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Impacts de l'exploitation artisanale de l'or sur la conservation du chimpanze au Sénegal

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par Massylla NDIAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Mémoire de Diplôme de Master II en Biologie Animale 2016
  

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I.1.2.5. Faune

La région représente l'un des derniers bastions de la faune du Sénégal. En effet, selon Ba et al. (1997), la faune animale est caractérisée par la présence de grands herbivores bovidés (élan de Derby, buffles, hippotragues), d'insectivores (hérissons et musa-raignes), de Chiroptères (chauve-souris), de Lagomorphes (lièvres) et des Rongeurs (ordre des Myomorphes). On note aussi la présence de grands fauves félidés et hyénidés (lions, panthères, hyènes tachetées), de petites antilopes (masewel, guib harnaché, ourébi) et des singes (galagos, cynocéphales, patas, cercopithieques). La région abrite également une grande partie du PNNK (Parc national du Niokolo Koba) qui joue un rôle important sur la conservation de la faune sauvage (ANSD, 2012).

I.1.3. Caractéristiques démographiques

La région de Kédougou concentre 1% de la population du Sénégal avec une densité de huit (8) habitants au km2. Cependant elle reste peu peuplée malgré une forte migration observée ces dernières années, due à l'exploitation intense de l'orpaillage et le début de désenclavement de la zone, avec le bitumage de la route Kédougou-Dialacoto en 1981 et Kédougou-Saraya en 1986 (ANSD, 2012). La population est estimée à 137485 habitants en 2012, constituée majoritairement de femmes (52,3%) et de jeunes (les moins de 20 ans représentent 55,9% contre 2,2% pour les plus de 60 ans). Malgré ses ressources minières et une bonne pluviométrie, Kédougou reste l'une des régions les plus pauvres du Sénégal avec 86% de la population qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté (ONUDI, 2009).

Sur le plan ethnique les groupes Pulaars et Mandingues (Malinkés, Diakhankés, Bambaras) constituent les groupes les plus représentés avec respectivement 41% et 34,2% de la population. Le reste, 24,8% est partagé entre les populations autochtones (Bédicks, Bassaris, Dialonkés, Koniaguis) et immigrées pour raisons d'affectation ou d'affaires (ONUDI, 2009).

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La région de Kédougou reste fortement une zone rurale. La répartition de la population selon le milieu révèle que 83,6% de la population vit dans la zone rurale. Le taux d'urbanisation de 16,4% reste très faible. La population est inégalement répartie entre les départements. Selon les projections démographiques de l'ANSD (2012), 54,8% de la population sont concentrées dans le Département de Kédougou, 29,4% dans le Saraya et 15,8% dans Salémata.

I.2. L'orpaillage à Kédougou

L'exploitation artisanale de l'or, désignée sous le terme d'orpaillage est pratiquée depuis longtemps dans plusieurs villages de la région de Kédougou. Cette activité a vu le jour avec l'or alluvionnaire, appelé nara qui a fait l'objet d'une exploitation pendant plusieurs décennies dans beaucoup de village (Doucouré, 2015). Ce type d'orpaillage alluvionnaire était surtout pratiqué pendant la saison sèche et demeurait l'apanage exclusif des femmes du village dont il constituait l'une des principales activités pendant cette période de l'année. Cependant avec la découverte de l'or filonien, les hommes ont investi progressivement l'orpaillage à leur tour ainsi que les migrants internes (ou les nationaux) et les étrangers. Ainsi l'orpaillage devient une activité principale et s'organise essentiellement autour des sites miniers artisanaux communément appelés diouras en malinké. Ces sites d'orpaillage, loin d'être des zones d'anarchie, fonctionnent sur la base de règles établies au sein même des communautés d'orpailleurs (Doucouré, 2015), et regroupent plus de 50.000 personnes de toutes catégories (propriétaire du terrain, migrants national, immigrant) avec une quantité d'or extraite estimée à 500kg/an et un revenu d'environ 5000f CFA/jour (DNACPN, 2009). Mais au cours de ces dernières années, avec la flambée du prix de l'or et le début de l'exploitation industrielle, notamment la présence active de sociétés canadienne, australienne et sud-africaine dans l'exploration, on assiste à une prolifération des diouras avec l'utilisation massive et sans aucune mesure de récupération du mercure élémentaire (Niane, 2014).

L'exploitation qui à l'origine était entièrement artisanale devient de plus en plus modernisée avec l'utilisation d'engins par exemple pour détecter la présence d'or, creuser, évacuer les eaux, broyer les pierres.

I.3. Le mercure

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry