1.2.2. Observation directe du
terrain d'étude
L'observation directe du terrain d'étude est une
étape préliminaire aux enquêtes. Elle marque le
début de familiarisation avec le terrain qui consiste à passer
dans tous les quartiers de la ville afin de faire une typologie des quartiers
en fonction de l'habitat et la localisation. Dans chaque quartier, le tissu
urbain, le niveau d'équipement, d'animation et d'autres aspects
apparents du mode de vie sont appréciés. La connaissance du
terrain et les informations recueillies à travers la recherche
bibliographique sont fondamentales dans l'élaboration du questionnaire
et des guides d'entretiens. En effet, chaque fois que le chercheur se trouve en
présence de quelque chose de spécifique ou en face de
récurrences de faits, sa curiosité grandit et se traduit par des
interrogations dont la finalité est d'affiner et de préciser la
connaissance. C'est au cours de cette étape que se fait la
définition des strates et l'identification des zones de
dénombrement et des îlots dans lesquels les questionnaires seront
administrés. Il en est de même pour l'identification des
ménages à enquêter selon le pas de tirage calculé
qui sera expliqué plus loin.
La classification des quartiers qui a résulté de
cet exercice a privilégié leur localisation (quartier central,
quartier péricentral, quartier périphérique) ; ce
critère fondamental est associé à celui de la typologie du
bâti (quartier résidentiel, quartier traditionnel ou mixte) ou du
statut du quartier (quartier loti ou spontané). Il faut dire que ce
choix vise à se conformer aussi bien à la structure de la ville
qu'à la stratification de l'habitat telle que l'a décrit K. H.
Motcho en 1996.
En outre, l'observation directe du terrain permet de
photographier des scènes et de constater de visu les mutations
architecturales dans certaines zones. Le résultat de cette étape
a été confronté à d'autres sources telles que les
cartes sur l'habitat et les photographies aériennes.
1.2.3. Utilisation des cartes
et photographies satellitaires
L'interprétation des cartes, photographies
aériennes et images satellitaires de dates différentes a permis
d'appréhender l'évolution de l'espace urbain et les
transformations à l'oeuvre et leur rythme. Contrairement à
l'étape précédente, elle donne au chercheur la
possibilité de prendre une certaine distance par rapport au terrain afin
de pouvoir l'apprécier de l'extérieur avec une vue plus globale
que ne le permet l'observation directe. C'est en utilisant de tels outils
d'analyse spatiale que les chercheurs du Centre National de la Recherche
Scientifique (CNRS) ont réalisé que la croissance de la ville de
Paris ne résulte pas d'un étalement urbain mais plutôt
d'une extension de l'aire urbaine, c'est-à-dire une extension aussi bien
de Paris que des communes environnantes. Dans le cadre de cette étude,
j'ai utilisé des photographies de Niamey et de son aire urbaine
tirées sur Google Earth. L'utilisation d'images Google Earth a permis
aussi de voir la morphologie actuelle de la ville avec les modifications les
plus récentes à l'intérieur de l'espace
considéré.
Quant à la cartographie initiée dans cette
étude, elle a fait ressortir les différentes étapes de
l'évolution spatiale ainsi que la stratification sociale de la ville. Il
a été aussi judicieux de faire une carte des densités
résidentielles par quartier. Pour ce dernier point, il y a lieu de
relever le degré de mise en valeur des parcelles et le nombre moyens de
ménages par parcelle dans les quartiers où se sont
déroulées les enquêtes.
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