4.4.6. Equipement de la
parcelle
La superficie moyenne de la parcelle est de 495 m²
à Niamey et la plupart des parcelles ont une superficie comprise entre
600 et 800 m² (50 % des parcelles de Niamey) et 18 % de 400 à 600
m². Quant aux parcelles de moins de 200 m², elles ne constituent que
3 % de l'ensemble des parcelles de la ville. Cela montre que la parcelle est,
quand même, d'une grande taille à Niamey. Cette situation
contribue à aggraver l'étalement urbain même si on note, de
plus en plus, une diminution de la superficie des parcelles dans les quartiers
récents (entre 200 et 400 m2). Mais, là aussi les
spéculateurs véreux s'arrangent à trouver plusieurs
parcelles contigües dont l'assemblage permet d'avoir un grand domaine
foncier. Ainsi, trois à quatre parcelles peuvent, par remembrement,
donner une parcelle de 1200 à 1600 m2.
Tableau n°4.13 : Superficie moyenne de la
parcelle par strate
Niamey est une ville horizontale du fait de la
prédominance de l'habitat de cour qui concerne 75% des parcelles de la
ville. Les cases et les baraques sont d'une proportion infime (3% des
logements) alors que les villas et mini-villas constituent 1/5 de maisons
enquêtées.
Dans l'habitat de cour, on distingue l'habitat de cour en
banco, l'habitat de cour en semi-dur ou banco amélioré et
l'habitat de cour en dur qui est de plus en plus dominant. Ce dernier
constitue 31% des maisons de la ville contre 29% pour le banco et 14% pour le
semi-dur. Il faut dire que les quartiers récents sont presque
exclusivement construits en dur.
L'eau courante n'est pas présente dans toutes les
maisons au niveau de certains quartiers, notamment les plus récents. En
effet, plus de 1/3 des maisons de la ville de Niamey ne sont pas
raccordées aux réseaux d'adduction d'eau de la
Société Nigérienne d'Exploitation des Eaux du Niger
(SEEN).
Figure n°4.22 : Présence d'eau courante
dans la parcelle
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Figure n°4.23 : Présence
d'électricité dans la parcelle
|
En revanche, l'électricité semble être la
ressource la mieux partagée à Niamey, car seuls 15 % des
ménages n'en disposent pas. Quant aux sanitaires, on note que 7
parcelles sur 10 sont dotées uniquement d'une douche
aménagée ; la douchière sommaire est présente
dans 11 % des parcelles ; il s'agit surtout de parcelles parsemées
de cases ou de baraques, sinon des maisons en banco en état
délabré. Pire, on trouve encore des parcelles qui ne sont pas du
tout dotées de douche, même sommaire ; il s'agit de maisons
en chantier occupées prématurément pas des squatters qui
ont recours aux maisons voisines pour leurs besoins sanitaires.
Dans l'ensemble de la ville, la douche moderne n'est
présente que dans 17 % des maisons principalement des villas ou
mini-villas. La présence de douche moderne est plutôt courante
dans les quartiers résidentiels (dits riches) de la ville.
Pour le lieu d'aisance, on note deux types à Niamey
à savoir la latrine traditionnelle et le WC moderne. La première
qui est plus fréquente, se retrouve dans 72 % des maisons de la ville.
Le second, à savoir le WC moderne, n'est présent que dans 22 %
des maisons dont la plupart sont des villas ou mini-villas. De plus, force est
de constater que 7 % des maisons n'ont ni latrine traditionnelle ni WC moderne.
Cela est un fait des quartiers nouveaux dans lesquels beaucoup de maisons
occupées sont encore en chantier ou des villages urbains dont certains
habitants continuent de déféquer à l'air libre dans les
« buissons ».
Dans tous les cas, c'est l'absence de ces sanitaires qui fait
que certaines rues de Gamkallé, de Goudel ou de Yantala Bas sont
jonchées d'immondices propices au péril fécal. De
même, les bois et autres espaces verts comme la ceinture vertes sont
devenus de véritables lieu d'aisance. Cette situation est due à
une insuffisance des sanitaires au sein des maisons. En effet, pour une moyenne
de 3 ménages par parcelle, il existe une seule latrine traditionnelle.
Cela est plus fréquent dans les quartiers traditionnels du centre ville
et de la zone péricentrale. Un tel sous-équipement favorise les
constipations récurrentes chez des populations, en majorité
pauvres, qui ne mangent forcement pas sain et équilibré. De plus,
elles sont souvent obligées d'attendre longtemps avant de pouvoir se
soulager en cas de besoins, car il faut faire la queue pour accéder
à l'unique latrine de la maison.
Le nombre de logements est pléthorique dans certaines
parcelles de Niamey, notamment dans les quartiers centraux où la
spéculation locative est très développée. En effet,
une parcelle de Niamey compte en moyenne 4 logements avec une fréquence
plus élevée de maisons de 2 à 4 logements (35 %). Mais, il
faut noter que 23 % des maisons comptent plus de 6 logements contre seulement
19 % de moins de 2 logements. Il n'est pas rare de voir des cas extrêmes
où l'espace cour est érigé en labyrinthe servant seulement
de lieu de circulation : c'est le cas des maisons de 12 voire 20
logements.
S'agissant du nombre moyen de ménages par parcelle,
elle est de 3. Ainsi, on a 4 logements pour 3 ménages dans une parcelle.
Il faut dire que 46 % des ménages de la ville vivent seuls dans une
parcelle ; les maisons de 2 à 4 ménages constituent 25 %.
Celles qui comptent au moins 6 ménages sont de l'ordre de 29 %. A
Lacouroussou, plus de 12 ménages cohabitent dans certaines maisons.
Tableau n° 4.14 : Nombre moyen de ménages
par parcelle
Dans l'ensemble, on peut dire que les maisons de Niamey sont
occupées par leur propriétaires qui peuvent cohabiter avec
d'autre types de statut d'occupation comme les locataires, les logés
gratuitement, etc. Aussi, 56 % des parcelles de la ville sont occupées
par leurs propriétaires. Il convient quand même de préciser
que 44 % des maisons n'abritent pas leurs propriétaires qui vivent, le
plus souvent, ailleurs dans une autre maison de Niamey.
La plupart de ces maisons sont exclusivement vouées
à la location. Aussi, 62 % des ménages enquêtés dans
la ville de Niamey sont locataires contre 21 % de propriétaires, 8 %
d'ayants droit, 8% de logés gratuitement et seulement 2 % de squatters.
Ces chiffres montrent la flagrante prédominance des locataires
justifiant ainsi la forte spéculation foncière et
immobilière. Il en résulte une concentration du foncier et de
l'immobilier dans les mains de quelques spéculateurs dans une ville
où le bail n'est soumis à aucun code ni à un quelconque
contrat formel sécurisant le propriétaire et le locataire. Dans
les parcelles soumises à la location, on trouve en moyenne 3,5
locataires.
Le nombre moyen d'habitants par parcelle est de 15. Il faut
dire que cette moyenne cache de grandes disparités, car le nombre
d'habitants varie de un à 80 dans les parcelles. L'enquête montre
que les parcelles de moins de 10 habitants et 10 à 20 habitants sont
plus importantes avec 37 % pour chacune de ces classes d'âges, puis
celles de plus de 20 habitants formant 23 % du parc immobilier de la ville.
Tableau n° 4.15 : Nombre moyen d'habitants par
parcelle
Dans ces dernières, la promiscuité est
frappante. Au moment de l'enquête, la présence de logements vides
est constatée dans seulement 5 % des parcelles alors que 1/10 disposent
de boutiques ou ateliers divers. Certaines maisons sont de véritables
lieux de commerce ou de centre artisanaux avec 6 à 7 boutiques ou
ateliers.
Dans l'ensemble, on note une diversité de statuts
d'occupation sur les parcelles ; il va s'en dire que cette
diversité renvoie aussi à des pratiques résidentielles
distinctes.
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