Réflexion sur le processus de démocratisation en Afrique. Cas de la république démocratique du Congo.( Télécharger le fichier original )par Christophe Zamba Mungongo Université libre De Kinshasa - Licence en droit public 2012 |
2. Exigences de coopération au développement (condition de prêt à l'appui)L'Afrique part du principe que tout discours sur le développement suppose l'implantation de la démocratie. Il convient de noter qu'à l'aube des indépendances, les occidentaux soutenaient qu'il fallait un pouvoir fort susceptible de mobiliser toute la population dans le cadre d'un parti unique pour atteindre les objectifs du développement. Mais plus de trente ans après les indépendances, tout le monde s'était rendu compte que les régimes dictatoriaux implantés partout en Afrique ont aggravé le sous-développement tout en enrichissant les dictateurs. On sait que tout le temps que dura la guerre froide, les Etats occidentaux se sont accommodés des dictatures africaines et des multiples violations subies par les droits de l'homme sur le continent. Mais, on a oublié que l'universalisme de ce modèle ne s'est imposé qu'il y a peu, et qu'il peut y avoir des pesanteurs locales ou, tout honnêtement, des particularités locales, et que, de toutes les façons, tous les Etats ne sont pas sur la même ligne de départ, et qu'ailleurs les rythmes de progression peuvent être plus ou moins rapides. Le lien entre les intérêts des Etats occidentaux et l'action menée en faveur de la démocratisation, avec plus ou moins de célérité, n'en demeure pas moins évident. C'est ce qui explique que là une puissance ait plutôt intérêt à interrompre brutalement la démocratisation, et qu'ici un Etat occidental voulant se défaire de tel dirigeant, peut-être dictateur, mais en plus gênant de gros intérêts économiques et financiers, les choses soient précipitées et même bâclées.25(*) Car elle était présentée par le Ministre français de la Coopération Alain PLANTEY en ces termes : `Qu'il n'est pas de développement sans démocratie et de démocratie sans développement'. Donc pour la RDC ex (Zaïre) afin de sortir de son chaos de sous-développement, la démocratie était la voie de cette sortie. Outre, au sommet qui s'était tenu à partir du 03 avril 2000 au Caire en Egypte et qui avait réuni les chefs d'Etat des pays d'Afrique et ceux de l'union Européenne, au menu des discussions, il y avait parmi les principaux points soulevés par les chefs d'Etats africains, la demande d'annulation par l'union européenne de la dette africaine qui s'élevait à environ 350 milliards de dollars US. A cette demande, la réponse des chefs d'Etat européens était claire et nette. Ils avaient insisté sur le respect de droits de l'homme, lutte contre la corruption, la démocratisation c'est-à-dire la mise en place des institutions républicaines, légitimes, seules capables de donner une perspective de légitimation et un gage de stabilité et de paix à la nation, à ses voisins et finalement à la communauté internationale.26(*) Nous nous demandons si cette exigence de démocratisation serait au bénéfice des africains ou des occidentaux eux-mêmes. * 25Honoré Ngbanda, Op. cit., p. 85. * 26 Evariste TshimangaBakadiababu, La démocratie et ses blocages au Congo Kinshasa de 1958 à nos jours, Paris, L'harmattan, 2004, p. 9. |
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