III.2.2. Biomasse et stock de carbone
Le résultat obtenu pour le carbone épigé
dans les anacardiers de plus de 20 ans (32,56 t/ha) est supérieure aux
21,73 t/ha obtenues par Thiombiano (2010) dans les
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anacardiers de 22 ans de Toussiana au Burkina Faso. Cette
différence est vraisemblablement liée à la
méthodologie de comptage utilisée mais principalement à la
variabilité de la densité du sous-bois, elle-même fonction
du niveau de maturité des anacardiers. En effet, le carbone
épigée des anacardiers 10 à 20 ans (28,29 t/ha) est
supérieure aux 7,17 t/ha estimé par Thiombiano (2010) dans les
anacardiers de 16 ans de Toussiana au Burkina Faso. Cet écart s'explique
par le fait que la densité des arbres des anacardiers 10 à 20 ans
est élevée au Cameroun comparativement à ceux des
anacardiers du Burkina Faso. Dans les peuplements d'anacardiers de
différents âges étudiés, les stocks de carbone
épigé total est de 72,26 t/ha. Ce résultat ne corrobore
pas ceux de Youl (2005) à l'ouest du Burkina Faso; Mulindabigwi (2005)
dans les villages Doguè et Sérou au Bénin et Saidou et
al. (2012) en zone Soudanienne du Bénin où ils ont
trouvé respectivement 33,20 t/ha ; 12,3 t/ha ; 9,0t/ha dans les
plantations d'anacardiers et 20,17t/ha dans les systèmes agroforestiers
à karité et à néré. Le stock de carbone
épigé obtenu dans le traitement témoin (savane) (1,15
#177; 0,14 t/ha) ne corrobore pas aux travaux de Tchobsala et al.
(2016) dans les savanes arborées et arbustive de
Ngaoundéré (Adamaoua-Cameroun) avec respectivement 40,89#177;
1,09t/ha et 45,03#177;1,22 t/ha de carbone épigé. Cette
différence s'explique par les fortes pressions anthropiques dans le
traitement témoin (savane). Les stocks de carbone épigé
dans les parcelles d'anacardiers de différents âges sont
supérieurs à celle du traitement témoin (savane). Cette
supériorité des stocks de carbone épigés des
anacardiers pourrait s'expliquer par une absence des interventions anthropiques
et à une augmentation de la biomasse par unité de surface
résultant d'une croissance végétale non perturbée
par l'Homme. Dans le traitement témoin (savane), le stock carbone est
fable parce qu'il y des fortes interventions anthropiques qui s'explique par le
fait que les parties aériennes des arbres sont exploitées
rapidement et/ou amoindries par les feux accidentels mais également avec
l'augmentation de l'exploitation des ressources forestières pour la
production de bois et de charbon.
La plus grande valeur de la biomasse épigée se
retrouve dans les classes diamétrique 20-30 cm et les classes de
diamètre inférieur à 20 cm. Cela se justifie du fait que
la classe] 20-30 cm] est constituée des espèces ayant des bonnes
capacités de séquestrations du carbone; la classe de
diamètre inférieur à 20 cm est composée
d'anacardiers de 0 à 10 ans conservées par la population. Elles
produisent soit des produits alimentaires, des substances médicinales,
soit possèdent une valeur culturelle. Par contre la savane a une
biomasse épigée pratiquement faible dans toutes les classes, ceci
est dû au faible dbh des espèces et aux actions anthropiques. La
distribution générale présente une structure en cloche
dissymétrique avec une prédominance de la classe
diamétrique 20-30 cm traduisant une
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bonne dynamique du stock de carbone épigé dans
les parcelles d'anacardiers. Cette distribution s'ajuste mieux avec une
fonction polygonale dont l'équation est : y = 1,3654x4 -
15,769x3 + 59,72x2 - 82,736x + 39,21 et R2 =
0,97 concluant que les parcelles d'anacardiers sont des populations normales.
Le stock de carbone, par observation de ces résultats, sont
corrélés au dbh des arbres dans ces peuplements.
Le résultat obtenu pour le carbone hypogé dans
les anacardiers de plus de 20 ans (32,56 t/ha) est supérieur aux
résultats obtenus par Thiombiano (2010) dans les anacardiers de 22 ans
de Toussiana au Burkina Faso avec une valeur de 3,84 t/ha. Ceci pourrait
s'explique par le fait que les sols de Ngong (nord-Cameroun) et de Toussiana
(Burkina Faso) n'ont pas la même texture et composition biochimique. En
effet, le carbone hypogé des anacardiers de 10 à 20 ans (28,29
t/ha) est supérieur aux 1,44 t/ha estimé par Thiombiano (2010)
dans les anacardiers de 16 ans de Toussiana au Burkina Faso. Cette
différence peut s'expliquer en partie par les différentes
textures et compositions biochimiques des sols. Le résultat obtenu pour
le carbone hypogé dans la savane (0,306 #177; 0,030 t/ha) ne corrobore
pas aux travaux de Tchobsala et al. (2016) dans les savanes
arborées et arbustive de Ngaoundéré (Adamaoua-Cameroun)
avec respectivement 31,58 #177; 3,07 t/ha et 31,61 #177; 3,89 t/ha de carbone
hypogé. Cet écart peut s'expliquer par le fait que dans la
savane, les facteurs anthropiques (les feux de brousse, coupes de bois, mise de
culture sur brûlis) et les facteurs biophysiques (érosion,
décapage des couches de surface, action mécanique
défrichage et l'oxydation de la matière organique) qui
détruisent et réduisent les restitutions organiques du milieu
vers le sol. Dans les peuplements d'anacardiers, Il a été
noté une nette augmentation significative des stocks de carbone
hypogé des anacardiers de 0 à 10 ans (1,031 #177; 0,052 t/ha)
vers les anacardiers de plus de 20 ans (3,363 #177; 0,065 t/ha).Ceci serait
vraisemblablement dû à une absence des interventions anthropiques
et à une augmentation de la biomasse par unité de surface
résultant d'une croissance végétale non perturbée
par l'homme et des facteurs biophysiques. Le stock de carbone hypogé
total des peuplements des anacardiers est 17,05 t/ha. Ce résultat ne
corrobore pas ceux de Mulindabigwi (2005) dans les villages Doguè et
Sérou au Bénin avec des valeurs 3,3 t/ha et 2,4 t/ha dans les
plantations d'anacardiers.
Le stock de carbone total 89,31t/ha obtenu dans les
différentes plantations d'anacardiers est supérieur à
celui du traitement témoin avec un stock de carbone total de (13,15
t/ha),ceci dû au dbh, surface terrière et à la
densité des arbres plus élevé dans les plantations
d'anacardiers que celle du traitement témoin ce qui pourrait expliquer
cette différence du stock de carbone total dans ces milieux. Et aussi
soit à la diversité des espèces
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ligneuses qui ne sont pas forcément les mêmes
dans les sites. Le stock de carbone moyen dans les peuplements varie
significativement des anacardiers de 0-10 ans (15,627 #177; 0,331 t/ha) vers
les anacardiers de plus de 20 ans (18,006 #177; 0,381 t/ha).Cette
différence conclue donc que les plantations d'anacardiers les plus
âgées séquestrent plus de carbone que les jeunes anacardes.
Le stock de carbone total 89,31t/ha obtenu dans les différentes
plantations d'anacardiers ne corroborent pas ce de Mulindabigwi (2005) dans les
villages Doguè et Sérou au Bénin avec des valeurs 44,5
t/ha et 39,9 t/ha dans les plantations d'anacardiers. Cet écart pourrait
s'expliquer par la nature des hypothèses adoptées lors de la
définition de la méthodologie de travail par de ces chercheurs.
Les espèces ayant un dbh compris entre] 2030 cm] et] 10-20 cm] stockent
plus de carbone; ces espèces ont stocké 44,22 t/ha soit 43,20 %.
La quantité de carbone varie suivant le dbh et l'abondance des
espèces. L'abondance amplifie la quantité de carbone par
sommation de la quantité séquestrée par chaque individu.
La distribution obtenue s'ajuste mieux avec une fonction polygonale dont
l'équation est: y = 2,2308x4 - 25,98x3 +
100,19x2 - 144,16x + 70,06 et R2 = 0,98. Cette
distribution peut s'expliquer par le fait que les arbres de grands
diamètres stockent bien plus de carbone que les arbres de petits
diamètres et qu'en dépit de l'effet de l'abondance, le dbh est le
facteur le plus important en matière de séquestration. Les
individus de classe diamétrique 20-30 cm ont séquestré
plus de carbone. Pour un groupe de taxon donné, la quantité de
carbone est amplifiée par l'effectif des individus qui
représentent le taxon ayant des grandes capacités de
séquestration du carbone. Pris individuellement, le dbh est le seul
facteur important de variation de carbone séquestré.
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