INSTITUT DES SCIENCES DE UFR SCIENCES DE
LA TERRE L'INGENIEUR
Faculté des Sciences et Techniques Collège
Universitaire des Ingénieurs
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
Université de Thiès
N° d'ordre : 220/ 2011 / IST
Mémoire de fin d'études pour l'obtention
du Grade d'Ingénieur Géologue de Conception
sur
UTILISATION DE MATERIAUX CALCAIRES EN PROVENANCE
D'ORKADJERI COMME SUPPORT DE CHAUSSEE
Présenté par Ibrahima SOW
devant la commission d'examen composée
de
M. Bassir DIOP Meissa FALL Mababa DIAGNE A. Aziz NDIAYE
Bocar Malick MBOW Babacar SENGHOR
Président Directeur de l'IST
Rapporteur Directeur de l'UFR SI
Examinateur IST
Examinateur IST
Examinateur AGEROUTE
Examinateur AGEROUTE
Dédicaces
Je dédie ce travail à :
V' ma tante Aminata TOURE (paix à son âme),
V' mes grands parents Ibrahima TOURE et Amady SOW,
V' Papa et maman
V' Mes frères et soeurs (Coumba, Mamy, Mata, Peul, Ndeye,
Oumar, Alassane, Idrissa),
V' Pa Arthur et maman Néné et leurs enfants
(Tété ;Mamy ;Sonia ;Néné ;Riane ;Ndiack),
V' particulièrement Francis
V' Big boss, Laye, Babacar, Ouléye, Ndéye Fatou
V' mes amis d'enfance: Francis ; Abdou ; Lamine ;Mouhamed, Papis
; Babacar,
V' toute la famille Da-sylva et leurs enfants,
V' maman Mbéne et ses enfants,
V' Pa Salif et sa famille,
V' Tata Jo
V' Tata Awa Diagne et ses enfants (Maréme, Fari, Saliou,
Palamine, Bamba),
V' Tonton Dogo et sa famille,
V' Lamine et Mamy Samba
V' Cef, Tété, Diokel, Jule, Thiam, Makhou, Omar,
Ndeuf, Mame Arame, Louise, Mame
Fatou, Ndeye Aby, Oumy Kalsoum, Laba, Siga,
Adama, Moussa, Kader, Ass Diagne,
Pape Diagne
V' à l'ASC CNRA de Bambey,
V' tous mes camarades de promotion,
V' Cherif, Paye, Bira, Loum, Dieye
V' mes amis à l'école : Ousmane Niane, Saliou Samb,
Do, Mahfou, Aymerou, Awa,
Aminata, Anthia, Mame Bousso, Zahra, Kamby, Abdoulaye Diop.
Résumé
Au Sénégal la plupart des matériaux ne
répondent pas souvent aux exigences techniques pour leur utilisation
comme support de chaussée. Ainsi il devient urgent de trouver de
nouveaux matériaux adéquats et performants.
Des matériaux calcaires, produits secondaires dans
l'exploitation du gisement de phosphates de Matam sont étudiés et
leurs caractéristiques déterminées. Dans ce cadre, un
compactage multi cyclique est mis en oeuvre dans la procédure
expérimentale pour suivre les performances des matériaux
étudiés. Ce compactage multi cyclique permet de mettre en
évidence trois faits essentiels :
V' Une génération de fines particules,
V' Une évolution notoire de la portance CBR ;
V' Une variation importante du paramètre
essentiel dans dimensionnement routier, notamment le module de rigidité
des matériaux.
Ces résultats vont permettre :
1. d'une part, d'aboutir à un dimensionnement de type
« rationnel »,
2. et d'autre part, de mettre en relation le trafic routier et
l'énergie de compactage.
Remerciements
Mes remerciements les plus sincères vont à :
V' Monsieur M Bassir DIOP, Enseignant Chercheur,
Directeur de l'IST pour vos qualités et
vos engagements au poste d'Educateur, pour l'honneur que vous me
faites en présidant ce
jury. Vous avez cru à nos capacités et vous nous
avez inculqué le savoir des Sciences de la
terre ;
V' Monsieur Meissa FALL, Directeur de l'UFR-SI
pour diverses raisons :
- de m'avoir accueillir à l'Université de
Thiès, au sein de l'UFR Sciences de l'Ingénieur,
- de m'avoir encadré ;
- pour sa constante disponibilité malgré ses
charges et pour sa grande qualité humaine.
V' Monsieur Mababa DIAGNE, enseignant chercheur
à l'IST, pour sa disponibilité, sa
générosité danse ses enseignements et
d'avoir accepté d'examiner ce travail.
V' Monsieur Aziz NDIAYE, enseignant chercheur
à l'IST, je vous remercie de votre
disponibilité et de l'écoute que vous m'accordez
à chaque fois que je sollicite vos services. A
travers vous, je remercie l'ensemble du corps enseignant de l'IST
pour la qualité de
l'enseignement délivré tout au long de notre
cursus.
V' Monsieur Bocar Malick MBOW Ingénieur
Géologue pour avoir accepté de siéger dans le
jury.
V' Monsieur Babacar SENGHOR Ingénieur
Géologue pour avoir accepté de siéger dans le
jury.
V' tous les enseignants de l'UFR-SI pour leurs conseils et
suggestions.
V' Aux PATS de m'avoir facilité la cohabitation au sein de
l'institution.
V' l'équipe du labo (Samsdine, FALL et Amadou)
V' toutes les personnes qui, de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce mémoire.
V' Mme. DIOP, secrétaire de l'IST pour son affection en ma
personne.
V' mes parents de m'avoir éduqué et de leur bien
vaillance.
V' Pa Arthur et maman Néné de m'avoir trouvé
une place dans leur coeur.
V' maman Mbéne pour toute son assistance durant tout mon
cursus.
V' toute ma famille et à tous ceux qui me portent leur
affection et amour.
Liste des abréviations
E : Module d'Young
Ec : Energie de compactage
Et : Energie du trafic
ha : Hectare
Ip : Indice de plasticité
MCA : Millenium Challenge Account
OPM : Optimum Proctor Modifié
PASMI : Programme d'Appui au Secteur Minier
RN 2 : Route Nationale numéro deux
TJM : Trafic Journalier Moyen
W : Teneur en eau
Wl : Limite de liquidité
ózadm : Contrainte admissible
å : Déformation
ãd : Poids volumique sec
ãdmax : Poids volumique sec à l'Optimum
Proctor
ãh : Poids volumique humide
Sommaire
Introduction générale 1
Chapitre 1. - Contexte géologique et
généralités sur les matériaux calcaires 2
1.1. - Généralité sur les calcaires 2
1.1.1. - Historique et Définition 2
1.1.2. - Formation des calcaires 2
1.1.3. - Caractéristiques physiques et chimique 3
1.1.3.1. - Caractéristiques physiques 3
1.1.3.2. - Caractéristiques chimiques 3
1.1.4. - Composition minéralogique 3
1.1.5. - Classification des calcaires 4
1.1.5.1. - Classification de Folk 4
1.1.5.2.- Classification de Dunham 4
1.2. - Aperçu sur la géologie du
Sénégal 5
1.2.1. - Litho stratigraphie 5
1.2.1.1. - Socle Précambrien 6
1.2.1.2. - Couverture sédimentaire 6
1.2.1.2.1. - La série Secondaire 7
1.2.1.2.2. - La série tertiaire 7
1.2.1.2.3. - La série quaternaire 7
1.2.2. - Les mouvements tectoniques 10
1.3. - Les calcaires au Sénégal 11
1.3.1. - Les principaux gisements et exploitations 11
1.3.2. - Les calcaires au niveau de Matam 11
1.3.2.1. - Situation géographique 11
1.3.2.2. - Situation géomorphologique 12
1.3.2.3. - Contexte géologique 13
1.4. - Conclusion partielle 13
Chapitre 2. - Caractérisation physique
et mécanique des matériaux de l'étude 16
2.1. - Echantillonnage 16
2.2. - Programme expérimental 16
2.3. - Essai d'identification 17
2.3.1. - Analyse granulométrique 17
2.3.2. - Limites d'Atterberg 18
2.3.3. - Essai Proctor modifié 20
2.3.4. - Essai CBR 22
2.3.5. - Détermination du module de Young 23
2.4. - Analyse des données 24
2.4.1. - Analyse 24
2.4.2. - Interprétation 24
Chapitre 3. - Calcul du dimensionnement par
la méthode dite «rationnelle» 25
3.1. - Méthode de dimensionnement 25
3.1.1. - Théorie de dimensionnement des structures de
chaussées 25
3.1.2. - Les méthodes rationnelles 25
3.1.2.1. - Le trafic 26
3.1.2.2. - Les sols plateformes 27
3.1.2.3. - Le climat et l'hydrologie 28
3.1.2.4. - Calcul des limites admissibles 28
3.1.3. - Présentation des résultats 29
3.1.4. - Corrélation entre le trafic
et l'énergie de compactage 29
3.1.4.1 - L'énergie de compactage 29
3.1.4.2 - L'énergie du trafic 30
Conclusion générale et recommandation
33
1
INTRODUCTION
Un bon réseau routier avec de bonnes infrastructures
est incontournable pour créer un environnement adéquat aux
progrès du plus grand nombre. Au Sénégal, certaines zones
stratégiques pour l'économie sont encore enclavées du fait
du mauvais état des routes.
Ainsi l'état du Sénégal lance un
programme pour conquérir le Nord du pays par le biais du projet MCA
(Millenium Challenge Account) qui, prend en charge la réhabilitation de
l'axe Matam - Saint-Louis.
La région Nord constitue un pole de
développement pour le Sénégal car, en plus des
activités économiques, elle abrite un gisement de phosphate.
Pour la réalisation des travaux routiers la
latérite a longtemps occupé la première place. Cependant
la zone ne dispose pas de carrière de graveleux latéritiques. Il
est donc nécessaire de trouver des matériaux de substitution pour
répondre au besoin du projet de façon efficace.
C'est dans ce cadre que la politique de valorisation des
matériaux locaux est lancée par l'état du
Sénégal.
On peut bien citer les recherches déjà
envisagées sur les matériaux de la région de Bakel
(grès, quartzites, etc.)
Des recherches sont menés sur les matériaux
calcaires de la zone, qui jusque là constituent des déchets pour
l'industrie de phosphate, pour cibler les gisements potentiellement aptes
à produire du granulat.
Pour répondre aux objectifs de cette étude nous
ferons:
- d'abord une synthèse bibliographique sur les
calcaires,
- ensuite une identification géotechnique des calcaires
étudiés ;
- enfin une tentative de dimensionnement par la méthode
dite «rationnelle».
2
Chapitre 1. - Contexte géologique et
généralités sur les matériaux calcaires
1.1. - Généralités sur les
calcaires
1.1.1. - Historique et Définition
Les calcaires sont des roches sédimentaires,
troisièmes plus abondantes après les schistes et les grés,
composées surtout de carbonate de calcium (CaCO3), mais
également de carbonate de magnésium. Quand le calcaire comporte
une proportion non négligeable d'argile, on parle plutôt de marne.
Les calcaires se forment par accumulation de restes d'animaux marins à
tests calcaires. Le calcaire est reconnaissable par sa teinte blanche et le
plus souvent la présence de fossiles. Il est à la base de
nombreux matériaux. La craie est une roche calcaire constituée
par une accumulation de tests de Coccolitophoridés (protozoaires
à tests calcaires) dans la zone de suintement pélagique. La
calcite est le polymorphe d'origine secondairement géologique du
carbonate de calcium. Le polymorphe d'origine primairement biogénique
est l'aragonite.
Les terrains calcaires sont le plus souvent karstifiés
(modelés par la dissolution et l'érosion dues aux eaux de
ruissellement et d'infiltration). Ces formes d'évolution se manifestent
par des grottes, gouffres, cavons, lapiaz et autres formes dites karstiques
1.1.2. - Formation des calcaires
Les calcaires se forment par précipitation de carbonate
de calcium à partir du bicarbonate ((CO3)2CaH2) dissous dans l'eau;
cette précipitation est favorisée par certains facteurs
physico-chimiques : augmentation de la température de l'eau ou baisse de
la teneur en dioxyde de carbone, chute de la pression, etc. Ainsi, les
dépôts marins calcaires ne s'effectuent actuellement que dans les
régions chaudes et jusqu'à une profondeur limite au-dessous de
laquelle la calcite est remise en solution.
Cette précipitation suit la réaction :
Cette précipitation est facilitée par les
organismes à coquille ou carapace (mollusques, oursins, coraux, algues
planctoniques, etc.), par la respiration des êtres vivants, ou par le
brusque dégazage des eaux. Les calcaires issus directement de la
précipitation du carbonate de calcium sont relativement rares: ce sont
les stalactites, les travertins, les calcaires oolithiques formés de
globules millimétriques de calcite précipitée autour d'un
noyau en mouvement. Le plus souvent, les calcaires proviennent de
l'accumulation, sur place ou après transport, de débris
d'organismes calcaires noyés dans un ciment calcaire.
Il existe plusieurs modes de formation des roches calcaires
:
3
y' La lente sédimentation et/ou l'accumulation des
éléments microscopiques obtenus par précipitation et leur
consolidation par la diagenèse, aboutit à la formation de la
roche calcaire. Ces calcaires sont fréquemment fossilifères.
y' Le brusque dégazage d'une eau souterraine arrivant
à l'air libre ou soumise au prélèvement par des
végétaux du CO2, peut provoquer une précipitation
produisant, selon les circonstances, des travertins ou des stalactites et
stalagmites. Ces calcaires constitués en milieu continental sont
rarement fossilifères.
y' Par action des êtres vivants (calcaires
biogènes). Ils peuvent résulter d'une forte accumulation de
coquilles ou de carapaces calcaires (intacte ou en débris), par exemple
la craie, ou les êtres bio fabriqués (calcaire récifal).
Ils sont toujours fossilifères.
y' Par érosion (calcaire détritique) : les
brèches calcaires ou ophicalcite.
1.1.3. - Caractéristiques physiques et chimiques
1.1.3.1. - Caractéristiques physiques
Du fait des usages dans le bâtiment et les travaux
publics, les caractéristiques mécaniques des calcaires sont
importances, d'autant que très variables. Les calcaires peuvent
être soit particulièrement adaptés, soi inutilisables, dans
les divers usages auxquels ils sont destinés (il n'y aucune commune
mesure entre un marbre et une craie). On les soumet à divers essais : la
résistance à l'usure par frottement mesurée par l'essai
Micro Deval en présence d'eau et l'essai de résistance aux chocs
(aptitude à se casser) par l'essai Los Angeles.
1.1.3.2. - Caractéristiques chimiques
Le calcaire peut êtres identifié car il peut
être dissous par les acides tel que l'acide chlorhydrique en solution,
l'acide éthanoïque ou acétique contenu dans le vinaigre ou
encore par l'acide tartrique (il forme alors du tartrate de calcium et du CO2).
Le chauffage, à peu près de 900 °C, produit de l'oxyde de
calcium ou de la chaux vive avec du dégagement de CO2. Cette chaux vive
réagit vigoureusement avec l'eau pour produire la chaux éteinte
ou hydroxyde de calcium. Des suspensions de chaux dans l'eau (eau de chaux)
rependues sur les murs (chaulage) réabsorbent le CO2 de l'air et les
couvrent d'une couche de carbonate de calcium.
1.1.4. - Composition minéralogique
Il se compose d'au moins 70 % de calcite et peut contenir de
la silice, de l'argile et de la matière organique mais aussi d'autres
minéraux dont les plus courants sont la dolomite,
4
l'aragonite et la sidérite, qui influent sur sa
couleur. Généralement blanc, le calcaire existe aussi dans des
teintes de jaune, gris, brun ou même noir.
1.1.5. - Classification des calcaires
Une classification rigoureuse des roches calcaires est
difficile à établir en raison du nombre des facteurs qui
interviennent dans leur genèse. On peut les classer d'après le
milieu de sédimentation (marin, lacustre, dunaire), l'origine du
carbonate de chaux (organique, détritique, chimique), les
minéraux autres que CaCO3 qu'elles renferment (calcaires, gréseux
dolomitiques, marneux, glauconieux, phosphatés), la structure (compacte,
concrétionnée, bréchique, granuleuse). Dans ce dernier
cas, suivant la grosseur croissante des éléments, on aura les
calcilutites (jusqu'à 0,05 mm), les calcarénites (de 0,05
à 2 mm) ou sables calcaires, les calcirudites (au-dessus de 2 mm); le
ciment (ou matrice) est constitué soit par la boue calcaire
consolidée (micrite), soit par de la calcite cristallisée
(sparite). La boue microcristalline micritique peut constituer à elle
seule une roche, la micrite. Les cristaux de carbonate de calcium ou de
dolomite mesurent de 1 à 4 micromètres.
1.1.5.1. - Classification de Folk
La classification de Folk (Folk., 1959) concerne les roches
carbonatées (ou calcaires), il essaie de nommer ces roches en observant
différentes caractéristiques. Et ainsi on a :
· Les allochems qui sont soit :
y' les intraclastes (ce sont des fragments de roches (gros
fragments anguleux)),
y' les ooïdes (ce sont des structures sphériques
avec des oolithes et/ou pisolithes) ;
y' Les bioclastes correspondent aux fossiles et le reste des
fossiles ;
y' Les pelloïdes sont des structures ovoïdes
(déjection animale, pellote alguaire, ooïdes
micritisés).
· Les orthochems où la phase de
liaison reliant les grains entre eux est : y' très fine et
microcristalline (ce sont les micrites) y' cristallisée (ce sont les
sparites)
1.1.5.1.- Classification de Dunham (1962)
La classification de Dunham présente l'avantage de
mettre l'accent sur des propriétés structurales
particulièrement significatives pour l'interprétation des
environnements de dépôts. La nomenclature est simple et
descriptive.
5
Les divisions de textures les plus utiles dans les roches
carbonatées sont basées sur l'abondance des
éléments figurés (grains) et la présence d'une
matrice ou d'un ciment. Dunham reconnait cinq classes :
Mudstone : Calcaire essentiellement
constitué de micrite et contenant 10% d'éléments
figurés.
Wackestone : Calcaire dont 10% au moins est
d'éléments figurés généralement non
jointifs, baignant dans une matrice de micrite.
Packstone : Roche calcaire dont les
éléments figurés sont tous jointifs, avec toutefois un peu
de matrice micritique intergranulaire.
Grainstone : Roche calcaire dont les
éléments figurés sont jointifs, reposant les uns sur les
autres. Le ciment intergranulaire, peu abondant est spathique.
Boundstone : Roche dont les composants
originaux ont été liés entre eux au moment du
dépôt et demeurent en position de vie.
1.2 - Aperçu sur la géologie du
Sénégal
1.2.1 - Lithostratigraphie
Le Sénégal est caractérisé par deux
grands ensembles géologiques et structuraux :
· Le bassin sédimentaire
sénégalo-mauritanien constitué de couches
d'épaisseur variable de sables, argiles et calcaires qui
s'étendent sur 1400 km depuis la Mauritanie jusqu'en Guinée
Bissau.
· Le socle ancien, représentant moins de 1/5 du
territoire, est constitué de formations plutoniques, volcaniques,
métamorphiques et volcanosédimentaires dans la partie orientale
du Sénégal.
6
Fig. 1. - Carte géologique du
Sénégal (BRGM, 1976) repris par le PASMI (Programme d'Appui
au Secteur Minier)
1.2.1.1. - Le Socle Précambrien
Les formations du socle Précambrien sont
constituées à l'Ouest par la Chaine des Mauritanides bordant la
partie orientale du bassin sédimentaire et à l'Est par les
séquences volcano-sédimentaires du
Paléo-protérozoïque de la boutonnière de
Kédougou-Kéniéba. Les formations de la Chaine des
Mauritanides sont d'âge hercynien et constituent une des zones mobiles du
craton Ouest Africain (Bassot., 1966). Elles sont connues pour leurs nombreuses
occurrences en cuivre et en chrome qui, en Mauritanie ont donné les
importants gisements de cuivre de la région d'Akjout. Les
séquences volcano-sédimentaires du
Paléo-protérozoïque, plus connues sous le nom de formations
Birimiennes ont une très grande importance métallogénique
dans la mesure où elles renferment la majorité des gisements
découverts dans la région. La boutonnière est
limitée à l'Ouest par la chaîne des Mauritanides, et sur
tous les autres côtés par les sédiments d'âge
Protérozoïque supérieur-Cambrien du Bassin de Taoudenni. La
boutonnière de Kédougou-Kéniéba est
interprétée comme une accrétion de roches volcaniques
Birimiennes d'orientation globale Nord-Est. Elle est marquée par deux
structures géologiques majeures auxquelles sont associées
notamment les minéralisations aurifères : la faille
Sénégalo-Malienne et la `Main Transcurrent Zone (la zone de
la faille Transcurrente) (Sougy., 1972).
7
1.2.1.2. - La couverture sédimentaire
La couverture sédimentaire est formée d'assises
mésozoïques et cénozoïques transgressives dont
l'épaisseur, réduite à quelques centaines de mètres
à l'Est, augmente très rapidement vers l'Ouest à partir de
Colobane (région de Kaolack) où elle atteint 3 000 mètres
(Michel., 1973).
1.2.1.2.1. - La série du secondaire
La série sédimentaire la plus ancienne connue
débute dans le bassin du Sénégal par des roches
salifères (gypse, anhydrite et sel) auxquelles sont associées des
argiles vertes et noires à pyrite, soufre, des cristaux de
sidérose et du rare quartz pyramidé. Ensuite viennent des
calcaires oolithiques et dolomitiques du Jurassique moyen et supérieur,
recoupés à l'Ouest du Sénégal par les forages de
Dias (DS.l) et de Dakar Marine 2 (DK.M2). Les faciès indiquent des
milieux de dépôt peu profonds néritiques à littoraux
dans l'ensemble parfois subrécifaux. Ces calcaires sont surmontés
par des arénites, des argiles et des calcaires datés du
Néocomien. La présence de chofatelles dans les calcaires de base
de Mbour (Br.l) a permis d'attribuer avec certitude le sommet de ce complexe au
Barrémien et à l'Aptien (Michaud, 1984). Aux calcaires à
chofatelles succèdent les formations argilo gréseuses,
calcaréo-dolomitiques, puis argileuses ou argilo-sableuses de l'Albien
et du Cénomanien Inférieur traversées par les forages de
Tiénaba (T1.1) et d'autres situés dans la partie occidentale du
bassin. Le Cénomanien supérieur et le Turonien sont
représentés par des niveaux essentiellement composés de
bancs alternés de grès fins, calcaires et argiles finement
feuilletées, noires parfois bitumeuses. Avec ses faciès
homogènes, le Turonien constitue un excellent repère
lithologique.
Le Sénonien Inférieur et le Campanien sont
très argileux dans l'Ouest du pays. Ils présentent de plus en
plus d'intercalations gréseuses et calcaires lorsqu'on se déplace
vers l'Est ; les sables dominent lorsqu'on arrive à Colobane et
Ndoffane, situés dans la région de Kaolack.
La série du secondaire se termine par une puissante
formation à dominante sableuse d'âge Maastrichtien qui renferme le
principal aquifère du Sénégal dit nappe profonde.
La fin du Crétacé est marquée par la
poursuite de la surrection du horst de Dias qui émerge alors
partiellement (manifestation locale d'une phase tectonique mieux marquée
dans La série Cénozoïque (Louvrier, 1976).
1.2.1.2.2. - La série du tertiaire
Elle est essentiellement composée de formations
sédimentaires à dominante biochimique.
· 8
Le Paléocène
Il correspond à la fin d'un épisode
sédimentaire et au début d'une phase chimique. Il est
présent dans la quasi-totalité du bassin et est affleurant ou
sub-affleurant en quelques endroits dans la partie Ouest (Cap-Vert). Le
paléocène se présente sous un ensemble varié de
faciès composé de:
V' Roches détritiques,
V' Roches argilo-marneuses souvent grises ou noires ;
V' Roches calcaires.
Les marnes, les marno-calcaires et les calcaires sont les
faciès les plus représentatifs de la lithologie du
Paléocène. Le Paléocène, daté par les
microfaunes (Globorotalia trintdensis BOLLI et G. unctnata BOLLI),
prend fin avec la disparition brutale des microfaunes (Operculines et
Nummulites) parallèlement à l'apparition de faciès
généralement abiotiques. Du fait d'un manque de
démarcation nette dans le type de sédimentation de
l'Eocène et du Paléocène, la limite supérieure de
ce dernier est quelque peu difficile à définir ; mais il semble
quand même que la présence de niveaux siliceux à silex soit
un marqueur de la fin du Paléocène
· L'Eocène
Au Sénégal, il a été
divisé en niveau inférieur, moyen et supérieur. Les
niveaux inférieur et moyen sont marqués par une
sédimentation plutôt chimique tandis qu'à l'Eocène
supérieur, la sédimentation devient détritique d'origine
marine.
· 1'Eocène inférieur ou
Yprésien
A l'Eocène inférieur, la mer s'est
étendue sur l'ensemble du bassin. Les dépôts marneux ou
argileux dominent nettement, sauf à l'extrême base et au sommet de
la série.
Surmontant le Paléocène, on trouve tout d'abord
des horizons marno-calcaires ou sableux, peu épais à silex,
phosphate (Elouard, 1968).
Au-dessus, viennent les argiles papyracées
(attapulgites) et des marnes particulièrement épaisses dans la
région de Rufisque-Retba (environ 500 m au forage Retba):
· Des marno-calcaires et des calcaires dans la partie
ouest du bassin (horizon de N'Gazobil, calcaires de Palo).
· Des calcaires à l'Est de Thiès
(formation de Khombole et de Touba). On trouve très souvent de la
dolomie dans les niveaux calcaires et calcaires marneux de
l'Yprésien.
· 9
Eocène moyen à Lutétien
Durant l'Eocène moyen, la mer a dû recouvrir
l'ensemble du bassin sénégalais, parfois de façon
temporaire (Horst de Dias). Toutefois, il semble que le maximum de
transgression se situe à l'Eocène inférieur (Monciardini,
1966). Comme à l'Yprésien, les faciès principaux sont
marneux et calcaires mais se distinguent par leur couleur
généralement jaune :
· Les roches argilo-marneuses constituent un des
faciès majeurs de cet âge ; elles sont Jaunes ; mais parfois
grisâtres ou verdâtres.
· Les roches calcaires forment le deuxième niveau
caractéristique du Lutétien.
Dans les marnes, on ne retrouve plus la dolomie comme
c'était le cas à l'Yprésien. Une série
condensée originale très riche en phosphate, s'observe dans la
région de Tivaouane. Elle est exploitée à Taïba et
constitue une des grandes ressources minérales du
Sénégal.
On y distingue les horizons suivants :
V' Les marnes de Lam-Lam,
V' Les phosphates de chaux ;
V' Les argiles bariolées et sables gris à
silex.
Le Lutétien atteint son maximum (200 m) en Basse
Casamance et dans la région du Cap-Vert (Retba 1). Le Lutétien
marque dans certaines régions la fin de l'Eocène et donc la fin
d'une sédimentation chimique au profit d'une sédimentation
détritique, ou peut être continentale.
· L'Eocène supérieur
II s'agit d'un étage marqué par une
sédimentation essentiellement marine ; les dépôts sont
surtout argileux, argilo marneux, mais parfois argilo-sableux ou calcaires
(Ziguinchor). La limite inférieure de cet étage correspond
à la disparition des calcaires à Nummulites, tandis que la limite
supérieure coïncide avec l'apparition des niveaux sableux de
l'Oligo-miocène et du Continental Terminal. L'extension de
l'Eocène supérieur, en dehors de la basse Casamance, est peu
connue. Son épaisseur est très souvent inférieure à
20 mètres, elle est maximale au sud-ouest.
· L'Oligo-Miocène
L'extension des faciès marins de
l'Oligo-miocène est sensiblement voisine de celle de l'Eocène
supérieur, le golfe casamançais étant toutefois plus
limité, L'Oligo-miocène est constitué de formations qui se
sont déposées dans un golfe post-Lutétien qui
s'étend suivant
10
une direction SW-NE à partir de la Casamance. Il est
composé d'une alternance de niveaux d'argile et de sable fin. Les
niveaux de sédimentation les plus profonds sont localisés dans la
dépression principale du sud, tandis que les niveaux supérieurs
ont recouvert les marno-calcaires plus au nord sous le Ferlo. Il constitue un
aquifère sableux multicouches.
· Le Continental Terminal
Discordant sur les termes inférieurs, il se
présente sous forme de grès argileux et argiles sableuses rouges,
d'argiles bariolées rouges, «Ile-de-vin», blanches avec une
cuirasse ferrugineuse qui se développe à son sommet. Il s'agit en
fait d'une formation d'origine marine, "continentalisée"
c'est-à-dire altérée tardivement après sa mise en
place (P Michel., 1973). Le continental Terminal couvre pratiquement tout le
bassin sédimentaire sauf la zone Nord-Ouest. Sa puissance qui, en
moyenne est de 130 m, diminue du sud-ouest (basse Casamance). Vers
l'intérieur du bassin, mais surtout du nord de Tambacounda vers le
littoral nord où il n'existe plus. (Faure et al., 1970).
1.2.1.2.3. - La série du Quaternaire
L'ère quaternaire a été marquée
sur le bassin par des changements climatiques qui se sont traduits par des
variations de niveau de la mer. Ces différents changements ont eu des
répercussions sur l'hydrogéologie des nappes superficielles :
baisse du niveau piézométrique (Dieng, 1987). Des alternances de
transgressions et de régressions marines se sont
répercutées sur les côtes et dans les basses vallées
des fleuves ; elles se sont concrétisées par l'accumulation de
sédiments (Inchtrien Nouakchotien) ou par des phases d'érosion et
de surcreusement des vallées (Ogolten) (Le Priol, 1985).
La série se présente sous forme de :
V' dunes fixes sur la partie nord occidentale,
V' alluvions marines et fluviatiles sur les deltas tout au
long des fleuves Sénégal, Gambie, Casamance et Saloum ;
V' dunes blanches vives sur l'extrême littoral nord-ouest
;
V' cuirasses latéritiques.
1.2.2. - Les mouvements tectoniques
A l'échelle continentale, la plate-forme ouest
africaine et sa couverture ont subi des mouvements tectoniques de
différentes ampleurs pendant le Primaire. Puis des déformations
plus récentes consistant en un soulèvement général
du socle, ont affecté le bassin sénégalais.
11
Ces structures tectoniques seraient liées au paroxysme
du plissement alpin. Cette tectonique s'est traduite par un mouvement de
bascule dans l'Ouest de la Guinée donnant un réseau de fractures
similaires au quadrillage hercynien. Ces fractures profondes affectant aussi
bien le socle que sa couverture (formations du Continental terminal et du
quaternaire) ont dû rejouer en profondeur jusqu'à une
époque récente (Michel, 1973).
Selon Michel (1973), les principales déformations du
Nord-Ouest du bassin sénégalais coïncideraient avec la
régression de la mer Aïoujienne (145 000-125 000
ans bp) ; ce qui serait à l'origine de la
déviation du cours inférieur du fleuve Sénégal de
sa trajectoire initiale du Nord-Ouest, vers l'Ouest, en aval de
Bogué.
Pendant que la presqu'île de Dakar est affectée
par des manifestations volcaniques basiques le long des failles, dans le Ferlo,
la surface fini-oligocène enregistre un style de déformation
souple; l'axe anticlinal Dahra-Dagana se soulève tandis que les parties
centrale et méridionale du Ferlo s'affaissent à nouveau.
On distingue au total deux types de déformations
néotectoniques dans le bassin sénégalais selon
Trénous et Michel (197O) :
· les déformations souples à grand rayon de
courbure,
· les déformations fragiles en fractures
vulcanisées ou non.
1.3. - Les calcaires au Sénégal
1.3.1. - Les principaux gisements et exploitations
· La partie centre Ouest du bassin sédimentaire
recèle d'importantes ressources en calcaires et marno-calcaires.
Les marno-calcaires éocènes qui affleurent dans le
plateau de Bargny à 30 km de Dakar, sont à
l'origine de la première cimenterie d'Afrique de l'Ouest en
activité depuis 1948.
· Il existe d'importants gisements de calcaires
paléocènes situés entre Mbour au Sud et Pout au Nord. Une
deuxième usine de ciment y a été ouverte à
Kirène au cours de l'année 2002.
· Les calcaires paléocènes de
Bandia, Thiès et Pout, hautement
titrés dans leur horizon supérieur (+95 % CaCO3), sont
très adaptés à la production de chaux. Des
opportunités sont à saisir pour la satisfaction de la demande
nationale, et sous régionale en pleine expansion tirée par le
développement de l'industrie minière aurifère.
1.3.2. - Les calcaires de Matam 1.3.2.1. - Situation
géographique
·
12
Localisation du gisement phosphaté
La ville de Matam se situe à 740 km de Dakar. Le
gisement se situe entre les latitudes N 15°16' à N 15°22' ;
les longitudes W 13°5'et W 12°56'. Il s'étend sur une
superficie de 920 ha. Ce gîte Phosphaté, s'inscrit dans un
quadrilatère délimité par les villages de Vendou
Bosséabé, Orkadjéri, de Wali-Diala, de Polel
Aoulabé et Ndiendouri et occupe une position favorable par rapport aux
périmètres d'aménagement hydro-agricole de la
vallée du fleuve Sénégal.
· Le village d'Orkadjéri
Fig. 2. - Carte de localisation du village
d'Orkadjéri (modifié par le PASMI 2010)
Orkadjéri se situe dans la région de Matam. Il
est limité à l'Ouest, au Nord Est et au Sud par la route
nationale 2 (RN 2), à l'Est par Balél, Waoundé, Goumal,
Barkatou qui sont riverains au fleuve Sénégal, au Nord par
Bosséabé qui se trouve dans la partie Sud du gisement de
phosphate.
1.3.2.2. - Situation géomorphologie
Les gisements phosphatés de Matam s'étendent
sur la surface plate du Diéri, entre le Walo inondable et les buttes
témoins et collines qui marquent le rebord oriental du plateau du Ferlo.
L'altitude moyenne est de 35 m. L'érosion Quaternaire qui a donné
à la vallée son modèle actuel a balayé la majeure
partie des formations géologiques qui recouvraient antérieurement
la série phosphatée. Cette dernière est de ce fait peu
profonde.
13
1.3.2.3. - Contexte géologique
V' La Tectonique
Les structures observées dans la partie orientale du
fleuve Sénégal sont rares et souvent peu prononcées. Elles
affectent en premier lieu les dépôts éocènes qui,
localement, apparaissent légèrement plissés sous les
grès du Continental Terminal. (Pascal, 1967) note que la Formation jaune
présente dans ce secteur, jusqu'à Civé, une surface en
tôle ondulée sur laquelle repose, en discordance, le Continental
Terminal.
V' L'âge des Formations
En l'absence de microfaune significative, la macrofaune
(mollusques, échinides, gastéropodes, lamellibranches)
déterminée par Elouard (1962) a permis d'attribuer les âges
Lutétien et Yprésien les bancs calcaires. Pour Monciardini
(1966), ce résultat est compatible avec le contexte
paléogéographique général. Flicoteaux (1973)
propose un âge Lutétien inférieur pour ces formations. Ces
résultats concernant une zone épicontinentale à
condensation de série, sont en accord avec les âges
proposés pour les formations surincombantes. Les phosphates de la
vallée du Fleuve Sénégal se sont donc
déposés il y a 50 à 55 millions d'années et
correspondraient pour ces auteurs à l'Yprésien.
1.4. - Conclusion
La stratigraphie du bassin Sénégalo-mauritanien
est très complexe et variée. Dans la zone de Matam, les bancs de
calcaires s'intercalent entre les niveaux phosphatés, et l'exploitation
de ces phosphates nécessite d'abord à l'abattage des couches
calcaires. Delà, ces matériaux, très abondant à
l'Yprésien et au Lutétien, peuvent constituer une importante
ressource de granulats pour le Sénégal.
14
Fig. 3. - Carte géologique du
Sénégal à 1/200 000 (Reproduction de la planche
Matam/Semmé)
41- Log stratigraphique
Surface tOpOcJraphique
Is
Paléosu rface die rçsion
....... ,
· ':mos
·
· t ·
I
-rt
* · FhophCe remanies
·
GFenk
,ferrrrkrirrc-reor
Sr ifrwciix
h crcr4 ri:r
rgnir
Amite cr faci s peipyruc Crncwrrv crpftwire
ard.p aJirfJr4-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
É0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AC -1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Formation de fvlatarn
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
·
·
I
Ensemble argilo-calcaire supérieur
41 · 11
Lumachelle
OS !r i ii I:i tara
0)
41,1 via
Ensemble clét ri tique
interm4çïdire
Cherts
Chapitre 2. - Caractérisation physique et
mécanique des matériaux de
l'étude
2.1. - Echantillonnage de matériaux calcaires
Des échantillons de matériaux calcaires ont
été mis à notre disposition pour les besoins de cette
étude. La dimension réceptionnée est du 0-40 mm.
Après écrêtage (0-31,5 mm), l'essai de quartage a
été effectué pour homogénéiser les
échantillons.
2.2. - Programme expérimental
Le programme expérimental prévu est conforme aux
besoins de l'étude. Il consistait essentiellement à
caractériser complètement l'essentiel des matériaux
disponibles et issus de la mission d'échantillonnage effectuée.
Après avoir complètement identifié les échantillons
de matériau calcaires (Granulométrie,
sédimentomètrie, limites d'Atterberg, bleu de
méthylène, etc.), les sols sont compactés et soumis
à des essais mécaniques à l'Optimum Proctor modifié
(OPM). Ces essais mécaniques sont essentiellement des essais CBR, de
compression uni axiale, Los Angeles, etc. A l'issue du 1er cycle, le
reste des matériaux est utilisé pour refaire exactement les
mêmes types d'essais lors des cycles suivants (2ème,
3ème, ..., 10ème cycle).
Le but de ces essais est de comparer les évolutions des
caractéristiques essentielles (telles la granulométrie, le CBR,
les modules d'Young, etc.) en fonction des cycles de compactage.
Une procédure expérimentale spéciale a
permis d'arriver à vérifier l'évolution des
matériaux calcaires avec le nombre de cycle de compactage. La
procédure est la suivante :
1. Pour chaque cycle, un poids adéquat de
matériau est pris pour chaque point de compactage constituant une teneur
en eau de moulage. Par exemple, à la teneur en eau de moulage de 4 %, le
poids est pris de telle sorte qu'au prochain cycle, la quantité
d'échantillon soit suffisante pour passer au cycle suivant. On remarque
bien cette diminution du nombre de courbes Proctor mais aussi du nombre de
points de compactage pendant que le nombre de cycles augmente.
2. Après chaque cycle, les matériaux issus de
chaque points de moulage sont mélangés (car ayant subis pour le
même cycle la même énergie de compactage). Le
matériau est ensuite mis à l'étuve pour être
préparé pour le cycle suivant.
3. A l'issue de chaque cycle, on prend sur le mélange,
les quantités nécessaires pour la caractérisation physique
complète (granulométrie, sédimentomètrie, limites
d'Atterberg, bleu de méthylène, etc.) et pour les
caractéristiques mécaniques (essais de compression simple,
etc.).
16
2.3. - Les essais d'identification
2.3.1. - Analyse granulométrique
Il s'agit de classer les grains selon les dimensions des tamis
normalisées. Pour la réalisation de l'essai, l'échantillon
est trempé dans l'eau pendant 24 heures puis lavé à l'aide
du tamis de 80 um pour éliminer les particules fines, ensuite
étuvé à 105 °C pendant 24 heures afin qu'il puisse
sécher puis, mis dans la colonne de tamis dont les mailles sont
décroissantes de 31,5 mm à 0,08 mm Les poids des refus sont
rapportés au poids du matériau lavé puis nous calculons
les proportions des passants ; les résultats obtenus donnent ces courbes
granulométriques ci-dessous :
Pourcentages passants
100
40
20
90
70
60
30
80
50
10
0
Diamétre des tamis (mm)
10
1
0,1 0,01
1èr cycle 2èm cycle 3èm cycle 4èm
cycle 5èm cycle 6èm cycle 7èm cycle 8èm cycle
9èm cycle 10èm cycle
Fig. 5. - Courbes granulométriques
selon les différents cycles de compactage
2.3.2. - Limites d'Atterberg
Les limites d'Atterberg sont déterminées
uniquement pour les éléments fins des matériaux (fraction
passant au tamis de 0,4 mm), car ce sont les seuls éléments sur
lesquels l'eau agit en modifiant la consistance du sol. L'essai consiste donc
à faire varier la teneur en eau de cette fraction de sol et en observer
sa plasticité.
Selon la teneur en eau, le sol se comportera comme un solide,
un matériau plastique ou un liquide. On détermine
particulière les valeurs suivantes :
y' la limite de liquidité
y' la limite de plasticité
17
Les matériels utilises pour la réalisation de
l'essai sont (voir photo.1)
Coupelle
Spatule
Langue de chat
Plaque en verre
Récipient de pesage
Rainure
Appareil de Casagrande
Photo 1. - Appareillage pour l'essai des
limites d'Atterberg
Les courbes des teneurs en eau en fonction des coups sont
tracées pour déterminer les limites de liquidé (obtenues
à 25 coups).
Fig. 6. - Courbes des teneurs en eau en
fonction du nombre de coups (dix cycles)
Ainsi, à vingt cinq coups, les valeurs de
Wl(25) sont déterminées. Aux cycles inférieurs
Wl(25) croit de façon considérable puis connait une chute au
delà du quatrième cycle.
18
Wl (%)
|
34
|
52
|
55
|
58
|
50
|
40
|
38
|
36
|
30
|
29
|
Cycles
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
Tableau 1. - Valeurs des Wl(25) pour les dix
cycles
Les données du tableau 1 permettent de voir
l'évolution des limites de liquidé Wl en fonction du degré
de compactage.
Limites de liquidé (%)
40
20
70
60
30
50
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre de cycles de compactage
Fig. 7. - Evolution de Wl en fonction du
nombre de cycles de compactage
Ces calcaires présentent des propriétés
physicochimiques qui rendent presque impossible la détermination de la
limite de plasticité. L'indice de plasticité n'est jamais nul
mais peut être non mesurable. Un ordre de grandeur de cet indice est
donné par la relation de Casagrande: Ip= aWL - b où a
= 0,7 et b = 9
La connaissance de ces limites permet de présumer le
comportement d'un sol donné (en fonction de la nature et de la
quantité d'argiles qu'il contient) lorsqu'il est soumis à
différentes sollicitations.
Les valeurs obtenues des indices de plasticité en fonction
des cycles de compactage sont représentées par la courbe
ci-dessous :
19
Indices de plasticité (%)
25
20
35
30
15
10
0
5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre de cycles de compactage
Fig. 8. - Evolution de l'indice de
plasticité en fonction du nombre cycles de compactage.
2.3.3.- Essai Proctor modifié
L'essai a pour but de déterminer la teneur en eau optimale
pour un matériau donné et des conditions de compactage
fixées, qui conduit au meilleur compactage possible ou encore
compacité portante maximale.
Il consiste à compacter dans un moule CBR, à l'aide
d'une dame Proctor modifié, selon un processus bien défini,
l'échantillon de matériau à étudier et à
mesurer son poids volumique humide et son poids volumique sec.
m
Y h = Vm
Y h
et Y d =
1+W
Yh est le poids volumique humide
Yd le poids volumique sec
m la masse de l'échantillon mouillé et
compacté et W la teneur en eau de mouillage.
On trace alors la courbe du poids volumique sec en fonction de
la teneur en eau appelée courbe Proctor.
20
20
19
18
17
16
15
Wopt.
Id max
9 10 11 12 13 14 15
Teneurs en eau (%)
Poids (kN/m3)
volumiques s ecs
Fig. 9. - Courbe de compactage pour une
énergie donnée.
Le Id max. ou le poids volumique à l'optimum
Proctor a évolué au cours du compactage puis connait une chute au
septième cycle. Cette évolution est représentée par
la courbe Id max. en fonction des cycles.
Poids volumiques secs (kN/m3)
22,4
22,2
21,8
21,6
21,4
21,2
20,8
20,6
20,4
22
21
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre de cycles de compactage
Fig. 10. - Evolution du Id max. en
fonction du nombre de cycles de compactage.
21
2.3.4. - Essai CBR
L'essai CBR est un essai de portance (aptitude des
matériaux à supporter les charges) des remblais et des couches de
formes compactées des ouvrages routiers. Il s'agit de déterminer
expérimentalement l'indices portants CBR) qui permettent :
- d'établir une classification des sols
- d'évaluer la traficabilité des engins de
terrassement
- déterminer l'épaisseur des chaussées (CBR
augmente épaisseur diminue)
La charge apportée par l'essieu sur la chaussée
poinçonne le sol de fondation. On peut reproduire ce
phénomène en compactant le matériau dans les conditions de
l'essai Proctor dans un moule CBR puis en mesurant les forces à
appliquer sur un poinçon cylindrique pour le faire
pénétrer à vitesse constante dans une éprouvette de
ce matériau. On applique ensuite une charge voisine de ce que sera la
charge de service et on poinçonne le matériau dans des conditions
déterminées (vitesse constante et déterminée) tout
en mesurant les efforts (F) et les déplacements (?h) en
résultant: On obtient la courbe d'essai.
Les valeurs de CBR à 100? et à 95? obtenues sont
représentées en fonction des cycles (Cf figure 11).
Fig. 11. - Evolution du CBR en fonction du
nombre cycles de compactage
2.3.5 - Détermination du module d'Young (module de
rigidité des matériaux) Les dimensions choisies sont 75 mm pour
le diamètre et 180 mm pour la hauteur.
22
Le compactage est effectué à l'aide de la dame
Proctor modifié et le nombre de coups nécessaire pour arriver
à l'OPM est déterminé.
Contraintes (MPa)
10
4
7
2
0
9
6
5
3
8
1
0 0,5 1 1,5 2 2,5
Déformations (%)
1èr cycle 2èm cycle 3èm cycle 4èm
cycle 5èm cycle 6èm cycle 7èm cycle 8èm cycle
9èm cycle 10èm cycle
Fig. 12. - Courbes Contraintes -
Déformations, Essais de compression simple
Le module E est donné par la pente de la partie
linéaire de la courbe. Les valeurs de E obtenues aux différents
cycles ont permis de tracer la figure 13.
Modules de rigidité (MPa)
400
200
700
600
300
800
500
100
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre de cycles de compactage
Fig. 13. - Evolution de E en fonction du
nombre de cycles de compactage
23
2.4. - Analyse et interprétation des
résultats
2.4.1. - Analyse des résultats
Les résultats obtenus sont récapitulés dans
le tableau suivant :
Cycles(N)/
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
% de fines
|
0,66
|
8,96
|
14,98
|
19,32
|
19,98
|
21,92
|
22,32
|
27,8
|
33,98
|
34,12
|
ãd max ( kN/m3)
|
21,2
|
21,53
|
21,6
|
21,7
|
21,9
|
22,15
|
21,6
|
21,29
|
20,75
|
20,65
|
Wl (%)
|
32
|
52
|
55
|
58
|
50
|
39
|
37
|
34
|
28
|
25
|
Ip (%)
|
13,4
|
27,4
|
29,5
|
31,6
|
26
|
20,4
|
16,9
|
14.8
|
10,6
|
8,5
|
CBR à 100%
|
68
|
95
|
145
|
120
|
99
|
88
|
42
|
40
|
39
|
37
|
CBR à 95%
|
40
|
56
|
140
|
100
|
82
|
76
|
32
|
30
|
26
|
25
|
E (MPa)
|
461,5
|
518
|
758
|
600
|
585,4
|
445,8
|
380,5
|
290
|
254,9
|
252,6
|
Tableau 2. - Récapitulatif des
données obtenues suite au compactage multi-cyclique
2.4.2. - Interprétation
La génération de fine, qui augmente avec le
degré de compactage, donne une bonne cohésion aux interfaces des
grains jusqu'au troisième cycle. Mais au delà de ce cycle le
matériau devient pulvérulent; ce qui explique la
décroissance de la cohésion.
Les valeurs des Ip, moyennement faibles, mesurent
l'étendu du domaine plastique du matériau. Plus l'indice de
plasticité est grand plus le sol présente des risques de
gonflement par humidification (ou de retrait par dessiccation).
Selon les données du tableau 2 CBR et le module d' Young
connaissent la même évolution et présentent leurs
meilleures valeurs au troisième cycle.
2.4.3. - Conclusion partielle
Les essais effectués ont permis de mettre en
évidence les caractéristiques géotechniques des
matériaux calcaires en provenance d'Orkadjéri.
En effet le compactage multi-cyclique mis en oeuvre dans la
procédure expérimentale donne une appréciation sur le
comportement du matériau lorsqu'il est soumis à des
sollicitations. Les valeurs de CBR et de E obtenues nous conduisent au calcul
du dimensionnement routier par la méthode dite
«rationnelle».
24
Chapitre 3. - Calcul du dimensionnement routier par la
méthode dite
«rationnelle»
3.1 - Méthodes de dimensionnement
3.1.1 - Théorie de dimensionnement des structures de
chaussées
Le principe du dimensionnement est de limiter la charge
transmise par la roue au sol support, de minimiser ses déformations et
d'éviter de l'amener à la rupture. Ce dimensionnement passe par
la détermination sous l'effet du trafic des contraintes et
déformations à travers les corps de chaussée, sur le sol
support et la comparaison de ses contraintes et déformations avec celles
admissibles.
Il existe plusieurs approches et nous en citons trois :
· L'approche empirique qui établit des relations
entre la durée de vie et les propriétés mécaniques
des matériaux, y' la méthode du CBR; y' La méthode du
CEBTP;
· L'approche théorique ou rationnelle qui
établit un modèle représentant le mieux possible le
comportement mécanique du corps de chaussée basée sur la
rhéologie du matériau. Cette approche dite
«rationnelle» ne l'est qu'en partie car la comparaison des
déflexions ainsi que celle des rapports de contraintes n'est faite que
par l'intermédiaire de relations empiriques, souvent établies
dans des contextes locaux.
· L'approche mécanistique, qui est la plus
complète. Dans ce cas, les épaisseurs de chaussée sont
déjà établies, de même que les profondeurs
d'orniérages et enfin les durées de vie. Le comportement
mécanique des matériaux est compris par l'intermédiaire de
lois se basant sur les caractéristiques mécaniques des sols mis
en oeuvre (le déviateur des contraintes, ad, la moyenne des contraintes,
O, les contraintes octaédriques, ôoct., etc.). Le
module réversible (MR), dans ce cas traduit toute la trajectoire des
contraintes et des déformations (Fall, 2006 et 2008).
3.1.2 - Les méthodes rationnelles
Le dimensionnement par la méthode dite
«rationnelle» passe par la détermination des contraintes
admissibles. Les sollicitations subies par les matériaux seront ensuite
calculées et comparées aux sollicitations admissibles.
az ~~est donné donnée par la formule de
Kerkoven :
25
0,3 X CBR
ó~ = 1 + 0,7logN
Le développement de l'outil informatique a fait que les
méthodes de dimensionnement sont devenues plus accessibles. Avec la
facilité de résolution des équations multiples à
dérivées partielles, des logiciels comme Ecoroute et Alizé
ont été développés.
Ce sont des logiciels qui modélisent les structures
multicouches et calculent les contraintes transversales et radiales ainsi que
les déformations à travers les couches de chaussées.
Les paramètres du dimensionnement:
Pour dimensionner une chaussée, il faut définir
les paramètres suivants:
· Le type de poids lourd et la charge standard (le
trafic),
· Les caractéristiques pour chaque matériau
composant la chaussée : le module d'Young et le coefficient de Poisson
(y).
3.1.2.1 - Le trafic :
Pour la détermination des paramètres du trafic, il
est nécessaire de connaître la classe de trafic TCi qui est
fonction du nombre de poids lourds en millions qu'aura à supporter la
chaussée durant sa durée de vie.
Classe Tci
|
TC0
|
TC1
|
T
|
TC3
|
TC4
|
TC5
|
TC6
|
TC7
|
TC8
|
Valeurs limites
|
0,01
|
0,1
|
0,2 à
|
0,5 à
|
1,5 à
|
2,5 à
|
6,5 à
|
17,5 à
|
>43,
|
TC
|
à
|
à
|
0,5
|
1,5
|
2,5
|
6,5
|
17,5
|
43,5
|
5
|
en PL 6
10
|
0,1
|
0,2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 3. - Détermination de la
classe de trafic TCi d'après le Catalogue des structures types de
chaussées neuves du LCPC et du SETRA (2003)
Le trafic cumulé poids lourds N (en nombre d'essieux
standard) donné par : N = 365 x t x A x n (1 - i )n
, avec C = n (1-i )n facteur de
cumul
T : Trafic Journalier Moyen (TJM) en poids lourd de
l'année en cours : c'est le débit total d'une période
donnée en jour (de plus d'un jour et de moins d'une année)
divisé par le nombre de jour de cette période.
A : coefficient d'agressivité qui est fonction de la
composition ou du spectre d'essieux du trafic
26
i : taux de croissance annuel du trafic en pourcentage. n :
La durée de vie escomptée.
· Le trafic journalier moyen TJM
Il est obtenu après comptage des poids lourds par sens
de circulation et des traitements statistiques; ou encore par des
méthodes indirectes (tonnage transporté en trafic, estimation du
trafic "drainé" par la nouvelle route à partir des
itinéraires qu'elle déleste),
· Le taux de croissance i
est déterminé à partir des
résultats des comptages actuels et passés. Si ces
résultats ne sont pas disponibles, pour nos pays en voie de
développement, il faudra prendre un taux de 7%;
· La charge à l'essieu est celui de 13
tonnes:
Les véhicules circulant sur la chaussée ont une
charge plus ou moins supérieure à cette dernière, il faut
donc appliquer un coefficient d'équivalence qui prendra en compte cet
écart entre le poids standard et celui circulant sur la chaussée:
c'est le coefficient d'agressivité A.
· La durée de vie:
C'est la période qui se sera écoulée
depuis sa date de mise en service jusqu'à l'apparition des dommages
nécessitant un entretien.
Et pour le choix des couches de surface, les classes de trafic
Ti déterminée à partir de la Moyenne Journalière
Annuelle en PL à la mise en service (MJA) sont données par le
tableau suivant:
MJA PL/sens
|
0-25
|
25-50
|
50-85
|
85-150
|
150-300
|
300-750
|
750-2000
|
200-5000
|
>5000
|
Classe
|
T5
|
T4
|
T3
|
T3
|
T2
|
T1
|
T0
|
TS
|
Texp
|
Tableau 4. - Détermination de la classe
de trafic Ti du LCPC-SETRA (2003)
3.1.2.2 - Les sols de plate-forme :
La plate-forme, couche du mètre supérieure des
terrassements doit pouvoir supporter les charges transmises par les autres
couches de la chaussée sans subir de dommages. Le Sénégal
est couvert à 70 % par des sables limoneux avec un CBR variant de 10
à 35. Ce qui correspond aux plates-formes de type PF3 et plus. Cependant
il existe dans certaines parties des sols de CBR très faibles. Ce sont
en général des plates-formes constituées de limons, de
limons sableux et argileux, de tourbes ou situées en zones
marécageuses.
27
Par ailleurs, notre approche de dimensionnement sera
basée sur la classification des plateformes support de chaussée
en fonction du module du sol support comme présentée dans le
tableau ci dessous.
Module (MPa)
|
20-50
|
50-120
|
120-200
|
>200
|
Classe de plate forme
|
PF1
|
PF2
|
PF3
|
PF4
|
Tableau 5. - Définition des classes de
Plateformes (GTRR, juillet 2000)
A coté des paramètres de trafic et des
caractéristiques des sols de plateforme, les conditions climatiques sont
aussi à prendre en compte.
3.1.2.3 - Le climat et l'hydrologie:
Les effets du climat sont surtout notables sur le comportement
des matériaux bitumineux et ceux traités au ciment. A des
températures élevées, les matériaux bitumineux
perdent leur résistance et fluent très rapidement. Les variations
de température sont plus accentuées vers l'Est du
Sénégal dans le Sénégal oriental et sur la bande du
littoral nord, avec des températures pouvant aller jusqu'à
45°C vers l'est et des différences de température avoisinant
15 à 20°C. La pluviométrie influe sur la teneur en eau
naturelle et sur le CBR qui est tributaire des états hydriques de la
plate-forme. Les hauteurs de pluies sont importantes dans la zone sud et la
teneur en eau naturelle peut dépasser la teneur en eau optimale de
compactage sur une période de quatre à huit mois de
l'année. La teneur en eau naturelle peut être très faible
dans la zone nord, le Ferlo et dans une partie du Saloum.
Néanmoins la teneur en eau naturelle peut être
supérieure à la teneur en eau optimale de compactage en
période humide.
La durée de vie d'une route peut beaucoup être
affectée par des défauts d'assainissement. Si la collecte et
l'évacuation des eaux pluviales et souterraines hors de l'emprise des
chaussées n'est pas bien faite, l'eau étant "l'ennemi
numéro un" de la route, il peut s'en suivre des pertes de portance des
matériaux de chaussée et de la plate-forme et une
dégradation prématurée de la chaussée et même
des ruptures de plate-forme.
Le comportement de la plateforme et des couches de
chaussées sous charges est mis en évidence par la comparaison des
limites admissibles aux contraintes et déformations dans les couches.
28
3.1.2.4 - Calcul des limites admissibles:
Les limites admissibles correspondent soit à une
contrainte soit à une déformation selon l'assise
considérée.
Pour les chaussées souples, à assise granulaire, on
vérifiera la déformation verticale åz
à la
surface des couches non liées et du sol support ainsi que
l'élongation transversale et à la, base
des couches bitumineuses. On vérifiera néanmoins la
contrainte verticale oz à la surface de la couche et la
déflexion W du sol support.
3.1.3. - Présentation des résultats
Cycles
|
E(bar) ; H2(cm)
|
ozadm *(bars)
|
oz
|
1
|
E=4615; H2=18
|
0,548
|
0,544
|
2
|
E=5180; H2=11
|
0,930
|
0,924
|
3
|
E=7580; H2=4
|
1,371
|
1,360
|
4
|
E=6000; H2=8
|
0,991
|
0,970
|
5
|
E=5854; H2=11
|
0,799
|
0,787
|
6
|
E=4458; H2=13
|
0,780
|
0,739
|
7
|
E=3805; H2=20
|
0,520
|
0,311
|
8
|
E=2900; H2=20
|
0,574
|
0,292
|
9
|
E=2549; H2=20
|
0,600
|
0,253
|
10
|
E=2526; H2=20
|
0,602
|
0,243
|
Tableau 6. - Résultats de
dimensionnement par Alizé 3
Remarque :
- ozadm>
oz la plateforme supporte la
chaussée
- Nous remarquons que l'épaisseur de la couche H2 diminue
quand le module de rigidité
augmente (la couche se rigidifie à une faible
épaisseur quand E augmente).
3.1.4. - Corrélation entre l'énergie de
compactage et le trafic 3.1.4.1. - L'énergie de compactage
Elle est donnée par la relation :
Ec =
N × m × g × h
Vm
N est le nombre de coups
29
m la masse de la dame
g la pesanteur
h la hauteur de chute
et Vm le volume du moule.
Cycles
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
N
|
275
|
550
|
825
|
1100
|
1375
|
1650
|
1925
|
2200
|
2475
|
2750
|
En(KJ)
|
2634,843
|
5275,751
|
7904
|
10539
|
13174
|
15809
|
18443
|
21078
|
23713
|
26348
|
p
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
Tableau 7. - Récapitulation des
paramètres permettant de tracer la courbe Ec
3.1.4.2 - L'énergie du trafic
La première description quantitative de la pesanteur a
été donnée par la loi universelle de la gravitation de
Newton. La pesanteur à la distance R du centre d'un astre
sphérique isolé formé de couches homogènes, et de
masse totale M est dirigée vers le centre de l'astre et vaut
:
D'après Newton, il existe une force instantanée
à distance entre deux masses m et M, valant :
mM
avec G= 6,674.10-11
m3.kg-1ou
N.m2.kg-2
Par analogie avec l'énergie de compactage on peut
écrire pour l'énergie du trafic :
Et =
V
O X TIM X g X h
Q est la charge de l'essieu standard converti en kg
g (N/kg) la pesanteur
h (m) est la hauteur de la chaussée
et V = h X ðr2 le volume (m3)
La nouvelle formule de l'énergie du trafic devient
30
Q X TJM X g
Et = ðR2
Le rapport des unités est alors :
|
kg X N
= m2 X kg
|
N m2
|
Dans la formule de Et la seule variable est le TJM : donc les
énergies du trafic sont déterminées pour TC0, TC1, TC2,
TC3, TC4, TC5.
Classes TCi
|
TC0
|
TC1
|
TC2
|
TC3
|
TC4
|
TC5
|
TJM en PL
|
2
|
14
|
27
|
68
|
164
|
342
|
Et(kJ)
|
51907,837
|
363353,900
|
700753,950
|
1764861,800
|
4256431,400
|
8876216,700
|
Facteur de progression
|
1
|
7
|
13,7
|
34
|
82
|
171
|
Tableau 8. - Récapitulation des
paramètres permettant de tracer la courbe Et
Energies (kJ)
10000000
1000000
100000
10000
1000
0 50 100 150 200
Progressions
Et Ec
Fig. 14. - Courbes des énergies du
trafic et l'énergie de compactage en fonction de leur
progression
31
Pour une valeur de y et de x on peut directement calculer le TMJ
par la formule:
ylogx × S
TJM =
Q × g
et l'énergie de compactage correspondant par :
ylogx × S'
Ec =
Vm
Pour quatre valeurs de x (x1=2, x2=5, x3=8, x4=10) on identifie
les valeurs des ordonnées correspondantes pour les deux énergies
(Et et Ec).
En appliquant les formules nous obtenons les valeurs de TJM et de
Ec données par le tableau ci-dessous.
kt et kc sont calculés ; l'objectif est de les
mettre en relation afin d'aboutir à la corrélation.
TJM
|
10
|
54
|
126
|
192
|
kt
|
1
|
5,4
|
12,6
|
19,2
|
Ec (kJ)
|
8761,471
|
203435,055
|
438073,548
|
639587,531
|
kc
|
1
|
23
|
50
|
73
|
Tableau 9. - Progression du nombre de poids
lourds et de l'énergie de compactage
k est le facteur de progression.
Les valeurs kt=kc=1 et Ec=8761,471 sont
faibles et correspondent à la partie inférieure de la
courbe.
Soient :
- kt(1)=5,4; kt(2)=12,6 et kt(3)=19,2 des
facteurs de progression de Et,
- kc(1)=23 ;kc(2)=50 ;kc(3)=66 des facteurs de progression de
l'énergie de compactage
Ces rapports sont calculés :
kc(1) kt(1)
,Soient
- TJM0=10 et TJMi (i=1, 2, 3 n) - E0=8761,471
Nous pouvons écrire :
|
=
|
kc(2) kt(2)
|
=
|
kc(3) kt(3)
|
= 4
|
Ec(i) Eo
|
= kc = 4kt = 4
|
TJMi TJMo
|
D'où
32
Ec (i)est exprimée en kJ.
-
La formule traduit une progression géométrique de
raison q = Eo
./
Ce résultat permet à un projecteur de fixer avec
précision le trafic souhaité et d'en déduire
l'énergie de compactage correspondante.
33
Conclusion générale et
recommandations
Les calcaires occupent une place très importante dans
notre sous sol. Dans la région de Matam, la valorisation de ces
réserves pourrait permettre de répondre aux besoins du projet MCA
(Millenium Challenge Account).
Les résultats obtenus permettraient à un
projecteur de prévoir les variations probables de la durée de vie
de la chaussée lorsqu'elle est soumise à une surcharge. Il s'agit
pour cela de faire la corrélation entre le trafic et l'énergie de
compactage afin de bien fixer les paramètres de modélisation.
Ce principe de compactage multicyclique est une technique
qu'il faudrait utiliser pour la caractérisation des carrières de
production de granulats calcaires et de latérite.
Une étude des performances de ces calcaires en
béton hydraulique permettrait de compléter sa fiche
d'identification géotechnique.
Ce matériau peut être une importante ressource de
granulats pour le Sénégal. Et la valorisation de son gisement,
pour des raisons économiques et stratégiques, serait
bénéfique pour les travaux de réhabilitation de l'axe
Matam-St Louis.
34
Références bibliographiques:
Layti NDIAYE, (2009)
Valorisation des gisements de matériaux granulaire calcaire pour une
utilisation en couche de base de chaussée. Etude d'application du grave
calcaire ciment au projet de l'autoroute à péage Dakar-Diamniadio
: lot numéro2. Mémoire d'ingénieur IST
Makhaly BA (2008)
Identification géotechnique de matériaux concassés-types
en corps de chaussées et évaluation de leur qualité.
DEA
R. Dupain, R. Lanchon, J.C.Saint Arroman 2004.
Granulats, sols, ciments et bétons caractérisation des
matériaux de génie civil par les essais de laboratoire
3ème édition actualisée.
Revue bimestrielle Cimbéton Septembre 2004-n°89.
LCPC: (2003).Service d'Etude Technique des Routes et
Autoroutes.-Catalogue des structures types de chaussées neuves du LCPC
et du SETRA.
Maïmouna SIDIBE (1995). Etude de
l'utilisation des granulats de type silexite en géotechnique
routière (notamment en couche de Base et revêtement des
chaussées). Projet de fin d'étude
Bassot, J.P., et Caen-Vachette, M., 1983.
Données nouvelles sur l'âge du massif de granitoïde
du Niokolo-Koba ( Sénégal oriental ; implication sur l'âge
du stade précoce de la chaine des Mauritanides . J. Afric. Earth
Sci.,1, N° 2
LCPC:(1981) Service d'Etude Technique des
Routes et Autoroutes. G.T.R.R (Guide Technique pour la Réalisation
des Remblais et des couches de forme)
Guide technique du LCPC-SETRA
(1994)-Conception et dimensionnement des structures de chaussée
(utilisé dans le calcul des contraintes admissibles en particulier pour
les paramètres)
Pascal (1967). Carte géologique au
1/200000 : coupures KAEDI, Matam et SELIBABY
et leurs notices explicatives. Direction des mines et de la
géologie-Dakar.
Chino (1963) Note complémentaire à
l'étude de la série stratigraphique du Sénégal
Chino (1963) Quelques précisions sur la
série stratigraphique tertiaire du bassin Sénégalais.
Monciardini (1962). La sédimentation
éocène au Sénégal ; Mém. BRGM
Baud (1938).Rapport inédit sur les
calcaires de la région de Matam et de Kanel (Mission d'études du
fleuve Sénégal).
|