ABSTRACT
This study was conducted in the district of Ngong (Department
of Benue North Region Cameroon). The objective was to assess floristic
diversity and carbon storage potential in plantations cashew trees. Four types
of plots were selected, three cashew plantations of different ages and a
control treatment (savannah). Sampling was done along transects of 20 ×
100 m2. A total of 10 transects was installed per site. The
floristic inventory concerned the timber has in diameter in upper chest or
equal to 2 cm. A total of 16488 individuals in 31 families, 58 genera and 69
species were inventoried. The results have identified four types of land uses,
each carbon stocks per hectare falling rapidly and significantly when
converting savannah farmland. They are 1.463 #177; 0.177 t / ha for the
savannah; 4.834 #177; 0.306 t / ha for cashew from 0 to 10 years; of 15.627
#177; 0.331 t / ha for cashew aged 10 to 20 years; of 18.006 #177; 0.381 t / ha
for cashew trees over 20 years. The comparative analysis has shown that the
abundance, diversity indices and basal area are significantly different while
the density is not significant. These results also showed that the economic
value when converting a anthropized savannah planting cashew translates into an
estimated financial increase over 3762 dollar / ha or 2203826 FCFA / ha; more
this financial increase is accompanied by a potential release of approximately
376.07 tCO2 / ha in the atmosphere. These data demonstrate the ability of
agro-ecosystems cashew to store as much carbon that disturbed natural savannah;
the carbon-related ecological value could be an opportunity for financial
benefits in case of payment for environmental services provided by these types
of land use in the process of the Clean Development Mechanism (CDM).
Keywords: agro-ecosystem, cashew, sequestration,
CDM, Ngong, biomass.
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INTRODUCTION
Ces dernières années, la recherche sur le
changement climatique a avancé de manière remarquable (Durot,
2013). Elle confirme que les émissions de gaz à effet de serre
(GES) provenant des activités humaines, telles que l'industrialisation,
le changement d'utilisation de terres et l'exploitation démesurée
des ressources naturelles sont responsables du réchauffement climatique
que l'on observe actuellement sur Terre (Tinlot, 2010; Thiombiano et
al., 2011; Aliou et al., 2012; Zapfack et al., 2013;
Tayo, 2014; Noiha et al., 2015 . Selon plusieurs études, ces
GES (le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux
(N2O)) libérés par ces actions anthropiques entraînent donc
l'augmentation de la température terrestre et de la fréquence
d'événements météorologiques extrêmes, ainsi
que par une élévation du niveau des océans (Razafimbelo,
2011; Muoghalu, 2014). Le CO2 est un gaz qui permet à la terre de
bénéficier d'un effet de serre naturel indispensable à la
vie, puisqu'il maintient la température moyenne terrestre à
15°C au lieu de -18°C. Par ailleurs, l'augmentation de sa
concentration a une influence directe sur l'efficacité de cet effet de
serre en induisant le réchauffement de la planète et le
changement climatique (Dorvil, 2010; Muoghalu, 2014). Ce
dérèglement du climat est responsable de nombreuses catastrophes
qui grossissent d'année en année le nombre de victimes en
situation d'urgence humanitaire.
Ayant pris conscience de cette réalité, la
communauté internationale a placé le changement climatique au
coeur de ses préoccupations. C'est dans cette optique qu'à la
conférence des parties de la Convention Cadre des Nations Unies pour les
Changements Climatiques (CCNUCC), la conférence des parties(CoP21)
à Paris en 2015 sur le climat a réunis 195 pays pour
décider des mesures à mettre en place, dans le but de limiter le
réchauffement climatique (Pascal et Peter, 2015). Un accord
international sur le climat, applicable à tous les pays, est
validé par tous les participants, fixant comme objectif une limitation
du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d'ici 2100
(Frederick, 2015). À cet effet, l'accord, censé entrer en vigueur
en 2020, devra à la fois traiter de l'atténuation (la baisse des
émissions de gaz à effet de serre) et de l'adaptation des
sociétés aux dérèglements climatiques existants et
à venir.
Au Nord-Cameroun comme dans la plupart des pays, les
ressources forestières, déjà peu disponibles pour bon
nombre de communautés, sont menacées par un certain nombre de
problèmes environnementaux. Ainsi la question de l'environnement est
marquée par des déboisements anarchiques et
incontrôlés résultant en partie de la pratique de
l'agriculture itinérante sur brûlis et d'un élevage
extensif qui finissent par transformer du fait de
1
l'explosion démographique et de la réduction des
temps des jachères de vastes zones jadis couvertes de forêts et
où proliféraient des arbres et arbustes, en des régions
complètement dénudées, voire désertiques avec
à la clé la disparition presque totale de la biodiversité
(Tandjiekpon, 2005; Vroh et al., 2014). C'est pourquoi au cours de ces
dernières années, le besoin de réduire les effets
néfastes du changement climatique a engendré un besoin
d'information sur l'évolution dans le temps et dans l'espace de la
couverture végétale.
Dans l'optique de définir une politique climatique
mondiale, des estimations fiables des stocks de carbone (C) dans les
écosystèmes forestiers sont nécessaires (Chave et
al., 2005 ; Durot, 2013; Richard et al., 2014) et dans ce
contexte, l'agroforesterie est aujourd'hui perçue comme une option
d'utilisation des terres pouvant contribuer à résoudre certaines
menaces pesant sur l'environnement; en particulier dans les pays tropicaux
où la destruction des forêts est un enjeu majeur (Torquebiau,
2002). En matière d'environnement, ces systèmes offrent une gamme
de services tels que la conservation de la biodiversité et des sols, le
maintien de la fertilité des sols et la séquestration du carbone
(Gockowski et Sonwa, 2011; Tayo, 2014; Noiha et al., 2015).
En vue de réduire les impacts du changement climatique,
le mécanisme REDD (Réduction des émissions liées
à la déforestation et à la dégradation des
forêts) a été mis en place par les Nations Unis en 2008. Il
s'agit d'une initiative qui vise à introduire les forêts
tropicales dans la lutte contre le changement climatique. La mention REDD+
correspond à la prise en compte de l'augmentation des stocks de carbone
dans les pays en développement (Anonyme, 2011). En
générant de nombreux services écologiques, les
systèmes agroforestiers sont perçus comme durables et donc
éligibles aux mécanismes du REDD. Ils sont connus pour
séquestrer du carbone et contiendraient en moyenne 62% des stocks de
carbone d'une forêt primaire (Kotto-Same et al., 1997 in
Durot, 2013). Le présent travail a but de facilité
l'accès des petits producteurs d'agrosystèmes d'anacardiers au
crédit du carbone.
L'objectif principal est d'évaluer la diversité
floristique et les stocks de carbone des agrosystèmes à
anacardiers de l'arrondissement de Ngong. Plus spécifiquement, il
s'agit:
- de faire un inventaire floristique dans les anacardiers de
différents âges du village Ngong ;
- d'estimer les stocks de carbone épigé et
hypogé des anacardiers de différents âges;
- d'évaluer le potentiel de séquestration et la
valeur économique des plantations à Anacardium
occidentale.
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