CONCLUSION
La présente étude intitulée
« Systèmes des valeurs et de l'éthique dans la
fonction publique
béninoise » s'est
donnée pour objectif, au départ, de comprendre la persistance des
comportements non éthiques des fonctionnaires dans l'administration
publique. A cet effet, deux hypothèses ont été
formulées, incluant la paupérisation des fonctionnaires et
l'inefficacité des dispositifs de sanction comme variables explicatives.
De l'analyse des résultats de terrain, il ressort que
le niveau de connaissances des fonctionnaires des valeurs promues dans
l'administration ne porte pas à équivoque. Cependant leur
application quotidienne n'est pas toujours effective. Au nombre des conduites
déviantes les plus observées, figurent la corruption, le
favoritisme, le clientélisme et, le népotisme. Leur persistance
est entre autre relative à l'iniquité dans le système de
rémunération, notamment en ce qui concerne les primes de travail
et autres avantages liés au poste. C'est sans compter avec la
« surmonétarisation » qui incite constamment
à rechercher de l'argent frais pour l'investissement en
sociabilité. De ceci, la paupérisation des fonctionnaires semble
jouer un rôle de premier plan dans l'observation quotidienne à
leur niveau, des comportements non éthiques.
D'un autre point de vue, la persistance desdits comportements
semble relative à l'inefficacité des dispositifs de sanction,
lesquels, s'ils existent, ne sont pas correctement mis en oeuvre. Les sanctions
récompenses sont plus observées que les sanctions disciplinaires
qui, s'appliquent souvent moins aux fautifs parrainés qu'à ceux
qui sont sans mentor quelconque. La fréquence de telles pratiques est de
nature à encourager la tenue de comportements déviants, rendant
par là inconséquentes, les visées du Code des Valeurs et
d'Ethique dans la Fonction Publique qui sont prioritairement relatives à
l'éradication de ce genre de conduite de l'administration.
Aussi, la hiérarchie se doit-elle de toujours donner le
bon exemple pour éviter l'adage « fais ce que dit et jamais ce
que je fais », car dans chaque structure, publique ou privée,
le comportement du patron est d'une audition aussi forte que ses collaborateurs
ne puissent entendre ce qu'il dit.
De même, l'éducation familiale doit reprendre
droit de cité dans notre société, car, c'est dès
l'enfance que les premières notions de valeurs éthiques doivent
être inculquées à l'adulte de demain qu'est l'enfant afin
qu'il ne s'en détourne point le reste de sa vie.
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