1.1.1 L'offre écotouristique
Selon le Ministère du Tourisme Québécois,
l'écotourisme est « une forme de tourisme qui vise à
faire découvrir un milieu naturel tout en préservant son
intégrité, qui comprend une activité
d'interprétation des composantes naturelles ou culturelles du milieu
(volet éducatif), qui favorise une attitude de respect envers
l'environnement (...)»14. C'est donc une forme de
tourisme consacrée au respect du milieu visité avec un volet
pédagogique (visites guidées, activités issues de
l'agriculture biologique, etc.) destiné au client. Il se pratique dans
la nature, en petits groupes, au sein de petites structures. Il se
différencie en cela du tourisme durable qui fait appel à un plus
large éventail de partenaires (hôtels en ville et bateaux de
croisière par exemple)15. Il se différencie
également du tourisme de nature par sa dimension engagée:
l'opérateur de tourisme ainsi que ses clients ont une
responsabilité vis-à-vis de l'environnement et agissent dans une
volonté de contribuer à l'économie locale. Par exemple,
une promenade en forêt ne sera pas qualifiée
d'écotouristique car même si elle ne génère pas
d'impacts négatifs, elle ne participera pas non plus à des
activités de protection de la nature. En revanche, une visite payante
d'un parc national accompagnée par un guide local relève de
l'écotourisme car elle génère des revenus servant à
employer un personnel local et à préserver une zone
protégée. Néanmoins, bien que le volet
14 LALIBERTE Michelle, « Le Tourisme durable,
équitable, solidaire, responsable, social... Un brin de
compréhension », op.cit p.13
15 Le Routard, Tourisme responsable 2013
2014, op.cit p.14
16
social soit une dimension importante de l'offre
écotouristique, il ne sera pas le coeur de métier de ce
marché contrairement au tourisme équitable qui, quant à
lui, vise à la juste répartition des revenus
générés par le tourisme.
1.1.2 L'offre équitable
Le tourisme équitable est généralement
associé aux relations Nord-Sud et est issu des principes du commerce
équitable. Le principe du commerce équitable est le suivant : il
s'agit d'un échange Nord-Sud où le consommateur du Nord
achète un produit du Sud en passant par un organisme qui certifie aux
producteurs de recevoir un salaire plus juste, c'est-à-dire au-dessus du
prix du marché artificiel qui prévaut au sein du système
capitaliste libéral. De la même manière, le tourisme
équitable fait en sorte que les communautés locales soient
impliquées dans la prestation touristique et bénéficient
des justes retombées économiques générées
par l'activité touristique afin d'améliorer leurs conditions de
vie. Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces
activités doivent être perçus en grande partie localement
et partagés de manière équitable entre les membres de la
population autochtone. En d'autres termes, comme l'explique Normand Hall de la
Société pour un tourisme durable et responsable (SOTDER), cela
« suppose un partage équitable des bénéfices, de
façon à ce que le tourisme favorise réellement la
cohésion économique et sociale entre les peuples et les
régions (...) en favorisant l'embauche du personnel local, l'achat local
et la redistribution équitable des revenus d'opération,
particulièrement chez les groupes défavorisés
»16 . En outre, il est important de préciser que
les activités et services sont en majorité élaborés
et gérés par les communautés d'accueil en limitant au
maximum les intermédiaires. Il n'y a pas de propriétaire
privé car le projet touristique (campement, maisons d'hôtes, etc.)
appartient à la localité et ses bénéfices sont
utilisés pour divers projets de développement pour la
communauté, par exemple une école, un puits. Ce sont par ailleurs
les locaux eux-mêmes qui décident des directives quant aux
activités touristiques.
16 Le Routard, Tourisme responsable 2013
2014, op. cit p.13
17
Le tourisme équitable est fréquemment
assimilé au tourisme solidaire, deux notions qui sont certes proches
mais se différencient par certains aspects.
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