C-l'Union Nationale des Femmes
du Mali (1974-1991)
L'union nationale des femmes du Mali (UNFM) a
été créée sous le Comité Militaire de
Libération Nationale (CMLN), le régime de transition entre la
première et deuxième république.
L'association a vu le jour au sortir de son congés
constitutif ; tenu les 28, 29 et 30 décembre 1974 à Bamako.
D'abord, l'association apolitique à vocation nationale et à but
non lucratif, l'UNFM s'est par la suite, muée en structure
affiliée au parti unique au pouvoir, l'Union Démocratique du
Peuple Malien (UDPM) créée en 1979.
L'organisation a oeuvré pour l'intégration de
la femme au développement dans le cadre d'une Économie
nationale indépendante planifiée. Elle s'est investie pour
la lutte contre les préjugés sociaux, l'injustice et pour la paix
et la justice.
Sa première présidente active a
été Mme Traoré Mariam Cissoko, épouse du chef de
l'État de la deuxième République, le Général
Moussa Traoré.
L'UNFM avait pour objectifs : l'intégration des
femmes au sein d'une même association, leur alphabétisation,
l'augmentation du taux de scolarisation des filles, l'exécution des
programmes visant à améliorer les conditions d'existence des
femmes et à les soulager des travaux domestiques.
Elle a su harmoniser son action avec les programmes nationaux
de développement économique, social et culturel.
UNFM était bien structurée. Elle était
organisée en comités, sous sections et Bureau Exécutif
National, conformément au découpage politique de l'UDPM au niveau
du village, du quartier ou fraction, de l'arrondissement et du cercle.
Ses instances de base étaient l'assemblée
générale, la conférence du comité, la
conférence de sous-section et la conférence de section.
L'UNFM a joué un rôle important dans la
sensibilisation, l'information et la mobilisation des femmes. Sa principale
préoccupation était l'amélioration de leurs conditions de
vie et de leur participation aux efforts de développement
socio-économique et culturel du pays.
En 17 ans d'existence, elle a oeuvré aussi bien pour le
bien-être de la femme que celui de l'enfant et de la famille. Elle a
initié des actions d'allégement des travaux domestiques de la
femme et a surtout contribué à la lutte contre la
désertification et pour la vulgarisation des foyers
améliorés et métalliques.
Au plan économique, l'UNFM a oeuvré pour
l'indépendance économique de la femme et sa participation au
processus de développement. Elle a créé l'Association pour
l'intégration de la femme dans l'économie malienne(AIFEM),
affiliée à la women's world Banking(WWB) de New York.
L'UNFM a géré de nombreux de nombreux projets
qui ont permis l'installation des moulins à grain, d'outils de
jardinage, de foyer améliorés, de coopératives
multifonctionnelles en zone rurale et urbaine. Elle a mené une vaste
campagne de sensibilisation sur les foyers améliorés. Dans le
cadre de l'expérimentation d'autres sources d'énergie de
substitution au bois, elle entreprit de tester en collaboration avec Shell Mali
et Total, des réchauds à gaz. L'UNFM avait créé des
centres d'animatrices rurales à Ouélessougou et à
Dougouwolo à 300 km de Bla. Elle gérait un projet de
vulgarisation et d'installation des foyers améliorés dans le
District de Bamako et dans le cercle de Kati.
Elle accordait des bourses d'études aux filles pour
l'ex Union Soviétique et les pays de l'ancien Bloc socialiste. L'UNFM a
joué un rôle important au sein de la commission nationale pour la
promotion de la femme(1976). Cette commission est composée des membres
de son BEN et des représentants des différents ministères.
Elle avait pour mission d'étudier tous les problèmes
d'épanouissement de la femme et à son intégration au
processus de développement. En 1988, fut abrogé le décret
de création de la commission. L'UNFM pris la relève et devint le
mécanisme national d'intégration de la femme au
développement.
L'UNFM était représentée au niveau de
toutes les instances du parti, dans le gouvernement, à
l'Assemblée Nationale et dans toutes les commissions politiques et
économiques.
L'effort a porté aussi sur la scolarisation des filles,
la lutte contre la déperdition scolaire. Dans ce sens, un centre de
formation fut construit à Bamako dans la cour du siège de
l'Union dont l'objectif était la réinsertion des filles et leur
intégration dans le processus de développement à travers
l'apprentissage des métiers de coup, et couture, hôtellerie,
coiffure, teinture...
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