I.1.2.5. Faune
La région représente l'un des derniers bastions
de la faune du Sénégal. En effet, selon Ba et al.
(1997), la faune animale est caractérisée par la
présence de grands herbivores bovidés (élan de Derby,
buffles, hippotragues), d'insectivores (hérissons et musa-raignes), de
Chiroptères (chauve-souris), de Lagomorphes (lièvres) et des
Rongeurs (ordre des Myomorphes). On note aussi la présence de grands
fauves félidés et hyénidés (lions,
panthères, hyènes tachetées), de petites antilopes
(masewel, guib harnaché, ourébi) et des singes (galagos,
cynocéphales, patas, cercopithieques). La région abrite
également une grande partie du PNNK (Parc national du Niokolo Koba) qui
joue un rôle important sur la conservation de la faune sauvage (ANSD,
2012).
I.1.3. Caractéristiques démographiques
La région de Kédougou concentre 1% de la
population du Sénégal avec une densité de huit (8)
habitants au km2. Cependant elle reste peu peuplée malgré une
forte migration observée ces dernières années, due
à l'exploitation intense de l'orpaillage et le début de
désenclavement de la zone, avec le bitumage de la route
Kédougou-Dialacoto en 1981 et Kédougou-Saraya en 1986 (ANSD,
2012). La population est estimée à 137485 habitants en 2012,
constituée majoritairement de femmes (52,3%) et de jeunes (les moins de
20 ans représentent 55,9% contre 2,2% pour les plus de 60 ans).
Malgré ses ressources minières et une bonne pluviométrie,
Kédougou reste l'une des régions les plus pauvres du
Sénégal avec 86% de la population qui vivent au-dessous du seuil
de pauvreté (ONUDI, 2009).
Sur le plan ethnique les groupes Pulaars et Mandingues
(Malinkés, Diakhankés, Bambaras) constituent les groupes les plus
représentés avec respectivement 41% et 34,2% de la population. Le
reste, 24,8% est partagé entre les populations autochtones
(Bédicks, Bassaris, Dialonkés, Koniaguis) et immigrées
pour raisons d'affectation ou d'affaires (ONUDI, 2009).
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La région de Kédougou reste fortement une zone
rurale. La répartition de la population selon le milieu
révèle que 83,6% de la population vit dans la zone rurale. Le
taux d'urbanisation de 16,4% reste très faible. La population est
inégalement répartie entre les départements. Selon les
projections démographiques de l'ANSD (2012), 54,8% de la population sont
concentrées dans le Département de Kédougou, 29,4% dans le
Saraya et 15,8% dans Salémata.
I.2. L'orpaillage à Kédougou
L'exploitation artisanale de l'or, désignée
sous le terme d'orpaillage est pratiquée depuis longtemps dans plusieurs
villages de la région de Kédougou. Cette activité a vu le
jour avec l'or alluvionnaire, appelé nara qui a fait l'objet
d'une exploitation pendant plusieurs décennies dans beaucoup de village
(Doucouré, 2015). Ce type d'orpaillage alluvionnaire était
surtout pratiqué pendant la saison sèche et demeurait l'apanage
exclusif des femmes du village dont il constituait l'une des principales
activités pendant cette période de l'année. Cependant avec
la découverte de l'or filonien, les hommes ont investi progressivement
l'orpaillage à leur tour ainsi que les migrants internes (ou les
nationaux) et les étrangers. Ainsi l'orpaillage devient une
activité principale et s'organise essentiellement autour des sites
miniers artisanaux communément appelés diouras en
malinké. Ces sites d'orpaillage, loin d'être des zones d'anarchie,
fonctionnent sur la base de règles établies au sein même
des communautés d'orpailleurs (Doucouré, 2015), et regroupent
plus de 50.000 personnes de toutes catégories (propriétaire du
terrain, migrants national, immigrant) avec une quantité d'or extraite
estimée à 500kg/an et un revenu d'environ 5000f CFA/jour (DNACPN,
2009). Mais au cours de ces dernières années, avec la
flambée du prix de l'or et le début de l'exploitation
industrielle, notamment la présence active de sociétés
canadienne, australienne et sud-africaine dans l'exploration, on assiste
à une prolifération des diouras avec l'utilisation
massive et sans aucune mesure de récupération du mercure
élémentaire (Niane, 2014).
L'exploitation qui à l'origine était
entièrement artisanale devient de plus en plus modernisée avec
l'utilisation d'engins par exemple pour détecter la présence
d'or, creuser, évacuer les eaux, broyer les pierres.
I.3. Le mercure
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