Réflexion sur le processus de démocratisation en Afrique. Cas de la république démocratique du Congo.( Télécharger le fichier original )par Christophe Zamba Mungongo Université libre De Kinshasa - Licence en droit public 2012 |
§2. FACTEURS ENDOGENESRappelons qu'en 1977, des pressions intérieures furent exprimées pour le réajustement politique du pays. 1. Mutineries des soldats katangaisDepuis l'avènement de la Deuxième République, la RDC avait connu une période relativement calme. Les premières secousses du système centraliste résultent des mutineries des ex-gendarmes en 1966 à Kinshasa, des insurrections des mercenaires en 1967 sous la direction de Jean SCHRAMME et de Bob DENARD, de la révolte des étudiants en juin 1969 et en juin 1971 ainsi que du bras de fer entre MOBUTU et MALULA suite à la révolution culturelle de 1972 qui ouvrit une campagne de débaptisassions des cultes, conséquence de la doctrine Mobutisme du recours à l'authenticité. Mais aussi efficaces paraissent-elles, elles ébranlèrent suffisamment le régime. En effet, l'action menée par le FNLC dans la province du Katanga, alors Shaba en mars 1977 puis en mai 1978, le pouvoir du Maréchal ne fut sauvé que grâce au soutien d'une coalition d'intérêts stratégiques et individuels des forces étrangères à cette guerre dite des Quatre-vingts jours. Le Front, branche politique du mouvement insurrectionnel avait dans son programme minimum les objectifs ci- après : 1. Lutter contre la dictature ; 2. Eriger un Etat républicain et une démocratie nouvelle ; 3. Améliorer les conditions de vie des masses populaires. D'aucuns estiment que l'action du FNLC aurait essentiellement motivé le discours tenu le 1er juillet 1977, lequel annonça la nouvelle orientation de l'organisation administrative et politique du pays. 2. Les contestations estudiantinesDans la nuit du 11 au 12 mai 1990, des incidents sanglants se sont produit au campus de l'université de Lubumbashi. On parle de plusieurs morts et blessés. Le pays et le monde sont stupéfaits. L'on s'interroge ; Pourquoi de tels incidents alors que le pays vient de s'ouvrir à la démocratisation ? Pourquoi de tels incidents au moment où toutes les énergies de la nation sont censées être dirigées vers la construction d'un devenir meilleur pour le peuple dont le bonheur se conjuguait à l'imparfait ? Quelles que soient les réponses, les effets de ces malheureux événements sur le pays sont négatifs, néfastes.27(*) Les étudiants dont le foyer principal est l'université ont souvent constitués de base arrière de l'opposition à travers l'Afrique afin de pouvoir se faire entendre et imposer l'alternance, cela prend essentiellement la forme d'une action politique pacifiste et non violente.28(*) Réclamant aussi une reforme démocratique de l'enseignement supérieur, puis une restructuration de la vie sociale et un socialisme démocratique, les étudiants ont finalement exigé l'abolition de toutes les structures du pouvoir et de domination, c'est-à-dire des transformations irréversibles de la société et des modes de vie.La RDC en a bien les souvenirs, ici, nous faisons allusions aux événements des étudiants congolais dans l'ex-zaïre au campus de Kinshasa et celui de Lubumbashi. * 27 Vincent de Paul Lunda Bululu, Conduire la première transition au Congo-Zaïre, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 32. * 28BapuwaMwamba, Pourquoi ce bilan de sang sur les campus ? Bulletin de l'association canadienne des études africaines, 1991, pp. 3-13. |
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