Avant-propos
Ce travail qui a débuté en 2005 a
été rendu possible grâce à un certain nombre
d'opportunités qui m'ont été offertes. C'est ainsi que
dès la première année (2005-2006) j'ai
bénéficié d'une bourse du programme Mobilité
Internationale Rhône-Alpes (MIRA) dans le cadre de la coopération
entre le Département de Géographie de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines de l'Université Abdou Moumouni de Niamey
(UAM) et l'Institut de Géographie Alpine (IGA) de l'Université
Joseph Fourier de Grenoble en France (UJF). Cette bourse de neuf mois m'a
permis, lors de mon séjour à Grenoble, de bien conduire la
recherche bibliographique sur laquelle s'appuie ce travail. A la fin de ce
séjour d'études, j'ai pu rédiger, sous la direction du
Professeur des Universités Olivier Soubeyran, la revue de la
littérature, la problématique, la méthodologie ainsi que
le questionnaire justifiant cette thèse. Lors de mon séjour
à IGA de Grenoble, j'ai eu la chance d'assister à plusieurs
séminaires organisés par le laboratoire de recherche
Pacte-Territoire. J'ai découvert alors des notions comme la
territorialité, la temporalité et bien d'autres aspects
associés à la recherche géographique dans ce
laboratoire.
A la fin de mon séjour à Grenoble en
décembre 2006, je me suis retrouvé à Niamey pour la
deuxième année de thèse durant laquelle mes recherches ont
été mises en veille faute de moyens financiers pour la
réalisation de mes enquêtes de terrain. C'est au début de
la troisième année que Monique Bertrand, directrice de recherche
de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), m'a offert
l'opportunité de faire partie du programme Mobilité
Ouest-Africaine (MOBOUA) qu'elle venait de mettre en place. Ce programme qui
cadre avec mes recherches, a financé les enquêtes et leur
dépouillement. Les présentations que j'ai faites lors des
séminaires organisés dans ce cadre m'ont permis
d'améliorer mes travaux en tenant compte des critiques et suggestions
des éminents chercheurs qui composent ce programme. Grâce à
ce programme, le géographe que je suis a pu aussi découvrir deux
villes ouest-africaines à savoir Ouagadougou au Burkina Faso et Bamako
au Mali.
Depuis 2009, j'évolue parallèlement dans un
autre programme de recherche intitulé « Bintchiké
Birané », terme haoussa qui veut dire
« étude des villes ». Ce programme qui porte sur
l'étalement urbain rejoint exactement mes travaux de recherche. Dans le
cadre de ce programme pluridisciplinaire dirigé par mon directeur de
recherche Kokou Henri Motcho, Maître de Conférences et le
Sociologue Amadou Oumarou, j'ai aussi participé à des
séminaires méthodologiques sur la ville de Niamey et
bénéficié d'une formation sur le sphinx V+5
(qui a permis de dépouiller mes questionnaires) et sur le récit
de vie.
Ce sont là les opportunités qui m'ont
été offertes dans la conduite de ces travaux d'études et
de recherche (TER) portant sur la mobilité résidentielle et
le processus d'étalement de la ville de Niamey. Cette étude
intègre aussi les migrations internes et internationales dans
l'explication de la structuration de l'espace urbain niaméen. Pour ce
faire, elle se fonde sur l'analyse des rapports du ménage avec son
logement.
En effet, le domaine de l'habitat à Niamey est
marqué par la non mise en oeuvre des outils de planification. Il en
résulte une véritable anarchie entravant un développement
harmonieux de la ville. D'où l'intérêt particulier que je
porte à la question de l'habitat. C'est dans ce sens que, dans le cadre
du mémoire de maîtrise, j'ai bien voulu traiter de la
« perception de l'espace et la mobilité
résidentielle dans le quartier Lacouroussou ». Ce travail
d'étude et de recherche (TER) m'a permis de comprendre l'image que les
habitants de ce quartier du centre ville ont de leur lieu d'habitation et de la
ville ainsi que leur comportement vis-à-vis de ces espaces. Il m'a
également permis d'identifier les espaces acceptés et les espaces
refusés par les habitants de ce quartier qui est aussi un
« quartier d'accueil », un lieu où la
mobilité résidentielle intra-urbaine prend le plus souvent sa
source.
Dans le cadre du Diplôme d'Etude Approfondi (DEA), j'ai
travaillé sur le « parcours migratoire des citadins et le
problème de logement à Niamey ». Ce travail,
plutôt exploratoire, m'a permis d'approfondir mes connaissances en
matière de logement à Niamey en ayant un aperçu sur les
processus d'insertion sociale mise en relation avec la mobilité
résidentielle. D'ailleurs, cette étude m'a permis de relever tous
les mécanismes à l'oeuvre dans la gestion de l'espace urbain de
Niamey et de maîtriser plusieurs concepts qui méritent
d'être valorisés dans la présente thèse.
La présente approche essaie de mettre en relation
l'étalement urbain et les migrations (internes et internationales) en
s'appuyant sur l'analyse de la dynamique résidentielle intra-urbaine. En
effet, il semble que "la concentration croissante de la population dans les
villes" (définition de l'urbanisation : Larousse 2007) implique une
certaine mobilité résidentielle. Cette dernière se
définit comme une redistribution permanente de la population à
l'intérieur de la ville. Il s'agit d'une dynamique qui s'alimente aussi
bien des migrations internes et internationales que des
déménagements intra-urbains.
Il faut dire que ce travail s'est heurté à un
certain nombre de difficultés qui expliquent sa longue durée. En
effet, cette thèse a pris six ans du fait que j'ai trouvé un
emploi à l'Institut Universitaire de Technologie de Zinder (IUT)
nouvellement créé en octobre 2008. La préparation des
cours que j'y dispense et l'adaptation à ma nouvelle ville m'ont pris
énormément de temps. A cela s'ajoutent les responsabilités
de plus en plus accrues de mon Directeur de thèse qui devient Directeur
de l'IUT de Zinder en 2008, puis Recteur de l'Université de Zinder
depuis sa création en 2010.
|