Tableau N° 16 :
les contraintes socioculturelles
T.R*
SEXE
|
Considération de la femme comme être
inférieure
|
Surcharge ménagère
|
Négation du droit à l'éducation de la
fille
|
Ne pas adhérer aux associations et assister aux
manifestations culturelles
|
OUI
|
NON
|
Total
|
OUI
|
NON
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Total
|
HOMMES
|
30
|
10
|
40
|
18
|
22
|
40
|
20
|
20
|
40
|
23
|
17
|
40
|
FEMMES
|
24
|
16
|
40
|
19
|
21
|
40
|
29
|
11
|
40
|
11
|
29
|
40
|
TOTAL
|
54
|
26
|
80
|
37
|
43
|
80
|
49
|
31
|
80
|
34
|
46
|
80
|
Source : enquête personnelle, juin
2016
T.R : Type de Réponse
A l'analyse de ce tableau, il ressort des 40 hommes
enquêtés, 30 qui considèrent que
« l'infériorisation » de la femme constitue une
contrainte socioculturelle contre 10 qui ont répondu par la
négative. Quant aux femmes, elles sont 24 à dire que le fait de
considérer la femme comme être inférieur constitue une
contrainte socioculturelle contre 16 qui ont répondu par la
négative.
Cette tendance féminine à répondre non,
est le témoignage d'un conservatisme et d'une idéologie de
soumission des femmes enquêtées, voire du contentement de leurs
places ou statut subalterne par rapport à l'homme et dans la
société. Il en est de même pour les hommes qui ne sont 10
à reconnaitre la femme comme un être égal est la
manifestation d'une idéologie de supériorité du genre
masculin par rapport au sexe féminin. Ces deux idéologies sont
enseignées, soutenues et entretenues par et dans notre
société.
Ensuite, parlant de la surcharge ménagère comme
contrainte socioculturelle, 19 femmes ont répondu Oui contre 21.Quant
aux hommes, ils sont 18 à affirmer que la surcharge
ménagère constitue une contrainte, un obstacle à
l'autonomie de la femme contre 22 hommes qui soutiennent la thèse
inverse.
Il convient d'attirer l'attention sur le fait que les femmes
qui ont répondu par l'affirmative n'ont très
généralement pas d'aide-ménagères à la
maison ; par ailleurs, les femmes soutenant que la surcharge
ménagère ne constitue pas une contrainte à leur
autonomisation argumentent très souvent qu' « elles
ont des bonnes qui les aident dans ces travaux » ou
répondent tout simplement que « c'est une question de
programmation », autrement, si une femme se programme bien, les
corvées ménagères dont il s'agit ne peuvent en aucun cas
l'empêcher de faire quoi que ce soit. Quant à la proportion
très importante des hommes enquêtés (22/40) qui pensent que
la surcharge ménagère n'est pas une contrainte à
l'autonomie de la femme, leur agissement découle de la division du
travail selon le sexe qui attribue les travaux ménagers aux femmes, ce
qui fait que ces hommes n'y voient aucun mal dans cet état de fait et
trouvent même cela normal.
S'agissant de la négation du droit à
l'éducation de la femme/fille comme contrainte socioculturelle, l'avis
des hommes est paritairement partagé car ils sont 20 à
répondre Oui et 20, Non. Cependant un plus grand nombre de femmes
s'accordent sur le fait que la négation du droit à
l'éducation des filles est une réelle contraintes
socioculturelles, elles sont 29 à soutenir cette thèse contre 11
à dire le contraire. Les femmes soutenant l'éducation des filles
maitrisent la célèbre maxime à
coeur : « quand une femme est instruite, c'est une
famille qui l'est, un quartier, un village et toute la nation
entière ». Par contre, celles qui ne favorisent pas trop
l'école des filles ont aussi leur
argument : « beaucoup de femmes s'en sont sorties alors
qu'elles n'étaient pas instruites. Il y a de grandes commerçantes
qui n'ont pas été à l'école et pourtant ça
va chez elles ».
Quant à cet avis qui divise les hommes à ce
sujet, à mon avis, est dû leur degré de
compréhension, il en va de soi que l'avis d'un homme n'ayant pas
fréquenté l'école diffère de celui qui a un certain
niveau d'instruction.
Enfin, quant au fait de ne pas laisser les femmes
adhérer aux associations et assister aux manifestations culturelles, 23
hommes ont répondu OUI disant ainsi que cet état de fait
constitue une contrainte socioculturelle contre 17 qui ont répondu par
la négative. Par ailleurs 11 femmes sont d'accord que le fait
d'empêcher la femme d'adhérer aux associations et assister aux
manifestations culturelles constitue des obstacles socioculturels contre une
majorité qualifiée de 29 femmes qui ont répondu Non
corroborant la thèse contraire.
Ce résultat n'est guère surprenant, les hommes
ayant répondu par l'affirmative soulignent très souvent
l'importance des associations sur l'autonomisation des femmes même s'ils
sont partagés sur l'assistance des femmes aux manifestations culturelles
car la quasi-totalité des hommes (voire ceux qui ont répondu par
NON) estiment que les femmes profitent des manifestations pour perdurer en
ville alors que les réunions associatives ont une fin. Par contre les
hommes n'ayant soutenu que l'interdiction des femmes d'adhérer aux
associations et d'assister aux manifestations culturelles est une contrainte
à leur autonomie justifie leur négation pour la plupart par les
propos du genre : « les associations sont leur alibi
pour sortir » ou « les associations les
révoltent contre nous les hommes » ou
encore « ces choses leurs sont inutiles ».
En ce qui concerne les femmes sur ce point, comme chez les
hommes, celles qui soutiennent la thèse s'appuient sur l'importance des
associations et des manifestations culturelles pour dire OUI, par contre celles
qui affirment l'avis contraire nous ont tenu le plus souvent ce discours de
soumission et d'enfance : « un époux sait mieux
ce qui est bon ou mauvais pour sa femme ; s'il estime que tu ne dois pas
adhérer aux associations ni d'assister aux manifestations, c'est ce qui
bien et on doit l'obéir » pour dire qu' interdire
l'adhésion de la femme à une association et l'interdire les
manifestation ne constituent pas des entraves à son
autonomie.
|