreprendre toutes les actions qu'ils estiment les meilleures pour
l'entreprise. Partant du principe que les salariés sont les mieux
placés pour savoir comment faire le travail, ces entreprises suppriment
les procédures, les contrôles, la surveillance et les
hiérarchiques qui s'en occupent. » Isaac
Getz,Liberté&Cie - Quand la liberté des
salariés fait le succès des entreprises, Edition Flammarion,
février 2016.
« Créer un climat de confiance, laisser la
porte ouverte, donner de l'autonomie à mes collaborateurs avec des
suivis espacéset être
présent au moment souhaité, sont les conditions
qui permettent d'améliorer notre performance collective.
Il faut qu'il y ait un management de confiance de la part de mes
supérieurs et de moi vis-à-vis de mon équipe pour que
je sois heureux au travail. »
Lorsque les managers m'ont parlé de confiance et de
responsabilité, ils évoquaient plusieurs choses : le respect
des initiatives, le respect des choix, des décisions, le droit à
l'erreur, le non jugement, le soutien et la compréhension des
« N+x ». La confiance doit être
réciproque : direction, managers, collaborateurs.
Aujourd'hui, de nombreuses études prouvent que la
reconnaissance salariale n'est pas le seul levier de motivation,
d'investissement, donc de performance et de bien-être.
D.Pink22démontre par des expériences,
des entretiens que « la carotte et le bâton »
(motivation 2.0) ne fonctionnent plus. Il nous explique comment passer de
cette « motivation 2.0 » à la
« motivation 3.0 » qui viseà développer
l'autonomie, la maîtrise et la finalité des collaborateurs pour
augmenter leur reconnaissance :
· Passer du contrôle à l'autonomie
· Passer de l'obéissance à
l'implication : plus on a de limites et moins on va loin ;
acquérir la maîtrise permet d'être meilleur dans un
domaine.
· Passer de la maximisation des profits à la
maximisation de la finalité : le profit devient un moyen, un
catalyseur pour arriver à la finalité. Cela permet de donner du
sens et de trouver un intérêt personnel.
Les CHO auront donc la responsabilité d'identifier,
d'observer et de corriger les dérives liées à
l'écart entre ces nouvelles pratiques managériales. Le manager,
quant à lui, attend de ses supérieurs qu'ils mettent en place de
nouveaux leviers de reconnaissance et ainsi, il se fera une joie de les
appliquer à son équipe. `
FIGURE 5 : 4 modes de reconnaissance au
travail
Source : Université Laval,
http://cgsst.com/les-4-formes-de-la-reconnaissance-au-travail/
Ces quatremodes de reconnaissance sont nécessaires et
ont chacun leur importance. Selon le type d'individu et la situation, il faudra
jouer sur un ou plusieurs à la fois :
· Reconnaître les résultats :ce
premier mode le plus utilisé aujourd'hui. Il porte sur l'observable, le
mesurable et le contrôlable dans le travail.
· Reconnaîtrela pratique de travail :
ce deuxième mode porte sur la manière d'exécuter le
travail, sur les comportements, compétences ou qualités
professionnelles du salarié.
· Reconnaîtrel'investissement au
travail : ce troisième mode porte sur l'implication quotidienne
personnelle.
· Reconnaître la valeur de la personne et
non de l'employé :ce quatrième mode porte sur la
relation à l'individu.
Si l'individu est écouté, consulté,
félicité pour ce qui est visible, quantifiable ou non, il se
sentira mieux reconnu. Ce sentiment de félicité ressenti
permettra un engagement plus fort, à plus long terme de l'employé
et donc renforcera la performance de l'entreprise.
Le CHO a repris ces leviers de reconnaissance
non-monétaires25 dans ses
missions :
v CREER-FETER : célébrer les
réussites
v ECOUTER : retour de satisfaction, passer plus de temps
à écouter qu'à parler
v 25- Ried Nalliat,
Infographie le secret de la motivation autrement que par l'argent,
Magazine Cadre et Dirigeant, IFAS, 17 décembre 2014, mise à jour
le 29 juillet 2015.
CADRE AGREABLE : ambiance de travail confiante, gaie et
encourageant
les initiatives
v COHESION : sentiment d'appartenance à
l'équipe, à un service et à la société
v HIERARCHIE : Participation aux décisions qui
concernent le salarié
v FORMER : aider à grandir, enseigner de nouvelles
compétences
v ERREUR POSITIVE : Statut positif même si
l'objectif n'est pas atteint en récompensant les effort fournis
v TRANSPARENCE : donner du sens sur le rôle de
chacun, inscription de l'individu dans la finalité
v MERCI : remplacer
« Désolé » par « Merci ».
Un remerciement au moment opportun, par des moyens différents, en
individuel ou collectif, favorise l'investissement
En conséquence, il est essentiel de mettre l'individu,
la personne et non le salarié au centre des préoccupations
lorsque l'on parle de bonheur au travail.
« Dans le domaine de la gestion des personnes,
la reconnaissance du travail est un levier de mobilisation puissant. On sait
aussi que les pratiques de reconnaissance agissent sur l'identité de la
personne, les relations interpersonnelles, la motivation, la santé voire
les conflits. » Jean-Pierre Brun, université Laval
3. Humanité
Christophe Châtillon, le CEOde la société
Tapptic, confiait il y a quelques mois à sa CHO,
Virginie Vandersmissen, que « le côté humain est
tout aussi important pour lui que le côté stratégique et de
production. »26. C'est pourquoi,
cette CHO s'accorde à avoir un contact privilégié avec
chaque Project Manager.
Comment ? En ramenant l'humain au centre du débat.
Les managers attendent de leur entreprise et du CHO, que cette valeur soit non
seulement mise au centre mais qu'elle soit
déclinéeopérationnellement pour permettre à chacun
de s'y retrouver. C'est-à-dire qu'il est nécessaire que cette
valeur ne soit pas seulement partagée dans les dires mais aussi dans les
faits.
26- Caroline Lallemand,
Un «responsable du bonheur» peut-il vraiment rendre les
employés heureux, article Le Parisien, 8 février 2017.
J'entends par humanité, d'une part communication
(transparence et bienveillance) ; et d'autre part relationnel
collègue (partage, entraide et ambiance de travail conviviale).
Par exemple, deux missions essentielles sont
confiées à Nathalie Forestier, la
CHOd'AlloResto : « organiser des
évènements pour favoriser la cohésion et le
bien-être des salariés ; et encourager le dialogue au travers
d'une communication claire. »27
Moi-même, j'étais malheureuse au travail car je
n'étais pas en ligne avec mes valeurs humaines. Je ne souhaitais pas
abandonner mon poste afin de ne pas laisser mes collègues et mon
équipe dans la difficulté. J'ai vite compris que l'humain
n'était pas une source de préoccupation dans mon entreprise.
Une contradiction quant au fait qu'il s'agisse d'une « association du
tourisme social ». Seuls les résultats et la satisfaction
clients comptaient, peu importe les moyens. Les réunions entre
collaborateurs n'existaient pas. La communication était biaisée
par oublis récurrents : « Je suis comme cela »
répétait mon directeur, alors « faisons
avec ». Lors d'une réunion imposée à notre
demande avec notre supérieur au bout de 3 ans, j'ai évoqué
un problème majeur entre deux collègues. Elles ne se parlaient
plus : deux postes clés qui devaient pourtant travailler ensemble.
Elles passaient par des intermédiaires pour se transmettre les
documents, ne se disaient pas bonjour mais s'envoyaient des mails très
polis et tout cela dans un espace de travail de 100m2. Mon directeur
avait remarqué ce froid. Mais pour lui, comme le travail était
fait, aucune incidence. Sa phrase résonne encore dans ma
tête : « Je ne suis pas là pour régler les
problèmes de cour d'école. » Forte de cette initiative
de sauveuse, j'ai cru pouvoir faire prendre conscience durant ces 18 mois de
burnout et les mois précédents, que l'humain était central
avec des arguments non discutables. Mais lorsque l'individu responsable ne
partage pas cette vision, la stratégie ne peut pas
opérationnellement être mise en place et le bateau coule :
mon bateau coule ! « Ni sauveur, ni persécuteur, ni
victime : sortir de ce triangle dramatique » était ma
clé (B. Raquin). Heureusement, mes collègues, elles, ont toujours
été présentes avec beaucoup de bienveillance face à
mon état qui s'aggravait. Pour le bien-être de mon équipe,
je l'ai caché, j'ai pris sur moi. J'ai continué à venir,
à sourire, à organiser des moments festifs, à souder,
à regrouper et tout cela par obligation. Je n'étais plus assez
forte pour y croire. Mais je l'ai fait ; car en travaillant sur l'humain,
en faisant pour l'individu, l'individu me le rendait ! J'ai ainsi pu
survivre au travail malgré mes difficultés individuelles. Le jour
où je me suis écoutée, cela a été une
véritable délivrance et je pèse mes mots. Mon arrêt
a été salvateur !
L'humain : l'écoute, la bienveillance, le
partage, l'entraide, la solidarité, la cohésion, sont autant de
mots qui résonnent chez les managers interviewés et en moi, mais
qui sont souvent oubliés au travail. Les missions s'effectuent
sans mais les pertes économiques sont là ! En un an et
demi dans mon entreprise : deux webmasters sont partis, deux ruptures
conventionnelles de cadre ont été signées, une
incapacité de travail a été déclaré. La
direction trouve peut-être des arguments pour répondre à
ces départs tels que : elle était malade, la
société était trop loin de chez elle, il voulait voir
autre chose. Lorsque nous signons un contrat, nous le faisons en connaissance
de cause. Et quand on est heureux au travail alors cela devient insignifiant et
tous ces obstacles n'en sont plus.
100% des managers ont tous répondu qu'ils avaient
besoin d'un relationnel fort. Le management collaboratif que certainsutilisent
déjà est aussi un des points clé de leur bien-être
professionnel.
« Ce qui m'empêche d'être heureuse au
travail, c'estla relation avec mes « N+x » et mes
collaborateurs. J'ai besoin de cohésion humaine et d'un apprentissage
mutuel peu importe le statut de la personne.
En parallèle, une des conditions pour être
performante avec mon équipe est
de travailler avec des collaborateurs qui n'ont pas
forcément les savoir-faire au départ mais des savoir-être,
des capacités intrinsèques leur permettant de développer
les compétences techniques par la suite. Le recrutement est important,
je recrute des personnes qui partagent mes valeurs socles : autonomie,
cohésion, ambiance, humain au centre. »
Il n'y a donc pas de bonheur possible sans liens. Ce
management collaboratif est important aux yeux des managers interrogés
car il prend en compte l'humain. L'intelligence collective, qui est la
clé de la réussite de ce mode de management, fait
référence à une communication bienveillante (oral,
écrite, directe...) et un relationnel sans faille. On peut l'associer
à l'équation « 1+1=3 » :
« L'intelligence collective est la somme
des intelligences individuelles des membres d'une équipe plus leur
relation. Ainsi, ce qui distingue une intelligence collective d'un simple
travail collectif, c'est ce dépassement dû à la relation
entre les membres du collectif. C'est l'Ensemble des capacités de
compréhension, de réflexion, de décision et d'action d'un
collectif de travail restreint issu de l'interaction entre ses membres et mis
en oeuvre pour faire face à une situation donnée présente
ou à venir complexe.
»28OlfaZaïbetGreselle
L'impact économiquepour l'entreprise de la prise en
compte de l'humain existe bel et bien :
· Diminution de la rotation de la masse salariale
· 28-
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2007-4-page-41.htm,
OlfaZaïbetGreselle, Vers l'intelligence collective des
équipes de travail : une étude de cas, Revue
Management&avenir, Edition
Management
Prospective Ed. 2007,p.224.
Amélioration de la productivité par
l'intelligence collective
LIBERTE + RECONNAISSANCE + HUMANITE = BONHEUR
PERFORMANCE
Le rôle du CHO sera donc de mettre en place des actions
permettant de développer ces nouvelles méthodes de management
répondant à leur devise (cfChapitre 4 « Quoi
faire ? ») :
III. LES HABITANTS
Après avoir défini la culture CHO et ses
régions, intéressons-nous à la personne et au poste. Qui
sont-ils ? Quelle est leur fonction ? Quelle collaboration, quels liens
entretiennent-ils avec les Managers, les managés et leurs
supérieurs ?
1.Les
CHO
« Pour moi qui
ai une aversion totale pour la routine, c'est parfait. C'est parfois fatigant
mais très agréable de se créer son propre
métier ! » Florelle Moire, CHO à l'entreprise
Intuiti29
Virginie Vandersmissen, CHO chez Tapptic,
agence belge de solutions digitales, a dû créer sa fonction de
toutes pièces, à sa
manière.30
Aujourd'hui, seule une cinquantaine de CHO existe en France.
Il n'y a ni formation ni école pour apprendre ce métier.
Tout comme les métiers du numérique, le poste
CHO a été créé pour répondre à une
demande. Pour les dirigeants, il était urgent de diminuer la rotation
salariale, les arrêts de travail et les maladies professionnelles. Ces
quelques exemples coûtent beaucoup d'argent et de temps ; or on sait
par l'adage populaire « que le temps c'est de l'argent ».
Il était urgent de trouver une autre solution pour répondre
à la crise économique.
En 2016, en France, nous avons encore du mal à
évaluer le nombre de burnout31, on trouve
des chiffres allant de 30 000 à 3 millions. 490 000 personnes souffrent
d'épuisement professionnel, « 72 % des salariés et
79 % des managers évaluent leur niveau de stress à 7 et
plus [sur une échelle de 0 à 10]
»32.Les salariés ont grand besoin
d'écoute mais aussi d'actions.
Si le bonheur est une notion subjective non papable, il en est
de même pour la personne qui en a la responsabilité. Cette
nouvelle fonction n'est pas figée. Elle dépend de la personne au
poste du CHO, de la culture de l'entreprise dans laquelle elle évolue et
des salariés en son sein. Il existe donc autant de CHO que
d'entreprises.
29-
http://www.la-croix.com/Economie/Social/Chief-happiness-officer-artisan-bonheur-travail-2016-08-29-1200785186,
Florence Pagneux, "Chief happiness officer ", artisan du bonheur au
travail ?,article La croix-Economie, Interview, 28 août 2016.
30- Caroline Lallemand,
Un «responsable du bonheur» peut-il vraiment rendre les
employés heureux, article Le Parisien, 8 février 2017.
31-
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/05/03/malades-du
travail_4913040_1698637.html,François Desnoyers, Malade du
travail, Le monde, 3mai 2016.
32-
http://www.editions-legislatives.fr/content/epuisement-professionnel-burn-out-quels-chiffres-et-quel-sens
Après avoir vu que ses axes de travail s'articulaient
autour de la liberté, de la reconnaissance des salariés et de
l'humain et ce, afin de les rendre heureux; intéressons-nous de plus
près aux rôles qui est accordé au CHO.
Après avoir interrogé les managers sur l'impact
de ce type de poste dans leur travail, il en résulte qu'il a des
fonctions diverses et variées :
FIGURE 6 : Analyse et synthèse
« Qui est ce CHO ? attentes et besoins des
managers »
Source : interviews des 9 managers, cf
questionnaire en annexe
Le CHO n'est pas là pour penser à la place des
autres. Il est là pour (se)concentrer et coordonner les envies
verbalisées et/ou observées des salariés.
Le CHO, tel un caméléon aura plusieurs
casquettes et devra jongler avec celles-ci selon les situations et les
personnes qui l'entourent afin de leur proposer des solutions adaptées.
Le maître-mot de cette nouvelle fonction est bien l'Adaptation. Lors du
prochain chapitre, nous rentrerons dans les détails du
« comment » !
« La fonction n'est pas celle d'un animateur de
champ de foire évoluant dans un univers de paillettes au pays des
Bisounours. Au contraire, les pieds sur terre, ces managers ont compris que la
performance d'une organisation décuplait lorsque ses collaborateurs se
sentaient heureux au travail. Ils s'autoproclament donc garants des conditions
organisationnelles propices au bonheur des collaborateurs, à leur
épanouissement et par conséquent à leur
performance. » Laurence Vanhée
2.
Les Managers
Patron, chef, responsable, manager, leader : et demain
qui seront-ils etque devront-ils faire afin de favoriser leur bonheur et
celui de leurs collaborateurs ?
« Le bonheur au travail est lié à la
personnalité des chefs d'équipe, des
directeurs, car certains ont un certain charisme que d'autres
non pas. »
La cohabitation des différentes
générations nous pousse à revoir notre mode de management
pour être plus efficace.
A la question de quoi avez-vous besoin pour être plus
performant, la réponse unanime a été : un climat
favorable pour une bonne communication. Ce climat peut être défini
comme l'ambiance ou le bien-être des collaborateurs afin qu'ils soient
plus concentrés, investis, engagés, opérationnels et donc
performants.
Il s'agit pour le responsable de service de passer d'un
management de l'autorité au happiness management :
« C'est l'idée de collaborer plutôt
que de rentrer en concurrence, de remercier plutôt que de passer sous le
silence, de sourire plutôt que de garder des sentiments enfouis,
d'apprécier ce que l'on a plutôt que de se mettre des
oeillères, de pardonner plutôt que de laisser la rancoeur, d'aider
plutôt que de laisser faire ou nuire. » Franck
Martin33
Quelques précisions
historiques34 sur le management s'imposent :
· 1967 : le terme
« Holocratie » est inventé par A.Koestler dans son
livre « The gost in the machine », dérivant du
terme Holarchie.
· 33- Franck Martin,
Manager humain, c'est rentable ! Comment humaniser les relations
professionnelles, Edition De Boeck, 14 janvier 2008.
2001 : mise en place du management Holacratique
par B. Robertson. Ce système de gouvernance voit le jour pour
répondre aux attentes de la génération Y. Il est
basé sur l'intelligence collective où chaque entité est
auto-organisée et reliée à uneautorité
supérieure capable elle aussi de remettre en question son rôle.
· 2016 : On parle désormais de
management Harmocratie, dérivant du terme
« harmonie ». Ce nouveau système prend en compte
l'individu comme étant autonome, indépendant, avec ses propres
pensées, jouant un rôle unique, composant avec les autres, une
organisation aux multiples facettes.
On peut remarquer que la France a àpeinepris en
considération le management holacratique que le management harmocratique
fait surface. Le manager est perdu et doit donc s'adapter aussi vite que
possible.
Tout comme le CHO, le manager devra simplement répondre
à une question : comment gérer mes missions et celles de mon
équipe hiérarchique ou transversale afin d'atteindre les
objectifs fixés par l'entreprise ?
Le manager occupe un poste central dans l'entreprise : au
carrefour des N+x et N-x. Il est tiraillé entre les choix
stratégiques et la logique opérationnelle. Il est donc essentiel
que celui-ci travaille dans des conditions favorables à son bonheur si
l'on veut que l'effet boule de neige sur ses collaborateurs se produise. Les
managers doivent donc se former régulièrement à ces
nouvelles méthodes de management. La présence du CHO permettra
aussi au manager de pouvoir prendre du recul et d'accéder à ce
type de formation.
La pratique managériale est donc un point clé du
bien-être en entreprise, tant pour celui qui la gère que pour
celui qui en est impacté.
Si le CHO répond au bonheur des managers en favorisant
leur liberté, en leur donnant plus de reconnaissance et en mettant au
centre l'humain, il va en être de même pour le manager dans son
rôle de fédérateur d'individus.
ensemble et réaliser avec le manager un objectif que
tout le monde a bien intégré, compris et
accepté. »
« Le rôle du manager c'est d'incarner la
fonction pour que l'ensemble du groupe puisse cohabiter, travailler
34- Voyage vers l'harmocratie
ou comment manager la génération Z ?,Lleofold, 10
Juillet 2014.
Les managers de demain doivent eux aussi se remettre en
question et devenir des challengers humains. Challenger ne veut pas dire
compétitif. Le challenger n'est pas celui qui remporte le
trophée, c'est celui qui se lance dans un défi plus grand, plus
puissant et qui se bat pour. Par sa motivation et les ressources qu'il a,
équipe, communication,environnement, ambiance ; il a la lourde de
tâche d'affronter la situation avec humilité. Il doit être
capable de laisser la place quand il le faut, c'est-à-dire laisser de
l'autonomie à ses collaborateurs. Il doit le faire car ces
« N-x » sont des adultes qu'il a choisis, recrutés
pour leurs compétences techniques et leurs qualités humaines.
« Il faut arrêter de faire comme si les
salariés n'étaient pas des adules, capables de s'organiser
eux-mêmes, c'est-à-dire de décider le lieu, le moment et la
façon avec lesquels ils veulent travailler. » Laurence
Vanhée
Ces nouvelles pratiques permettront au manager :
· De se libérer du temps pour d'autres missions
· De lâcher-prise en augmentant la confiance qu'il
accorde à ses collaborateurs et en les contrôlant moins
· D'être moins stressé
· De laisser une marge de manoeuvre plus grande à
ses collaborateurs et donc plus d'initiatives et plus de
créativité de leur part
· D'avoir plus de reconnaissance de la part de son
équipe
· Donc de passer du cercle vicieux au cercle
vertueux !
Franck Martin vient renforcer cette analyse en confiant que
« ces pratiques managériales permettent même la
diminution de l'absentéisme, des arrêts maladie et des burnout.
[...] L'humain, c'est
rentable ! »35Et par
conséquent, cela permet à l'entreprise d'économiser.
Il n'existe pas des recettes toutes prêtesà
appliquer pour le management. L'ouverture d'esprit, la rigueur, le non
jugement, l'esprit d'équipe, la tolérance, l'écoute
active, le cadre ou recadrage, l'empathie sont des valeurs essentielles que
doit avoir tout bon manager. C'est à lui de les utiliser à bon
escient. Sinon, il risque d'attraper le syndrome de l'entrepreneur. Selon le
manager P, c'est un frein au bonheur. Le risque encouru est que le manager,
à tout échelon, service ou entreprise, soit vu comme le patron,
celui qui décide de tout et qu'il se retrouve seul. L'écart entre
les autres salariés et lui-même serait alors visible et
grandissant. Cette scission nuirait à l'ambiance, soit au bon
fonctionnement de l'entreprise et donc à la performance de cette
dernière.
35-
https://detours.canalplus.fr/suis-responsable-bonheur-entreprise/
Laurence Vanhée dans son livre « Happy
RH » nous parle de jongler entre Leader (voir leader inspiré
et inspirant) et manager : « deux fonctions distinctes pour
une finalité commune [...] : la réalisation des objectifs de
l'entreprise. »
FIGURE 7 : « Happyformance »
des
managers de demain -Happy RH - L.Vanhné,
source :
http://beginmag.com/comment-devenir-chief-happiness-officer/#.WTvzjMbpNE5
Cette bible du CHO dissimule plein de petits trésors.
Notamment, lorsque l'auteur nous parle de la complémentarité de
ces deux fonctions :
· Le leader est un
fédérateur. Il montre la direction et laisse le soin
à son équipe de s'organiser, fixer les objectifs, prendre les
décisionset initiatives relatives à l'atteinte deses objectifs.
Il aide au besoin : « Cette personne `ressource' encadre,
recadre, soutien, encourage. »
· Le manager tel un métronome, mesure,
donne le tempo, « planifie, alloue les ressources,
mesure, corrige, standardise, jauge les résultats, optimise... et
recommence. » Il continue coûte que coûte. Il est
déterminé et ne lâche pas jusqu'à l'atteinte de
l'objectif qu'il a fixé pour son équipe.
Les managers ont conscience que leurs rôles
évoluent. Ils sont prêts à s'adapter mais ont tout de
même peur de perdre en crédibilité et autorité en
laissant trop de marge à leur équipe. Nous verrons plus en
détails, dans les chapitres « Quoi faire ? »
et « Prescriptions », les craintes de ces personnes
qui ont un poste déterminant dans les entreprises de demain et la
stratégie du bonheur.
3.
Les N+x et N-x
On peut définir les N+x, comme les personnes d'un
niveau supérieur aux managers : conseil d'administration, conseil
de direction, chef d'entreprise, investisseurs,etc. Toutes les personnes ayant
une autorité contractuelle sur les managers et/ou CHO.
Les « N-X », eux, sont toutes les
personnes qui ont un niveau contractuel professionnel inférieurau
CxO3, c'est-à-dire, tous les autres
salariés.
Attention, il ne faut pas confondre autorité
professionnelle et pouvoir. Le pouvoir est déterminé non par le
rôle ou poste, mais par les compétences, le savoir-faire
technique, les liens, les réseaux professionnels et l'accès
à l'information. Une personne avec du pouvoir est donc inestimable car
nécessaire et obligatoire à la survie de l'entreprise. Elle peut
être un « N+X » ou un N-x » du manager.
Prenons par exemple un investisseur, il peut être remplacé par une
autre personne qui a les fonds nécessairesau rachat de sa part du
capital.
La prise en compte bonheur de ces personnes est donc tout
autant importante dans le rôle du CHO que dans le rôle du manager
de demain.
Lors des entretiens avec les managers, l'équipe
encadrée et encadrante est revenue régulièrement sur les
questions du bonheur ou du frein au bonheur au travail, ainsi que sur les
éléments clés de leur performance. Ils attachent une
importance capitale au recrutement de leur équipe et donc aux valeurs
qu'ils défendront en groupe. Par valeurs du groupe, les managers
entendent aussi valeurs défendues par leur hiérarchie. La base
commune de ces valeurs est donc essentielle et le développement
opérationnel de ces valeurs à tous les échelons est encore
plus important.
« Il y a un décalage entre
l'opérationnel et la direction générale qui vise un
résultat financier, alors que nous, nous
sommes sur une reconnaissance clients et équipe. Cela
génère des tensions légères mais constantes
quipeuvent nuire au bonheur au travail. »
Les « N+x » doivent tout comme les
managers de demain, être adaptables, savoir faire preuve
d'humilité, de prise de recul pour être capables de
réorienter leurs décisions.
Les « N-x » sont donc des
éléments clés d'une entreprise, dotés eux aussi de
pouvoir. Ils doivent être pris en compte dans leur
entièreté ainsi que dans leur unicité. A partir du moment
où ils sont recrutés sur leur savoir-être, ils sont autant
à bichonner que n'importe quelle personne de l'entreprise. Tout comme
démontré auparavant, ils sont des adultes responsables : ne
l'oublions pas !
Il existe également 3 enjeux qui sont
déterminants dans le bonheur au travail des salariés (Ispos
2016).
FIGURE 8 : Baromètre de la motivation des
salariés : « Dites-moi si vous êtes heureux d'aller
au travail le matin... je vous dirai qui vous
êtes ! »
Source :
http://www.ipsos.fr/sites/default/files/doc_associe/logigramme-barometre-vdef-fr.pdf
Il est impératif de prendre en compte ces trois enjeux
dans le management des « N-x » :
nécessité de prendre le temps de connaitre les salariés et
d'analyser leurs comportements. Cela permettra d'adapter son management afin de
veiller au bonheur de son équipe.
Le CHO ainsi que le manager ont donc des rôles
déterminants dans leur bonheur et dans la performance de l'entreprise.
Je terminerai donc ce chapitre par une citation
empruntée au livre Happy RH qui résume les propos ci-dessus
:
« Ne fais jamais à tes collaborateurs ce
que tu ne ferais pas à tes enfants »
Anonyme
IV. QUOI FAIRE ?
Ce monde professionnel, ce voyage au pays des CHO peut
paraître idyllique. Mais il n'en est rien. Ce n'est qu'avec efforts,
persévérance, adaptation et avec un outillage sans cesse
révisé que les CHO peuvent avancer et donner aux managers ce
qu'ils désirent. C'est un pays où chaque habitant doit offrir de
sa personne, être ouvert afin de visiter toutes les régions, sans
exception.Mais visiter, ne signifie pas survoler les régions : ce
n'est pas suffisant. Il faut, au préalable, s'imprégner de la
culture de ce pays pour pouvoir y être actif et ainsi récolter
bonheur et performance.
Mais alors, comment ces ambassadeurs, les CHO, travaillent-ils
à mettre en place ces outils de travail ? Quelles activités
proposent-il pour contribuer au bien-être de leur habitants et donc
des managers ?
Je répondrai à cette question à
travers :
· Un environnement de travail agréable et
dynamique
· Des évènements permettant de
fédérer l'équipe et créer une ambiance de travail
bienveillante
· Des relations privilégiées par des
systèmes de communication performant et divers
· Un développement de carrière par
l'intégration des nouveaux, par des formations, par des
réorientations ou par du coaching professionnel, etc.
Alors, prenez votre grand sac à dos de voyage car la
route est longue et nombreux seront les souvenirs à ramener de cette
expérience !
1.
Environnement de travail
L'environnement n'est pas seulement le lieu dans lequel
évoluent les managers. Il fait référence :
· Au cadre : organisation, utilisation et
décoration des espaces de travail, flexitime
· Aux services proposés : durant le
temps de pause, de repos ou simplement en parallèle du travail pour se
libérer des contraintes de la vie privée (ex : parking)
· A l'ergonomie du poste de travail
· Aux ressources matérielles et
technologiques allouées au lieu de travail et au poste
Pour décrire ce type d'environnement, l'entreprise
Microsoft a inventé l'acronyme « nWoW :
new Way Of Working », traduit littéralement par «nouvelle
façon de travailler ». Le « nWoW » propose
un environnement de travail dynamique.
L'entreprise française de demain a le choix. Elle peut
décider : soit de réduire ses budgets pour les
transférer vers d'autres d'ordre plus opérationnels ; soit
d'investir dans le « nWoW » pour rentabiliser l'engagement
des employés.
FIGURE 8 : Baromètre de la qualité
de vie au bureau, Institut CSA
source :
http://www.actionco.fr/thematique/manager-1020/Infographies/L-espace-de-travail-element-crucial-de-la-motivation-et-du-bien-etre-54933.htm#CpAWcPlBJv0zPLsF.97
L'institut CSA a réalisé une étude en
2013 pour Actinéo36, sur 1208 actifs, afin
de définir le baromètre de la qualité de vie au travail.
Les résultats suivants démontrent que « l'espace de
travail est un élément crucial de la motivation et du
bien-être.»(Maud Vincent)
Lors des entrevues avec les managers, une question
était entièrement dédiée à l'environnement
de travail. L'analyse de leurs réponses m'a permis de dégager
cinqéléments de l'environnement influençant leur bonheur
au travail :
· L'agencement des bureaux
· La clarté et la nature dans les espaces de
travail
36- ACTINEO est un «agitateur» des
entreprises en matière de qualité de vie au bureau. Lancé
en 2005, son objectif est d'inciter les dirigeants à se
servir de l'espace de travail comme levier de
performance mais aussi comme source de bien
être pour leurs collaborateurs. Car
l'aménagement des espaces de bureau est une des composantes essentielles
de la qualité de vie au bureau !
· L'ambiance sonore des lieux
· Les salles annexes et les services à la
personne
· L'ergonomie du poste de travail
QUOI FAIRE ?
AGENCER DES BUREAUX
|
Open Space (partagé par tous les
services ou séparé par service),
Bureau (fermé, attitré ou non, grand),
Hub,Coworking37 sont les solutions
proposées par les CHO et l'entreprise d'aujourd'hui pour répondre
aux besoins des salariés.
Cinq managers sur neuf restent néanmoins
réticents quant à l'apparition d'Open Space partagés entre
managers et subordonnés. Ils ont peur que cet Open Space tue l'espace de
confidentialité qu'il existe dans le bureau. Ils ne sont pas contre
l'idée de travailler dans un Open Space ou Hub, mais il est
nécessaire pour eux d'avoir en parallèle un endroit où ils
ne se sentiront pas contraints par les regards ou oreilles tendues des
collaborateurs. Ces espaces doivent être donc agencés de sorte que
chacun ne se sente pas observé. Ils émettent une réserve
sur sa fonctionnalité. Mais si les valeurs telles que la liberté,
la reconnaissance et l'humanité sont défendues alors la
bienveillance dans un espace comme celui-ci, sera de mise.
Ce qui semble très important pour les managers c'est
l'équilibreentre intimité et collectif,
l'équilibre entre partage et concentration,
l'équilibre entre lieu d'échanges et lieu de
confidences. Pour cela, l'espace de travail de demain, doit être
impérativement mobileetdynamique.
Chacun a des besoins différents en fonction de son
humeur, de sa charge de travail, de ses missions, du projet en cours ; et
tous doivent être respectés dans l'agencement de l'espace de
travail.
|
METTRE DE LA CLARTE ET DE LA NATURE
|
Ramener l'extérieur à
l'intérieur est attrayant et motivant : plantes vertes,
arbres, tableaux végétaux, puits de lumière, grandes baies
vitrées, lumières intelligentes,parc à proximité,
diffuseur d'huiles essentielles, terrasses, etc. Nous y passons 8h par jour sur
le lieu de travail.L'esthétisme, la
possibilité de pouvoir sortir et respirer l'air pursont donc
important. Les managers ont besoin d'un espace réconfortant,
humanisé et non stérile.
|
« Pour favoriser mon bien-être au travail,
j'ai besoin sur le plan technique d'un environnement agréable :
confort, esthétisme, etc. J'ai du mal à travailler dans un
endroit hostile physiquement. Je l'ai déjà fait et c'est pour
cela qu'aujourd'hui je peux dire que cela nuit à mon
bonheur ! »
37-
« Coworking : créer pour les
professionnels indépendants afin de bénéficier d'un espace
de socialisation propre à l'entreprise. Le coworking s'articule autour
de deux axes : un espace de travailpartagé et un réseau de
professionnels qui favorise l'échange et l'ouverture
/(...)Hub : espace d'échange propice aux rencontres et
à l'émulation. » L.Vanhée, Happy RH -
glossaire
LIMITER L'AMBIANCE SONORE
|
Le manager aime échanger mais aussi être dans des
espaces où la discrétion peut être de
mise. Le bruit ambiant doit être limité et
l'isolation phoniquerenforcée. Proposer des lieux
où l'ambiance sonore est dynamique, (r)éveille,
motive mais peut être aussi fatigant. Il sera donc nécessaire de
proposer en parallèle des lieux de calme.
|
METTRE EN PLACE DESSALLES ANNEXES ET DES
SERVICES
|
Les salles annexes sont source de
motivation : salle dédiée au repos, à la
sieste, « salon » de réunion, salle de jeux, cuisine
équipée, salle de sport, bibliothèque, salle digitale,
etc. La création de ces salles doit se faire en consultant les
salariés pour répondre à leurs envies. Ces salles
permettent d'humaniser les relations.
Trouver le bon équilibre entre vie privée et vie
professionnelle, c'est de limiter l'intrusion de l'intimité.
Les services à la personne peuvent
libérer les employés des contraintes personnelles et
leur permettre d'être 100% présents mentalement dans leurs
missions professionnelles : livraison de course, réparation-lavage
voiture, crèche, parking privé, cours de sport, yoga,
consultationsde spécialistes, etc. Les managers sont souvent des cadres
qui ne comptent pas leurs heures.Leur permettre de ne pas faire l'impasse sur
leur vie privée en apportant les solutions dans le domaine professionnel
favorisera leur productivité.
|
FAVORISER L'ERGONOMIE
|
Lorsque les managers parlent d'ergonomie, ils parlent surtout
de technologie : ordinateur qui fonctionne bien,
téléphone portable, tablette. Peu de manager portent de
l'importance au poste de travail : chaise, bureau, filtre écran,
etc. Néanmoins, les problèmes physiques liés
à la posture assise sont importants et doivent être pris
en compte au travail. Un des managers a même installé une
« Gym Ball » dans son bureau : il ne s'en
sépare jamais. Faire en sorte que le poste professionnel permette de
maintenir sa santé physique n'est pas obligatoire mais
nécessaire.
|
Il faut savoir qu'en ré-agençant les locaux,
l'entreprise si elle répond à une demande forte de ses
salariés pour favoriser leur bonheur ; elle réduit
également etsignificativement ses coûts budgétaires.
38- Laurence
Vanhée, Happy RH : Le bonheur au travail, rentable et
durable, Chapitre 3 « NWOW ! », Edition La
Charte, octobre 2013.
Prenons l'exemple de Gétronic
illustré dans « Happy
RH »38, groupe allemand de
sociétés de services ICT, qui constitue le plus grand prestataire
de services liés aux technologies de l'information et de la
communication. Il a réussi à économiser rien qu'avec le
déménagement de sa filaire belge « 9,7
millions d'euros sur 8 ans, soit un impact annuel de plus de
€1.000,000. »
Cette entreprise a :
· « Réduit sa surface louée
de 8.000 à 6.000 m2 grâce à la mise en place
d'un environnement de travail dynamique : économies de €5,1
millions.
· A renégocié son nouveau contrat de
bail, a choisi son implantation dans une zone à la
périphérie de Bruxelles, a mis en place une politique de clean
desk et a installé des détecteurs de mouvements :
économies estimées en tout à €4,9 millions.
· A mis à disposition des outils collaboratifs
performants : économies directes et indirectes estimées
à €4,4 millions
· A attiré d'excellents talents et
accéléré les processus de recrutement. Celalui a permis de
disposer plus rapidement de consultants etplus vite opérationnels sur
des missions clients : coût de cet impact sur la marge est
estimé à €1,65 millions.
· A encouragéaussi les réunions
virtuelles, grâce aux outils de collaboration et aux systèmes
modernes de communication et de vidéoconférence : le groupe
économise €550.000 euros, sans compter la productivité
gagnée par l'économie d'heures passées dans les transports
et les aéroports.
· A mis en place le télétravail,
à l'exception de certaines fonctions imposant une présence
physique, à l'instar des réceptionnistes : économies
réalisées sur les déplacements et les transports
quotidiens s'élèvent à €1,7
millions. »
Alors, convaincu ?
2.
Evènements et Communication interne
« En tant que collaborateur dans l'entreprise,
j'attends du CHO un côté animateur. Pour moi, son rôle c'est
d'avoir un impact sur l'ambiance pour diminuer le négativisme qui peut
nuire au travail. Le CHO doit être la personne qui
qui rassemble. Je pense que la clé d'entrée doit
rester l'évènementiel. Cela permet de mettre en place une autre
forme de communication orale, afin que tous les salariés, personnes de
mon équipe et moi-même, puissent se confier sans jugement. C'est
une clé d'entrée pour mieux communiquer et faire remonter toutes
les informations. »
Six managers sur neuf ont parlé de l'impact du CHO en
qualité d'animateur. Il est essentiel de passer par
l'évènementiel pour (r)établir une communication claire,
saine et bienveillante.
L'évènementiel en interne aura un impact direct
sur les salariés et indirect sur les clients, concurrents et
prospecteurs.Une entreprise qui chouchoute ses salariés et
dépensent
exclusivement pour leurs loisirs, est une entreprise qui fait
parler d'elle.
Comment ? Ce sont les employés qui font de la
publicité gratuite auprès de leurs réseaux. L'humain,
lorsqu'il faitquelquechose qui le sort de ses habitudes quotidiennes et qui lui
plaît, a envie de le partager.
L'évènementiel, comme en indique le nom, est
périodique et synonyme de divertissement. Le CHO, c'est en interne, une
personne capable de créer et mettre en place des
moments« incentiveteam
building »39.Il doit
faire preuve de beaucoup de créativité,
d'ingéniosité mais aussi d'écoute active pour trouver ce
qui intéressera les employés :
· Hebdomadairement ou mensuellement dans leurs locaux
· Périodiquement dans un espace neutre :
extérieur ou salle de loisirs
· Défis, challenge
· Evènements collaboratifs, caritatifs
· Sous différentes thématiques :
sport, cuisine, zen, art, découverte, voyage, etc.
L'évènementiel rapproche. Le cadre et la
découverte de l'autre dans un univers extra-professionnel permettent de
trouver des points communs avec un collègue. Ce collègue peut
être une personne d'une autre génération que l'on ne
comprend pas, une personne d'un autre service que l'on ne connait pas, le
subordonné ou manager avait qui on a eu un désaccord, etc.
« Soyez vous-même, je m'occupe du
reste », ce slogan emprunté à un photographe pourrait
bien être le slogan de tous les CHO. En effet, le CHO ne cherche pas, par
son côté animateur,à modifier les attitudes des uns
vis-à-vis des autres. Non !C'est un facilitateur de rencontres, de
relations par une approche innovante et différente. Pas de triches,
l'humain agit seul.
Les conséquences de la mise en place en interne
d'évènementssont évidentes.La compréhension et
l'empathie voient le jour : la communication est rétablie.
Mais il existe de nombreuses formes de communication.
Avec l'arrivée de mailing, la communication orale
directe a laissé place à un flux de messages électroniques
pharaoniques. Les managers doivent traiter, chaque matin à leur
arrivée, une cinquantaine de mails au grand minimum. La journée
s'enchaîne et la boîte électronique ne désemplit pas.
Ils ont besoin de rétablir les liens humains. La présence du CHO
assure la (re)connexion grâce à une nouvelle boîte à
outil permettant :
· 39- Ensemble de techniques
de simulation dont l'objectif est de développer et puis entretenir la
motivation du personnel de l'entreprise
Une transparence ascendante et descendante des informations
· Une déclinaison opérationnelle des
attentes de la direction et les retours permanents des demandes des
employés
· Une oreille attentive et un bureau ouvert
Le CHO est le coach de vie professionnelle, le psychologue, le
médecin qui écoute, analyse, prend du recul, propose des
solutions et accompagne la personne jusqu'à que le changement positif
opère.
L'apparition de « Walls» tels que les murs des
réussites/réalisations, les murs des photos
d'évènements, des projets réalisés, etc ; est
le second outil après les évènements pour tenter de
rapprocher les personnes et établir de nouvelles connexions.
Ces connexions peuvent également se faire grâce
aux nouvelles technologies :
· Plateformes collaboratives
· Blog ou gazette interne
· Réseaux sociaux professionnels
Certains managers qui utilisent les réseaux sociaux
professionnels prouvent que « la règle des
01 - 09 - 90 que Jakob Nielsen a définie en
2006 »40est toujours
d'actualité :1 % des membres sont réellement
(cré)actifs, 9 % des membres sont juste
réactifs et90 % des membres demeurent passifs.
Les managers posent le problème de la formation et la
finalité de ces outils. Ils déplorent le manque
d'éducation aux nouvelles technologies et donc le manque de sens.
Une des missions du CHO, dans son axe
« communication » est d'assurer préalablement ces
prérequispour permettre la mise en place efficace de ces nouveaux
outils. Il doit donc offrir des moyens temporels et opérationnels.
Voici une liste non exhaustive des réseaux sociaux
utilisés par certains des managers : Yammer, Workplace, Webex,
Skype entreprise, Communicator41.
A la question « Que pensez-vous de l'apparition des
réseaux sociaux dans le domaine professionnel ? », six
managers sur neuf sont favorables, si et seulement si les conditions
précédentes sont respectées.
40-
https://www.nngroup.com/articles/participation-inequality/
41- Yammer : inclus
dans le pack office 365 pro, n'est ni plus ni moins qu'une
« facebook » interne à l'entreprise,
créé par Microsoft / Workplace : By facebook,
permettre aux organisations de se doter d'un réseau social
d'entrepriseplateforme conçue pour connecter tous les collaborateurs de
l'entreprise et les aider à mieux communiquer /
Webex-Skype : logiciel de vidéoconférence
Dans le tableau suivant, vous trouverez l'analyse de leurs
réponses :
7 AVANTAGES
· Gain de temps, si bonne utilisation : partage de
documents, réunions à distance, limite la surcharge des mails,
etc.
|
4 INCONVENIENTS
· Demande du temps d'appropriation et du temps quotidien
ou hebdomadaire : post, lecture, etc.
|
· Cohabitation et échange de toutes les
générations, de tous les postes et/ou secteur
d'activité
· Création de nouveaux liens
· Regroupement par points communs professionnels :
conseils, aide, écoute de collègues
· Source d'inspiration, d'innovation par une
créativité augmentée et stimulée par le partage de
connaissances
· Reconnaissance augmentée par le partage des
succès
· Réduction des déplacements, soit gain
économique pour l'entreprise
|
· Mélanger vie professionnelle et vie
personnelle : trouver la limite
· Augmentation du manque de contacts humains
directs : vampirise la communication directe en ne communiquant que via
son écran
· « S'enfermer intellectuellement dans une
vision biaisée de l'information »(Manager JC) :
bruits de couloir, interprétation, prise de recul.
|
En résumé, la mise en place
d'évènements et de communication interne, si elle est favorable
au développement et au maintien du bien-être des employés,
est également un véritable coup de pouce marketing.
En effet, cela permettra une visibilité plus importante
de l'entreprise. Créer le buzz et développer le
« bouche à oreilles » des employés heureux,
sont autant de facteurs qui permettent à l'entreprise de
conquérir de nouveaux clients.
Encore une fois, on peut conclure que par des facteurs
indirects, un salarié heureux rapporte de l'argent.
3.Développement de carrière
Le poste CHO n'est ni plus ni moins quel'évolution du
poste de DRH avec « RH=rendre Heureux ». Dès
l'introduction, le CHO a été défini par ses missions
d'Evènementiel, de communication en interne et mais aussi de
développement du Patrimoine Humain. La notion de maRHketing dans les
missions de cette fonction est donc une base importante.
« Naturellement, l'expression
« développement de carrière » ne se restreint
pas uniquement au développement de compétences via des
formations. Il est beaucoup plus constructif pour l'organisation comme pour les
collaborateurs de pouvoir choisir ponctuellement les projets ou tâches
sur lesquels vouloir s'investir. (...) Je suis convaincue que l'organisation
à tout à gagner à annoncer via des plateformes
collaboratives la liste des projets qu'elle compte mener, puis d'ensuite ouvrir
les inscriptions sur base du volontariat. Après tout, cette pratique
existe déjà pour l'ouverture d'un poste ou une vacance de
fonction. » Laurence Vanhée
La base du développement de carrière est donc le
respect des valeurs de liberté, reconnaissance et humanité,
préalablement définies :
· Faire confiance aux employés
· Leur confier la responsabilité de leurs choix de
formation, de projets, etc.
· Respecter leurs décisions et les faire
participer aux décisions
· Les accompagner en proposant des modules de formation
adaptés
· Les responsabiliser en leur attribuant une
spécialité dont ils auront la charge de transmettre
· Reconnaitre leurs compétences avec des
formations internes entre collègues et services
· Les rendre plus autonomes en leur confiant
l'intégration d'un nouvel arrivant
· Augmenter leurs compétences quant à la
compréhension des informations administratives
· Informer avec transparence sur les évolutions
administratives (paie, ancienneté, carrière, etc.)
Tout au long de la carrière professionnelle et pour
répondre aux problématiques, les managers et leurs missions
évolueront.
Nous avons vu qu'il était essentiel que leur management
s'adapteaux attentes des nouvelles générations et
répondent, aussi, à celles des anciennes
générations. Les managers attendent du CHO qu'il favoriseleur
prise de recul afin de les orienter et palier leurs manquements. Le CHO
valorise positivement ces insuffisances en leur permettant de gagner en
compétences et non en les pointant du doigt.
Le développement de carrière permet donc de
diminuer la rotation de la masse salariale et d'intégrer plus rapidement
les nouveaux talents afin qu'ils soient plus productifs.
Accompagner, orienter, valoriser le personnel durant sa vie
professionnelle,sont les missions de « développement de
carrière » du CHO, qui permettront aux employés
d'obtenir plus de reconnaissance et de les rendre heureux.
Les missions du CHO s'inscrivent donc dans un processus
à court, moyen et long terme : la préoccupation du bonheur
n'est donc pas un axe stratégique éphémère.
V. LES PRESCRIPTIONS
« T'es gentil, t'es responsable du bonheur, mais
voilà c'est juste rigolo, c'est juste un titre. »Au
début de sa prise de poste, c'est une phrase que Virginie Vandesmissen,
CHO chez Tapptic,a entendu dans ses relations privées
ou professionnelles.
Oui, le pays des CHO est vu comme le monde des
« Bisounours »42. L'effet mode
du développement personnel ne fait pas bonne publicité à
la stratégie du bonheur en entreprise dont le CHO a les rennes. Le
bonheur est un terme avec des attentes très grandes et trop importantes
de la part des managers et salariés. Il ne peut donc
générerque frustrations et déceptions. Un des accords
toltèques43 est « ne pas faire de
suppositions » afin de ne pas être déçu.
Communiquer sur ses attentes et ses envies permet leur réalisation et
réduit l'écart entre le rêve et la réalité.
Les réfractaires au poste CHO parlent d'utopie. Nous
verrons dans les sous-chapitres suivants qu'il en faut peu pour passer d'utopie
à la réalité du terrain.
« En fait, je crois qu'il vaut mieux ne pas
avoir de Bonhomme Joyeux dans l'entreprise si c'est juste pour avoir un gentil
organisateur-décorateur, ou un DRH un peu plus fun, mais qui ne met pas
en place des vraies valeurs qui nous permettent de nous sentir
bien. »?Article UPTIMOI, 16 septembre 2016
Laetitia Sahuet, CHO à Payname, propose une belle
métaphore avec le jardinage. En effet, elle parle de terrain fertile
(entreprise) pour planter la graine du « bonheur au
travail ». Mais, en qualité de CHO et manager, faut-il encore
avoir la main verte !
1.
Stratégie et Culture de l'entreprise
« Quelles sont mes valeurs ? Qui suis-je ? J'ai
appris cela via la formation PGM. J'ai une certaine éthique :
autonomie, reconnaissance, confiance et disponibilité de mes
supérieurs, équité, utilité.J'ai besoin que les
valeurs de mon groupe soient en adéquation avec les miennes.Aujourd'hui,
mes
relations avec mes collègues sont devenues
« amicales » : on s'entraide, on s'écoute, on
ne se juge pas. Ce qui me fait rester dans mon entreprise, c'est que mes
valeurs soient respectées.
42-
« Bisounours » est un terme souvent utilisé dans le
livre « Happy RH » afin de démontrer que le voyage
vers le bonheur n'en fait pas parti car il est parsemé d'échecs,
de doutes et d'hésitations.
43- Don Miguel Ruiz, Les quatre
accords toltèques-La voie de la liberté personnelle, Edition
Jouvence, traduction Olivier Clerc, Mai 1999.
Vanhée, Laurence. Happy RH: Le bonheur au travail,
rentable et durable (French Edition) (Emplacements du Kindle 145-146). La
Charte, Professional Publishing. Édition du Kindle.
« Mettre en place une éthique
d'entreprise comprise et partagée par les salariés favorise
considérablement le bien-être, l'esprit d'équipe,
l'entraide. Ce sont des salariés motivés, dynamiques,
reconnaissants et désireux de partager les valeurs de
l'établissement qui seront présents et qui accueilleront les
clients au sein de la structure. Le rôle fondamental du manager est aussi
de transmettre et d'informer ses équipes. Son rôle est d'impliquer
toute l'équipe dans le développement de l'établissement,
notamment dans l'ambiance ressentie afin que l'expérience client soit
optimale. »Philippe ATTIA, Directeur Général du
ChâletRoyalp Hôtel & Spa
Lors des interviews, les managers ont évoqué
régulièrement le lien entre la stratégie, la culture
d'entreprise et leur bonheur au travail.
Posons la définition de la stratégie comme
« l'acte de déterminer les finalités et les
objectifs fondamentaux à long terme de l'entreprise, de mettre en place
les actions et d'allouer les ressources nécessaires pour atteindre
lesdites finalités. »(Alfred Chandler, 1962). En
parallèle de celles-ci, l'entreprise crée sa culture. Certaines
inconsciemment et d'autresconsciemment afin de créer un levier puissant
d'engagement.
Pour Laurence Vanhée, « elle est
l'âme d'une société, permettant de distinguer l'une de
l'autre, deux entreprises au même core business, avec le même
savoir-faire à l'oeuvre sur le même marché.[...] C'est
"l'élément invisible aux yeux des collaborateurs mais
visibles avec leur coeur". »La culture est la chose la moins
formalisée mais la plus partagée : elle
« transmissible, évolutive et spécifique.
»
On peut définir la culture d'entreprise comme un
ensemble de règles, de valeurspartagées et de comportements qui
permettent le fonctionnement de cette organisation. Elle prend en compte
l'histoire et les éléments socioculturels de l'entreprise.
« Si l'on veut que la culture d'entreprise
prenne, il faut aligner les actes aux paroles à tous les étages
de la hiérarchie. Du bon sens basique peut-être, mais là
encore, ça va mieux en le disant. », L. Vanhée, Happy
RH
Si l'on souhaite que le CHO et les managers puissent
collaborer et travailler tous deux au bonheur de l'entreprise, il sera donc
essentiel que celle-ci mette au centre de ces préoccupations le bonheur
des employés : ce qui est la définition même du
terrain fertile.
« Pour être heureux au travail, j'ai besoin
d'être en phase avec mon supérieur hiérarchique et avec les
valeurs stratégiques de l'entreprise. »
Trop de sociétés aujourd'hui utilisent le
bonheur comme une opération de communication afin de développer
leur image de marque. On appelle cela le
« Happywashing »44. En effet,
lors de mes recherches, j'ai remarqué que deux des cinq offres d'emploi
sur le poste CHO, étaient du « Happy washing » :
Phénix, entreprise qui donne une seconde vie aux
produits, spécialisée dans le recyclage desdéchetset
Wedoogift, qui propose des cartes cadeaux multi-enseignes
dématérialisées.
Sur ces annonces parues en février/mars 2017, seul le
titre du CHO faisait référence au bonheur des employés.
Les missions de cette fonction différaient grandement de tout ce que
nous avons démontré :
· WEDOOGIFT recherchait un stagiaire CHO, avec pour
objectifs en fin de stage,la compréhension et la connaissance du
marché, la base de gestion d'un centre de profit, la prospection clients
et les connaissances relatives aux contrats clients.
· PHENIX, start-up, séparait ce poste de CHO en
trois axes : 30% de ressources humaines (paie, contrat, prime, mutuelle),
50% de suivi comptabilité et facturation et 20%
d'évènementiel interne (actions du CHO sans finalité de
missions).
On peut d'abord se poser la question de l'attribution du poste
CHO à un stagiaire. La personne en charge du bien-être des
employés ne doit-elle pas être une personne inscrite à long
terme dans l'entreprise ? Le CHO, s'il n'est pas obligéd'avoir de
nombreuses années d'expérience,doit être doté d'une
forte capacité d'analyse et de savoirs-être nécessaires
à la bienveillance et l'ouverture sur autrui. Je ne suis pas
persuadée qu'un(e) stagiaire soit capable de répondre à
ces exigences.
De plus, le CHO que recherchent ces entreprises n'effectue
aucune des missions préalablement définies dans les chapitres
précédents. On peut donc conclure que ces entreprises se servent
de ce poste pour communiquer sur leur image etne se soucientpas
réellement du bien-être de leurs salariés. La
désillusion pour le recruté et les salariés n'en sera que
plus grande. Il est donc normal d'entendre parler de monde des
« bisounours » dans ce genre de cas.
« Si ce n'est qu'une démarche marketing, si
l'entreprise veut seulement donner l'impression d'être cool, ça
marchera deux à six mois, mais pas plus.» Franck Martin
44- Happywashing, terme
créée dans les années 2000, faisant
référence à la définition de Greenwashing qui
« consiste pour une entreprise à orienter ses actions
marketing et sa communication vers un positionnement écologique. C'est
le fait souvent, de grandes multinationales qui de par leurs activités
polluent excessivement la nature et l'environnement. Alors pour redorer leur
image de marque, ces entreprises dépensent dans la communication pour
"blanchir" leur image. »
http://www.greenwashing.fr/definition.html
C'est une illusion de croire que n'importe quelle entreprise
peut du jour au lendemain assurer le bonheur de ses salariésen
employantles quelques recettes préalablement énoncées.
La direction d'une entreprise, si elle veut offrir à
ses collaborateurs le bonheur,doit elle-même se poser la question du
« comment ». Elle doit définir une stratégie
à long terme et une culture d'entreprise avecun socle de valeurs
partagées par ses managers et ses employés.
A l'inverse, modifier la stratégie et intégrer
de nouvelles valeurs ne permet pas le bonheur des employés.
« Et si c'était la clé, écouter
les employés et les impliquer dans la mise en place de cette
stratégie » Uptimoi
2.
Le bonheur ne s'impose pas
Ce pays des CHO n'est pas un monde angélique où
tout est parfait et rien ne change. Il engage l'entreprise et son personnel
dont le CHO et les managers.
Sans l'engagement des salariés, le pays des CHO est
utopique. Inclure le personnel est donc un axe majeur du bonheur au
travail.
« J'ai eu une longue et belle carrière
heureuse. Pendant des années, le bonheur au travail, je l'ai connu sans
me poser de questions au quotidien. J'allais au travail avec plaisir. Mais, il
y a 4 ans, ma société a mis en place une nouvelle
stratégie où l'on prônait la confiance et le bonheur au
travail. A partir du moment où l'on a imposé ces notions, j'ai
remarqué que tout se dégradait, que cela devenait quelque chose
de terriblement artificiel. On essayait de nous l'imposer, avec des tables de
ping-pong, des séances de massage, des services de conciergerie qui au
final font travailler les employés plus longtemps le soir, etc. Ce qui
paraissait très agréable au début s'est
révélé complètement artificiel avec des rapports
faussés. Et tout cela, pour une meilleure productivité et
performance des employés. [...] Je ne sais plus ce que c'est le bonheur
au travail, le malheur oui. » Cadre au service communication au sein
d'une grande entreprise française 45
Selon cette cadre, toutes les générations sont
touchées dans sa société, ce n'est donc pas un conflit
générationnel.
Imposer toute nouvelle stratégie sans impliquer les
employés n'est pas un risque mais
44- Caroline Lallemand,
Un «responsable du bonheur» peut-il vraiment rendre les
employés heureux, article Le Parisien, 8 février 2017.
un suicide professionnel, même si cette stratégie
est porteuse de valeurs profondes.
Imposer une nouvelle culture (donc le CHO) sans se demander si
elle correspond auxpersonnes qui devront la véhiculer est tout sauf
bénéfique : pour l'entreprise comme pour le salarié.
Posez-vous cette question : est-ce que je serais heureux
si, du jour au lendemain, on m'imposait ?
· De manger en position assise de méditation, sous
prétexte que cela limite les douleurs de dos
· D'écouter une musique au réveil car cela
dynamise et motive
· De faire une séance de sport tous les 2jours
pour améliorer sa condition physique
· De prendre ce raccourci pour gagner du temps,
même si le paysage est moins joli
· De s'habiller de cette façon plutôt que
d'une autre, car dans cette nouvelle culture, il est préférable
de ne pas choquer les regards
· De... Faire des choses à l'encontre de ses
envies, etc.
Même si cela est bénéfique pour le corps,
il ne l'est pas pour le coeur ! Le jeu, le repos, lorsqu'ils sont
obligés, perdent leur caractère ludique et bienfaisant.
Dans la vie privée comme professionnelle, tout
changement de culture demande du temps, de l'appropriation et surtout demande
le désir d'en faire partie. Un voyage est décidé et
mûrement réfléchi : on n'impose pas la destination.
Alors pourquoi le faire au travail ? Pourquoi imposer ce
voyage au pays des CHO ? La concertation auprès des salariés
est un point majeur de la réussite de l'intégration du CHO et de
tout ce qui en découlera.
En management, on emploi « accompagner le
changement » et pas « imposer le changement ». Je
crois que pour que le voyage au pays des CHO soit un succès, il faut
« créer le changement » avec les managers et les
salariés. C'est eux qui détiennent le pouvoir de réussite.
« La mission de ce diplômé en
psychologie du travail a débuté il y a deux ans, après une
enquête réalisée auprès des 1 400 salariés de
la société (dont 750 au siège, à Roubaix), portant
sur les conditions de travail, l'organisation, le niveau de salaire ou encore
la mobilité interne.» Florent voisin, CHO ou responsable de
qualité de vie et santé au travail à OVH.
Lorsque je parle d'imposer une culture, je parle
d'imposer des journées ou horaires précis de
télétravail, d'imposer les minutes de pause dans la
journée (même si elles sont rallongées), d'imposer un
massage, une séance de sport, d'imposer tout simplement tout ce qui
pourrait être lié au bien-être. En thérapie, on m'a
dit : « fais-le car tu en as envie ou ressens le besoin, ne le
fais pas parce qu'il faut le faire, ne le fais pas par obligation. »
C'est aussi transposable dans la stratégie du bonheur au travail.
FIGURE 9 : « Le blurring, une
réalité pour les cadres français » :
analyse du phénomène blurring sous l'angle de la qualité
de vie au travail et du rapport des cadres
à leur temps de travail.
Source :
http://www.managerattitude.fr/9228301/le-blurring-brouille-les-cadres.html
En parallèle de la culture CHO, le blurring a vu
le jour. Ce terme est issu du verbe « to blur = flouter ».
Il signifie le brouillage de la frontière entre vie privée et vie
professionnelle. C'est un phénomène qui touche essentiellement
les cadres managers.
Vu précédemment, il ne doit pas être
imposé à défaut de surcharger. Cette cadre qui
témoigne de son épuisementprofessionnel, s'est vue obliger une
nouvelle méthode de travail : télétravail, blurring,
etc.
« Du jour au lendemain, on a vu apparaître
des 'happy day ! et 'happy holidays' à la fin de nos mails, ainsi que
des smileys sur les portes des bureaux pour définir notre humeur du
jour, mais ce type de communication anglo-saxonne n'est pas transposable en
France, la mentalité est trop différente. »
Le blurring peut être irréversible. Le manager,
seul, décide de l'utiliser ou pas. Il peut avoir des
bénéfices sur la qualité de vie au travail. Mais il ne
doit pas être une obligation et un fait acté : c'est une
possibilité de plus vers le bonheur au travail.
« Le CHO, je le trouve trop déconnecté
de la vie des projets, des contraintes que l'on peut rencontrer. C'est
probablement un peu utopique. Je crois que le CHO, s'il est en dehors de
l'équipe et qu'il ne partage pas les mêmes objectifs, ne pourra
pas nous aider. Cela me gênerait que mes
collaborateurs aillent voir le CHO plutôt que moi, afin
de parler de leur ressentis vis à vis du travail.
Le bonheur au travail est extrêmement important dans mon
management. Je prends beaucoup de temps à parler avec mes collaborateurs
lorsqu'ils ne sont pas bien, je leur donne des jours off s'ils en ont besoin.
Je veille à leur bien-être : je fais très attention.
Je ne crois pas trop au CHO. J'ai le sentiment de faire le
"job". Je crois qu'il serait plus intéressant de former les managers,
par des CHO ou des coachs à des techniques d'agilité, de
motivation, etc. »
Le manager de demain a peur de perdre sa
crédibilité, ses avantages relationnels et sa
légitimité avec l'apparition d'un CHO et toute la culture interne
à ce poste.
C'est pourquoi, il est réellement important de prendre
en considération les attentes et craintes des managers.
Car oui, le bonheur ne s'impose pas !
3.
« Pas l'Un sans l'Autre »
Il est encore une fois illusoire de croire que mettre en place
quelques évènements, transformer l'environnement et offrir des
services suffisent à rendre les employés heureux.
« Chez Google, un long toboggan traverse les
étages jusqu'à la réception, mais au-delà de deux
jours d'ancienneté, plus personne ne l'utilise. Il ne faut pas confondre
l'offre de services ou la possibilité de décompresser et le fait
de transformer le job en jeu. C'est beaucoup plus compliqué que cela, et
d'ailleurs tout le monde ne le souhaite pas. » L.
Vanhée
Il est donc logique d'entendre de la part de managers qui ont
une entreprise ayant mis en place séance de
kinésithérapie, salle de repos fun, etc ; que cela n'a rien
révolutionné et que l'ambiance en son sein n'a pas
évolué.
Ainsi, on entend parler de « clowns au pays des
bisounours ». Dans ces cas-là, les résistants ont
raison de ne pas croire au CHO.Mais il ne faut pas se fier uniquement à
ce genre d'entreprises qui font du « Happy washing ».
Les réfractaires ne voient et n'observent que la partie
visible de l'iceberg : les actions. Mais derrière cela, il y a des
missions qui sont elles-mêmes en adéquation avec des valeurs
représentant la stratégie et la culture de l'entreprise
partagées par le personnel.
FIGURE 10 : « Pas l'Un sans
l'Autre : les rouages du bonheur en entreprise
Source : analyse et synthèse des recherches et
interviews de neuf managers
« Notons que la plupart des intervenants
suggèrent qu'il faut soi-même avoir fait une démarche en
profondeur de ses « savoir-être » pour accompagner les autres
vers leur bien-être, ce qui logiquement devrait s'appliquer à tous
les échelons de
l'entreprise »46,et non
seulement les managers !
46- « Travailler pour
être heureux ? Le bonheur et le travail en France ? » aux
éditions Fayard. Source :Article - Bonheur et travail, oxymore ou
piste de management stratégique pour l'entreprise ? - Revue
Management et avenir, p.178, 2012,Marie-Pierre Feuvrier
VI. FICHE DE ROUTE
Bienplus qu'une fiche de poste, ceci est une fiche de route
qui vous servira, vous managers,àappuyer auprès de votre
direction,la stratégie du bonheur des salariés en entreprise.
CHIEF HAPPINESS OFFICER :
RESPONSABLE DU BONHEUR, RESPONSABLE DE LA QVT ET DE LA
SANTE AU TRAVAIL
« Garant des conditions organisationnelles
propices au bonheur des collaborateurs, à leur épanouissement et
par conséquent leurs performances. »L.Vanhée
OBJECTIFS DE L'INTEGRATION DU CHO DANS
L'ENTREPRISE
Salariés
- Plus engagés
- Plus investis
- Plus motivés
- Plus reposés
- Plus présents, plus actifs
- Plus heureux
- Plus productifs
|
Entreprise
- Performance et rentabilité économique
augmentées
- Diminution de la rotation de la masse salariale
- Diminution des arrêts de travail et absences
- Economie sur les loyers, le ménage,
l'électricité
- Image de marque renforcée sans coût
budgétaire de communication supplémentaire
- Augmentation du portefeuille clientèle
- Augmentation du Chiffre d'affaire
|
Managers
- Gain de temps et d'énergie
- Gain en compétences managériales
- Ambiance de l'équipe renforcée
- Diminution des problèmes relationnels
- Equipe plus créative, plus innovante
- Equipe plus performante
|
PRE-REQUIS
Stratégie et Culture Entreprise
- Concertation des salariés
- Prise en compte de leurs attentes dans la
stratégie
- Définition de la culture d'entreprise avec le
personnel
- Déclinaison opérationnelle de la
stratégie et culture entreprise
|
Culture CHO
- Liberté des managers et employés :
autonomie, pouvoir de décision et d'actions, flexibilité
organisationnelle
- Reconnaissance : Responsabilité et confiance
- Humanité : Relationnel collègues,
ambiance, partage des valeurs, communication, écoute active et
bienveillance
|
CONTENU DU POSTE47
Missions principales (cf figure 11,
tableau missions déclinées en actions)
Assurer le bonheur des managersafin de créer
« l'effet boule de neige Bonheur » sur leurs
collaborateurs. Donc, contribuer et veiller au bien-être de tous les
salariés :
- Fédérer, créer le collectif par la
création deliens entre les salariés
- Transmettre la convivialité
- Créer, mettre en place et maintenir une bonne
ambiance de travail
- Mettre en place une culture de travail sereine et
positive
- Impulser l'engagement et la motivation des
salariés
- Identifier et résoudre par des solutions
appropriées, les problèmes vécus par les managers et leurs
collaborateurs
- Accompagner les évolutions de l'entreprise qui
peuvent s'avérer anxiogènes : nouvelle stratégie, rachat
de l'entreprise, déménagement, etc.
- Veiller à la sécurité au travail
|
Volet Environnement
- Veiller à l'entretien et à la
convivialité des espaces de travail
- Réorganiser selon les demandes les espace de
travail
- Limiter les dépenses liées aux
propriétés multiples ou utilisation du matériel en double
- Créer des espaces de travail partagés
- Décorer les espaces de travail :
luminosité, nature, décoration, etc.
- Rendre plus ergonomique le poste de travail
|
Volet Communication Interne
- Organiser et planifier la communication interne
- Mettre en place de nouveaux outils numériques
- Prêter une attention particulière à
certaines problématiques individuelles
- Assurer une communication interne claire et transparente
pour que les salariés puissent s'exprimer sur leur fonction ou sur les
relations au sein de l'entreprise
- Communiquer avec transparence les problématiques de
l'entreprise
- Faire remonter les informations
- Observer, analyser, prendre du recul et transmettre aux
managers
|
Volet Evènementiel Interne
- Organiser des moments de convivialité offerts par
l'entreprise
- Garantir la cohésion et le bien-être par des
évènements extérieurs à l'entreprise
- Proposer des activités de détente,ludiques,
sportives, écoresponsables et caritatives
- Proposer des services spécifiques au personnel
|
Volet Développement de
carrière
- Mettre en place lemaRHketing
- Mettre en place des formations adaptées aux attentes
des managers, aux besoins de l'entreprise, répondant à la
stratégie du bonheur.
- Intervenir sur des éléments
stratégiques de l'entreprise : horaires de travail,
télétravail, entretiens individuels, formation, etc.
- Accueillir les nouveaux salariés et veiller à
leur intégration
- Réguler la tension liée aux évolutions
de la charge de travail
- Rétablir l'équité
|
COMPETENCES REQUISES
« C'est l'homme qui fera le poste : la
personne, sa façon de travailler et la relation qu'il pourra avoir avec
les managers. Il n'y a pas de référentiel, c'est un nouveau
poste. On ne connait pas son périmètre. S'ils mettent un
introverti,
ça ne marchera pas. Il faut mettre une personne avec un
pur relationnel, un sentimental, quelqu'un qui va vers les autres, qui
créera du lien et des animations... Dans ce cas-là, j'y
crois !
Savoirs théoriques
- Connaissances en Ressources Humaines
- Connaissance en Communication
- Gestion de projet évènementiel
- Formation en coaching agilité, savoir
motivé, développement du leadership, etc.
|
47- Analyse, Synthèse et
extraits de mes recherches :
Ficher métier, responsable du
bonheur », publié sur etudiant.aujourdhui.fr
Christine Monfort, Qu'est-ce qu'un Chief Happiness
Officer ?, publié sur Emarketing, 6 mars 2017,
48- Comment devenir "Chief
Happiness Officer",Begin Mag, Blog dédié au bien-être,
25 Août 2016
Alain Lamour, Profession : Chief
HapinnessOfficer, article Manager Attitude-vivre ensemble, 4 août
2016.
A.Mleczko, Comment devenir "Chief Happiness
Officer" (CHO) ? Interview !, 3 novembre 2016.
Savoir-faire
- Compétences managériales : pédagogie,
formation, communication, gestion humaine, etc.
- Compétences en communication : réseaux
sociaux, logiciel de création d'affiches, retouches et/ou photos
- Compétences en animation,
évènementiel
- Diagnostiqueur entreprise
|
Savoir-être - Qualités
intrinsèques48
- Bienveillance, empathie, altruisme
- Créativité, innovation
- Capacité à analyser, se remettre en question,
à s'adapter
- Aisance rationnelle
- Dynamisme, réactivité
- Ouverture d'esprit, modernité
- Sens de l'organisation
- Sens de l'humour, attitude positive
- Force de proposition, motivation
- Capacité à inspirer le bonheur chez les
autres
|
CRITERES DE REUSSITE : COHABITION
MANAGER-CHO
Figure 10 : 5piliers de la culture du Service
Public Fédéral (sécurité sociale belge) : 5
do's&don'ts, détournés en dondoo's formulant autant de
suggestions pour réinventer les relations entre collaborateurs. Chacune
de ces invitations se décline en une infinité de
comportements.
Source : Happy RH, Chapitre 4, Laurence Vanhée
Après concertation avec tous les employés afin
de définir les valeurs de la culturede l'entreprise, le manager devra
veiller au respecter des « dondoo's » de son organisation.
Il sera le garant de l'action opérationnelle et de sa réalisation
auprès des collaborateurs.
|
EXEMPLE DE REALISATION
Figure11, tableau des missions
déclinées en actions, exemplesde ce qu'ilest possible de mettre
en place en qualité de CHO
Source : Analyse, Synthèse et extraits de me
recherches, cf annexe Internet
ACTIONS
|
ENTREPRISE
|
Weberisation, si objectifs atteints annuellement :
- 4 jours offerts au Québec à tous les
salariés
- 1 soirée privative à Eurodisney, open
bar,etc.
- Privatisation business center pour jeux de rôles de
théâtre, mannequin challenge, etc.
|
Saint-Gobain Weber
|
- Lors de chaque séminaire, une animation caritative
est mis en place : basket avec des enfants à mobilité
réduite, escalade avec des aveugles, collecte de nourriture pour les
Restos du coeur
- Entreprise collaborative où 1% du profit
budgété est reversé à une oeuvre caritative :
profit atteint ou non
- Walls : mur des caricatures et photos d'enfance des
salariés
- Création Mascotte du groupe
- Utilisation de Yammer
- Valeurs entreprise affichées en grosses lettres sur
les murs
|
Gripple Europe
Société détenue par ses
employés
|
- Evènements festifs : petit déjeuner avec
clients, etc.
- Mise en place d'une gazette interne
- « IntuitiTouch » méthode de
travail centrée sur l'humainqui fait résolument la
différence
- Cuisine comme à la maison
- Salle de jeux avec babyfoot
- Salle de pause avecpoufs géants
- Espace ouvert, lumineux et avec plantes
- Bourse aux projets d'innovation : venir avec une
idée géniale, absurde, gigantesque, toute petite, sans chichi,
ambitieuse, rigolote, etc.
|
Intuiti
|
- Petits déjeuners mensuels : tous les premiers
vendredis du mois, les équipes des différents bureaux sont
réunies à Bruxelles et à Liège autour de
viennoiseries dans une ambiance agréable. L'initiative surfe sur les
saisons en fêtant la galette des rois ou la chandeleur pour varier les
concepts.
- Apparition des « walls » :
Mur des « bonnes nouvelles »
affichées dans les espaces communs afin d'informer l'arrivée d'un
nouveau collaborateur, d'informersur le réaménagement et la
décoration des bureaux en open space, d'annoncer la signature d'un
nouveau projet, d'annoncer des mariages et des naissances, mais aussi afin de
distiller des conseils pour mieux dormir ou gérer la priorité de
ses tâches au travail.
Sur un autre mur fleurit un mélange de photos corporate
et d'évènements plus ludiques auxquels participent les
employés
- Salle de pause agrémentée de canapés,
de gros poufs et de chaises "oeufs" qui permettent de s'isoler. L'endroit fait
aussi office de salle de jeux avec à disposition une Arcade, des jeux de
société et une Xbox One
- Un jour de télétravail encouragé par
semaine
- Mise en place d'évènements :
« escape Hunt », « last wednesday
drinks »,etc.
|
Tapptic
|
- Petits déjeuners bio et apéritifs conviviaux
toutes les semaines
- Repas mensuel
- Mise à disposition de paniers de fruits et
légumes
- Organisation de séances de massage, etc.?
|
Statup Palace
|
- Mise en place d'activités zen : Atelier
Wellness de 30min (relaxation, méditation), séance de
thérapie individuelle (thérapeute) et collectif (yoga)
- Humain placé au coeur de la méthode
managériale avec un Management participatif : valoriser
l'employé en lui attribuant une spécialité.
On cherche à donner un rôle à chacun et
à valoriser l'individu afin de le responsabiliser et de mettre en avant
son travail.
|
RoyalpHotel and spa
|
- Décoration des locaux en fonction des périodes
et des évènements
- Livraison de petits déjeuners
- Cadeaux aux employés : des ballons de gym pour
soulager les douleurs du dos, des paniers de fruits chaque jeudi, des massages
assis tous les quinze jours, ou encore des partenariats avec un centre
d'ostéopathie et la salle de sport du coin.
|
Sponsorise.me
|
- Création du campus Payname en prenant en compte
l'avis de chacun : espace ouvert de 600 m2, entouré d'un jardin avec
potager, poulailler, etc.
- Création de la « Payname Box » :
remise aux nouveaux arrivants par un parrain (une personne de l'équipe).
Il s'agit d'une boîte aux couleurs de Paynamedans laquelle le
collaborateur a tout pour s'imprégner rapidement du projet, ainsi il
découvre sous forme de jeu et donc de manière ludique,
l'environnement Payname. Dans cette Box, il découvre également un
« parcours » permettant d'aller à la rencontre de
l'équipe.
- Blog Payname avec tribune
« Xpert » : les collaborateurs prennent la parole sur
les sujets qui les passionnent ou les interrogent, font des retours
d'expérience sur leur métier ou encore des résumés
d'événements auxquels ils ont participé.
- Une grotte en espace de repos demandée par les
employés
- Services à la personne : commande de boissons et
repas
- Evènements : week-end au ski,etc.
|
Payname
|
- Création salle de pause, de jeux, réunion en
version salon dans magasin franchisé
- Mise en place de tournoi Fifa 2017 sur Playstation entre
collègues
- Repas ouverture fermeture saison : pique-nique autour
d'un lac ou barbecue
- Une journée par an « imaginez votre futur
préféré »
|
Entreprise managers interrogés
|
Voici « 10 conseils pour passer une bonne
journée au travail », Source : Madness, août 2014,
Jennifer Padjemi
- 9h00 : Prenez un café ou thé pour
éviter l'assoupissement=40% de chance d'éviter
le mal de nuque
- 9h15 : To do list= +40% de
productivité
- 10h15 : Pause= +11% de
productivité
- 12h15 : Pause Dej, pause zen= -60% de
mal de dos et +54% de vigilance
- 13h30 : Riez, amusez-vous= +10% de
productivité
- 15h00 : Mollo sur les PPT avec une formation «
PGM : prise de parole en public » = +50%
de productivité
- 17h00 : Surfez sur le net, faites quelque chose
pour vous et pas pour le travail = +50 de concentration
- 17h30 : Communiquez en face à
face= +78% de temps de gagner
- 18h00 :Coupez et revenez à vos
activités personnelles
Travaillezen musique= +40%
d'efficacité
|
CONCLUSION
Durant ce voyage, j'avais pour missions de définir les
impacts du poste CHO sur les managers, de définir les clés de
leur bonheur et l'impact économique pour l'entreprise.
Il me semble donc pertinent, à présent, de dire
que le bonheur permet d'augmenter le capital économique d'une entreprise
en misant sur son capital humain.
Au cours de notre périple, j'ai démontré
que l'adage professionnel « faire plus avec moins » n'est
pas un argument recevable.
Le bonheur est accessible dans notre vie privée mais
aussi professionnelle.
Le poste CHO émerge doucement en France. Certaines
entreprises n'ont pas eu peur de miser sur le bien-être de leurs
employés. Ce sont des start-up ou des sociétés
spécialisées dans le numérique. Elles ont su prendre le
virage au bon moment, même si le brouillard cachait l'horizon. Elles y
ont cru et ont eu raison d'investir.
La stratégie du bonheur en entreprise repose donc sur
le CHO mais aussi surtout sur la culture de l'entreprise et sa transmission par
les managers. Il est possible néanmoins d'être heureux au travail
sans CHO. Si l'entreprise mise sur une communication bienveillante, une
méthode managériale prônant la liberté, la
reconnaissance et l'humain, si le Directeur RH évolue en
développeur du patrimoine humain et si le leader de l'organisation fait
preuve d'humilité ; le bien-être, la sécurité,
la santé, la qualité de vie et la félicité des
salariés seront alors respectés, développés et
maintenus.
« Ils n'en parlent pas mais pour certaines
entreprises, le bonheur au travail est une évidence. Ils n'ont pas
forcément besoin de CHO car le PDG a inculqué la bienveillance
dans son entreprise comme pré-requis. Ne vous méprenez pas, il ne
s'agit pas forcément de start-ups (ce que je croyais au départ
!). Il s'agit souvent de sociétés de services qui savent que leur
valeur repose uniquement sur le capital humain. Il est possible de faire
régner une bonne ambiance, même dans une société de
plus de 30 000 salariés. Il est des groupes dont les ressources humaines
arrivent à ne pas oublier le mot "humain" au profit du mot
"ressource"... » Catherine Testa, founder de l'optimiste, article
« L'envers du décor : CHO et bonheur au travail »,
mars2017
Tous les responsables, tous services confondus, managers,
DRH,IRP (instance représentative du personnel), CE (comité
d'entreprise), CHSCT (comité hygiène sécurité et
conditions de travail), RP, Elus syndicaux, contribuent au bonheur des
employés en appliquantquelques missions du CHO. Il était donc
essentiel de créer ce guide touristique à l'usage des
managers.
« Aujourd'hui, plus personne n'ignore que l'on
rejoint une organisation pour sa réputation ou le contenu du job, mais
qu'on la quitte à cause de son management. Il est grand temps que les
entités en mal de talents internes se ressaisissent. »
Laurence Vanhée
Le CHO et/ou le modèle de l'entreprise
libérée veillent au maintien de cette problématique
préoccupante chez les employés.
Il ne reste qu'aux entreprises françaises de se
réveiller et se (re)centrer sur ce sujet actuel qu'est le bonheur au
travail. Le CHO a donc un bel avenir devant lui.
Certains politiques, tel que Mr Hamon, ont pris conscience de
la souffrance professionnelle des français. Il avait mis au coeur de ses
réformes politiques, l'ajout du burnout dans les maladies
professionnelles. Depuis 2015, il existe le compte prévention
pénibilité. Aujourd'hui, dix facteurs de pénibilité
existent. Ils sont liés, essentiellement, à l'environnement et
aux conditions physiques. Pourtant, le facteur le plus important dans la crise
de vie actuelle est l`émotionnel.
Alors demain, verra-ton plus loin afin de ne pas
guérir, mais prévenir ?
A quand cette préoccupation sera un sujet au coeur de
nos débats politiques et éducatifs français ? La
France est-elle prête à prendre en compte le bonheur ?
Est-elle prête à réformer son système
éducatif et professionnel afin de prendre en compte l'intelligence
émotionnelle ?
Beaucoup de questions restent en suspens concernant l'avenir
du bonheur au travail et son intégration dès le début de
notre vie. Mais tout cela est un autre sujet.
Aujourd'hui, on sait que c'est possible, alors rien de sert de
courir...
49-Catherine Coppet, fev 2017,
« Chief Happiness Officer : le bonheur au travail, c'est son
métier »
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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de motivation au travail ? Rien d'anormal,Gereso Editions,10
mars 2016.
Laurence
Vanhée, Happy RH : Le bonheur au travail, rentable
et durable, EditionsLa Charte, octobre 2013.
Tony Hsieh, L'entreprise du bonheur,
Edition Leduc.S, septembre 2011.
Daniel Pink, La vérité sur ce qui
nous motive, EditionsFlammarion,septembre 2014.
Isaac Getz,Liberté&Cie - Quand la
liberté des salariés fait le succès des
entreprises, Edition Flammarion, février 2016
ARTICLES-RAPPORT
Magazine Problèmes économiques,
Dossier « Le bonheur expliqué par les
économistes », revue 2.938, 2 janvier 2008
Marie-Pierre Feuvrier, Bonheur et travail, oxymore
ou piste de management stratégique pour
l'entreprise ? Revue Travailler pour être heureux
? Le bonheur et le travail en France ?- Revue Management et avenir
n°68, mars 2014, p.164 à 182
Emilie Bourdu, Marie-Madeleine Pérétié,
Martin Richer, La qualité de vie au travail, un levier de
compétitivité, partenariat avec la Fabrique de
l'industrie, Terra Nova et le réseau Anact-Aract, le 11/10/2016
REFERENCES INTERNET
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HapinnessOfficer, article Manager Attitude-vivre ensemble, 04
août 2016.
http://www.nrj.fr/active/reussir-formation/comment-devenir-chief-happiness-officer-cho-interview-31265897
Comment devenir "Chief Happiness Officer" (cho) ?
Interview !,03 novembre 2016
https://start.lesechos.fr/rejoindre-une-entreprise/temoignages/comment-je-suis-devenue-chief-happiness-officer-3386.php
LaetititaSublet, Il en faut peu pour être
heureux- Comment je suis deveneuChif Happiness Officer, Les Echos
Stars, Le 18 décembre 2015
http://beginmag.com/comment-devenir-chief-happiness-officer/#.WU0XKMbpNE4
Comment devenir "Chief Happiness
Officer", Begin Mag, Blog dédié au bien-être,
25 Août 2016
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responsable du bonheur en entreprise, mise à jour 06 avril
2017
http://www.e-marketing.fr/Thematique/ressources-1077/communaute-10150/Breves/est-Chief-Happiness-Officer-306305.htm#q1xmQBsI4RCVpRHJ.97
Christine Monfort, Qu'est-ce qu'un Chief Happiness
Officer ?, publié sur Emarketing, 06 mars 2017
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Catherine de Coppet, Chief Happiness Officer :
Le bonheur au travail c'est son métier, L'Etudiant, 02
février 2017
https://fr.linkedin.com/pulse/comment-je-suis-devenue-chief-happiness-officer-chez-johanna
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devenue Chief Happiness Officer chez Flaneurz, Linkedin, 20
décembre 2016
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http://www.levif.be/actualite/sante/un-responsable-du-bonheur-peut-il-vraiment-rendre-les-employes-heureux/article-normal-611137.html
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bonheur» peut-il vraiment rendre les employés
heureux, article Le Parisien, 08 février 2017
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2015
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http://www.actionco.fr/thematique/manager-1020/Infographies/L-espace-de-travail-element-crucial-de-la-motivation-et-du-bien-etre-54933.htm#yRbfwZoB9Btw4U41.97
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http://www.managerattitude.fr/9228301/le-blurring-brouille-les-cadres.html
Le blurring brouille les cadres, 28
avril 2106
http://azergo.ch/guides/bureaux-assis-debout-pourquoi-varier-les-positions-de-travail/
Bureaux assis-debout : Pourquoi varier les
positions de travail, 2015
TABLE
DES ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaires
Annexe 2 : Références
internet et rapport
Annexe 1 : Le questionnaire
Annexe 2 : Références internet
et rapport
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