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Dédicace
Je dédie ce modeste travail à :
Ma très chère et douce mère, mon
très
cher père à qui m'adresse au ciel les
voeux
les plus ardents pour la conservation de
leur santé et de leur vie.
Pour mes chers frères.
Pour mes chères soeurs.
Pour mes très chers amis à toute la
promotion de master techniques
comptables et fiscales 2011-2012
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Remerciements
Je veux exprimer mes remerciements et ma gratitude à
toutes les personnes qui m'ont apporté laide et l'assistance
nécessaire à l'élaboration de ce travail.
Mes remerciements s'adressent en particulier à Mon
encadreur Monsieur Arafat CHKIOUA, Avocat, Docteur d'Etat en Droit et
Fiscalité et enseignant universitaire à l'ISÇ, s'est
toujours montré à l'écoute et très disponible tout
au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi pour
l'inspiration, l'aide et le temps qui il a voulu me consacrer malgré ses
nombreuses occupations.
Je tiens à remercier Monsieur Najib WANEN, Comptable
et Expert judiciaire aux prés des tribunaux, qui m'a dirigé
durant la période de stage.
Ma reconnaissance s'adresse à mon amie Salha
MCHIRI, qui m'a apporté son support moral et intellectuel tout au long
de ma démarche.
J'exprime mes remerciements aux agents de
bibliothèque de l'ISÇ Gabés et de la faculté de
droit et des sciences politiques Tunis pour leur serviabilité.
Enfin, je tiens à remercier les membres du jury qui
ont bien voulu accepter de valoriser ce travail.
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Listes des abréviations
MOC : Mécanisme de mise en oeuvre conjointe
MPEN : Marché de permis d'émission
négociable
MDP : Mécanisme de développement propre
TGAP : Taxe générale sur les activités
polluantes
OMC : Organisation mondiale de commerce
OCDE : L'organisation de coopération et de
développement économiques
CJCE : Cour de justice de comité européenne
TPP : Taxe sur les produits pétroliers
TIC : Taxe intérieure de consommation
ANPE : Agence nationale de protection de l'environnement
ONAS : Office national d'assainissement
TPE : taxe pour la protection de l'environnement
IRPP : Impôt sur les revenus des personnes physiques
IS : Impôt sur les sociétés
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
CII : Code des incitations aux investissements
HAM : Hydrocarbures aromatiques monocycliques
RFE : Réforme fiscal d'environnement
APC: Assemblé populaire communale
COV : Composé organique volatil
TEOM : Taxe d'enlèvement des ordures
ménagères
REOM : Redevance d'enlèvement des ordures
ménagers
JORT : Journal officiel de la République tunisienne
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Sommaire
Dédicace 1
Remerciements 2
Listes des abréviations 3
Listes des figures 5
Listes des tableaux 5
Introduction générale 6
Première partie : Cadre général de la
fiscalité écologique 9
Chapitre 1 : introduction à la fiscalité
écologique 10
Section 1 : Notion de fiscalité écologique 10
Section 2: Les principes fondamentaux de la fiscalité
écologique 17
Section 3 : Les engagements internationaux en matière
écologique et exemples des éco- taxes 20
Section 4 : Distinction entre impôt, taxe et redevance
en matière écologique 32
Conclusion 32
Chapitre 2 : Les paramètres essentiels de la
fiscalité écologique 33
Section1 : Les objectifs poursuivis par la fiscalité
écologique 33
Section 2 : Les avantages et les limites des taxes
écologiques 35
Section 3 : La liquidation des taxes écologiques
Error! Bookmark not defined.
Conclusion 52
Deuxième partie : Des perspectives pour une
fiscalité écologique sur le plan local en Tunisie 53
Chapitre 3 : une fiscalité écologique locale
peut elle exister en Tunisie 54
Section 1 : Cadre réglementaire de l'environnement
54
Section 2 :L'intérêt d'une fiscalité
écologique locale pour la TUNISIE 60
Section 3:les difficultés survenues 66
Section 4 : Prérogatives nécessaires aux
collectivités locales 68
Conclusion 72
Chapitre 4 : Etude pratique : Une fiscalité
écologique locale à Gabés ... Error! Bookmark not
defined.
Section 1 : Les différents types de pollution à
Gabés 73
Section 2 :L'impact des polluants atmosphérique sur les
êtres vivants 78
Section 3 : Exemples d'illustrations 80
Conclusion 88
Conclusion général 89
Références bibliographiques 91
Annexe n°1 95
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|
Listes des figures
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|
Figure1 : Projection du rôle et de la place de la
fiscalité écologique
|
.39
|
Figure 2 : Les facteurs intervenants dans le transport et la
dispersion de pollution
|
75
|
Figure 3: La quantité de so2 émis par le groupe
chimique
|
.83
|
Figure 4: La quantité de NH3 émis par le groupe
chimique
|
84
|
Figure5:La quantité de rejet de fluor par le groupe
chimique
|
..85
|
Figure 6:La quantité de H2s émis par le groupe
chimique
|
..86
|
Figure 7 : La quantité de NOx émis par le groupe
chimique
|
87
|
Listes des tableaux
|
|
Tableau n°1 : Rapport annuel sur la qualité de l'air
|
75
|
Tableau n °2 : Production annuel de groupe chimique
|
82
|
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Introduction générale
En Tunisie, la fiscalité écologique ne cesse
d'évoluer et d'apporter un ensemble de mesures fiscales incitatives et
ayant un effet positif sur l'environnement. Toutes les orientations nationales
de la protection de l'environnement ont fait de cette nouvelle fiscalité
un des instruments économiques majeurs pour la protection de
l'environnement en Tunisie.
De prime abord, il importe de définir la
fiscalité écologique, ou l'éco fiscalité ou encore
la fiscalité verte. C'est cette fiscalité, dont l'objectif est de
limiter les atteintes à l'environnement et d'inciter les contribuables
à une consommation moins nuisible.
De ce fait, la fiscalité écologique a une double
face liée à l'assiette des différentes taxes et qui se
base sur une nuisance environnementale. D'une part, elle se manifeste à
travers une fiscalité verte qui se base sur une incitation
économique destinée à privilégier des produits et
services écologiques. Alors, le prix des produits ou services moins
polluants et plus respectueux de l'environnement est baissé et
bénéficiant d'incitations fiscales et financières.
D'autre part, c'est le fardeau à travers une
fiscalité écologique qui pénalise lourdement tous les
produits et services ayant de fortes nuisances environnementales. Ainsi, on
augmente le prix ou les taxes sur les produits ou services les plus
polluants.
En outre, l'éco fiscalité, selon les
spécialistes dans des pays développés, est définie
ainsi : « elle présente, d'un point de vue économique,
l'avantage de conduire chaque agent à arbitrer librement entre payer la
taxe et polluer ou réduire sa pollution pour payer moins de taxe. Comme
tous les agents consentent le même coût de réduction des
pollutions puisqu'ils payent tous la même taxe, l'effort de
réduction est identique pour tous. En ce sens, la fiscalité
permet d'atteindre un objectif environnemental de façon efficace
».
Dans ce cadre, en Tunisie, on préconise toujours une
importante réforme fiscale et une ampleur absolument inédite, en
termes de nombre de mesures, de domaines environnementaux concernés, de
montants en jeu et d'impacts sur les comportements des ménages et des
entreprises : donner lieu à un bonus-malus sur les automobiles fort
polluantes, éco-prêt à taux zéro, crédits
d'impôt divers et autres pour protéger notre environnement.
En outre, dans notre pays, la fiscalité
écologique se manifeste à travers une législation timide
et peu mouvante, puisqu'elle est composée seulement de
dégrèvements fiscaux classiques et
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peu de taxes spécifiques à la protection de
l'environnement, à cause de l'importance des coûts de cette
politique.
Quant à l'échelle mondiale, toute taxe
internationale à caractère écologique est
écartée. A la lumière des travaux de la conférence
de l'ONU de Rio de Janeiro (1992), une convention cadre sur le changement
climatique a été adoptée et a débouché sur
le Protocole de Kyoto (1997). Celui-ci a fixé des objectifs de
réduction des émissions des GES de 5,2% en moyenne, pendant la
période 2008-2012 par rapport au niveau de 1990, aux 36 pays
signataires. Trois mécanismes ont été retenus pour les
atteindre : la création d'un marché de permis d'émission
négociables (MPEN), un mécanisme de mise en oeuvre conjointe
(MOC) et un mécanisme de développement propre (MDP).
A cet effet, en Tunisie, une panoplie d'outils
économiques est mise en place avec des mesures fiscales pour bien
favoriser la politique nationale de protection de l'environnement. En fait,
malgré la régulation de la matière environnementale, les
divers agents économiques ne tiennent pas compte toujours des dommages
que leur activité peut exercer sur l'environnement. Aussi, les
incitations fiscales accordées avec l'encadrement des comportements et
des pratiques, restent insuffisantes pour limiter les dommages causés et
les menaces irréversibles à l'environnement.
La problématique, qui se pose est par conséquent
la suivante : quelles sont les bases d'une fiscalité écologique
générale en Tunisie qui seront adaptables en particulier sur le
plan local ?
Il importe de préciser que le droit interne n'est
jamais un obstacle à l'utilisation de l'outil fiscal au service d'une
politique de protection de l'environnement fait - elle locale.
Il est utile de revenir à ce propos à une
décision du Conseil constitutionnel français, du 28
décembre 2000 sur le projet de TGAP sur les produits
énergétiques, où il a consacré, par un
considérant de principe, et avec la plus grande clarté, la
possibilité, pour le législateur, d'instituer des mesures
fiscales positives à finalité purement dissuasive. Il a en effet
estimé que le principe d'égalité ne faisait pas obstacle
« à ce que soient établies des impositions
spécifiques ayant pour objet d'inciter les redevables à adopter
des comportements conformes à des objectifs d'intérêt
général, pourvu que les règles qu'il fixe à cet
effet soient justifiées au regard desdits objectifs ». Ainsi, le
Conseil constitutionnel a vu dans la lutte contre l'effet de serre un «
objectif d'intérêt général » de nature à
justifier l'établissement d'impositions spécifiques à
caractère incitatif.
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Nous serons tenté de parler même dans la nouvelle
où de l'après 14 janvier d'une certaine notion d' «
intérêt général local ».C'est le cas de
Gabés dont l'intérêt général local serait
essentiellement « écologique » ou « environnemental
» à cause de la pollution dont souffre la collectivité
locale.
En Tunisie, sur le plan national, l'instauration d'une
fiscalité écologique nécessite une critique de la
politique fiscale tunisienne. En effet la consécration du principe de
décentralisation fiscale est une obligation pour l'Etat. Il faut
également dégager les difficultés à appliquer ce
principe.
En plus, le fondement de la fiscalité écologique
locale est lié à l'existence d'une fiscalité
écologique en général en Tunisie : une fiscalité
écologique nationale.
C'est pourquoi le présent mémoire portera sur la
fiscalité écologique el les perspectives de son instauration en
Tunisie sur un plan national et en particulier, sur un plan local.
Gabés étant, une collectivité locale des
plus pollués (air, terre, eaux, agriculture ), cela
justifie de traiter d'un tel sujet, qui acquirent de ce fait un
intérêt majeur.
Une réforme écologique locale est
nécessaire et inéluctable, et cela passe par l'examen
préalable du cadre général de la fiscalité
écologique (première partie).
Les perspectives d'une fiscalité écologique
locale en Tunisie exigent l'adaptation des solutions écologiques
générales et nationales sur un plan local(deuxième
partie).
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Première partie : Cadre général de
la fiscalité écologique
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Chapitre 1 : Introduction à la fiscalité
écologique
L'humanité est entrée en état d'urgence
écologique. Pollutions de l'air, de l'eau et des sols, perte de
biodiversité, augmentation des risques naturels, raréfaction de
ressources non renouvelables, dérèglement climatique... Le choc
est brutal et les conséquences s'annoncent particulièrement
graves. Dans ce contexte l'instauration d'une fiscalité
écologique apparait comme une nécessité.
Donc, il importe de définir la fiscalité
écologique, ou l'éco fiscalité ( section 1) en recourant
aux principes cardinaux de son instauration (section2).En outre, il est utile
de revenir aux différentes engagements en matière
écologique(section3).
Reste à savoir enfin, si la fiscalité
écologique se traduit en terme d'impôt, de taxes ou de redevances
(section 4).
Section 1 : Notion de fiscalité
écologique
Avant d'introduire la définition de la fiscalité
écologique, il faut également étudier son évolution
historique dans le monde.
Paragraphe 1 : Aspect historique de la fiscalité
écologique
Parallèlement à l'idée d'une bonne
gouvernance environnementale et aux voeux d'un développement plus
soutenable l'idée d'une fiscalité écologique apparait
à la fin du XXe siècle avec la perspective d'une crise
écologique globale liée à une pollution
générale de la biosphère et à une sur exploitation
des ressources et une empreinte écologique sans cesse croissante.
Apparait dans certains milieux une volonté de réparer et
protéger l'environnement. Elle est notamment marquée par le
Sommet de la terre de Rio (juin 1992).
Des écotaxes, sont proposées, qui - notamment si
elles contribuent à « internaliser les coûts externes »
- devraient à la fois permettre de freiner les comportements directement
ou indirectement destructeurs d'environnement, et financer les comportements
vertueux . Elles nécessitent pour être efficace une réforme
ou restructuration du dispositif fiscal (en supprimant les subventions aux
activités polluantes, au profit des alternatives moins polluantes).
L'environnement doit être transversalement intégré dans les
critères fiscaux existant.
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Les pays nordiques (concernant l'environnement,
l'énergie, et les pesticides, pour le Danemark), puis l'Allemagne, la
Grande-Bretagne et quelques autres pays ont réussi à introduire
des taxes de ce type, avec un certain succès mais au prix de compromis
importants. En revanche, l'approche écotaxe semble au moins
provisoirement bloquée à l'échelle de l'Union
européenne et des Etats-Unis. Une fiscalité du carbone se dessine
dès les années 1990, qui sera détournée par les
industriels et banques vers un marché mondial du carbone basé sur
un système de permis d'émission, avec ventes et achats possibles
de quotas et droits à polluer. Depuis les années 1990, dans le
cadre de l'union douanière, l'Union européenne cherche à
harmoniser les systèmes de taxation du marché intérieur,
dont - parfois - au profit d'une lutte plus cohérente et
concertée contre le changement climatique. Des propositions de
directives sur la fiscalité et la taxation sont en négociation
(dans les secteurs de l'épargne, de la TVA des transactions
financières1, de l'énergie et des transports au
moins). La commission européenne propose une sorte de taxe Tobin qui
à un taux de 0,1 % et de 0,01 % sur les contrats dérivés
produirait environ 57 milliards €/an de recette fiscale pour l'UE ; La
Commission propose que cette taxe prenne effet à compter du
1er janvier 2014. Si des critères environnementaux guident sa
redistribution, elle pourrait s'apparenter à une fiscalité
écologique, mais ceci n'est pas évoqué par la commission,
même si les régions d'Europe souhaitent des avancées en
matière de fiscalité environnementale2.
En 1991, peu avant Rio, D. Pearce introduit et popularise la
notion de « double dividende » d'une taxation environnementale, qui
favoriserait à la fois la protection de l'environnement et
l'activité économique, notamment dans le domaine des
énergies fossiles et de l'effet de serre3 ; le 1er
dividende provient d'une amélioration et généralisation
des politiques environnementales, ici via un signal prix ; le second dividende
est un moindre prélèvement
.1 Commission européenne, Taxe sur les
transactions financières : pour que le secteur apporte une contribution
équitable, consulté le 19/05/2012
2 Commission européenne, Position des
régions de la CRPM en matière de gouvernance environnementale,
Synthèse des réponses au questionnaire sur l'évolution des
formes de gouvernance lancé dans le cadre de la consultation ouverte par
le « Livre blanc » de la Commission , mars 2002 ; voir page 5/10
(Concernant les « contrats tripartites » entre la Commission, les
États et les Régions, « Ils devraient inclure l'ensemble des
instruments au service de la politique de l'environnement en vue d'en renforcer
sa mise en oeuvre et en particulier : les instruments économiques, la
fiscalité environnementale et les systèmes d'indicateurs et
d'informations »
3 Pearce D.W. (1991). «The Role of Carbon
Taxes in Adjusting to Global Warning », Economies Journal, n° 101,
pp. 938-948
Monaem FATTOUCH Page 12
sur le travail et le capital permis par l'émergence
d'une nouvelle base fiscale. Plus tard, on parlera aussi de de
stratégies «sans regret ».
En France, à 1964, une première redevance
à but environnemental nait dans cadre de la Loi sur l'eau de 1964. Elle
finance les Agences de l'eau, qui redistribuent l'argent ainsi
récolté pour aider les industriels, collectivités et
agriculteurs à s'équiper en station d'épuration et
à mieux connaitre, qualifier et économiser la ressource en eau,
de manière coordonnée à échelles des bassins
versants.
En 1999 naît la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP), également sur le principe
pollueur-payeur. En 2000, le champ de la TGAP est étendu aux lessives,
matériaux d'extraction, pesticides antiparasitaires et installations
classées présentant un risque particulier pour
l'environnement4 . L'objet de la taxe n'est pas toujours clair.
Ainsi le produit de la Taxe Générale sur les Activités
Polluantes (TGAP) n'a jamais été explicitement affectée
à l'environnement, ce qui brouille son image, freine l'internalisation
des coûts environnementaux et peut réduire le "consentement
à payer".
Le ministère en charge de l'environnement
dénombrait en 2002 en France une quarantaine de taxes ou redevances, et
à peu près autant de types d'exonérations fiscales visant
à favoriser l'environnement.
Des fluctuations conjoncturelles, inerties et freins
inattendus existent5. Par exemple dans le domaine pétrolier,
la taxation des carburants a en partie été contrecarrée
par des « innovations en grappe » (sismique 3D, forages directionnels
et à grand déport, facilités par la modélisation et
informatiquement assistés, avec apparition de forage offshore et de
grande profondeur, puis « HT/HP » (haute température/haute
pression), ou exploitant les gaz de schiste, des gaz à condensats
grâce aux innovations techniques dans les domaines des fluides de
fracturation et boues de forage) ; autant de modifications techniques qui ont,
à plusieurs reprises, fait chuter les prix du pétrole ou du gaz
brut, décourageant certaines alternatives,
4 La taxe générale sur les
activités polluantes TGAP .liés à l'environnement
5 Helioui K. (1997). Double dividende d'une
écotaxe en présence de fluctuations conjoncturelles et de
rigidités de l'emploi, CIRED, document interne.
Monaem FATTOUCH Page 13
voire permettant la poursuite de gaspillage d'hydrocarbures,
et surtout accentuant les émissions de gaz à effet de serre et
certains dégâts et risques environnementaux6.
En Europe, Eurostat classe dans cette catégorie toutes
les taxes « dont l'assiette est basée sur une nuisance
environnementale » ; Les dispositions fiscales pouvant également
être des mesures « positives » ayant des incidences sur les
prix et le revenu des ménages ou des mesures « négatives
» entraînant un renchérissement du prix des produits et
services.
En 1999, l'Allemagne a instauré une nouvelle taxe
environnementale sur la consommation d'électricité et a
augmenté la taxe sur la consommation des huiles minérales. Ceci a
nécessité des compromis (exonérations fiscales, dites
«Spitzenausgleich» pour protéger la
compétitivité de secteurs très consommateurs
d'énergie, l'Allemagne a ainsi prévu des réductions
d'écotaxes pour les gros consommateurs d'énergie de l'industrie
manufacturière, mais aussi pour la production
d'électricité par des centrales à production
combinée, pour le transport ferroviaire et les transports publics locaux
de passagers, pour l'agriculture, la sylviculture et la
pêche7), ce que la Commission a admis(dans le cadre de son
contrôle des règles de concurrence) parce que « même
après avoir bénéficié du
«Spitzenausgleich», une entreprise continuerait à supporter
une pression fiscale supérieure aux taux minimaux d'imposition
prévus par la directive européenne relative à la taxe sur
l'énergie »8. Pour la Cour de justice des
Communautés européennes (2006), « une écotaxe se
caractérise par sa finalité environnementale et son assiette
spécifique. Elle prévoit la taxation de certains biens ou
services afin d'inclure les coûts environnementaux dans leur prix et/ou
de rendre les produits recyclés plus compétitifs et d'orienter
les producteurs et les consommateurs vers des activités plus
respectueuses de l'environnement »9.
6 Hourcade Jean-Charles, Ghersi
Frédéric. Le rôle du changement technique dans le double
dividende d'écotaxes , In: Économie & prévision.
Numéro 143-144, 2000-2-3. Économie de l'environnement et des
ressources naturelles. pp. 47-68.
7 Commission européenne, Écotaxes
allemandes: la Commission autorise la prorogation des allégements
fiscaux après le 31 mars 2002
8 Communiqué IP/04/406 Bruxelles, le 30 mars
2004
http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.referenc
IP/04/406 et format. La Commission autorise l'écotaxe allemande
modifiée, y compris les règles particulières applicables
aux plus gros consommateurs d'énergie, Bruxelles, le 30 mars 2004.
9 COMMUNIQUÉ DE PRESSE n° 74/06,
L'écotaxe sur les granulats au Royaume-Uni ne constitue pas une aide
d'état ; CJE/06/74 ; Date: 18/09/2006
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L'Europe a envisagé10 la création
d'écotaxes à grande échelle, pour une «
solidarité européenne et solidarité internationale »
mais Ce projet n'a pas encore abouti à un accord ni au plan
européen ni au plan international. Mais les discussions se poursuivent
en vue notamment d'un accord au niveau européen pour une application par
étapes d'une telle taxe (...) Fonds spécifiques en faveur de la
protection l'environnement dans tel ou tel secteur. Ces Fonds pourraient
être alimentés directement par des taxes ou des
prélèvements opérés sur des produits polluants, ou
des installations polluantes ou sur des nuisances. Cela suppose, bien entendu,
un degré élevé de coopération internationale et de
consensus mondial.}}. Pour la jurisprudence européenne, le marquage des
produits écotaxes permet d'assurer le contrôle de la perception de
l'écotaxe ; C'est « une mesure d'accompagnement fiscal » ; ce
n'est pas « une mesure de nature fiscale à l'instar des
dispositions nationales établissant l'apposition de bandelettes fiscales
apposées sur les produits soumis à accises »11
L'OCDE insiste pour sa part sur l'effet réel et
potentiel d'une taxe sur l'environnement, c'est-à-dire l'effet sur les
prix relatifs et sur les comportements12.
Paragraphe 2 : Elément de définition et
contexte international
La fiscalité environnementale13 se
définit comme la fiscalité pesant sur les produits ou services
ayant un effet sur l'environnement. Pour Eurostat, il s'agit de taxes «
dont l'assiette est basée sur une nuisance environnementale ». Les
dispositions fiscales peuvent être des mesures « positives »
ayant des incidences sur les prix et le revenu des ménages ou des
mesures « négatives » entraînant un
renchérissement du prix des produits et services. L'OCDE, dans sa
définition, met l'accent sur l'effet réel et potentiel d'une taxe
sur l'environnement, c'est-à-dire l'effet sur les prix relatifs et sur
les comportements.
10 Christiane Scrivener intitulé
"Solidarité et civisme international : la contribution des
écotaxes et de la fiscalité sur l'épargne"
11 CJE/97/10 Activités de la Cour de justice
et du tribunal de 1re instance des communautés
européenne ; 17-21 mars 1997, voire Aff. C-13/96 affaire opposant "Bic
Benelux SA" à l' État belge, à propos de rasoirs
jetables
12 OCDE (2007), "L'Économie Politique des Taxes
Liées à l'Environnement", OCDE, Paris.
13
http://www.developpement-durable.gouv.fr
« stratégie nationale du développement durable 2009-2012
» Ministère de l'écologie
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Monaem FATTOUCH Page 15
La fiscalité environnementale peut être
schématiquement définie selon trois approches distinctes :
l L'intention déclarée : toute mesure fiscale
dont l'intention du législateur est l'amélioration de
l'environnement. Ce but est clairement inscrit dans la loi ;
l Le comportement : toute mesure fiscale qui se traduit par
une incitation économique en faveur de l'amélioration de
l'environnement ;
l Le produit ou le polluant visé : toute mesure
fiscale dont l'objet porte sur un bien physique pouvant avoir un impact
négatif sur l'environnement.
Les mesures fiscales environnementales peuvent être
également analysées selon :
l La nature fiscale de la mesure, en distinguant taxes,
redevances, exonérations, crédits d'impôts, aides directes,
etc. ;
l Le niveau de recouvrement : communal, départemental,
régional, national ;
l L'affectation (dans le cas des taxes) : au budget de
l'État, à des comptes spéciaux, à des organismes
publics ou privés, etc.
Les pays nordiques ont été parmi les premiers
à disposer d'une fiscalité écologique. Plus
récemment, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont développé une
législation fiscale spécifique notamment dans le secteur de
l'énergie. En général, l'introduction d'une éco
fiscalité s'accompagne d'une restructuration d'ensemble du dispositif
fiscal (suppression des dispositions fonctionnant comme des subventions
à la pollution) et par une prise en compte des problématiques
environnementales dans la fiscalité existante. L'Union
européenne, dans le cadre du marché intérieur et de la
lutte contre le changement climatique, a entamé un processus
d'harmonisation au début des années 1990. Ainsi, des propositions
de directives sur la taxation dans le domaine de l'énergie et des
transports sont en cours de négociation.
Paragraphe 3 : L'interdépendance entre la
fiscalité et l'écologie
À l'origine, il s'agit d'un anglicisme signifiant
milieu c'est à dire le milieu terrestre ou aquatique dans lequel
évolue un être vivant. Le terme environnement OU ecologie
désigne actuellement la composante écologique du cadre de vie de
l'homme, et est associé de façon sous-jacente aux
problèmes de dégradation de la biosphère par suite de
l'action anthropique :
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pollution, modification du climat, surexploitation des
ressources, désertification, déforestation.
Les sciences de l'environnement peuvent se définir
selon A. Buttler14 comme l'étude de l'impact de l'homme sur
son environnement, et intègrent des disciplines comme l'écologie,
la chimie-physique, l'économie l'éthique et la
politique.
Selon le rapport de l'OCDE(2007)15, L'environnement est
défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou
abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains
contribuent directement à subvenir à ses besoins », ou
encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques,
biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les
organismes vivants et les activités humaines ».
La notion d'environnement naturel, souvent
désignée par le seul mot environnement, a beaucoup
évolué au cours des derniers siècles et tout
particulièrement des dernières décennies. L'environnement
est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète
Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les
végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes
et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui
entoure l'Homme et ses activités - bien que cette position centrale de
l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de
l'écologie.
Aussi bien, l'environnement16 peut être
défini comme l'ensemble des éléments biotique ou
abiotiques qui entourent un individu ou une espèce et dont certains
contribuent directement à subvenir à ses besoins.
L'article L 110-1 du code de l'environnement définit
l'environnement comme suit : « les espaces, ressources et milieux
naturels, les sites et paysages, la qualité de l'air, les espèces
animales et végétales, la diversité et les
équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du
patrimoine commun de la nation ». 17
A cette définition, il y a lieu de rajouter le bruit,
souvent considéré comme une atteinte à l'environnement, et
qui fait l'objet de mesures fiscales.
14 A.BUTTLER « la nature des sciences de
l'environnement :quels enjeux théoriques,pour quelles pratiques ?
»la revue électronique Vertigo,vol 8 ,2 October 2008
15 OCDE (2007), "L'Économie Politique des Taxes
Liées à l'Environnement", OCDE, Paris
16 Dictionnaire Larrousse de 5 janvier 2010
17 L'article L 110-1 du code de l'environnement
français
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Section 2: Les principes fondamentaux de la
fiscalité écologique
On peut ici se référer à trois approches
principales dont la portée et la concrétisation varient
sensiblement. Tout d'abord, une fiscalité vouée à
l'écologie peut privilégier l'application du principe «
pollueur-payeur » .La second théorie privilégie le principe
de double dividende et enfin l'affectation des ressources des
écotaxes.
Paragraphe 1 : La consécration du principe du
pollueur payeur
Le principe du pollueur-payeur est un principe
économique qui favorise le recours aux lois de l'économie de
marché pour assurer la protection de l'environnement. Il signifie que,
idéalement, le prix d'un bien sur le marché doit refléter
les coûts de la pollution, ou coûts sociaux, engendrés dans
la production de ce bien ; on parle alors d'internalisation des coûts
externes. Ces coûts comprennent les dommages subis par les
éléments de l'environnement (eau, sol, faune, flore,
écosystème, etc.) et par les êtres humains (dommages aux
biens, à la personne). En situation de libre concurrence, le
consommateur sera automatiquement enclin à acheter les biens les moins
chers, qui seront aussi les plus écologiques, selon ce modèle
théorique18. Étant donné le coût
élevé lié à la réparation des dommages de
pollution, il serait dès lors, dans la plupart des cas, beaucoup plus
avantageux pour les industriels d'adopter dès le départ des
méthodes de production moins polluantes que d'utiliser des
procédés dommageables pour l'environnement et de devoir
répercuter les coûts sociaux ainsi causés dans le prix des
biens produits19.
Politiquement, le principe du pollueur-payeur se vend bien. Il
frappe l'imagination populaire dans un sens favorable : pris à la
lettre, il signifie pour le simple citoyen que les coûts de la lutte
contre la pollution industrielle ne lui seront pas imputés. En fait,
cette simplicité
18 - J.-P. BARDE et E. GERELLI, Économie et
politique de l'environnement, Paris, Presses universitaires de France, 1977,
p.137. « le pollueur cherchera à minimiser sa prise en charge des
coûts de la pollution, à moins que la concurrence ne l'oblige
à cette prise en charge par réduction de ses profits, lorsque la
répercussion des coûts risquerait de détourner
partiellement la demande vers des biens substituables ou concurrents »
.
19 - Pour des niveaux de pollution peu
élevés, la réparation des dommages s'avérera
cependant moins coûteuse que l'épuration à la source.
Ainsi, le pollueur sera incité à réduire sa pollution
«jusqu'au niveau d'égalisation du coût marginal de la lutte
contre la pollution et du coût marginal des dommages causés par
cette pollution». Voir «Mécanismes du marché et
environnement », Annales de la voirie et de l'environnement, vol. 1491,
oct.
1990, pp. 43, 44 (extraits du Rapport annuel mondial sur le
système économique et les stratégies.
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apparente est trompeuse. Selon Michel Prieur, le
«principe aux allures de slogan publicitaire cache des problèmes
économiques et juridiques complexe20.
S'il semble théoriquement parfait, le modèle se
révèle en fait d'application difficile, sinon impossible. D'une
part, l'évaluation des coûts sociaux n'est pas chose aisée.
Comme nous l'avons déjà mentionné, les dommages aux
éléments de la nature, ou à la santé des
êtres humains, s'avèrent souvent difficilement quantifiables, et
peuvent ne survenir que bien des années après
l'événement dommageable. D'autre part, il serait
irréaliste, et irréalisable, d'exiger l'internalisation de tous
les coûts sociaux. La plupart des activités humaines
entraînent une modification de l'environnement, celle-ci pouvant dans
bien des cas être légitime compte tenu de l'accroissement de la
qualité de vie apportée à l'être humain. Ainsi, la
société peut très bien tolérer un certain seuil de
dommages à l'environnement.
L'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE), qui a fait figure de
pionnière dans l'étude des questions d'intégration de
l'économie et de l'environnement, a tenté, la première, de
transposer en termes juridiques le principe du pollueur-payeur. La
recommandation C(72) du 26 mai 1972, dont les prescriptions ne sont toutefois
pas obligatoires pour les États membres de l'OCDE21, donne en
fait une portée plus limitée au principe ; il y est question
d'internalisation partielle des coûts sociaux22.
Paragraphe 2 :-Principe de double dividende
En 1997, une proposition de la Commission portant sur une
restructuration du cadre communautaire de taxation des produits
énergétiques a été faite et visait à
étendre le champ d'application des directives aux huiles
minérales à d'autres sources énergétiques sur le
principe du pollueur payeur. Le système, basé sur un taux
d'accise minimum pour chaque produit en fonction de son utilisation (chauffage,
carburant), permettrait en théorie de moduler le niveau de taxation.
Cette proposition s'appliquerait néanmoins à niveau
général d'imposition constant, ce qui conduirait, toujours selon
la Commission, à réduire la taxation pesant sur le travail. Par
ce type de proposition, la Commission espère ainsi favoriser la
20 - M. PRIEUR, Droit de l'environnement, 2
éd., Paris, Dalloz, 1991, p. 123.
21 - L'OCDE regroupe 24 pays industrialisés,
dont le Canada.
22 - OCDE, «Recommandation du Conseil sur les
principes directeurs relatifs aux aspects économiques des politiques de
l'environnement sur le plan international », dans OCDE,
Le principe pollueur-payeur : définition, analyse, mise en
oeuvre, Paris, OCDE, 197
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création d'emplois tout en menant une politique
environnementale. C'est le « double dividende » recherché.
L'approche du « double dividende » est cependant
limitée par l'obsession de la compétitivité et par le
verrou politique de la stabilisation des prélèvements
obligatoires. Pour répondre à la demande sociale (protéger
l'environnement), le discours dominant s'appuie sur la théorie du double
dividende et l'interprète à son profit. Car le principe du double
dividende a été avancé sur fond de réticence
ambiante devant la création de nouveaux impôts, d'où
l'hypothèse d'une « neutralité fiscale »,
évoquée en France tant par le Medef que par Nicolas Sarkozy,
emportant l'affectation des recettes supplémentaires
dégagées par les écotaxes à la baisse d'autres
formes de prélèvements comme la taxe professionnelle par
exemple.
Concrètement, le double dividende se traduit par la
création d'écotaxes en contrepartie d'un allègement de la
fiscalité sur le travail, à niveau de prélèvements
obligatoires constant.
Seulement voilà, une telle opération pose
problème.
? Elle revient tout d'abord à imposer plus lourdement
les ménages puisqu'il s'agit de baisser les « coûts » de
l'entreprise par la création d'une taxe incorporée dans le prix
payé par les ménages à la consommation.
? Elle aboutit également à substituer à
une source de financement publique pérenne (la taxe professionnelle ou
les cotisations sociales par exemple) une source de financement temporaire, car
une écotaxe efficace doit voir son rendement diminuer. Si l'on a, par
ailleurs, baissé les impôts « pérennes et rentables
», alors ce sont les finances publiques qui sont au bout du compte
asséchées !
A moins de considérer que le terme «
écotaxe » ne soit qu'un vernis et masque le véritable but:
baisser l'imposition de certaines catégories de contribuables et
augmenter celles des autres. Le double dividende doit être
repensé.
Paragraphe 3 :-L'affectation des ressources des
écotaxes
On pourrait envisager une affectation des ressources des
écotaxes distincte du budget de l'Etat, en prenant certaines
libertés avec les principes budgétaires. Une telle affectation
pourrait ainsi rendre la taxe plus acceptable et dégager des recettes
spécifiques pour mener une politique environnementale spécifique.
Certains pays ont par exemple créé une «
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commission verte » chargée de percevoir et
d'utiliser le produit des écotaxes. Une telle structure est
présentée comme devant favoriser le consentement à «
l'impôt vert » et peut financer des aides publiques. Mais si la taxe
est en elle-même assez incitative, une telle politique d'aide directe
peut s'avérer toutefois relativement inutile puisque la taxe remplit
à moindre coût l'objectif essentiel. On risque alors de voir ceux
qui paient demander un retour sous forme d'aides, au risque de rendre la taxe
inefficace. Si la taxe n'est pas efficace, alors l'aide peut être utile
mais la question de l'existence de la taxe est alors posée.
Affectation distincte ou pas, chaque solution a ses avantages
et ses inconvénients. On peut considérer que la priorité
environnementale fait partie des débats politiques du parlement et ne
doit pas relever d'un fond spécifique. Mais l'affectation au budget de
l'Etat est contradictoire avec le destin d'une écotaxe qui est de voir
son assiette, donc son rendement, baisser. L'équation est simple dans
son principe : si l'élasticité/prix est élevée, la
taxe est efficace et les recettes baissent et si l'élasticité est
faible, la taxe est peu efficace mais les recettes sont pérennes.
Section 3 : Les engagements internationaux en
matière écologique et exemples des éco- taxes
En dehors de quelques cas particuliers, ni le droit
communautaire ni les accords internationaux ne constituent des obstacles
à l'utilisation de la fiscalité pour lutter contre les
pollutions. Dans ce cadre on va voir les engagements internationaux en
matière écologique et exemples des écotaxes.
Paragraphe 1 : Les engagements internationaux
La principale limite posée aux initiatives des Etats
est l'obligation de respecter l'égalité de traitement entre les
entreprises nationales et étrangères, au nom du principe de
concurrence, et de ne pas remettre en cause les normes adoptées par le
droit communautaire en matière fiscale.
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A-Le droit européen
L'exigence de l'unanimité a contribué à
limiter la mise en place de dispositions fiscales « européennes
», notamment dans le domaine de l'environnement. L'Europe a
privilégié de ce fait l'utilisation de la règlementation
pour inciter les Etats membres à prendre des mesures favorables à
l'environnement.
Dans la plupart des cas, les directives européennes
fixent des objectifs à atteindre en matière de qualité de
l'environnement, laissant aux Etats membres le choix des moyens. L'accumulation
de règles, issue de ces directives, n'empêche pas formellement le
recours aux écotaxes mais elle en limite le développement en
créant un contexte règlementaire très complexe à
gérer.
L'exemple de la lutte contre l'effet de serre en est une
illustration. Ainsi ont été
privilégiés23 au niveau européen :
- les accords volontaires, comme celui conclu en 1998 entre la
commission européenne et l'association des constructeurs
européens de véhicules sur la réduction de CO2 des
voitures particulières neuves24 ;
- le durcissement de la règlementation : ainsi, en
matière d'habitation, une directive européenne impose une
méthode de calcul de performance énergétique des
bâtiments et fixe des exigences de performance énergétique,
avec des objectifs spécifiques, lors de la construction ou de la
rénovation de bâtiments.25
- des subventions et des aides comme celles attribuées
à la production d'énergies « propres » ou renouvelables
sous forme de subventions en application d'une
23 Voir notamment le Programme européen sur
le changement climatique, présenté par la commission en juin 2001
et qui présente 42 mesures pour réduire les émissions
européennes de GES
24 La proposition initiale de l'association a
été approuvée par le Conseil européen en octobre
1998 et un accord avec la Commission a été finalisé
début 1999
25 Directive n°2002/91/CE du 16 décembre
2002
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directive qui fixe comme objectif l'augmentation à 22%
de la part des énergies renouvelables dans la consommation
d'électricité européenne d'ici 201026.
De même, le choix de recourir à un marché
de droits d'émissions pour limiter les émissions industrielles de
CO2 confirme la place relativement réduite de la fiscalité et
restreint le champ d'application d'une taxe sur le carbone.
S'agissant de la protection de l'environnement, les
principales directives fiscales traitent seulement des accises sur les
combustibles et des taxes sur l'énergie. Compris le gaz et le
charbon27. Elle distingue les taux selon que l'usage est commercial
ou domestique.
Cette directive prévoit trois cas dans lesquels la
consommation de combustibles fossiles est obligatoirement
exonérée de taxation :
- Lorsque les combustibles consommés sont
utilisés à la fois comme combustibles et pour un autre usage
(réduction chimique, procédés métallurgiques...)
- Lorsque les combustibles sont consommés au cours de
procédés minéralogiques de production de produits non
métalliques (notamment verre, carton, plâtre, brique,
céramiques, ciment)
- Lorsque les combustibles sont utilisés pour produire
de l'électricité (toutefois, les combustibles utilisés
dans ce cas peuvent être assujettis à une taxation à
finalité environnementale)
Les Etats ont la possibilité de prévoir des
exonérations, notamment :
- Lorsque les combustibles servent pour la production
combinée de chaleur et
d'énergie.
- Lorsque le gaz naturel ou les combustibles solides sont
consommés par les ménages
- Lorsque les combustibles fossiles sont utilisés dans les
travaux agricoles
- Lorsque les combustibles fossiles sont consommés par
les entreprises grandes
consommatrices d'énergie incluses dans un régime de
quotas négociables
26 Directive 2001/77/CE du 27 septembre 2001. Pour la
France, l'objectif est de 21% contre 15% actuellement.
27 Cette directive remonte les taux minimum de 25 %
par rapport aux taux prévus par la directive de 1992.
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Les taux minimaux fixés par la directive sont
inférieurs à la valeur des externalités négatives
généralement associées à l'utilisation des produits
taxés et la hiérarchie des taux entre les combustibles ne
reflète pas parfaitement leur « nocivité » relative.
Minimal sur le gazole est plus faible que celui sur l'essence sans plomb.
En dehors du domaine de l'énergie, les Etats membres de
l'Union européenne gardent une assez grande latitude pour mettre en
oeuvre des mesures fiscales liées à l'environnement.
En effet, la valeur normative du principe «
pollueur-payeur » est incertaine. Même si la question n'a pas
été clairement tranchée, à ce jour, par la CJCE, il
semble qu'il ne doive pas être regardé comme ayant un effet
direct28. Ainsi, il ne peut, a priori, être directement
invoqué par les particuliers à l'encontre d'une
règlementation nationale.
Le principe a toutefois une portée
interprétative : selon la jurisprudence de la CJCE, il est
réputé éclairer, en cas de doute, le sens du droit
communautaire dérivé. C'est ainsi que, saisie d'une question
préjudicielle relative à la directive 91/676/CEE concernant la
protection des eaux contre la pollution par les nitrates, la Cour de Luxembourg
a jugé que la directive, peu claire, ne pouvait avoir entendu faire
supporter aux exploitants agricoles des charges inhérentes à
l'élimination d'une pollution à laquelle ils n'auraient pas
contribué29.
Mais certaines normes européennes limitent les
possibilités d'instaurer des taxes environnementales. Cela vaut pour
celles qui empièteraient sur la compétence communautaire en
matière de taxes sur le chiffre d'affaires et de droits d'accises. En
principe, les Etats membres peuvent instituer, outre les impositions
obligatoires prévues par la directive relative au régime
général des produits soumis à accises, d'autres
impositions indirectes poursuivant des finalités spécifiques. La
jurisprudence de la CJCE se montre toutefois restrictive en la matière.
Ainsi, la Cour de Luxembourg a refusé d'admettre la taxation au niveau
national d'utilisations de produits exonérées par les
dispositions des directives applicables30. Dans le même sens
et allant à l'encontre d'une logique environnementale, la France a
même été contrainte de rétablir une disposition
favorable à l'utilisation du gazole : la possibilité pour les
assujettis à la TVA de déduire à
28 Conclusions de l'avocat général
sous l'affaire CJCE, 20 novembre 2003, Gemo SA, aff. C-126/01, au
Recueil, RJF 2/04 n° 205
29 CJCE, 29 avril 1999, Standley, aff. C-293/97, Rec.
p. I-2603
30 CJCE, 10 juin 1999, Braathens Sverige AB, aff.
C-346/97, au Recueil
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hauteur de 80 % la TVA sur le gazole utilisé dans les
Conclusions de l'avocat général sous l'affaire CJCE, 20 novembre
2003. Cette possibilité avait été supprimée par la
loi de
finances pour 1998 mais cette mesure a été
jugée non conforme à la 6ème directive par la
CJCE31.
La rigueur du principe de prohibition des restrictions
quantitatives aux échanges ou des mesures d'effet équivalent est
tempérée par la prise en compte des exigences inhérentes
à la protection de l'environnement. Ainsi, la CJCE a jugé que
certains obstacles à la libre circulation peuvent être
justifiés par des exigences impératives du droit communautaire,
au nombre desquelles figure, selon elle, la protection de l'environnement, pour
autant, comme il est naturel, que les mesures soient proportionnées
à l'objet visé (en ce sens qu'elles doivent être celles qui
apportent le moins d'obstacles possible) et que la règlementation qui
les institue soit indistinctement applicable aux produits nationaux et aux
produits importés32. L'obligation imposée aux
producteurs et importateurs de mettre en place un système de consigne et
de reprise des emballages vides pour la bière et les boissons
rafraichissantes au Danemark a ainsi pu être admise par la
Cour33.
En Allemagne, une règlementation imposant aux
entreprises chargées de la fourniture d'énergie électrique
d'acheter, à concurrence d'un certain pourcentage, de
l'électricité produite à partir de sources
d'énergie renouvelables à des prix minimaux alors même que
cette obligation d'achat ne pouvait concerner, de fait, qu'un fournisseur
local. Elle n'y a pas davantage vu une aide d'Etat, alors même que
l'obligation d'achat est imposée par la loi, dès lors que la
mesure en cause n'entrainait aucun transfert direct ou indirect de ressources
d'Etat aux entreprises productrices d'électricité provenant de
sources propres34. Naturellement, les régimes fiscaux qui,
sous couvert de finalité environnementale, visent en fait à
protéger la production nationale, sont, à l'inverse,
censurés par la CJCE. Tel a été le cas d'un dispositif mis
en place en Grèce, qui prévoyait une taxe spéciale de
consommation sur les véhicules automobiles, dont le taux était
réduit pour ceux d'entre eux qui étaient équipés de
technologies anti- pollution.
Saisie du cas d'une taxe finlandaise sur l'énergie dont
le taux variait, pour les produits nationaux, en fonction du mode de production
plus ou moins polluant mais qui
31 Arrêt de la CJCE du 14 mai 2001, Commission
des communautés européennes
32 CJCE, 20 septembre 1988, Commission c/ Royaume du
Danemark, aff. C-302/86, Rec. p. 4607
33 CJCE, 13 mars 2001, Preussen Elektra AG, aff.
C-379/88, au Recueil
34 Ce dispositif est à rapprocher de celui mis
en place en France
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était unique pour l'électricité
importée compte tenu des difficultés techniques
d'identification des modes de production des produits
importés35.
Elle a d'abord rappelé que le droit communautaire ne
restreint pas, en l'état actuel de son évolution, la
liberté de chaque État membre d'établir un système
de taxation différenciée pour certains produits en fonction de
critères objectifs tels que la nature des matières
premières utilisées ou les procédés de production
appliqués, à la condition toutefois que ces systèmes de
taxation poursuivent des objectifs compatibles avec les exigences du
Traité et du droit dérivé et que leurs modalités
soient de nature à éviter toute forme de discrimination, directe
ou indirecte, à l'égard des importations en provenance des autres
États membres. Sur le principe même, la Cour n'a donc pas
condamné le système mis en oeuvre en Finlande. Elle ne l'a
finalement jugé incompatible avec les règles du Traité que
parce que, en l'espèce, le taux unique appliqué à
l'électricité importée puis distribuée à
travers le réseau national, qui était calculé de
façon à correspondre au taux moyen grevant
l'électricité d'origine nationale, était supérieur
au taux le plus bas frappant l'électricité d'origine nationale.
Elle considéra ainsi qu'il fallait comparer la charge fiscale frappant
l'électricité importée à la charge fiscale la plus
réduite frappant l'électricité d'origine nationale.
Le régime des aides d'Etat parait, en première
analyse, imposer moins de contraintes aux Etats membres souhaitant
développer des mesures fiscales à finalité incitative. Il
doit cependant être pris en considération à deux
niveaux.
S'agissant, en premier lieu, des exonérations fiscales,
une définition trop large du champ des exonérations introduites
peut soulever des contestations et appeler une requalification, par la Cour, en
aide d'Etat. Dans l'affaire du projet de TGAP sur les consommations
intermédiaires d'énergie, le gouvernement français avait
d'ailleurs fait valoir, devant le Conseil constitutionnel, que son choix
d'inclure l'électricité dans l'assiette de la taxe se justifiait
notamment par la crainte qu'une exonération générale
aurait été susceptible d'être analysée comme une
aide sectorielle ou une aide d'Etat, et qu'il aurait pu en aller de même
en cas de limitation de la taxation à la seule électricité
d'origine thermique.
En ce qui concerne, en second lieu, les taxes proprement
dites, les règles relatives aux aides d'Etat ne sont susceptibles de
trouver à s'appliquer que dans l'utilisation de leur produit.
35 CJCE, 23 octobre 1997, Commission c/
République hellénique, Rec. p. I-5981
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B-Les autres accords internationaux
Les autres accords internationaux, s'ils consacrent la place
de l'environnement au plan international, n'ont en revanche qu'une incidence
limitée en matière de fiscalité liée à
l'environnement.
Consacré comme « principe général du
droit international de l'environnement » par une convention de 1990 sur la
préparation, la lutte et la coopération en matière de
pollution par les hydrocarbures signée par la France le 13 septembre
1991, le principe pollueur-payeur figure dans une quinzaine de conventions
internationales, dont cinq à laquelle la France est partie, ainsi que
dans la Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement. Le faible caractère normatif de ces conventions
les prive toutefois, dans la plupart des cas, de toute portée directe ;
elles n'ont, en tout état de cause, pas d'implications fiscales.
La question de la compatibilité entre fiscalité
environnementale et règles commerciales internationales est plus
complexe.
En droit international, on ne trouve que très peu des
Conventions concernant directement la fiscalité environnementale.
L'exception la plus notable est la convention de Chicago en
date du 7 décembre 1944, relative à l'aviation civile. Elle
précise en son article 24 que le kérosène contenu dans les
soutes des appareils effectuant des vols internationaux ne peut être
soumis aux droits de douane et que les taxes et redevances
aéroportuaires et de navigation aérienne doivent être
appliquées sans discrimination de nationalité de l'exploitant. La
portée de cette interdiction, qui est juridiquement contraignante, ne
doit pas être surestimée. D'abord, elle ne concerne que les vols
internationaux. Ensuite, une taxe sur le kérosène à la
vente ne serait pas strictement contraire à la convention de Chicago ;
seul le kérosène déjà présent dans les
soutes d'un avion venant de l'international ne doit pas être taxé.
Mais de nombreux accords bilatéraux entre pays (Air Service Agreement)
s'opposent, en pratique, à la taxation du kérosène en
France.
L'article XX de l'Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce permettait déjà aux organes
compétents d'adopter des mesures contraires au libre jeu du commerce
pour des considérations environnementales, excluant seulement le cas
où « ces mesures seraient appliquées de façon
à constituer soit un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable
entre des pays où les mêmes conditions existent, soit une
restriction déguisée au commerce international ».
L'habilitation qui était ainsi donnée
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n'ayant pas été utilisée, les
règles générales ont été appliquées
à l'occasion des différends qui sont apparus.
Dans ce cadre, le « panel » du GATT36, a
admis la possibilité d'appliquer le principe « pollueur-payeur
» en taxant les produits domestiques nuisibles et en exemptant les
produits étrangers concurrents moins nocifs.
Comme dans le droit communautaire, ce n'est donc que dans la
mesure où les règles fiscales affecteraient le libre
échange de manière discriminante et arbitraire que leur
compatibilité avec les règles de ces dernières pourrait le
cas échéant être remise en cause. La constitution,
décidée lors de la conférence de Marrakech créant
l'OMC, d'un comité sur le commerce et l'environnement, et l'importance
accordée à cette problématique dans le cadre des
négociations du cycle de Doha n'ont pas, pour l'instant, modifié
la donne au plan de la fiscalité liée à
l'environnement.
Paragraphe 2 : Exemples des éco- taxes en droit
comparé
A-Le relèvement des taxes sur les combustibles et
sur l'énergie
Les taxes dites « carbone » sont celles dont le taux
dépend principalement, mais pas uniquement, du contenu en carbone des
combustibles fossiles dont l'utilisation est à l'origine des
émissions de CO2. Les taxes carbone diffèrent de celles sur les
produits énergétiques dans la mesure où ces
dernières sont assises sur la quantité d'énergie
consommée. Le plus souvent, le but est de réduire les
émissions de CO2.Au Danemark, le coût administratif de gestion de
la taxe carbone est assez élevé, supérieur à 2% du
produit. Son assiette correspond aux quantités de combustibles et
d'électricité utilisées. Les taux sont modulés en
fonction du niveau d'émissions de CO2 des produits37.
Depuis 1999, l'Allemagne a procédé à une
augmentation programmée des taxes assises sur les combustibles et
l'électricité. Ce qui touche l'ensemble des secteurs
économiques (industrie, services, agriculture, transports,
particuliers).Cette réforme a coïncidé avec une forte hausse
du prix du pétrole brut et une réévaluation significative
du dollar, ce qui a entraîné une diminution de la consommation de
produits pétroliers sans que l'on puisse déterminer l'effet
propre de la taxe. Ainsi, au premier semestre 2001, la consommation d'essence a
diminué
36GATT organe chargé du règlement des
différents commerciaux internationaux avant l'institution de
l'Organisation mondiale du commerce.
37 Le Gouvernement réfléchit
aujourd'hui à une refonte de cette taxe en raison de l'introduction d'un
marché de quotas d'émissions.
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d'environ 12 % par rapport au premier semestre 1999. La
consommation de gazole a diminué de 2 % au premier semestre 2001 par
rapport au premier semestre 1999. Dans le même temps, le nombre d'usagers
du chemin de fer a augmenté de 2 % en 2000 et celui des centrales de
covoiturage de 25 % pendant le premier semestre 1999.Ce programme
d'augmentation de la taxation de l'énergie a suscité quelques
critiques. Les taux de la taxe ne sont pas liés à Le Gouvernement
réfléchit aujourd'hui à une refonte de cette taxe en
raison de l'introduction d'un marché de quotas d'émissions.
L'importance relative des émissions de CO2 des différentes
sources d'énergie et, plus encore, l'énergie la plus polluante
à cet égard, le charbon non seulement n'est pas taxée mais
reste subventionnée38. De plus, les taxes sur l'essence sont
environ dix fois plus élevées que celles sur le fioul lourd et le
gaz naturel et, indirectement, que celles sur les combustibles fossiles
utilisés pour la production d'électricité.
Le Royaume-Uni a créé, en avril 2001, une
nouvelle taxe dénommée Climate Change Levy. Elle est assise sur
la consommation intermédiaire d'énergie des industries, des
commerces et du secteur public, les ménages n'étant pas
concernés. Il s'agit en réalité d'une taxe sur
l'énergie puisque l'électricité de source nucléaire
ou hydraulique y est assujettie. Des accords entre les Pouvoirs publics et les
professionnels fixent des objectifs d'amélioration de la performance
énergétique au niveau de chaque secteur. Les énergies
renouvelables et la cogénération sont exonérées de
cette taxe dont le produit est de l'ordre de 1,14 Md€ par an.
Par ailleurs, de 1993 à 2000, les accises sur les
hydrocarbures augmentaient de 5% à 6 par an. En 2002, l'industrie
britannique a réduit ses émissions en dépassant l'objectif
qui ressortait des accords sectoriels .Ces résultats laissent penser que
les taxes carbone ont pucontribuer à la réduction des
émissions dès lors qu'elles étaient fixées à
un niveau suffisant. Toutefois, on ne connaît pas la part de ces
résultats imputable à d'autres facteurs tels que la diminution de
l'activité des secteurs économiques concernés.
B-Les taxes sur les pollutions atmosphériques
En 1992, la Suède a soumis à une taxe sur les
émissions d'oxyde d'azote (NOx) les entreprises produisant au moins 50
GWh d'énergie utile par an et par générateur. Ce seuil a
été abaissé pour atteindre, en 1997, 25 GWh par an. Les
centrales nucléaires, qui ne dégagent
38 En 1997, le gouvernement fédéral,
les Gouvernements des Länder houillers(Rhénanie du Nord-Westphalie
et Sarre), le secteur houiller et le syndicat regroupant les industries
minière, chimique et énergétique se sont accordés
sur un démantèlement progressif de ces aides. Ce compromis
prévoit une diminution des subventions accordées de 5,03 Md
€ en 1998 à 2,74 Md € cette année.
Monaem FATTOUCH Page 29
pas de NOx en sont donc exonérées. Les
entreprises, En 1997, le gouvernement fédéral, les Gouvernements
des Länder houillers (Rhénanie du Nord-Westphalie et Sarre), le
secteur houiller et le syndicat regroupant les industries minière,
chimique et énergétique se sont accordés sur un
démantèlement progressif de ces aides. Ce compromis
prévoit une diminution des subventions accordées de 5,03 Md
€ en 1998 à 2,74 Md € cette année .industrielles ne
causaient que 5% des émissions de NOx, qui proviennent principalement
des véhicules de transports. Le taux a été fixé
dans le haut (4,4 €/t) de l'estimation du coût marginal du
traitement des émissions et une pénalité a
été prévue pour les entreprises qui ne sont pas
équipées d'appareils de mesures (évaluations forfaitaires
d'un montant 50% supérieur à celui des émissions moyennes
réelles).
Le bilan de l'instauration de cette taxe est plutôt
satisfaisant ; les émissions de NOx par les entreprises
concernées ont baissé de 50% sur la période 1990-1995
alors que la production augmentait. Ce résultat a été
atteint grâce aux modifications des processus de fabrication que le poids
de la taxe a rendue rentables. Le coût de gestion est
évalué à environ 1% du montant collecté. Toutefois,
le changement des conditions de combustion a conduit à l'augmentation
des émissions d'autres polluants (NH3 et CO2).
La Suède a également instauré en 1991 une
taxe sur le soufre (SO2), contenu dans les combustibles, dont le taux est
élevé (environ 1 500 €/t de SO2 émis). Les grands
consommateurs ont la possibilité de mesurer les rejets qu'ils
occasionnent afin de n'être taxés que sur les émissions
réelles alors que les petits consommateurs supportent une taxe
forfaitaire. L'existence de cette taxe expliquerait 30% de la baisse totale des
émissions de soufre entre 1989 et 1995. La tendance étant
déjà à la baisse rapide des émissions de SO2, la
taxe a plutôt accompagné cette évolution pour aboutir
à une stabilisation à un taux très faible de la pollution.
Le coût de gestion est évalué à 0,1% du montant
collecté.
A noter cependant que l'Allemagne a obtenu elle aussi de
très bons résultats sans instituer de taxe, sous le seul effet de
l'évolution de son industrie.
C-Les taxes sur les transports
Plusieurs pays de l'Union européenne ont modifié
leur taxe annuelle de circulation sur les véhicules particuliers.
Au Danemark, où existe une taxe additionnelle de
1€/gCO2/km, on a constaté une baisse de 0,12 % les émissions
de CO2, alors qu'au Royaume-Uni, avec un même taux de taxe, la
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Monaem FATTOUCH Page 30
réduction des émissions n'était que de
0,06 %. Connaître les causes de ces réductions de manière
précise est difficile.
Pour remédier à la saturation des réseaux
urbains, des péages mis en place dans plusieurs villes
étrangères sont un moyen de lutter contre la pollution
atmosphérique en zone urbaine.
Singapour a été la première ville, en
1975, à instaurer un tel péage. En Europe, les péages
urbains se sont développés en Norvège : à Bergen
(1986), puis Oslo (1990), et Trondheim (1991). Londres en a mis un en place en
février 2003 pour réduire la congestion urbaine et dégager
des moyens de financement des transports publics. Dans cette ville, le trafic a
baissé de 15 à 18%, ce qui a eu un effet favorable indirect sur
l'environnement.
La tarification urbaine appliquée à Londres
correspond à un péage de zone. La zone concernée
représente une vingtaine de kilomètres carrés au coeur de
la ville. Les automobilistes circulant dans cette zone, du lundi au vendredi
entre 7h00 et 18h30, à l'exception des jours fériés,
doivent payer 5£ (7,50€) par jour.
Le péage est fondé sur une technologie de
reconnaissance automatique des plaques minéralogiques grâce
à un ensemble de caméras placées aux entrées de la
zone. Il existe une grande variété de modes de paiement (par
téléphone, internet, SMS, auprès de machinesen
libre-service, chez des détaillants des stations service) pour limiter
les contraintes pesant sur les automobilistes.
Le péage a permis de réduire sensiblement la
circulation dans la zone où il a été mis en place, ce qui
s'est traduit par une limitation des recettes attendues (102
M€39 143 pour la première année de fonctionnement
au lieu de 180 M€ escomptés).
La Suisse et l'Allemagne ont mis en place des redevances sur
les transports routiers de marchandises.
En Suisse, depuis le 1er janvier 2001, une redevance
kilométrique sur le trafic des camions de plus de 3,5 tonnes est
perçue, en fonction du poids, des émissions polluantes et de la
distance parcourue par les véhicules sur l'ensemble du réseau
routier. Le suivi de l'itinéraire des camions est assuré par des
liaisons radios microondes, ce qui évite les inconvénients des
barrières de péage. Cette taxe a permis de stabiliser le trafic ;
l'augmentation programmée des taux est censée inciter au
développement du transport ferroviaire.
39 Recettes nettes des coûts d'investissement et
de fonctionnement
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Monaem FATTOUCH Page 31
L'Allemagne a instauré également une redevance,
depuis près de deux ans, pour les poids lourds de plus de 12 tonnes
utilisant les autoroutes, remplaçant le système de l'eurovignette
jusque là appliqué en lieu et place des péages.
L'extension de cette forme de « péage » à d'autres
portions du réseau est envisagée. Le tarif est fonction du
tonnage, du niveau de pollution atmosphérique et du nombre d'essieux.
Les véhicules sont suivis par GPS et le montant de la redevance est
calculé en limitant les formalités administratives.
Après des difficultés techniques de mise en
place, le système semble aujourd'hui donner satisfaction.
D-Les taxes sur les engrais azotés
Pour réduire les émissions d'azote dues aux
activités agricoles, la Hollande a instauré depuis 1998 une taxe
assise sur les flux minéraux (azote et phosphore) s'appliquant à
toutes les exploitations agricoles. Elle est censée entraîner une
baisse de 20% de l'emploi d'azote entre 1999 et 2009 et présente
l'avantage de ne pas encourager l'emploi de produits de remplacement, comme
cela est le cas pour les taxes sur les engrais. Mais le coût de gestion
prévu est très supérieur au produit attendu.
E-La taxe sur la mise à la décharge
Le Royaume Uni a instauré en 1996 une taxe sur la mise
à la décharge des déchets (landfill tax) au taux de
7,1€ par tonne. Ce taux a rapidement augmenté et
s'élève aujourd'hui à 25,7 €/t. Il devrait encore
s'accroître pour atteindre 42,85 à 50 €/t d'ici 2010. Cette
forte augmentation vise à rapprocher le coût de la mise à
la décharge de celui du recyclage, de la réutilisation ou de
l'incinération des déchets.
Le produit de cette taxe pour l'année 2003/04 est
d'environ 700 M€.
La directive 1999/62/CE du 17 juin 1999 relative à la
taxation des poids lourds pour l'utilisation de certaines infrastructures
prévoit pour les poids lourds d'au moins tonnes un droit d'usage des
infrastructures, appelé « euro vignette ». Il peut être
perçu pour l'utilisation des autoroutes et certaines routes nationales,
ouvertes à la circulation sans péage. Le tarif est fixé
selon la durée de la circulation, le nombre d'essieux et le niveau
d'émission de polluant.
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Section 4 : Distinction entre impôt, taxe et
redevance en matière écologique
Comme nous avons vu plus haut, outre la grande propagation de
la fiscalité écologique dans le monde, notamment en Europe et aux
Etats
unis.la fiscalité écologique
est également une autre façon de donner un prix à l'usage
de l'environnement. Généralement, dans les pays qui ont une
histoire le domaine de la fiscalité écologique, ce prix prend la
forme d'une taxe ou d'une redevance.
Dans ce cadre on ne peut pas parler d'un impôt, car
traditionnellement dans sa définition, selon Gaston Jéze : «
l'impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par
voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie,
en vue de la couverture des charges publique s » Donc l'impôt est
sans contrepartie .or la taxe « est une prestation pécuniaire
requise des particuliers à l'occasion d'un service rendu. »
Quant à la redevance c' est une somme versé
à échéance périodiques en contre partie d'un
avantage concédé contractuellement avec une contre partie .Par
ailleurs la fiscalité écologique c'est un prix à l usage
de l'environnement comme il a dit pierre Alain MUET président du conseil
économique du PS.
Il ne peut être un impôt mais u ne redevance ou
une taxe .en plus les revenus de la fiscalité écologique n'est
rentre pas au trésors publique mais financier des projets permettre de
protéger l'environnement contre la pollution économique et
industrielle notamment et approfondir des recherches pour nettoyer par exemple
les gaz dangereux dégager par de grand usine industrielle tel que
méthode de lavage des gazes, dans ce cadre on doit parler d'une taxe
parafiscal.
Conclusion
Après avoir défini la fiscalité
écologique et étudier son évolution historique dans
certains pays de monde , je dois également présenter l'objectif
de son instauration et les effets positifs de cet technique fiscal et de
dégager ses effets néfastes dans un chapitre(2) :les
paramètres essentiels de la fiscalité écologique.
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Gabés
Monaem FATTOUCH Page 33
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Chapitre 2 : Les paramètres essentiels de la
fiscalité écologique
Les paramètres fondamentaux de la fiscalité
écologique ont connu une grande propagation dans le monde et surtout
dans les pays européennes, il reste à inciter les autres pays
moins développés, et notamment la Tunisie à introduire cet
instrument économique .
Dans ce cadre, je commence à traiter les objectifs
poursuivis par la fiscalité écologique (section 1), ensuite les
avantages et les limites des taxes écologique (section 2) et je termine
par la liquidation des ces taxes (section 3).
Section1 : Les objectifs poursuivis par la
fiscalité écologique
La fiscalité peut-elle jouer un rôle dans le
cadre d'un modèle de développement plus écologique
rappelons ici les fonctions historiques de l'impôt dans nos
sociétés : l'impôt sert à financer l'action
publique, à corriger les inégalités et à inciter
à modifier certains comportements.
Ces trois grands objectifs de l'impôt peuvent
parfaitement s'inscrire dans le cadre d'une politique publique tournée
vers l'environnement, au point qu'il serait parfaitement possible de voir
mettre en oeuvre une politique « verte » financée par une
fiscalité juste, sans même qu'une écotaxe soit
créée ! En effet, l'impôt sur le revenu, l'impôt sur
les sociétés ou la taxe sur la valeur ajoutée, pour ne
parler que des plus connus, dégagent des ressources qui, par suite,
peuvent être utilisées pour une action publique plus
écologique. Ces impôts peuvent par ailleurs disposer de mesures
spécifiques en faveur de l'environnement.
La correction des inégalités doit
également demeurer un objectif central de l'impôt. C'est une
priorité sociale qui ne semble pas directement liée à la
préoccupation écologique. Pourtant, il est désormais
établi que les inégalités sociales et les
inégalités environnementales sont fortement liées. C'est
particulièrement vrai entre pays riches et pays pauvres, sur la question
de l'accès à l'énergie ou à l'eau par exemple. Mais
ça l'est également au sein de chaque pays. Ainsi, les maladies
dues à la pollution ou à d'autres formes de nuisances sont plus
élevées dans les milieux modestes (notamment en raison des
conditions de vie au travail : exposition aux produits nocifs...) que dans les
milieux aisés. Corriger les inégalités de revenus et de
patrimoine permet donc d'atteindre deux objectifs : dégager des
ressources et, grâce aux
Monaem FATTOUCH Page 34
impôts progressifs notamment, éviter une
contribution trop forte des plus pauvres. En premier lieu, c'est donc la
politique publique (fiscale, règlementaire...) qui doit, en quelque
sorte, être « verdie ». Enfin, l'impôt peut avoir pour
objectif de modifier certains comportements. En la matière, on pense
spontanément à la taxation du pollueur et à l'incitation
à moins polluer que pourrait constituer l'impôt. C'est sur cette
base que se sont élaborées les projets d'écotaxes sur le
carbone ou sur le transport...
Donc parmi les grand objectif de la fiscalité
écologique est la diminution du gaz danger tels que CO2 et par le suit
diminution d'utilisation de produit et de matériel qui consomme cette
gaz tels que par exemple tout type de véhicule et spécifier le
revenu d'écotaxe pour crée des nouveaux postes d'emplois par la
création des entreprises et des unités des recherche pour
protéger l'environnement contre les différents types de
pollutions.
On peut résumer, les principaux objectifs de la
fiscalité écologique sont
- La lutte contre la pollution
- La gestion des déchets spéciaux
- La production de la biodiversité
- La préservation de la qualité de l'air
- La protection du littoral
- La protection de la couche d'ozone
- La gouvernance environnementale
- Amélioration de la sante et la qualité de vie
- Conservation et amélioration du rendement du capital
naturel
- Réduction des pertes économiques
- Protection de l'environnement global
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Monaem FATTOUCH Page 35
Section 2 : Les avantages et les limites des taxes
écologiques
L'éco-fiscalité est une notion fondamentale de
la vie économique et écologique et pour atteindre les objectifs
précités, il faut évoquer les avantages de cet instrument
et dégager ces limites.
Paragraphe 1 : Les avantages des taxes
écologiques
Les avantages des écotaxes par rapport aux autres
instruments, notamment la réglementation directe sont les suivants :
elle est économique, elle est incitative et elle permet de procurer des
revenus pour l'Etat.
A-L'écotaxe est économique
L'éco-fiscalité permet d'atteindre un objectif
donné à moindre coût global pour la collectivité. En
effet, étant donné que tous les pollueurs n'ont pas les
mêmes coûts de dépollution, ceux qui
bénéficient de technologies avancées ou d'économie
d'échelle auront des coûts plus bas que les installations
anciennes, pour lesquelles une réduction de la pollution
nécessite d'importantes restructurations.
Si par exemple, l'objectif est de réduire les
émissions de 70% en moyenne, il n'est pas logique de demander à
chaque pollueur de réduire sa pollution de 70%. Si pour épurer
ses effluents, il en coûte quatre fois plus au pollueur A qu'au pollueur
B, il est beaucoup plus rationnel d'exiger de B qu'il épure plus que
A.
L'écotaxe permet également de minimiser le
coût de l'information nécessaire à la mise en oeuvre du
système. En effet, il suffit de connaître la courbe globale du
coût marginal d'épuration de l'ensemble de la pollution, pour
pouvoir déterminer le taux de la taxe permettant d'atteindre l'objectif
global de réduction des émissions.
B-L'écotaxe est incitative
Dans le cas d'une norme d'émission, de
procédé ou de produit, le pollueur respectueux de la loi et des
règlements n'a pour ambition que d'atteindre cette norme, si possible au
moindre coût. Une fois qu'il a atteint cet objectif, il est en
règle avec la société. Rien n'incite le pollueur à
faire mieux que la norme, sauf pour des raisons commerciales et morales. Par
conséquent loin d'être un instrument dynamique, la norme est un
blocage
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Monaem FATTOUCH Page 36
D'autre part, puisque la norme est fixée en
collaboration avec les agents intéressés, elle ne peut constituer
qu'un entérinement d'une technologie disponible que la majorité
des pollueurs peuvent appliquer. Donc elle n'anticipait pas sur le
progrès technique.
On peut certes concevoir de fixer à terme des normes
très strictes dans l'espoir de susciter à temps le progrès
technologique nécessaire à la réalisation de ces
objectifs, mais une telle procédure présente de graves risques,
si la technologie ne suit pas, cet échec se traduit par un gaspillage de
ressources (coût de la recherche et des investissements) et une perte de
temps. Même si la technologie suit, son coût peut s'avérer
prohibitif. Devant une impossibilité technologique ou une aberration
économique, il ne reste qu'à abaisser la barre,
c'est-à-dire faire machine arrière, ou reporter
l'échéance ce qui prolonge l'inaction présente,
L'écotaxe au contraire, permet une adaptation souple automatique et
permanente au progrès technique.
C-L'écotaxe Procure un revenu à l'Etat
Les écotaxes permettent à l'Etat de collecter
des revenus importants qui peuvent être recyclés pour
réaliser certains objectifs d'ordre économique : notamment,
l'abaissement des prélèvements obligatoires pesant sur le facteur
travail afin de favoriser la création d'emploi. Une réforme
fiscale écologique peut donc permettre, à un niveau
inchangé de prélèvements obligatoires, de
réorienter la structure des prélèvements vers une forme
plus favorable au bien-être collectif.
Ainsi les écotaxes permettent d'aboutir à deux
gains : dans un premier lieu le changement du comportement des pollueurs et par
conséquent une réduction de la pollution (un premier dividende)
et dans un second lieu le recyclage des revenus récoltés
permettant la réalisation de quelques objectifs d'ordre
macroéconomique surtout celui de la promotion de l'emploi.
Paragraphe 2 : Les limites des taxes
écologiques
L'instauration de taxes environnementales est toutefois
susceptible d'exercer des effets négatifs sur certains secteurs de
l'économie. Déficit de compétitivité des
industries, coûts administratifs et déséquilibres sociaux
sont le plus souvent relevés.
L'impact sur la compétitivité peut être
sensible, principalement pour les entreprises les plus polluantes telles celles
issues de l'industrie lourde (à forte intensité
énergétique), et entraînerait des risques de
délocalisations.
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Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Comme le rappelle l'OCDE (2001), « les taxes
perçues sur les facteurs de production se traduisent par des hausses de
prix et des baisses de salaire, du taux de rentabilité du capital ou du
prix des ressources » et des écotaxes prises sans mesures
particulières peuvent dès lors poser un problème aux
couches fragilisées.
Il est néanmoins possible de contrer ces
répercussions par le biais de mesures de compensation. La
compétitivité industrielle peut être maintenue en
opérant par exemple des exonérations et réductions
fiscales, un allègement temporaire de la taxe, la mise en place
d'instruments d'accompagnement, des ajustements fiscaux aux frontières,
ou encore en coordonnant la fiscalité environnementale au niveau
national ou international.
Une réforme fiscale de l'environnement40
(RFE) s'accompagnant théoriquement d'une neutralité fiscale ou
budgétaire, l'impact social est contrecarré par des mesures
d'abattement des charges fiscales sur l'emploi. Ce mécanisme, connu sous
le nom de double dividende, implique un recyclage des recettes résultant
de la taxation accrue sur les usages énergétiques dommageables
à l'environnement vers d'autres taxes, généralement celles
prélevées sur l'emploi (impôt sur le revenu des personnes
physiques, etc.). De la sorte, la RFE réalise un double dividende : par
une amélioration significative de la protection de l'environnement (1er
dividende) et par la création d'emplois (2ème dividende) (Dyck-
Madsen, 2003).
C'est d'ailleurs cette même neutralité fiscale
qui a permis, aux Pays-Bas, Danemark et
Suède notamment - Etats membres pionniers en
matière de RFE -, de crédibiliser ladite réforme aux yeux
des citoyens et de stimuler l'emploi (Ege Jorgensen, 2003). Il est aussi
possible d'engranger un triple dividende, en y intégrant la dimension
sociale (OCDE, 2002). Or, si les taxes environnementales remplissent leur
objectif, à savoir réduire la pollution ou la consommation
énergétique, elles érodent leur propre assiette. Les
recettes publiques s'en trouveront en conséquence diminuées.
40 « La réforme environnementale des taxes
consiste en une augmentation des taxes environnementales associées
à une diminution proportionnelle des taxes sur le travail. La
réforme environnementale de la fiscalité, prise dans le sens plus
large de réforme fiscale qui touche les taxes environnementales, les
subventions et autres mesures d'incitation ainsi que les changements de
politique en matière d'énergie, est notre objectif global »
(EEB, 2003).
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Section 3 : La liquidation des taxes
écologiques
Puisque la Tunisie n'a pas encore une expérience
réel dans le domaine de la fiscalité écologique, on doit
également recourir à l'expérience de certains pays
notamment l'Algérie et la France.
Paragraphe 1 : Liquidation des taxes relatives à
l'écologie algérienne
Le souci environnement a pousse l'Etat algérien
d'adopter des procédures fiscales (des instruments juridiques et
institutionnels) qui peuvent être utiles pour la protection de
l'environnement. Parmi ces procédures, la fiscalité verte
(écologique) qui contient de différentes impôts, taxes et
instruments économiques pour la protection de l'environnement.
Le véritable point de départ de la
fiscalité écologique se situe dans la loi de finances pour 1992
41 qui a institué par son article 117 une taxe sur les
activités polluantes ou dangereuses pour l'environnement. Une
actualisation a été faite par la loi des finances
200042 et 2001. La loi de finances pour 2001 a créé le
FEDEP en remplacement du FNE qui a montré ses limites. La loi de
finances pour 2002 a donné corps à la fiscalité
écologique en Algérie et lui a reconnu sa fonction de relais des
dépenses publiques. En plus de la taxe d'incitation au déstockage
des déchets industriels dangereux et de la taxe sur les déchets
liés aux activités de soins, cette loi a consacré le
principe du pollueur-payeur en indexant le coefficient multiplicateur de la
taxe sur les activités polluantes non seulement à chacune des
activités selon la nature et l'importance de l'activité mais
aussi à la quantité des pollutions générées.
Ce schéma donne de la référence historique d'une
réelle institution da la fiscale.
41 Loi n° 91-25 du 18 décembre 1991
portant loi de finances pour l'année1992 : Les dispositions
spécifiques sont portées par l'article 117 qui institue la taxe
sur les activités polluantes ou dangereuses pour l'environnement.
42 La loi n° 99 - 11 du 23 décembre 1999
portant loi de finances pour l'année 2000
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Monaem FATTOUCH Page 39
Figure 1 : Projection du rôle et de la place de
la fiscalité écologique
A-La taxe sur les activités polluantes et
dangereuses pour l'environnement
Cette taxe s'applique aux activités dont la liste est
fixée par voie règlementaire. Les activités polluantes ou
dangereuses pour l'Environnement sont classées en deux catégories
:
- les activités soumises à une
déclaration préalable du président de l'APC 43
territorialement compétent avant la mise en service ;
- les activités soumises à une autorisation
préalable soit du ministre chargé de l'Environnement, soit du
wali territorialement compétent, soit du président de l'APC
territorialement compétent. Le tarif de base annuel de cette taxe est
fixé comme suit :
- 9 000 DA pour les installations classées dont une
activité au moins est soumise à déclaration ; - 20 000 DA
pour les installations classées dont une activité au moins est
soumise à autorisation du président de l'APC ;
- 90 000 DA pour les installations classées dont une
activité au moins est soumise à autorisation du wali
territorialement compétent ;
- 120 000 DA pour les installations classées dont une
activité au moins est soumise à autorisation du ministre
chargé de l'Environnement. Pour les installations n'employant pas plus
de deux personnes, les tarifs de base sont réduits à :
- 2 000 DA pour les installations classées soumises
à déclaration ;
- 3 000 DA pour les installations classées soumises
à autorisation du président de l'APC - 18 000 DA pour les
installations classées soumises à autorisation du wali ;
43 - Assemblée populaire communale.
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- 24 000 DA pour les installations classées soumises
à autorisation du ministre chargé de l'Environnement.
Le montant de cette taxe est déterminé en
multipliant les montants susvisés par un coefficient multiplicateur
compris entre 1 et 10, en fonction de la nature et de l'importance de
l'activité ainsi que du type et de la quantité de rejets et de
déchets générés. Le produit de cette taxe est
affecté dans son intégralité au Fonds National pour
l'Environnement et la dépollution.
B- Les taxes relatives à la pollution
atmosphérique
- La taxe sur les carburants : La taxe sur les carburants
s'applique sur l'essence avec plomb «super/normal» et sur le
gasoil.
Elle est collectée et versée par voie de
rôle au Receveur des Impôts territorialement compétent par
l'entreprise Naftal, sur la base des quantités livrées dans les
mêmes conditions qu'en matière de Taxe sur les Produits
Pétroliers (TPP).
- La taxe sur les produits pétroliers : La Taxe sur les
produits pétroliers (TPP) s'applique aux produits pétroliers ou
assimilés, importés ou obtenus en Algérie, notamment en
usine exercée, selon des tarifs. Les règles d'assiette et de
liquidation applicables à la TVA sont étendues à la TPP.
Le produit de cette taxe est versé dans son intégralité au
profit du budget de l'Etat. - La taxe spécifique sur les sacs en
plastique importés et/ou produits localement:
Le produit de cette taxe est destiné au financement du
système public (ECO-JEM) mis en place en vertu de la loi n° 01-19
du 12/12/2001, ayant trait au recyclage et à la valorisation des
déchets d'emballages en plastique qui sont d'une faible
biodégradabilité. Le montant de la taxe est calculé
à raison de 10,50 DA/kg sur les emballages en plastique importés
ou produits localement. Il est affecté au Fonds national pour
l'environnement et de la dépollution.
- La taxe sur les pneus neufs ou importés et/ou produits
localement;
- La taxe sur les huiles, lubrifiants et préparations
lubrifiantes: Le produit de cette taxe est destiné à couvrir le
financement des actions de promotion et d'encouragement d'investissements pour
la mise en place de points de collecte, de récupération,
d'élimination et/ou de régénération des huiles
usagées.
C- Les taxes d'incitation au déstockage des
déchets industriels, toxiques et dangereux - La taxe
d'incitation au déstockage des déchets industriels
spéciaux et/ou dangereux : Cette taxe est fixée à 10.500
DA44 par tonne de déchets industriels stockés
- La taxe d'incitation au déstockage des déchets
liés aux activités de soins des hôpitaux et cliniques : Le
montant de cette taxe est fixé à 24 000 DA par tonne de
déchets stockés.
44 - Dinar Algérien
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D-Les taxes complémentaires
-La taxe complémentaire sur les eaux usées
industrielles : La taxe complémentaire sur les eaux usées
industrielles est calculée sur le volume rejeté et la charge de
pollution générée par l'activité en
dépassement des valeurs limites telles que fixées par la
règlementation en vigueur.
Les tarifs de cette taxe sont déterminés en
référence au taux de base annuel et à un coefficient
multiplicateur compris entre 1 et 5, en fonction du taux de dépassement
des valeurs limites.
- La taxe complémentaire sur la pollution
atmosphérique d'origine industrielle sur les quantités
émises dépassant les valeurs limites:
Cette taxe s'applique au titre des quantités
émises dépassant les valeurs limites telles que fixées par
la règlementation en vigueur. Le montant de la taxe est fixé par
référence au tarif de la taxe sur l'activité polluante ou
dangereuse pour l'environnement. Ce tarif est multiplié par un
coefficient multiplicateur compris entre 1 et 5 aux tarifs de base qui varient
entre 2.000 DA et 120.000 DA, selon le degré de pollution des
activités.
E-Les taxes sur les produits tabagiques
- La Taxe intérieure de consommation(TIC) : La Taxe
intérieure de consommation s'applique aux tabacs et cigarettes, suivant
les tarifs fixés. Les règles d'assiette, de liquidation et de
recouvrement applicables à la TVA sont étendues à la
TIC.
- La taxe additionnelle : La taxe
additionnelle sur les produits tabagiques est calculée à raison
de 6,00 DA par paquet, boîte ou bourse, mis à la consommation en
Algérie. Cette taxe est collectée, déclarée et
versée par les fabricants selon les mêmes règles et dans
les mêmes conditions que celles prévues en matière de
TVA.
F- La taxe d'enlèvement des ordures
ménagères
- La taxe est établie annuellement sur
les propriétés bâties qui bénéficient des
services d'enlèvement des ordures ménagères au nom des
propriétaires ou usufruitiers. Le montant de cette taxe est fixé
comme suit:
- Entre 500 et 1.000 DA par local d'habitation ;
- Entre 1.000 et 10.000 DA par local à usage
professionnel, commercial, artisanal ou assimilé - Entre 5.000 et 20.000
DA par terrain aménagé pour camping et caravanes ;
- Entre 10.000 et 100.000 DA par local, à usage
industriel commercial, artisanal ou assimilé produisant des
quantités de déchets supérieures à celles des
catégories ci-dessus.
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Monaem FATTOUCH Page 42
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Les tarifs sont déterminés par l'APC. Dans les
communes pratiquant le tri sélectif, il sera remboursé
jusqu'à concurrence de 15% du montant de la taxe à chaque
ménage qui remettra au niveau de l'installation de traitement des
déchets composables et/ou recyclables.
Paragraphe 2 : Les taxes relatives à
l'écologie française A-La taxe sur les produits
V' La TGAP préparations pour
lessives
Cette taxe a été introduite par la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2000 afin d'inciter
à la production de lessives sans phosphates, produits qui provoquent
l'eutrophisation des rivières45. Son produit est de l'ordre
de 62 M€ en 2004. Il est pour l'essentiel payé par un nombre
très limité de producteurs (les dix plus importants contributeurs
paient 85 % de la taxe).
Les trois taux (71,65 €/t, 79,27 €/t et 86,90
€/t) varient en fonction de la teneur en phosphates des produits taxables.
L'écart entre ces trois taux est sans doute trop faible pour être
perceptible par le consommateur. Surtout, le coût lié aux
changements de formules de produits est dans l'ensemble supérieur au
gain résultant de l'utilisation du tarif le plus faible. Dans ces
conditions, l'incidence de cette taxe sur l'environnement est
limitée.
V' La TGAP produits antiparasitaires
En 2000, a été instaurée une taxe sur la
consommation et la livraison sur le marché intérieur de produits
antiparasitaires à usage agricole (et de produits assimilés).
Elle vise à limiter l'utilisation de ces produits qui contribuent
notamment à dégrader la qualité de l'eau.
En 2004, les recettes de la TGAP antiparasitaire
s'élevaient à 29 M€ acquittés par un nombre
limité de producteurs (les dix plus importants contributeurs en
règlent plus de 70 %).
Les produits taxés sont ceux dont la composition
comprend des substances classées dangereuses. Ces substances sont
réparties en 7 catégories, chacune d'elles correspondant à
la combinaison d'un niveau de toxicité pour l'homme et de
toxicité pour l'environnement. La catégorie 1 regroupe les
substances les moins dangereuses et le niveau 7 les produits les plus nocifs.
Le taux de la taxe est fonction de la catégorie à laquelle
appartient le produit. Pour
45 Phénomène qui se manifeste par la
prolifération d'algues et par une diminution de la teneur en
oxygène de l'eau, ce qui peut entraîner la mort de la faune et de
la flore aquatique.
Monaem FATTOUCH Page 43
chaque produit antiparasitaire commercialisé, la taxe
est assise sur le poids net de la substance dangereuse qui entre dans sa
composition, ce qui en complique beaucoup la gestion. Il est ainsi difficile de
déterminer le taux applicable en cas de mélange des substances.
Les volumes annuels de produits antiparasitaires (exprimés en tonnes de
substances actives) vendus en France ont fortement diminué entre 1999 et
2002, de près de quarante mille tonnes.
La baisse de 20% des prix réels à la production
agricole entre 1990 et 2002 explique sans doute une grande partie de la baisse
de 16% de la consommation de produits antiparasitaires observée sur la
même période. Le projet de loi sur l'eau prévoit la
suppression de cette taxe comme composante de la TGAP, tout en en conservant le
principe. La taxe actuelle serait en effet remplacée par des redevances
pour les pollutions diffuses engendrées par les produits
antiparasitaires à usage agricole, perçues auprès des
distributeurs de ces produits et affectées aux agences. La
fiscalité pourrait être plus incitative si les taux d'imposition
étaient plus élevés. Mais le risque est de faire
naître des contraintes uniformes sans considération pour la
capacité d'absorption des sols. De toute façon, les produits
antiparasitaires les plus dangereux devraient faire l'objet d'une interdiction
plutôt que d'une mesure fiscale.
? La TGAP matériaux d'extraction
Cette taxe représentait un produit de 29 M€ en
2004. Elle est supportée par de nombreux petits redevables. L'extension
de la TGAP, en 2000, aux matériaux d'extraction correspondait
initialement à une volonté de renchérir le coût de
l'extraction de ces granulats, compte tenu des conséquences dommageables
de cette activité sur le milieu naturel, particulièrement
lorsqu'elle est exercée dans un milieu aquatique. Néanmoins,
plusieurs caractéristiques de cette taxe contredisent cet objectif
initial.
Le taux de la TGAP sur les matériaux d'extraction est
trop faible - 0,09 €/t soit environ 2 % du prix des matériaux -
pour inciter véritablement les opérateurs à se tourner
vers des matériaux renouvelables. La taxe frappe tous les modes
d'extraction sans particulièrement pénaliser l'extraction
d'origine alluvionnaire alors même que c'est ce type d'activité
qui peut avoir les conséquences les plus dommageables sur
l'environnement, comme la destruction du milieu aquatique ou encore
l'aggravation du risque d'inondation.
Enfin, les exportations et les livraisons intracommunautaires
sont exonérées de TGAP tandis que les importations sont
taxées. Or, d'un point de vue strictement environnemental, il serait
préférable d'avoir un système inversé afin de
limiter les pollutions localisées sur le territoire national. En effet,
il ne devrait pas s'agir d'une taxe sur la consommation mais d'une taxe sur
l'extraction de matériaux.
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 44
V' La TGAP huiles et préparations
lubrifiantes
Le principe est de taxer la fabrication nationale ou la
livraison sur le marché intérieur des substances susceptibles de
produire des huiles usagées46. La taxe sur la production
d'huiles usagées a rapporté 20 M€ au budget de l'Etat en
2004. Son paiement est très concentré, les dix plus premiers
contributeurs en acquittant près de 80 %.
La création de la TGAP s'est accompagnée d'un
relèvement sensible du taux de la taxe qui est passé de 22,87
€/t en 1998 à 38,11 €/t en 2000, soit une augmentation de 66,6
%. Cette forte augmentation apparaît en cohérence avec la
finalité de la TGAP qui n'est pas seulement de solvabiliser un service
de gestion des déchets mais bien de prendre en compte l'ensemble des
coûts environnementaux liés aux huiles usagées,
au-delà des seuls coûts de récupération et
d'élimination.
Le bilan en termes environnementaux de la filière des
huiles usagées apparaît globalement favorable47,
même si des efforts sont encore nécessaires, notamment pour la
régénération des huiles usagées. Cette
filière constitue donc, selon le Commissariat général au
plan, un exemple où « les producteurs ou importateurs des biens
financent la totalité des coûts de gestion des déchets
générés par ces biens, ainsi qu'une partie au moins des
coûts externes ». Seules des études
économétriques permettraient de confirmer que les taux sont
pertinents pour tenir compte des externalités ou au moins du coût
des mesures à prendre pour lutter contre la pollution.
V' La TGAP sur les imprimés non
sollicités
La loi de finances rectificative pour 2003 a
créé une nouvelle composante de la TGAP due par les personnes et
organismes ayant produit ou fait produire des imprimés non
sollicités s'ils n'ont pas contribué48 à la
collecte, la valorisation et l'élimination des déchets
résultant de l'abandon de ces imprimés. Cette nouvelle taxe n'est
pas encore entrée en vigueur. Cela tient notamment aux
difficultés que soulève sa mise en oeuvre (identification des
producteurs et
46 L'usage « lubrifiants » des produits
pétroliers, y compris par exemple celui du gazole, n'est pas taxable
à la TIPP.
47 72 Voir Eco-bilan « Recyclage et
valorisation énergétique des huiles usagée - Atouts et
faiblesses », ADEME n°3571, 2000
48 73 En nature ou par versement à un
organisme agréé ; le paiement de cette composante de la TGAP doit
être l'exception, la règle étant le respect de l'obligation
nouvelle.
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Monaem FATTOUCH Page 45
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des redevables n'ayant pas contribué à
l'élimination des déchets). Le taux est de 0,15 c€ par
kilogramme d'imprimés, mis à la disposition ou distribués,
au-delà d'un seuil de 2 500 kilogrammes. Les redevables risquent
d'être difficiles à identifier, étant donné leur
dispersion sur le territoire. De plus, les services des douanes abordent, avec
la gestion de cette taxe, un secteur d'intervention nouveau.
V' La TGAP sur les distributions de
carburants
Appliquée depuis le 1er janvier 2005, la taxation sur
les distributions de carburants est « conditionnelle ». En sont
redevables les opérateurs qui mettent à la consommation des
essences et du gazole sans y avoir incorporé un minimum de
biocarburants. Le montant de la taxe due est diminué en fonction de la
quantité de biocarburants incorporés. La détermination de
l'assiette et le recouvrement semblent devoir être assez difficiles. Pour
les produits pétroliers arrivant sur le territoire national, par voie de
pipe-line par exemple, il faudra déterminer leur destination
précise afin de contrôler la quantité de biocarburants
incorporée au moment de chaque mise à la consommation. Si les
obligations documentaires supplémentaires incombent aux redevables, la
direction générale des douanes et droits indirects devra
néanmoins assurer de nouveaux contrôles.
B- Les taxes sur les émissions polluantes
V' La TGAP sur les émissions de
polluants atmosphériques
Une taxe parafiscale sur les émissions de polluants
dans l'atmosphère avait été créée en 1985,
assise initialement sur les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ; son
assiette a été progressivement étendue aux
émissions d'oxydes d'azote (NOx), d'acide chlorhydrique (HCl), et aux
composés organiques volatils (COV).
Cette taxe a été remplacée à
compter du 1er janvier 1999 par la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP) et son produit n'a plus été
affecté à l'ADEME. Les assujettis peuvent déduire de leur
contribution les cotisations qu'ils versent aux associations
agréées de surveillance de la qualité de l'air dont ils
sont membres, dans la limite de 152 500 € ou à concurrence de 25 %
du montant de la taxe. Le Conseil s'est interrogé sur cette disposition,
d'autant que les montants en cause ne sont pas négligeables (13,1
millions d'euros en 2002 et 12,6 millions en 2003 représentant 20 % du
montant perçu au titre de la taxe). Le sérieux des organismes
n'est pas en cause, l'agrément préfectoral dont ils doivent
bénéficier offrant une garantie à cet égard.
Monaem FATTOUCH Page 46
Mais l'affectation de ressources importantes à des
associations chargées d'assurer la surveillance de la qualité de
l'air devrait être évaluée pour garantir une utilisation
optimale des fonds publics.
Cette taxe a représenté en 2004 un produit de 58
M€. Les contributeurs sont les exploitants d'installations
d'incinération d'ordures ménagères d'une capacité
de plus de trois tonnes par heure, les exploitants des installations de
combustion d'une capacité supérieure à 20 mégawatts
et des installations rejetant plus de 150 tonnes par an de l'un des produits
qui constitue son assiette.
Les dix plus importants contributeurs paient près de 50
% du produit de cette taxe qui a les caractéristiques d'une
véritable écotaxe. Elle est assise sur la quantité de
pollution émise dans l'air et les taux applicables aux
différentes émissions sont modulés en fonction de leur
nocivité.
Le programme de recherche « Externe » financé
par la Commission européenne a donné les valeurs indicatives des
dommages causés par les émissions de polluants
atmosphériques. Ces valeurs varient d'une zone urbaine à une
autre dans la mesure où elles sont liées à la
densité de la population.
Une étude49 réalisée en
décembre 2002 a estimé le coût marginal de
dépollution atmosphérique pour les entreprises françaises
à partir de données individuelles sur la période
1990-1998. Il en ressort que le coût marginal de dépollution en
dioxyde de soufre des installations assujetties excédait sur la
période le taux de la taxe, ce qui laisse penser que son effet incitatif
était faible. L'analyse économétrique des données
permet d'évaluer le coût marginal de réduction de SO2 entre
310 et 990 €/t alors que le taux de la taxe était de 27,5 € en
1999. Ces coûts de dépollution sont à comparer au prix
à la tonne constaté sur le marché de permis existant aux
Etats-Unis, qui a varié entre 70 et 212 dollars entre la date de
création du marché en 1994 et juin 1999.
Une autre étude économétrique
réalisée en 2003 pour mesurer l'efficacité
environnementale de la taxe parafiscale sur la pollution
atmosphérique50 (reprise dans la TGAP) nuance un peu ce
constat.
49 RIEDINGER Nicolas et Erwan HAUVUY, « Les
coûts de dépollution atmosphérique des entreprises
françaises : une estimation à partir de données
individuelles », in La fiscalité liée à
l'environnement, rapport de la Commission des comptes et de
l'économie de l'environnement, novembre 2003, pp. 219-231.
50 MILLOCK, KATRIN et Céline NAUGES (avril
2003) The French Tax on Air Pollution : some preliminary results on its
effectiveness, note de travail n°44, 2003, de la Fondazione Eni
Enrico Mattei
Monaem FATTOUCH Page 47
Pour trois polluants sur quatre, l'étude observe une
simultanéité entre l'instauration de la taxe et la baisse des
émissions. Mais l'évaluation des effets de la taxe comporte deux
limites que les auteurs reconnaissent eux-mêmes : ne sont pris en compte
ni l'effet de la réglementation, ni l'évolution de
l'activité des sites. Seule une nouvelle étude concentrée
sur les plus gros pollueurs permettrait de clarifier ces résultats.
La baisse sensible des pollutions atmosphériques,
depuis 1970, résulte moins de la taxation que des efforts
d'amélioration de l'efficacité énergétique dans
l'industrie (sous l'effet du coût de l'énergie), de
l'entrée en service des principales centrales nucléaires et de la
réglementation.
Il faut observer que l'industrie ne contribue que dans une
proportion limitée à l'ensemble des émissions
concernées. Le secteur des transports routiers est le premier
émetteur de NOx (près de 50% des émissions totales en
2003) ; le secteur résidentiel tertiaire, les secteurs de l'agriculture
et des transports routiers sont des émetteurs importants de COV. Le
secteur de l'agriculture est l'émetteur principal de N2O (environ 75%) ;
il est également à l'origine de 76% des émissions de
protoxyde d'azote et de 70% des émissions de méthane, ces deux
gaz participant à l'effet de serre.
Le choix de faire porter la taxe sur le secteur industriel
s'explique pour beaucoup par le niveau de concentration des installations
concernées. Les émissions industrielles sont, en effet,
concentrées sur un faible nombre d'installations. Les vingt
établissements les plus importants émetteurs de SO2 causaient, en
1999, 50 % des émissions de l'industrie. Cette concentration des
redevables facilite la mise en oeuvre d'une taxe et en renforce
l'efficacité. Pour qu'elle ait un effet dissuasif, le taux de la taxe
devrait être relevé dans une proportion importante. Le produit
pourrait alors être remboursé, au moins en partie, aux entreprises
du secteur, en fonction de leur production ou de leurs efforts de lutte contre
la pollution, dans un souci d'acceptabilité. La redistribution en
fonction de la production courante, pratiquée en
Suède51, permet d'avantager les entreprises qui polluent
moins pour une production donnée. Elle ne pénalise pas celles
ayant déjà réalisé des efforts importants.
? La taxe sur les nuisances sonores
aériennes
Le 1er janvier 2005, une « taxe sur les nuisances
sonores aériennes » a remplacé la composante de la TGAP
sur les décollages d'aéronefs52 qui avait
généré un produit de l'ordre
51 Cf. développements sur les pratiques de
certains Etats étrangers figurant plus bas
52 Articles 19 et 20 de la loi n° 2003-1312 du 30
décembre 2003 portant loi de finances rectificative pour 2003
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 48
de 30 M€ en 2004. La nouvelle taxe, dont le redevable et
l'assiette demeurent inchangés, peut, comme auparavant, être
modulée en fonction de l'horaire de décollage et des
caractéristiques acoustiques de l'appareil, dans un rapport,
désormais, de 0,5 à 120 (1 à 50 auparavant). Les
compagnies aériennes et les constructeurs sont ainsi fortement
incités à privilégier des technologies moins bruyantes.
Outre le niveau des taux, le principal changement tient à ce que la taxe
est désormais recouvrée par les services de l'aviation civile, et
non plus par les agents des douanes, et qu'elle est perçue non pas au
profit de l'Etat, mais de personnes publiques ou privées gérant
les aérodromes concernés. Elle est affectée au financement
des aides aux riverains prévues par le code de l'environnement. Son
tarif tient compte des besoins qui résultent des plans de gêne
sonore élaborés dans ce cadre et des coûts
d'insonorisation. Cette tarification ne prend donc en compte qu'une partie des
externalités.
Afin d'assurer le recouvrement de cette taxe, les services de
la direction générale de l'aviation civile peuvent
requérir, en tant que de besoin, la saisie conservatoire des avions
exploités par le redevable auprès du juge du lieu
d'exécution de la mesure.
C- Les taxes sur les installations
? La TGAP installations classées
La taxe sur les installations classées n'a
rapporté que 12 M€ en 2004. Bien que depuis 1999 la TGAP «
Installations classées » ne soit plus une recette affectée
à la couverture du contrôle de ces installations, il n'en demeure
pas moins que l'économie générale de la taxe n'a pas
véritablement été modifiée et qu'elle a toujours
pour objectif de compenser les dépenses occasionnées à
l'Etat par l'inspection des installations en cause.
Cette taxe est assise sur la délivrance d'une
autorisation, complétée pour certaines activités à
risques, par une taxe annuelle. Son taux est forfaitaire par installation. Il
est compris entre 442,10 € et
2 225,76 € pour la partie « autorisation ». Il
est de 336,39 € par installation pour la partie « exploitation
», ce tarif forfaitaire de base étant assorti d'un coefficient
multiplicateur compris entre 1 et 10 en fonction de la nature et du volume des
activités exercées dans l'installation concernée.
De nombreuses installations classées sont
exonérées, notamment dans les secteurs agricole et artisanal, ce
qui contribue à limiter le caractère incitatif de cette taxe.
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 49
? La TGAP déchets ménagers et
assimilés
La taxe « déchets ménagers » est une
taxe sur les décharges dans la mesure où elle est due par les
exploitants d'installations de stockage de déchets ménagers et
assimilés. Son produit est de 213 M€ en 2004. La taxe est
payée par un grand nombre de collectivités locales, ce qui n'en
facilite pas le recouvrement, notamment parce que les personnels des
collectivités de petite taille maîtrisent difficilement la
réglementation applicable et les modalités de paiement. En outre,
le contrôle du respect des obligations déclaratives qui revient
aux services de l'administration des douanes
en charge de la gestion de cette taxe sort du domaine de
compétence habituel de cette administration.
Cette taxe vient en complément des dispositions du code
de l'environnement relatives aux installations ayant pour objet
l'élimination des déchets. En effet, la TGAP est conçue
pour inciter à l'application de l'article L. 541-22 du code
précité53. Depuis 1999, il existe un taux
majoré applicable aux installations de stockage de déchets
ménagers et assimilés non agréées. Ce taux est de
18,29 €/t alors qu'il n'est que de 9,15 €/t pour les sites
autorisés et de 7,5 €/t pour les sites ayant fait l'objet d'une
certification environnementale54.
Le seuil de taxation exprimé en nombre de tonnes est,
pour sa part, passé de 250 tonnes à 49 tonnes entre 1993 et
200255. Cet abaissement des seuils a fait entrer dans le champ de la
taxe un nombre important de décharges et, en particulier, des
décharges non agréées dont le volume de stockage est
généralement inférieur à celui des sites
agréés. Le nombre de décharges non agréées,
taxées, est passé de 2 068 en 1994 à 1 118 unités
en 1999, représentant alors 2,85 % du tonnage taxé.56
Depuis, le nombre de décharges non agréées
53L'article L. 541-22 du code d'environnement
« ne peuvent être traités que dans les installations pour
lesquelles l'exploitant est titulaire d'un agrément de l'administration
».
54 Taux applicable si l'installation de stockage a
fait l'objet d'un enregistrement dans le cadre du système communautaire
de management environnemental et d'audit (EMAS) défini par le
règlement (CE) n° 761/2001 du Parlement européen et du
Conseil, du 19 mars 2001, ou dont le système de management
environnemental a été certifié conforme à la norme
internationale ISO 14001 par un organisme accrédité.
55Le calcul du seuil minimal de taxation
exprimé en tonnes est réalisé en divisant le minimum
annuel de recouvrement par installation par le taux simple de la taxe. Ce
calcul est réalisé dans le rapport du commissariat
général au plan déjà cité.
56 Chiffres du Commissariat général
au plan
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 50
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
acquittant la TGAP a continué à diminuer, sous
l'effet de leur agrément ou de leur fermeture. Elles n'étaient
plus que 172 en juin 2005.
De manière générale, même si la
fiscalité n'est pas la seule cause de l'amélioration des
conditions de traitement des déchets ménagers, on peut estimer
qu'elle y a contribué.
? La TGAP sur les déchets
industriels
La composante déchets industriels fonctionne selon le
même principe que celle sur les déchets ménagers et
s'applique aux exploitants d'installations d'élimination des
déchets industriels spéciaux. Le nombre de redevables est modeste
(78 en 2003), les dix plus importants payant près de 70 % des 14 M€
que la taxe a rapportés en 2004. Il existe deux taux : - 9, 15 € /
tonne pour les déchets réceptionnés dans une installation
d'élimination de déchets industriels spéciaux, - 18, 29
€ / tonne pour les déchets réceptionnés dans une
installation de stockage de déchets industriels spéciaux.
La taxe générale sur les activités
polluantes est l'expression employée pour désigner un ensemble
hétéroclite de petites taxes dont le produit total atteint un
montant de l'ordre de 470 millions d'euros.
Si la plupart des taxes ont été aux
départs présentés comme ayant une finalité
écologique, les taux de ces taxes n'étant pas fixés en
fonction des dommages causés à l'environnement, leur effet sur la
pollution est limité.
De plus, les assiettes sont définies de façon
souvent complexe.
Ainsi, la taxe sur les lessives a trois niveaux de taux
fixés en fonction de la teneur en phosphates des produits taxables. La
taxe sur les produits antiparasitaires comporte sept taux dont il est parfois
difficile de savoir celui qui doit être appliqué en cas de
mélange de substances dans le même produit.
Cette complexité rend difficile le contrôle de la
TGAP par l'administration des douanes. Le principe de la TGAP apparaît
fondé mais les modalités de mise en oeuvre des différentes
taxes qui la composent peuvent être améliorées. Ces mesures
fiscales devraient être réexaminées en s'inspirant des
principes suivants :
- les taux doivent tenir compte du coût des effets
négatifs imputables à la pollution que l'on cherche à
limiter ou, pour le moins, du coût des mesures que doivent prendre les
agents économiques pour respecter un seuil de pollution
déterminé par les pouvoirs publics ;
- il est nécessaire de vérifier qu'il existe des
alternatives économiques et techniques permettant de réduire la
pollution à un coût acceptable pour l'ensemble de la
société ;
Monaem FATTOUCH Page 51
- l'efficacité des mesures doit être
évaluée au moment où elles sont envisagées, puis
ensuite à intervalles réguliers, en vue de leur remise en cause
;
- les taxes doivent être applicables sans
difficulté excessive par
les redevables et pouvoir être effectivement
contrôlées ;
- enfin, pour les rendre acceptables par les contribuables,
des mécanismes de reversement du produit de la taxe en fonction des
comportements peuvent être justifiés. L'application de ces
principes devrait au minimum conduire à modifier un certain nombre de
composantes de la TGAP.
Dans sa forme actuelle, la taxe sur les installations
classées ne peut être rangée dans le
périmètre de la fiscalité à objectif
environnemental. Il est proposé de la sortir du champ de la TGAP.
Pour la taxe sur les huiles, il est nécessaire de
rapprocher la liste des produits taxables de la nomenclature douanière
qui constitue une référence administrative incontestable. Il faut
supprimer la déductibilité à l'exportation de la taxe sur
les matériaux d'extraction afin de limiter les dommages induits par
l'extraction des grains minéraux destinés à être
exportés. Le maintien de trois taux différents, mais très
proches, pour la taxe sur les préparations pour lessives ne se justifie
pas. Il faut, soit retenir des taux plus différenciés en fonction
du niveau de pollution engendré par ces produits, soit fixer un seul
taux en exonérant ceux qui sont les moins polluants.
La simplification du tarif actuel de la taxe sur les produits
antiparasitaires, qui comporte sept taux en fonction du niveau de
toxicité, apparaît souhaitable, certains produits faiblement
polluants pouvant être exonérés alors que les plus
dangereux devraient faire l'objet d'une mesure d'interdiction.
La taxe sur les décharges de déchets
ménagers appelle une simplification. Les différences de taux sont
en effet très faibles (7,5€ et 9,15 € la tonne). Quant au taux
majoré sanctionnant les décharges non autorisées, la
fermeture des sites concernés ou leur régularisation devrait
conduire à le supprimer, les dernières installations pouvant
subsister relevant de sanctions pénales prévues au code de
l'environnement57 et non de mesures fiscales. S'il était
décidé d'augmenter sensiblement les taux de la taxe sur les
émissions polluantes atmosphériques pour les porter au niveau
justifié par les effets de la pollution, on pourrait accompagner
cette
57 L. 514 - 9
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 52
mesure du reversement d'une partie du produit de la taxe aux
redevables ayant, proportionnellement à leur production, le comportement
le moins polluant.
Il apparaît souhaitable de renoncer à la taxe sur
les imprimés non sollicités dont la mise en oeuvre apparaît
trop complexe. Une taxe sur les emballages, qui pourrait être une
nouvelle composante de la TGAP, constituerait une réponse adaptée
au faible effet incitatif des TGAP sur les décharges, de la TEOM et de
la REOM à réduire le volume des déchets. Les avantages
d'une telle mesure devraient être évalués par comparaison
avec d'autres solutions envisageables, comme la réglementation ou le
renforcement du recyclage par les entreprises.
Conclusion
La fiscalité écologique n'est que l'une des
instruments économique qui permet de protéger l'environnement.
L'utilisation de la fiscalité en matière
écologique apparait clairement comme efficace des points de vue
écologique et économique. Un certain nombre des
expériences le démontrent.(la réforme fiscale
écologique en Algérie).
En plus, l'instauration de la fiscalité
écologique semble aussi permettre une réduction plus rapide des
émissions et par conséquent démunie les atteintes à
l'environnement.
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 53
Deuxième partie : Des perspectives pour une
fiscalité
écologique sur le plan local en
Tunisie
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 54
Chapitre 3 : une fiscalité écologique
locale peut elle exister en Tunisie
La fiscalité écologique locale se veut
essentiellement incitative. Cela peut s'effectuer à la fois par une
réforme d'impôts existants ou par des impôts
écologiques spécifiques.
Ceci doit surtout s'intégrer dans une politique globale
en faveur de l'environnement, dans ce cadre, on va voir dans un premier section
le cadre réglementaire de l'environnement, ensuit l'intérêt
de la fiscalité écologique locale pour la Tunisie, et les
difficultés survenues (section 3), et enfin prérogatives
nécessaires aux collectivités locales(section 4).
Section 1 : Cadre réglementaire de
l'environnement
Dans la protection de l'environnement le législateur
n'a pas vraiment sollicité la fiscalité. La faiblesse de la
politique fiscale environnementale et de ses moyens s'accorde en fait avec le
déséquilibre des acteurs du développement durable.
Donc je commence à traiter les différents lois
concernant l'environnement en Tunisie, puis étudier la faiblesse de la
fiscalité écologique, et enfin quelques mesures pour la
protection de l'environnement.
Paragraphe 1 : Les lois relatives à
l'environnement en Tunisie58
La protection de l'environnement en Tunisie est une politique
qui a été adoptée depuis les premières
années de l'indépendance.
A titre d'exemple on peut citer
- Code forestier de 1966 qui a été refondu 1988
leur objectif de protéger les forets contre l'abattage des arbres
utilise comme bois de chauffe
- Création de office national de l'assainissement ONAS
en 1974 et qui a été restructure par la loi n 93-41 du 19 avril
1993, le code des eaux de 1975 qui protéger les ressources hydrique
58 Voir annexe n°1
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 55
L'année 1988 a vu la création du 1er
établissement public spécialise en la matière a savoir
l'agence national de la protection de l'environnement ANPE
- Décret n 2004-1191 du 25 mai 2004ministere de finance
qui fixe la liste de produit exonérée de la taxe pour la
protection de l'environnement conformément a l'article 58 de la loi n
2002-101
- Décret n 2004-918 du 13 avril 2004 ministère
des affaires étrangères qui porte sur la ratification de la
convention de Stockholm sur les polluants organique persistant
- Décret n 2005-1156 du 12 avril 2005 ministère
de finance qui modifie le décret n2004-1191, portant fixation de la
liste des produits exonèrent de la taxe pour la protection de
l'environnement
- Décret n2005-1675 au 6 juin 2005 ministère des
affaires étrangère porter sur la ratification au 1er
programme exécutif entre le gouvernement de la république
Tunisienne et le gouvernement de la république Arabe d'Egypte relatif a
la coopération technique dans la domaine de la protection de
l'environnement pour l'année 2005-2006.
- Décret n 78-373 du 12 avril 1978 qui porte sur la
création dune commission national de l'environnement qui a pour mission
définir et élaborer une politique globale de l'environnement dans
la cadre du plan de développement du pays, promouvoir la
législation et la règlementation appropriées permettant la
sauvegarde de l'environnement et la lutte contre la pollution donner son avis
sur le projet de texte a caractère législatif et
règlementaire.
- Décret n 94-1430 du 4 juillet 1994, ce décret
institue le grand prix du Président de la république pour la
protection de l'environnement. Il est institue un prix annuel pour
l'encouragement a la protection de la nature et de l'environnement
été nome Grand prix de la république pour la protection de
la nature et de l'environnement
- Décret n 2004-1191 du 25 mai ion de 2004 fixe la
liste de produit exonère de la taxe pour la protection de
l'environnement conformément a l'article 58 de la loi n 2002-101
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Monaem FATTOUCH Page 56
Paragraphe 2 : La faiblesse de la fiscalité
écologique
La politique fiscale exerce une influence de type qualitatif
sur l'économie59 et semble donc tout à fait
adaptée à la protection de l'environnement. En outre l'avantage
de la fiscalité écologique est de permettre cette protection en
évitant le caractère répressif des
réglementations60 qui ne sont pas toujours efficaces.
Cependant le recours à la fiscalité environnementale n'est pas
chose aisée61. Il nécessite des études
préalables et prospectives et même des simulations sur plusieurs
plans à la fois: sur le plan économique par l'étude du
marché, sur le plan social en prévoyant les réactions
éventuelles des contribuables concernés, sur le plan fiscal en
évitant les effets pervers des taxes environnementales62.
Ces difficultés s'expliquent sans doute la
timidité de la politique fiscale environnementale en Tunisie qui,
à côté des avantages sociaux et des aides
financières revêt deux techniques : des incitations fiscales
classiques sous forme de dégrèvements d'impôts et quelques
impositions sous forme de taxes et de redevances spécifiques ou
liées à l'environnement
A-Dégrèvement d'impôt
Ils sont accordés à des domaines ayant un lien soit
direct soit indirect avec l'environnement.
? des domaines généraux ayant un lien avec
l'environnement
Cette fiscalité qui se traduit essentiellement par des
dégrèvements fiscaux, a pour trait d'être
éparpillée, elle s'est faite par à-coups et ne
relève pas d'une vision d'ensemble. En outre elle est
motivée essentiellement par la productivité, ce qui n'est pas un
critère du développement durable En effet les textes sont
répartis entre le Code d'Incitations aux Investissements (CII), les
autres codes et des lois spéciales. Le CII encourage divers domaines
qui, même s'ils s'intègrent dans le développement durable,
restent tributaires du seul critère de la rentabilité pour
bénéficier des avantages du code : ainsi les incitations fiscales
au développement
59 M. Lauré , Op Cit, p.14
60 L'exemple type est constitué par la loi
relative aux déchets de 1996qui instaure une obligation
d'éliminer les déchets sanctionnée par des amandes et des
peines privatives de liberté. Pour plus de détails voir N. Belaid
: « Vers un droit des déchets, les lacunes de la
réglementation des déchets dangereux », Mélanges
Habib Ayadi, CPU 2000, p. 87
61 Voir L. Chikhaoui : « Vers une
réforme écologique de la fiscalité ? »,
Mélanges en l'honneur de Habib Ayadi, CPU 2000, p.432
62 Voir C London : « Protection de
l'environnement : les instruments économiques et fiscaux », RFFP
n°90 mai, 2005, p.21 et s.
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Monaem FATTOUCH Page 57
agricole mettent l'accent sur la productivité63
; les avantages à l'encouragement au développement
régional sont accordés aux entreprises qui s'installent dans des
zones de développement régional en vue de leur
développement économique64, les projets
d'infrastructures et d'équipements collectifs des entreprises de travaux
publics et de promotion immobilière65, les incitations au
développement agricole visant à l'utilisation des ressources
naturelles disponibles en vue d'augmenter la production agricole et de
pêche ainsi que la modernisation de ces secteurs toujours dans un but de
productivité66.
? des dispositions spécifiques ciblant
l'environnement
A côté de ces dispositions
générales, le CII contient en fait deux types de dispositions
spécifiques à l'environnement : la lutte contre la pollution et
la protection de l'environnement67. A ce titre des incitations sont
accordées aux entreprises qui se spécialisent dans la collecte,
la transformation et le traitement des déchets et ordures et les
entreprises qui luttent contre la pollution générée par
les activités économiques, et ces incitations sont liées
aux organismes de protection de l'environnement.
Dans le cadre de la promotion de la technologie et de la
recherche-développement, et l'économie d'énergie,
l'investissement dans les énergies renouvelables donne droit à
une exonération des droits de douane et à la TVA au taux de 12%
pour les équipements importés n'ayant pas de similaires
localement, et la suspension de la TVA pour ceux acquis
localement68, en plus d'une prime69, alors que les
investissements dans l'économie d'eau ne donnent droit qu'à une
prime70.
63 Ainsi les critères pour
bénéficier des avantages fiscaux sont la taille de l'exploitation
qui est fonction du revenu, de la superficie, le coût de l'investissement
et l'importance des équipements.
64 Article 23 du CII
65 Article 26 du CII
66 Article 27 du CII
67 Les articles 37 et 38 du code d'incitation aux
investissements
68 Articles 40 et 41 du CII
69 Prime dont le montant est fixé par le
décret n° 2005-2234 du 22 août 2005
70 Article 42 bis du CII. Le montant de la prime est
fixé par décret n° 2001-2186 du 17 septembre 2001. Il en est
de même pour les investissements dans l'économie d'eau
d'irrigation par les groupements d'intérêt collectifs
bénéficient des avantages de la catégorie « A »,
qui sont des primes spécifiques seulement
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Monaem FATTOUCH Page 58
B-Rareté des taxes écologiques
Récemment deux taxes proprement environnementales ont
été instituées :
- la taxe pour la protection de l'environnement
(TPE)71 semble être la première concrétisation
de l'éco-fiscalité dans la mesure où elle frappe certains
produits énergétiques polluants72, et ses recettes
sont affectées à deux fonds spéciaux du trésor : le
fonds de dépollution et le fonds de protection et de l'esthétique
de l'environnement.
- La taxe sur le repos biologique payée sur le chiffre
d'affaires local des producteurs de produits de la pêche73.
Ces taxes sont trop jeunes pour évaluer leur impact sur
l'environnement et le comportement des pollueurs ainsi que leurs effets sur la
consommation. Mais de telles études sont nécessaires avant de
renouveler l'expérience. Citons d'autres contributions qui sont
payées aux établissements publics ayant une mission de protection
de l'environnement comme la taxe d'assainissement payée à
l'Office National d'Assainissement (ONAS) chargé de protéger le
milieu hydrique74. Cependant la taxe annuelle sur les
établissements classés dangereux, insalubres et incommodes
payée depuis 1991 à l'ANPE au lieu et place du Ministère
de l'économie Nationale75, n'a pas un but dissuasif mais
c'est la contrepartie non pas d'un service rendu, mais du risque que fait
encourir l'exploitant de ces établissements à la
société. La protection de l'environnement n'est
réalisée que si le produit de cette taxe est affecté
à combattre les nuisances à l'environnement. Le code de la
fiscalité locale76 prévoit des taxes et redevances
dont le but principal est de financer le budget communal et non la protection
de l'environnement : c'est le cas de la taxe sur les immeubles bâtis et
la taxe sur les immeubles non bâtis. Mais d'autres
prélèvements peuvent rejaillir favorablement sur l'environnement
comme la contribution des propriétaires riverains pour les travaux de
voierie77, une partie de
71 Loi 2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi
de finances pour l'année 2003 dont le champ d'application a
été élargi par la loi par la loi 2007-70 du 27
décembre 2007 portant loi de finances pour l'année 2008 qui en
élargi le champ d'application.
72 Contrairement à la taxe sur les carburants
qui a un but financier
73 Instituée par la loi 2009-17 du 17 mars 2009
relative au régime du repos biologique dans le secteur de la
pêch
74 Article 2 de la loi 93-41 du 13 avril 1996 telle
que modifiée par les textes subséquents. Nous ne prenons pas en
considération les incitations à l'économie
d'énergie qui sont sous forme de tarification (eau,
électricité), ou la protection de l'environnement sous forme de
responsabilisation du pollueur (en matière de déchets) car elles
ne relèvent pas de la fiscalité.
75 Article 293 à 324 du code du travail
promulgué par la loi 66-27 du 30 avril 1996
76 Loi 97-11 du 3 février 1997
77 Voir S. Zakraoui : « Précis de
fiscalité locale », Publications de l'IORT, 2000
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Monaem FATTOUCH Page 59
la taxe hôtelière qui est versée au Fonds
de protection des zones touristiques qui aide les communes dans leur action
environnementale.
En Tunisie les préoccupations environnementales se sont
traduites plus par une armature d'institutions et une législation
abondante que par la politique fiscale.
Paragraphe 3 : Quelques mesures prises pour la
protection de l'environnement
Jusqu'à présent, la fiscalité est assez
peu sollicitée dans la protection de l'environnement et on a bien
estimé, à juste titre, que la politique fiscale environnementale
est le parent pauvre de notre fiscalité78. Pourtant,
l'engagement de la fiscalité dans les sphères économique
et sociale devrait logiquement se traduire par un corps de mesures
énergiques qui visent la préservation de l'environnement,
considéré comme condition sine qu a non d'un développement
durable. Certainement, les réformes attendues dans ce domaine doivent
davantage utiliser la fiscalité comme instrument plus concret et plus
équitable de la lutte contre la pollution et d'une utilisation plus
judicieuse des ressources environnementales.
A- L'élargissement du principe du pollueur
payeur
Il s'agit de rendre plus effectif le principe du pollueur
payeur (PPP) qui est consacré en droit comparé mais pas
suffisamment établi au niveau de notre droit positif. Même s'il se
traduit par la création de diverses redevances environnementales
payées en contrepartie d'un service public rendu79 ,le
législateur tunisien devrait généraliser l'application de
ce principe afin de pouvoir se présenter plus clairement «comme un
principe directeur permettant d'orienter la politique de l'Etat en
matière d'écofiscalité»80 .Il y a lieu
donc d'élargir la fiscalité de l'environnement à de
nouveaux secteurs qui en sont jusqu'aujourd'hui exclus, tels que l'air ou le
bruit.
En plus, pour que les diverses redevances environnementales ne
soient pas conçues comme une licence justifiant un droit à la
pollution, il y a lieu d'aller au-delà de l'imputation du coût de
la lutte contre la pollution aux pollueurs. Opter pour la
disproportionnalité entre le dit
78 Cf. Zouhour KOURDA, La politique fiscale tunisienne
en faveur du développement durable, RTD 2010. 79BESBES.S
« Les voies de la reforme fiscale après la révolution
tunisienne » La revue comptable et financière n° 93 -
troisième trimestre 2011
80 Afef. HAMMAMI MARRAKCHI, Fiscalité et
exigences environnementales. Rapprochement entre le droit commun et le droit
tunisien, Revue tunisienne de fiscalité, n° 11, p. 382.
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Monaem FATTOUCH Page 60
coût direct et le montant à supporter par le
pollueur devrait plutôt dénoter le caractère
répressif et forcément dissuasif de toute taxe
environnementale.
B-.L'harmonisation de la fiscalité
énergétique
La structure actuelle de l'impôt sur les combustibles
souffre d'un manque d'harmonisation. En effet, le fait que la taxation des
produits pétroliers s'opère essentiellement à travers les
droits de consommation prouve que, loin d'être guidé par un souci
écologique, seul l'objectif budgétaire semble être pris en
compte.
En vue d'une réforme tendant à l'harmonisation
de ce secteur de la fiscalité, il y a lieu de prendre les mesures
suivantes :
- À côté de la réglementation en
vigueur fixant quelques normes d'émissions 81 (13), la
législation tunisienne doit asseoir une fiscalité
énergétique visant spécifiquement les émissions
polluantes ainsi que l'amélioration de l'efficacité
énergétique ;
- Instaurer une taxe sur les carburants au niveau du secteur
de transport, sachant que les diverses taxes préexistantes
relèvent d'un souci à prédominance budgétaire et
n'ont pas été conçues pour une fiscalité,
prioritairement environnementale 82.
Section 2 :L'intérêt d'une
fiscalité écologique locale pour la TUNISIE
L'intégration de la dimension écologique dans la
fiscalité procède dans un premier temps souci de corriger les
effets pervers du système existant dans la mesure ou tarification
actuelle
81 La norme NT 106 relative aux valeurs limites et
valeurs guides des pollutions dans l'air ambiant, rendue obligatoire un mois
après la publication au JORT de l'arrêté du ministre de
l'économie nationale du 28/12/1994 portant homologation de cette norme
(JORT n° 2 du 6/01/1995, p. 15)
82 Contrairement au droit communautaire où
la fiscalité du combustible se développe parallèlement
à la fiscalité des transports (près de 20% des recettes
fiscales environnementales de l'UE sont liées aux transports),
l'imposition du transport en Tunisie ne reflète aucunement la
réalité écologique des coûts externes et donc de la
pollution que ce secteur cause. Il est souhaitable qu'à l'instar du
droit communautaire, d'intégrer des critères environnementaux
dans le calcul des redevances, tels que le type de véhicules, la
catégorie d'émission, le degré du dommage
causé...etc. Même si dans le cadre du système actuel ; il
est tout à fait légitime que les prélèvements
semblent conçus pour avantager le transport public par rapport au
transport privé, une future taxe sur les carburants serait pertinente au
niveau des transports, secteur gros consommateur d'énergie fossile, ce
qui implique d'en taxer l'exercice.
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Monaem FATTOUCH Page 61
des ressources naturelles ne prend nullement en compte leur
fonction écologique et qu'il s'agirait donc de corriger ces effets juges
pervers.
Sur un autre plan les raisons qui militent en faveur de
l'introduction d'une reforme fiscale écologique proviennent des
bénéfices attendus de la mise en place d'une fiscalité
fondée sur un souci de sauvegarde des ressources et de taxation de la
pollution.
Paragraphe 1 : Eradication des effets pervers de la
fiscalité actuelle sur le milieu
La tendance de la fiscalité actuellement en vigueur
dans la majorité des Etats et donc également en Tunisie et de
méconnaitre les intérêts de l'environnement et de favoriser
la mise en valeur économique des espaces naturels plutôt que leur
conversation en l'état.
Ainsi en France la jurisprudence du début du
siècle refusait l'exonération de taxe foncier aux
propriétaires qui avaient laisse leurs terrains se reboiser
naturellement83.
La fiscalité a en effets généralement
pour finalité la croissance et l'industrialisation plutôt que la
protection de l'environnement en tant que telle.
Les effets pervers de la fiscalité sur l'environnement
se manifestant ainsi dans divers domaines mais principalement au niveau des
espaces naturels et de transports.
La fiscalité actuelle encourage en effet dans le
premier cas une surexploitation de ces espaces soit une mise en valeur
plutôt qu'une conservation en l'état et le maintien de modes de
transport particulièrement polluants dans le second cas.
En droit comparé plus précisément en
France un inventaire systématique de toutes les mesures fiscales
existantes et de leur incidence positive et ou négative sur
l'environnement a
83- Arrêts du Conseil d'Etat du 19
décembre 1904, Sieur Tondu du Metz, Oise . Lebon p 844, et du 19 janvier
1917, Lehnes, Gironde : Recueil des arrêts du Conseil d'Etat,
publiés par la Direction Générale des impôts,
n°4666.
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Monaem FATTOUCH Page 62
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ainsi été réalise a la demande du
ministère du l'environnement84 sur la base dune
définition assez large de la fiscalité85.
Les résultats ont été inscrits sur un
tableau regroupant toutes ces mesures et les classant selon leur effet positif
négatif ou neutre sur l'environnement.
Au terme de l'analyse il a pu être constate que la
fiscalité française ne prenait en compte la protection de
l'environnement qua titre exceptionnel quand elle ne participait pas a sa
destruction par le jeu de certains effets pervers.
Il a ainsi été remarque qu'un petit nombre
seulement des cent mesures répertoriées avait une finalité
environnementale avérée car l'on rencontre plutôt des
dispositions ayant une finalité économique ou sociale principale
avec incidemment des effets sur l'environnement dont certains peuvent entre
négatifs.
Par exemple la politique agricole en France se traduit par un
volet fiscal avantageux qui s'étend a la production du bois et ces
mesures ont pu dans le passe contribuer a une gestion rationnelle de l'espace
mais ceci se vérifié de moins a l'heure actuelle dans la mesure
où les technique d'exploitation modernes font courir des risques
croissants au milieu naturel.
Par ailleurs les espaces a finalité non productive sont
soumis a une fiscalité pénalisent alors que ce sont
précisément ces espaces qui recèlent les plus grandes
environnementales paysagères floristiques ou faunistiques.
C'est ainsi que la fiscalité directe locale dissuade
les particuliers de préserver lez zones naturelles dont ils sont
propriétaires dans la mesure où elle leur accorde une exemption
temporaire de taxe foncière lorsqu'ils les mettent en exploitation.
Sont en effet exonères aux termes de l'article 1395-2 du
Code général des impôts français :
84 - Ce travail a été
commandité par le Service de la recherche, des Etudes et du Traitement
de l'Information sur l'Environnement du ministère de l'Environnement, et
réalisé sous la direction de A. Aviam et J.Theys en 199192.
85 - Cette définition englobe l'ensemble des
prélèvement publics obligatoires, et regroupe non seulement les
impôts au sens strict, c'est-à-dire les « contributions en
argent requises des particuliers, à titre obligatoire et sans contre
partie, en vertu de la loi et en vue de la couverture des charges publiques
» ; mais également les redevance, les taxe fiscales, les
impositions quasi-fiscales, les taxes parafiscales et les amendes, de
déversement ou pour services rendus, couramment utilisées en la
matière. La subvention les contributions volontaires et les emprunts ont
été par contre volontairement exclus de l'étude.
Monaem FATTOUCH Page 63
-Les marais dessèchent pendant les vingt années qui
suivent le desséchement
-Les terres inclûtes, vaines et vagues ou en friches,
mises en culture, ou plantées en arabes fruitiers ou en friches, mise en
culture, ou plantées en arabes fruitiers, pendant le dix années
qui suivent le défrichement ou la plantation.
Les études sur la fiscalité de l'espace naturel
en France ont ainsi démontre que la fiscalité du patrimoine
pesait plus lourdement sur le foncier non bâtis, incitant a la
rentabilisation des espaces vierges par leur mise en culture, leur
viabilisation ou leur urbanisation86.
Le régime fiscal de la propriété
non-bâti semble en effet avoir pour seul objet d'inciter à
l'intensification de la sylviculture et de l'agriculture, certaine disposition
ayant même une incidence négative directe, alors même qu'il
s'agirait plutôt de protéger ces espaces et d'encourager leur
maintien en l'état naturel dans une optique
environnementale87.
L'élevage intensif est pour sa part exempte de taxe
professionnelle, en tant qu'activité agricole, alors même qu'il
s'agit dune forme d'agriculture particulièrement polluante et n'acquitte
quine taxe foncière limitée dans la mesure où il n'utilise
quine faible surface de terre, bien que ses écologique soient
globalement néfastes.
En revanche, aux Pays-Bas, les propriétaires fonciers
bénéficient d'exonérations fiscales au titre des
impôts fonciers et des droits de succession en contrepartie d'obligations
de sauvegarde du paysage.
De manière générale, les avantages
fiscaux et financiers sous forme de réductions d'impositions et de
subvention accordée dans les domaines agricole, favorisent
l'excès d'engrais et de pesticides ainsi que la surproduction, qu'il
s'agisse de pays développes ou en développement tels que la
Tunisie.
86 - Guillaume Sainteny : « La
fiscalité des espaces naturels » Litec, 1993. La même
étude avait d'abord été réalisée par le
même auteur pour le compte du ministère de l'Environnement en
1990. Voir aussi T.Schmit : « L'impôt foncier l'espace rural et
l'environnement », l'Harmattan, Dossier Environnement, Paris, 1993.
87 - l'article 1395-2 du Code général
des impôts contribue à la disparition des zones humides, et son
effet se trouve renforcé par la prise en des travaux de drainage par les
collectivités locales ; étant précisé que ceci
était l'état du droit positif en 1997.
Monaem FATTOUCH Page 64
Dans notre pays, une contribution foncière sur les
terrains non bâtis était ainsi due depuis 1919 et vient
d'être remplacée par une taxe sur les terrains non bâtis au
taux de 0.3% ce qui réduit quelque peu la pression fiscale sur le non
bâtis88.
Les exemptions précédentes ont également
été maintenues par le Code de la fiscalité locale, et
concernant les jardins d'agrément, les terrains agricoles ou a usages
industriel et commercial, ainsi que ceux appartenant a des personnes
publiques.
D'autres exonérations ont été
ajoutées, pour ce qui est des terrains lotis en vue d'un usage
particulier, préalablement à la cession par le lotisseur, ainsi
que les terrains situent à l'intérieur de
périmètres d'intervention foncière.
Si de telles mesures ne tendent pas forcement à
favoriser la surexploitation des ressources naturelles, il en est d'autres qui,
en méconnaissant les intérêts écologiques, ou en
étant simplement écologiquement indifférentes peuvent
nuire a l'environnement.
Paragraphe 2 : Taxation du gaspillage et de la
pollution
La réflexion relative aux rapports entre l'outil fiscal
et l'environnement net progrès depuis une quinzaine d'années, et
permet de mérites dune éventuelle fiscalité
écologique.
La suppression des subventions sur l'énergie fossile,
la taxation accrue du transport routier de marchandises et de l'usage de
l'automobile en ville89, la diminution de l'impôt sur le
revenue, la réduction de la TVA, la compression des cotisations sociales
a la charges des employeurs, sont concrètement présentées
comme autant de techniques permettant a la fois de réduire la pollution
globale, et d'améliorer la vers la durabilité.
De nombreuses études économiques entreprises sur
la base de modèles économiques et de simulations, ont en fait
permis de dégager de tels résultats positifs attendus dune
reforme écologique de la fiscalité90
88 - Articles 30 à 34 du Code de la
fiscalité locale, tel que la loi n° 11 du 7 février 1997, p
173 et suivantes.
89 - La Commission européenne propose dans
ce sens la modulation du prix d'achat des véhicules et/ou des taxes
d'immatriculation en fonction des émission de CO2, et le calcul des
taxes annuelles de circulation à partir des émission de CO2,
accompagnées des mesures complémentaires telles que la mise
à la ferraille des veilles voitures.
90 - Voir notamment A. Dean P. Hoeller, W.
Nicolaison : « Incidences macro-économiques de la réduction
des gaz à effet de serre : examen de quelques études empiriques
» Revue Economique de l'OCDE, n°16, mars-avril
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Monaem FATTOUCH Page 65
Néanmoins, les effets bénéfiques
éventuels dune telle reforme sur l'économie et l'environnement en
général, et sur l'emploi en particulier, ne doivent pas
être surestimes, dans la mesure où les conditions premières
du maintien de ces avantages dépendant dune extension
géographique de la fiscalité écologique, ainsi que de la
compétitivité des entreprises a moyen et long terme.
De plus l'influence de la fiscalité sur la
qualité milieu ne peut pas être déterminée avec
précision, dans la mesure ou le but principal de cet instrument n'est au
premier chef d'améliorer l'état de l'environnement, mais
d'alimenter de la meilleur façon possible les différents budgets
publics.
Une certaine ambigüité caractérise de fait
encore les divers scenarios macro-économiques
élabores91, et les difficultés pratiques de mise en
place dune reforme fiscale écologique, combinées a de nombreuses
incertitudes scientifiques quant a la portée et aux effets réels
des changements climatiques affectant la planète92,
confortent les réticences des décideurs en la matière.
Paragraphe 3 : Le gain des ressources pour des nouvelles
bases pour la collectivité locale
Pour assurer le fonctionnement de la collectivité et
exécuter le plan de développement communal, les communes doivent
mobiliser des ressources financières locales.
Aujourd'hui et nous l'avons vu par les outils juridiques dont
il dispose, l'Etat se présente en sauveur de l'environnement. Pratique
politicienne ou pas ? Il est tous cas fort à penser que
l'efficacité d'une politique environnementale trouverait un meilleur
élan et un meilleur consensus si les collectivités locales
disposaient des leviers incitatifs.
Si le produit de la fiscalité écologique
revenait aux collectivités elle pourrait mener leur politique
environnementale et en aurait la pleine responsabilité. L'Etat devrait
être un incitateur et un arbitre de l'investissement local pour
l'environnement. Il pourrait mettre en place un système de bonus pour
les collectivités méritantes ou alors de sanctions pour celles
1991 ; ainsi que O. Beaumais : Les modèles
d'équilibre général appliques à l'environnement :
de nouveaux comportements pour le consommateur et la producteur »
91 - Pour plus de détails, consulter
l'ouvrage de Paul Zagamé : « L'économie face à
l'écologie », Paris, éditions La Découverte/ La
Documentation Française, 1993.
92 - Voir à ce sujet Philippe Roqueplo :
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Monaem FATTOUCH Page 66
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
qui s'appliquent à ne pas prendre le train du
développement durable en marche. Nul doute que les collectivités
assureraient une meilleure cohésion de l'utilisation de l'espace. Les
collectivités pourraient créer des centrales
génératrices d'énergie propre à laquelle pourraient
se raccorder des quartiers(le grenelle parle d'éco quartier).
Un produit fiscal environnemental au profit des
collectivités visant à alimenter leur politique en matière
d'environnement sous couvert d'un système de sanction et de notation
peut être envisagé. Les collectivités se trouveraient
maîtresse d'une politique écologique qui responsabiliserait leur
action.
Aujourd'hui une commune dans laquelle est créée
beaucoup de valeur ajoutée ne profite pas de cette valeur
ajoutée. De même qu'une commune qui s'emploie à corps et
âmes à « verdir » ses structures n'est pas
récompensée. La fiscalité écologique est un
phénomène relativement récent, elle ne doit pas faire
oublier les outils essentiels de notre république que sont la
décentralisation, mais également la péréquation,
à savoir l'égalité de ressources pour tous.
Le débat politique serait véritablement enrichi
par une introduction forte de la question écologique. Les élus
doivent prendre leurs responsabilités en matière de respect du
grenelle de l'environnement, mais devraient également militer pour
disposer des ressources découlant de la fiscalité
écologique.
Section 3:les difficultés survenues
Ces difficultés se manifestent par des contradictions
à dépasser et des mésures négatives à la
protection de l'environnement à éviter
Paragraphe 1 : Des contradictions à
dépasser
La fiscalité écologique locale peut entrer en
contradiction avec la politique fiscale traditionnellement orientée en
faveur des entreprises et caractérisée par l'allègement de
leur charge fiscale93. Une tâche ardue attend donc les
pouvoirs publics est celle de déshabituer ces contribuables aux
avantages et dégrèvements fiscaux pour leur imposer des
prélèvements écologiques.
93 Ministère du développement et de la
coopération internationale, XIème plan (2007-2011), p.6.
Monaem FATTOUCH Page 67
Par ailleurs l'opposition se manifeste quand à la
nature de la fiscalité, celle actuelle étant en partie
responsable des principales dégradations à l'environnement par
les incitations qu'elle accorde aux différents secteurs
productifs94.
- en principe la l'institution d'une fiscalité
écologique locale doit s'accompagner d'une baisse des autres
prélèvements pour ne pas augmenter la pression fiscale pesant sur
les contribuables. En effet l'institution de prélèvements de
nature écologique devrait se traduire par une baisse d'autres
impôts sur le travail et le revenu. C'est donc une refonte du
système fiscal et de la politique fiscale qui devrait s'amorcer dans la
construction d'un développement plus durable.
Ainsi les pays de l'OCDE qui ont amorcé un «
verdissement » de leur fiscalité ont en parallèle
atténué l'impôt sur le revenu avec dans certains cas une
baisse des cotisations sociales à la charge des
employeurs95.
Paragraphe 2 : Des mesures négatives à la
protection de l'environnement
La fiscalité écologique en Tunisie est à
tendance incitative et non conforme aux exigences du principe fondateur de
cette matière à savoir, pollueur payeur. Aussi, il manque une
affectation précise et détaillée des produits de la
taxation environnementale dans le cadre de la politique de protection de
l'environnement.
En outre, même les incitations accordées
demeurent peu rentables. A titre d'illustration, on cite les redevances
liées à l'usage de l'eau, que se soient pour la consommation ou
l'assainissement, les prélèvements liées au principe
pollueur payeur, à travers les frais de réalisation d'un ouvrage
d'assainissement ou les frais de raccordement au réseau de l'ONAS et les
prélèvements pour prestations spécifiques locales.
Par conséquent, pour augmenter davantage les
rentrées fiscales de l'éco fiscalité, il est encore
indispensable, malgré les efforts déployés, d'oeuvrer sans
relâche pour intégrer le paramètre fiscal dans la
fiscalité du droit commun. L'accroissement des recettes fiscales n'est
réalisable
94 L. Chikhaoui : « Vers une réforme
écologique de la fiscalité ? », op. Cit. p. 425
95 La Norvège a baissé l'impôt
sur le revenu, les Pays bas, l'Italie, le Royaume Uni et l'Allemagne ont
baissé les cotisations sociales, la Finlande a atténué les
deux ; Voir J.P. Barde, B. Cournède : « Les taxes environnementales
: un instrument d'incitation ou de financement ? », Revue
d'économie financière n ° 66, février 2002, p.
125.
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Monaem FATTOUCH Page 68
que si on aménage de plus en plus les taux et
l'assiette et on révise davantage les avantages fiscaux.
Il importe aussi de sensibiliser les contribuables au souci
environnemental pour faire face à la fuite devant cet impôt et
augmenter les recettes fiscales assez modestes des communes à travers
des pénalités fiscales plus lourdes. Dans le même ordre
d'idées, on attire l'attention sur l'absence de corrélation entre
la fiscalité locale et la dynamique des activités
économiques en rapport avec la politique nationale de protection de
l'environnement, à cause de la prééminence de la logique
productiviste des entreprises.
En définitive, la primauté de la croissance
économique impose, dans des cas précis, d'accorder des
incitations fiscales communes et spécifiques avec l'octroi d'autres
avantages supplémentaires aux entreprises totalement exportatrices au
moment de la réalisation de l'investissement et au cours de
l'exploitation et à d'autres entreprises polluantes ou exerçantes
des activités d'impact négatif sur l'environnement.
Section 4 : Prérogatives nécessaires aux
collectivités locales
Les prérogatives nécessaires qui doivent
être pris en considération sont également, la
décentralisation fiscal, le pouvoir fiscale locale et enfin les
avantages de l'instauration de la fiscalité écologique locale.
Paragraphe 1 : Décentralisation fiscale
Il faut distinguer entre deux objectifs principaux de la principe
de décentralisation fiscale
A-Objectif général
Fournir des ressources adéquates pour exécuter
les responsabilités au niveau de la fourniture des services locaux.
L'adéquation des ressources est de fait une fonction des
responsabilités de services confiées aux collectivités
locales de l'efficacité avec laquelle ces services sont fournis. II
s'agit donc d'une fonction du cadre juridique et de la capacité locale.
L'adéquation des ressources doit également être
examinée dans le temps, sachant que les conditions économiques
évoluent et que la base des ressources locales doit refléter les
changements économiques. Les collectivités locales ont besoin de
ressources dynamiques et ne sauraient dépendre de changements
législatifs difficiles et chargés politiquement pour mettre
à jour des taux fixes ou forfaitaires. Ainsi le Gouvernement de
l'Unité nationale reconnaît les différents types de
ressources pour satisfaire leurs besoins de dépense. Cherchant à
maximiser les
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 69
recettes provenant de sources propres, la politique doit
également reconnaître les écarts dans les bases
économiques entre les Districts. Même avec un cadre juridique
favorable, les ressources de certaines localités seront insuffisantes
et, partant, une redistribution sera nécessaire pour garantir un
développement équitable.
B-Objectifs spécifiques
En général, la politique de
décentralisation fiscale met l'accent sur les objectifs
spécifiques suivants :
· Renforcer la responsabilité et les
capacités locales de gestion ;
· Assurer les ressources pour un développement
équitable des collectivités locales ;
· Mettre en place une base efficace de ressources pour les
collectivités locales.
? Renforcer la responsabilité et les
capacités locales de gestion.
Le pouvoir de gestion sur les ressources locales est
d'importance critique si l'on veut que les collectivités locales soient
en mesure de gérer leurs services. Un tel pouvoir est exercé par
une collectivité locale qui peut choisir entre diverses sources de
recettes, mettant en place une stratégie de recettes qui corresponde aux
forces et faiblesses de sa base économique locale. Les
collectivités locales doivent également être investies du
pouvoir nécessaire pour fixer les taux d'imposition sur ces sources de
recettes, qu'il s'agisse de taxes, licences ou redevances. Un système
décentralisé reconnaît que les décideurs au niveau
local ont intérêt à arriver au maximum de mobilisation de
recettes afin de fournir les ressources nécessaires aux
améliorations de la qualité de vie des habitants mais auront
à rendre des comptes à ces derniers si l'imposition est trop
élevée ou injuste.
Le pouvoir de gestion au niveau local encourage le dynamisme
et l'innovation à la base qu'on est en droit d'attendre de la
décentralisation. Pour mettre à l'oeuvre ce principe, le
gouvernement central doit adopter des lois qui laissent une certaine marge de
manoeuvre à la fixation des taux d'imposition dans les limites
prédéterminées.
La politique de décentralisation fiscale au Rwanda doit
également reconnaître qu'elle est placée dans le cadre de
la politique nationale des finances et des engagements financiers et fiscaux
que le gouvernement central a pris face à la communauté
internationale.
? Assurer des ressources pour une distribution
équitable
La décentralisation fiscale permet aux
collectivités locales de prélever des redevances et des taxes
pour satisfaire leurs besoins. Dans ce cas, elles ne sont pas totalement
dépendantes du gouvernement central. Donc le gouvernement central mettra
à la disposition des collectivités
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Monaem FATTOUCH Page 70
locales qui n'ont pas assez de ressources un fonds visant
à les rendre indépendantes. Cette approche permettra aussi au
Gouvernement d'exécuter sa responsabilité de
distribuer le développement d'une façon équitable dans
tout le pays.
? Construire une base efficace de ressources
La décentralisation fiscale élargit la base de
taxation. Ceci est dû au fait que quand l'autorisation de prélever
les taxes est dévolue aux collectivités locales, l'identification
de ceux qui devraient payer la taxe et leur capacité de payer est faite
d'une façon plus efficace parce que les agents locaux de taxe sont plus
proches de ceux qui doivent payer. Ceci élargit évidemment la
base de taxation et réduit le nombre des tricheurs.
Une base de taxation plus élargie permettra aux
collectivités locales d'avoir plus de recettes pour satisfaire leurs
obligations budgétaires.
Paragraphe 2 : Pouvoir fiscale locale
Dans un certain nombre de pays, on n'a pas suffisamment
exploité le pouvoir des collectivités locales d'ajuster le niveau
d'imposition des bases les moins mobiles. Les études économiques
de l'OCDE96 (notamment celles qui portent sur la Corée, la
Finlande et la Norvège) soulignent que les variations de l'impôt
sur le revenu des personnes physiques et des impôts immobiliers sont
étonnamment faibles d'une collectivité locale à
l'autre.
En Corée, la plupart des collectivités locales
s'en tiennent aux directives des autorités centrales pour fixer les
impôts sur la propriété, l'impôt sur les
résidents et l'impôt sur le tabac. En Norvège, toutes les
communes maintiennent depuis 1979 le taux de l'impôt marginal sur le
revenu des personnes physiques au niveau maximum fixé par la loi. Cela
est d'autant plus surprenant que les dispositifs de péréquation
budgétaire dans ces deux pays reposent sur les recettes fiscales
effectives collectées dans le ressort de l'administration infranationale
concernée, et non pas sur les recettes potentielles (ou le revenu
imposable), de sorte que la baisse des recettes fiscales en cas de diminution
du taux de l'impôt local perçu par une collectivité
territoriale est largement financée par les autres collectivités
territoriales. L'absence manifeste de concurrence fiscale pourrait
refléter plusieurs facteurs, en dehors d'une mobilité assez
faible de la population, contrairement à ce qu'on observe aux
États-Unis.
96OCDE
www.ocde.org/home
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Les collectivités territoriales peuvent être
réticentes à s'engager dans une vive concurrence fiscale,
considérée comme nocive pour une coopération
économique fructueuse dans un certain nombre de domaines.
Telle est l'une des explications possibles dans le cas de la
Finlande, où la variabilité des taux de l'impôt sur le
revenu des personnes physiques à l'échelon local est faible vu le
degré d'autonomie des communes .faute d'informations comparatives
suffisantes sur les niveaux d'imposition dans les différentes
collectivités territoriales, celles-ci ne sont pas directement
incitées à se livrer concurrence. Les formules de partage des
recettes fiscales, par lesquels plusieurs niveaux d'administration sont
tributaires des mêmes bases d'imposition, font qu'il peut être
difficile pour les administrés d'évaluer les performances de
chaque administration infranationale, ce qui nuit à la
responsabilisation de ces administrations.
Enfin, les transferts des autorités centrales aux
collectivités territoriales comportent souvent une composante
discrétionnaire (Corée, Finlande, Hongrie et Norvège),
tant et si bien que les collectivités territoriales peuvent
hésiter à réduire l'impôt local par crainte de ne
plus bénéficier de ces aides discrétionnaires.
Donc, dans notre pays si le gouvernement transfert aux
collectivités locales la responsabilité fiscale à d chaque
collectivité peut fixer le montant de l'impôt local, donner
l'assiette et la base d'imposition selon la spécificité de leur
région, peut aussi bien instaurer des taxes écologiques sur les
activités polluantes ou sur les véhicules de transport selon le
degré de pollution de l'air par exemple.
Paragraphe 3 : Les avantages d'insertion de la
fiscalité écologique locale Parmi les nombreux avantages
cités, on retient principalement les suivants:
A-Réduction de la pollution à moindre
coût
Le grand avantage de la fiscalité écologique,
est qu'elle peut réduire la pollution à moindre coût. Le
coût de dépollution est en général différent
d'une source de pollution à l'autre. La fiscalité
écologique tient compte de ces différences permettant ainsi de
faire réduire le prix de la pollution par ceux pour qui la
dépollution est la moins coûteuse.
Les taxes et les permis échangeables peuvent le faire
parce que les pollueurs qui ont les coûts de dépollution les plus
faibles auront intérêt à dépolluer plutôt
qu'à payer la taxe ou le permis.
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À l'inverse, ceux qui ont les coûts de
dépollution les plus élevés préféreront
payer la taxe ou acheter un permis d'émissions plutôt que de
dépolluer.
B-Encouragement à l'innovation
Le second avantage de la fiscalité écologique
est qu'elle fournit aux entreprises une incitation continue à
améliorer leur performance environnementale.
Avec la redevance ou le permis qui n'imposent pas de
stratégie antipollution, le pollueur est toujours incité à
innover et à trouver de nouveaux moyens pour réduire ses
émissions afin de maximiser ses profits.
C-Recettes
Un autre avantage susceptible de découler de la mise
en oeuvre de politiques environnementales fondées sur le marché
peut se présenter lorsque ces politiques engendrent des recettes. Les
recettes générées par des taxes ou des redevances
environnementales peuvent être consacrées à réduire
d'autres taxes ou encore être affectées à des programmes
particuliers de protection de l'environnement ou au financement des organismes
oeuvrant pour la protection de l'environnement.
Conclusion
Le fondement de la fiscalité écologique locale
est une nécessité pour la Tunisie et l'objectif fondamental est
de limiter le degré de la pollution dans toute les régions de la
République, aussi bien la reforme écologique locale donne lieu
aux collectivités locales d'enrichir ses budgets, une fois l'objectif
est atteint, l'impact de la pollution sur l'environnement sera réduit et
le taux chômage va diminuer. Dans ce cadre, je traite dans une
étude pratique la possibilité d'une fiscalité
écologique locale à Gabés (chapitre 4).
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Chapitre 4 : Etude pratique : Une fiscalité
écologique locale à
Gabés
L'instauration d'une fiscalité écologique
locale à Gabés, nécessite un examen préalable de
région de Gabés, donc on va voir dans un premier section les
différentes types de polluant , ensuite l'impact de ces polluants aux
êtres vivants et enfin exemples d'illustration (section 3).
Section 1 : Les différents types de pollution
à Gabés
La région de Gabés se caractérise par sa
pollution provenant de l'activité de groupe chimique et le Cimenterie
Gabés, pour cela, on doit traiter les différents types de
pollution et ces effets sur l'environnement
Paragraphe 1: Définition de la pollution
atmosphérique
La pollution atmosphérique est un
phénomène très complexe compte tenue de la
diversité des polluants susceptibles d'être présents dans
l'atmosphère. Les niveaux de pollution au sol dépendent de la
nature et des conditions de rejets polluants ainsi que des conditions
atmosphériques qui déterminent le transport, la diffusion et les
retombées de ces mêmes polluants. Ces phénomènes ont
lieu dans la troposphère (la plus basse couche de
l'atmosphère).
Comme on peut définir le polluant atmosphérique
selon la commission du conseil de l'Europe défini en Février 1967
: " Toute substance étrangère ou dont la variation du taux dans
l'atmosphère est susceptible, compte tenue des connaissances
scientifiques du moment, de provoquer un effet nocif ou de créer une
nuisance ou une gène."
Paragraphe 2 : Les différents types de
polluants et leurs classifications
Les différents polluants atmosphériques sont
généralement répartis en 4 grandes catégories :
· polluants chimiques
· polluants organiques
· polluants radioactifs
· bactéries et virus
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A-Les polluants chimiques
Les aérosols : Appelés
particules en suspension ; Ils peuvent être inorganiques comme les
dérivés du Plomb et des autres métaux lourds. Ils sont
l'indicateur principal du degré de la pollution atmosphérique.
Les gaz : Ils sont considérés comme étant
classiquement avec la matière particulaire, les principaux indicateurs
de la pollution de l'air a' savoir SO2, les NOx, les hydrocarbures et le CO...
Les polluants chimiques de l'air regroupent en réalité un large
éventail de polluants qui posent des problèmes spéciaux et
ont des effets diversifiés.
B-Les Polluants organiques
Cette catégorie regroupe essentiellement quatre types de
polluants:
Le monoxyde de carbone : Gaz produit par
combustion des composés organigrammes en présence de faibles
concentrations d'oxygène.
Les hydrocarbures aromatiques monocycliques (HAM) :
Ils sont des contaminants majeur de la phase volatile des
atmosphères urbaines.
Les aldéhydes : Ce sont des
molécules organiques volatiles présentes dans l'environnement
extérieur, ils sont des polluants primaires et secondaires à la
fois.
Les poussières : représentent un
groupe de substances très hétérogènes.
C- Les polluants Radioactifs
Le plus intéressant contaminant dans cette
catégorie qui mérite d'être mentionné est : Le Radon
: est un gaz radioactif qui provient de la transformation du
radium.
Les Radiation ionisantes : Elles s'observent
avec l'utilisation des radioéléments.
D- Les Virus et les Bactéries
Les virus et bactéries peuvent être
considérés comme contaminant de l'air ayant une importance peu
marquante en comparaison avec les autres polluants cités
précédemment. Les polluants vont subir diverses influences
extérieures qui les conduisent à se déplacer, se
transformer par réaction chimique, se déposer sur le sol, les
végétaux ou les bâtiments.
Des facteurs prépondérants tels que la hauteur
du rejet, la quantité des polluants, leurs natures, la climatologie
(température et hygrométrie de l'air, rayonnement solaire,
vitesse du vent, pression atmosphérique...) influencent le transport et
la transformation chimique des polluants.
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Figure 2 :Les facteurs intervenant dans le transport et
la dispersion de polluant
Paragraphe 3:Les différents effets de chaque
polluant atmosphérique
Polluant
|
|
|
Origines
|
Effets sur la santé et
l'environnement
|
Dioxyde
|
de
|
soufre
|
Ce gaz résulte
|
C'est un gaz irritant qui agit en synergie
|
(SO2)
|
|
|
essentiellement de la
combustion de matières
fossiles contenant du
soufre (charbon, fuel, gazole ...) et de
procédés industriels
|
avec d'autres substances, notamment les particules en
suspension. Il est associé à une altération de la fonction
pulmonaire chez l'enfant et
une exacerbation des symptômes
respiratoires aigus chez l'adulte. Les
personnes asthmatiques y sont particulièrement
sensibles.
|
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|
|
>En présence d'humidité, il forme de
l'acide sulfurique qui contribue au
phénomène des pluies acides et à
la dégradation de la pierre et des matériaux de certaines
constructions.
|
Oxydes d'azote (NOx)
|
Le monoxyde d'azote
|
>Le NO2 est un gaz irritant qui pénètre dans
|
|
(NO) et le dioxyde d'azote
|
les plus fines ramifications des voies
|
|
(NO2) sont principalement
émis par les véhicules
|
respiratoires. Il peut, dès 200 ug/m3,
entraîner une altération de la fonction
|
|
(près de 60%) et les
|
respiratoire , une hyper- réactvité bronchique
|
|
installations de
|
chez l'asthmatique et un accroissement de la
|
|
combustion
|
sensibilité aux infections des bronches chez
l'enfant.
|
|
|
>Les NOx interviennent dans le processus de formation
d'ozone dans la troposphère.
|
|
|
Ils contribuent également au phénomène de
pluies acides ainsi qu'à l'eutrophisation des cours d'eau et des
lacs.
|
Particules en
|
Les particules en
|
Les plus grosses particules sont retenues
|
suspension
|
suspension proviennent
|
par les voies aériennes supérieures. Les plus
|
(PS) dont PM10
|
surtout de la sidérurgie,
des cimenteries, de
|
fines, à des concentrations relativement
basses, peuvent, surtout chez l'enfant, irriter
|
|
l'incinération des déchets
|
les voies respiratoires inférieures et altérer
la
|
|
et de la circulation
|
fonction respiratoire dans son ensemble.
|
|
automobile. Leur taille est
|
Certaines particules ont des propriétés
|
|
très variable, de quelques
|
mutagènes et cancérigènes : c'est le cas
de
|
|
microns à quelques
|
celles qui véhiculent certains hydrocarbures
|
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|
dixièmes de millimètre. On
distingue les particules
fines, provenant par exemple des fumées des
moteurs, et les grosses
particules provenant des
chaussées ou présentes
dans certains effluents industriels.
|
aromatiques polycycliques (HAP).
>Les effets de salissure sont les
plus évidents.
|
Ozone (O3)
|
L'ozone, polluant
|
L'ozone pénètre facilement jusqu'aux voies
|
|
secondaire, résulte
|
respiratoires les plus fines. Il provoque la
|
|
généralement de la
|
toux et une altération pulmonaire, surtout
|
|
transformation
|
chez les enfants et les asthmatiques, ainsi
|
|
photochimique de certains
|
que des irritations oculaires. Les effets sont
|
|
polluants primaires dans
|
amplifiés par l'exercice physique.
|
|
l'atmosphère ( en
|
>L'ozone a un effet néfaste sur la
végétation
|
|
particulier NOx et COV)
|
(tabac, blé) et sur les matériaux
|
|
sous l'effet des
rayonnements ultraviolets.
|
(caoutchouc).
|
Hydrocarbures et
|
Ces Hc proviennent de
|
Leurs effets sont très divers selon la nature
|
composés
|
l'évaporation des produits
|
des composés : ils vont de la simple gêne
|
organiques
|
pétroliers au niveau des
|
olfactive à une irritation des voies
|
volatils (HC et COV)
|
réservoirs et des
|
respiratoires, d'une diminution de la capacité
|
|
carburateurs des véhicules
|
respiratoire jusqu'à des risques d'effets
|
|
à essence. Mais la
|
mutagènes et cancérigènes.
|
|
principale source réside
|
Ils jouent un rôle majeur dans le
|
|
dans la combustion
|
processus de formation de l'ozone dans la
|
|
incomplète du carburant
pendant le cycle de fonctionnement du moteur
|
troposphère.
|
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Plomb (Pb)
|
Localement, il se trouve au
voisinage d'usines préparant ce métal
à l'état
fondu mais plus généralement sa
présence dans les villes tient
l'introduction, dans les combustions liquides pour moteurs de
véhicules automobiles, de composés organiques
|
>Le plomb est pour l'homme un métal toxique à
effet cumulatif (saturnisme). Rem : la mise au point sur le marché de
l'essence sans plomb a permis de baisser de façon sensible la
concentration en plomb dans l'air et d'arriver à des concentrations
inférieures aux normes
|
Tableau n ° 1 : Rapport annuel sur la
qualité de l'air97
Section 2 :L'impact des polluants atmosphérique
sur les êtres vivants
La pollution de l'air semble avoir des conséquences
globales ; en affectant la santé de nombreux êtres vivants
évolués, et même d'espèces réputées
primitives et résistantes (lichens, algues,
invertébrés..). La pollution peut directement tuer des organismes
(ex. : lichens sensibles à la pollution acide de l'air). Elle a aussi
des impacts indirects (par exemple en dégradant les odeurs, fragrances
florales, hormones ou phéromones avant qu'elles atteignent leurs
cibles), ce phénomène pouvant pour partie expliquer le
déclin de certaines populations pollinisatrices (dont certains oiseaux,
chauve-souris nectarivore) constaté dans tous les pays industriels et
agricoles. Il pourrait aussi expliquer les difficultés qu'ont les
individus de certaines espèces (lézards, serpents, amphibiens,
certains mammifères) à se reproduire (mâle et femelles ne
se retrouvant plus ou moins bien) ou de certaines espèces à se
nourrir (l'individu ne percevant plus aussi bien l'odeur qui le conduisait
à sa source de nourriture). Certaines phytohormones pourraient moins
bien jouer leur rôle de médiateur biochimique, rendant certains
végétaux plus fragiles et vulnérables à leurs
prédateurs. Les relations prédateurs-proies pourraient être
également affectées là où l'air est
pollué98.
97 Agence national de protection de l'environnement,
rapport annuel sur la qualité de l'air, l'année 2005
98 communiqué des académies des sciences
et de médecine, ingénierie et recherche amircaine
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V' Chez l'Homme
Elle entraîne une augmentation des maladies
respiratoires (comme asthme, angines ou insuffisance respiratoire ou
bronchiolite) et cardio-vasculaires et est source de surmortalité. Les
enfants sont plus sensibles que les adultes à la pollution
automobile.
La réduction des fines particules en suspension dans
l'air augmente l'espérance de vie. La réduction de la pollution
de l'air peut contribuer jusqu'à 15 % de l'espérance de vie
globale. Certains industriels proposent des solutions de purification de l'air
domestique à l'aide d'appareils de filtration, épuration,
combustion, photo catalyse de l'air ainsi que le traitement de l'air au plasma
froid d'oxygène afin de réduire les risques des impacts
sanitaires de la pollution sur l'organisme à partir d'une analyse des
différentes sources de pollution de l'air.
V' Végétaux
La pluie acide est le phénomène le plus souvent
évoqué, mais il se combine avec l'exposition aux embruns routiers
salés, aux embruns marins pollués et aux apports par l'air et les
pluies d'autres polluants dont des désherbants, fongicides ou
insecticides transportés par l'air puis lessivés par les pluies
ou directement absorbés dans les cuticules cireuses. Ces polluants
affectent les plantes directement, ou indirectement suite à la
disparition ou régression de champignons symbiotes, ou d'espèces
pollinisatrices (abeilles notamment). Certaines plantes semblent toutefois
dotées de puissants mécanismes de détoxication (par
exemple le lierre dégrade le benzène qu'il absorbe, au point de
dépolluer en quelques heures l'air d'une pièce fermée.
Le retour de produits azotés (nitrates) sur terre et
dans les mers par lavage par la pluie pourrait avoir une incidence sur la
prolifération
V' Animaux
Les impacts les plus souvent cités sont respiratoires
et écotoxiques (phénomènes inflammatoires, diminution de
l'immunité).
Des études récentes sur les pesticides dans
l'air, et sur les pesticides dans la pluie ont montré que certains de
ces biocides sont (dans les années 1990-2006) souvent présents
dans l'air et les pluies, rosées, brumes, etc. Ils sont très
présent dans les pluies plusieurs jours par an (au-dessus des normes
européennes pour l'eau potable, et en quantité très
supérieure à ce qu'on
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Gabés
Monaem FATTOUCH Page 80
trouve dans l'eau du robinet). Ils sont le plus présent
au moment des pulvérisations ou peu après, c'est-à-dire
une grande partie de l'année en zone tropicale, et le plus souvent de
mai à mi-juillet (dans l'hémisphère nord, en zone
tempérée). Les mesures ont montré qu'ils diffusent
rapidement à grande distance, ce qui explique qu'ils sont presque aussi
présents en ville dense que dans les villes industrielles et agricoles.
On dispose de peu de données sur l'habitat dispersé dans les
champs ou aux abords de vignes ou vergers. Les insecticides affectent
directement nombre d'animaux à sang froid en les tuant ou en les
affaiblissant. Pesticides et engrais peuvent avoir de nombreux impacts sur la
faune et les écosystèmes.
Des chercheurs ont modélisé 37
l'impact de la pollution de l'air sur la dispersion des fragrances de
fleurs : Dans un air pur, les odeurs florales se dispersent sur des distances
pouvant parfois dépasser le kilomètre, alors que dans un air
pollué, l'ozone, les acides, divers oxydants et radicaux libres
(hydroxyles et nitrés) et d'autres polluants dégradent ou
modifient ces molécules en réduisant fortement la portée
de la fragrance des fleurs (50 % du parfum d'une fleur est alors « perdu
» avant d'avoir parcouru 200 m). Selon Jose D. Fuentes, coauteur de
l'étude «Cela rend beaucoup plus difficile la localisation des
fleurs pour les pollinisateurs». Il estime que ces arômes sont
détruits jusqu'à 90 % par la pollution, par rapport à
avant l'Ère industrielle, et que ce pourrait être une des causes
de régression des pollinisateurs (dont les abeilles).
Section 3 : Exemples d'illustrations
On va étudier en premier lieu le cas de Cimenterie
Gabés et ensuite le cas de groupe chimique Paragraphe 1 :
Cimenterie Gabés
Des émissions atmosphérique, ont
été relevées des unités de fabrication de ciment
à Gabés99, notamment, pour :
? Les poussières, dont les points d'émission sont
:
La cheminée principale -four, où les valeurs
moyennes étaient assez disperses, de l'ordre de 5 à 50 mg/Nm3.
La cheminée -refroidisseur à clinker n'est pas
toujours d'usage car dans certain cas, les émissions à ce niveau
sont conduites à la cheminée principale du four. Pour le cas
où cette
99
www.tunisieindistrie.nat.tn/fr/salon.asp?
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
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cheminée existe, on a enregistré des valeurs
moyennes, du moins assez disperses, qui varient entre 3 et 50 mg/ Nm3.
Les cheminées -broyeurs ciment sont dotées dans
la plus part des cas de filtres à manches. Les valeurs moyennes
soulevées sont assez proches et qui varient entre 8 et 20 mg/Nm3
Pour les cimenteries utilisant du coke de pétrole, les
valeurs moyennes d'émissions de poussières provenant de la
cheminée de l'installation coke de pétrole, sont bien
inférieur de 20 mg/ Nm3.
Les émissions de gaz SO2 sont mesurées. On
enregistre des valeurs moyennes très disperses, entre 12 et 350 mg/ Nm3,
dont trois parmi les sept cimenteries sont plutôt proche de 12 mg/Nm3 ;
Elles sont largement inférieures au seuil à ne par franchir,
indiqué dans le décret 2010-2519 du 28 septembre 2010,
fixé à 300 mg/Nm3.
y' De même, les NO2 sont aussi mesurées. Des valeurs
moyennes toujours très disperses, entre 100 et 1000 mg/Nm3, ont
été enregistrées; Elles sont largement inférieur au
seuil à ne par franchir, indiqué dans le décret 2010-2519
du 28 septembre 2010, fixé à 800 mg/Nm3.
y' Par ailleurs, des mesures des teneurs en dioxine, en COV ou
encore en métaux lourds ne sont pas d'usage actuellement. Toutefois, des
protocoles de calcul pour le CO2, ainsi que pour le CO2, sont d'usage, mais
seulement chez certains cimentiers. Les valeurs moyennes de ces
émissions gazeuses qui ont été relevées sont les
suivantes :
Pour le CO2 : ~ 10% (5% d'émission de CO2 dans le monde
sont dégagés par les cimenteries ; La fabrication d'une tonne de
clinker engendre le dégagement d'une tonne de CO2).
Exemple d'application
Application de la loi algérienne
Selon la loi algérienne, la taxe complémentaire
sur la pollution atmosphérique d'origine industrielle sur les
quantités dépassant les valeurs limites:
Cette taxe s'applique à la base des quantités
émises dépassant les valeurs limites telles fixées par la
réglementation en vigueur. Le montant de la taxe fixé par
référence au tarif de la taxe sur les activités
polluantes. Ce tarif est multiplié par un coefficient multiplicateur
compris entre 1 et 5 aux tarifs de base qui varient entre 2000 DA et 120.000
DA, selon le degré de pollution.
On 100 DA donne 1.88 dinar tunisien
? Pour les SO2 : valeur limite fixé est de 300 mg/Nm3
La quantité émis 350 mg/Nm3,elle dépasse la
limite
Donc on a 50 mg/Nm3
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Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Par application de la loi algérienne on trouve une taxe
annuelle varie entre 100000 DA et 6000000 DA, donc entre 1880 dinar et 564000
dinar
Application numérique :
350-300=50mg/Nm3
50*2000*1=100000 DA
50*120.000*5=30000000 DA
? Pour le No2 : valeur limite fixé est de 800 mg/Nm3
La quantité émis est 1000 mg/ Nm3
Donc on a 200 mg/Nm3
Par application de la loi algérienne on trouve une taxe
annuelle varie entre 400000 da
ET 120000000 DA, donc 752000 dinar et 2256000 dinar.
Application numérique
1000-800=200mg/Nm3
200*2000*1=400000 DA
200*120000*5=120000000 DA
Donc si on fait la somme on trouve que la taxe annuelle varie
entre 753880 dinar et
2820000 dinar
Paragraphe2: Groupe chimique de Gabés :
production et quantité de gaz émis
localisation
|
Produit dérivé
|
Production annuel moyenne en
tonne
|
Gabés(Ghanouch)
|
Acide phosphorique
|
680000
|
Gabés(Ghanouch)
|
Diamonium phosphate DAP
|
800000
|
Gabés(Ghanouch)
|
Ammonitrate :nitrate d'amonium
|
160000
|
Gabés(Ghanouch)
|
phosphate bicalcique
|
80000
|
Tableau n° 2100 :Production annuel de
groupe chimique
100 Rapport provisoire 2008 « l'évaluation de
l'activité de transformation de Phosphate par le GCT ».CHOURA
Mohamed : Enseignant Chercheur (ENIS) , Expert en Génie de
l'Environnement et de l'Aménagement
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A-La quantité de SO2 émis par les
unités d'acide sulfirique
-l'unité 500(AP-Gabés) émis :14.8kg/T
-l'unité 2500(AP-Gabés) émis :14.9kg/T
-l'unité 3500 I (AP-Gabés) émis
:2.6kg/T
-l'unité 3500 II (AP-Gabés) émis
:2kg/T
- l'unité 3500 A (AP-Gabés) émis
:2.9kg/T
Figure 3 : La quantité de SO2 émis par les
unités d'acide sulfirique
- l'unité 3500 B (AP-Gabés) émis
:3.1kg/T
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Monaem FATTOUCH Page 84
B-La quantité d'amoniac NH3
-L'unité Granulateur (DAP A - Gabés) émis
:340 mg/m3
-l'unité sécheur DAP A- gabes) émis 50 mg/
m3
-L'unité Assainissement ( DAP A -Gabés) émis
:20 mg/m3 -L'unité Granulateur (DAP B - Gabés)
émis :285 mg/m3 -l'unité sécheur( DAP B- gabes)
émis :160 mg/m3 -L'unité Assainissement ( DAP
B-Gabés) :50 mg/m3
Figure 4 : La quantité d'amoniac NH3
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Figure 5 : Quantité de rejet de fluor
Monaem FATTOUCH Page 85
C-Quantité de rejet de fluor
-l'unité 600(AP-Gabés) émis :3 mg /Nm3
l'unité 3600(AP-Gabés) émis :2 mg / Nm3 l'unité DCP
(AP-Gabés) émis :38 mg / Nm3 l'unité3
600(DAP-Gabés) émis :14 mg/ Nm3
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D-Quantité de H2S + GAZ MERCAPTAN émis par
les unités de Groupe chimique
-l'unité 600(AP-Gabés) émis :45 mg
/Nm3
l'unité 3600(AP-Gabés) émis :50 mg /
Nm3
l'unité DCP (AP-Gabés) émis :0 mg /
Nm3
l'unité3 600(DAP-Gabés) émis :18 mg/
Nm3
Figure 6 : Quantité de H2S + GAZ MERCAPTAN
émis par les unités de Groupe
chimique
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 87
E : Quantité de NOx, émis par les
unités de GCT
Figure 7 : Quantité de NOx, émis par les
unités de GCT
Par la somme de ces six mois ,l'usine ammonitrate émis par
semestre un totale de 1.3+1.4+1.5+1.3+1+1=7.5/6
Paragraphe 3 : Application de la loi algérien
sur la groupe chimique de Gabés101
si on applique la règle pour la SO2 : limite pour
regèle tunisien 2.6kg/t
-l'unité 500(AP-Gabés) émis 14.8kg/t de
h2so4
Valeur limite par une quantité : 14.8-2.6=12.2kg/t
Par application de la loi algérien, cette unité
doit payé entre 24400 DA et 7320000 DA ,et
d'où entre 456.7436 DT et 137023.08 DT.
? Si on applique cette règle sur toute les unités
de Groupe chimique et pour les différents polluantes, on va
trouvés une recette fiscale très importantes, dans cette cas
l'impôt annuel des différentes unités varie entre 29961.631
DT ET 20088489 DT 102
? Ces sont des montants très importants qui peut
être des ressources pour le budget de la commune de gabés.
101 A.SAIDI « mémoire de master, fiscalité
écologique, page 125,année universitaire 2010/2011,ISG
gabés
102 A.SAIDI « mémoire de master, fiscalité
écologique, page 130, année universitaire 2010/2011,ISG
gabés
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Conclusion
Après avoir identifié les différentes
types des polluants faits par le groupe chimique de Gabés, aussi bien
par le Cimenterie Gabés, une fiscalité écologique au sein
de collectivité locale serait utile pour faire face aux effets
néfastes de la pollution..
Le groupe chimique de gabés, aussi bien le Cimenterie
dégage plusieurs gaz(so2,NH3,H2S2 r par application de loi
algérienne on remarque que la Tunisie et en particulier la
collectivité locale de Gabés peut produire des grands revenus
à partir de l'instauration de la fiscalité écologique.
Monaem FATTOUCH Page 88
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 89
Conclusion général
L'écologie en général a souvent
été malmenée dans notre pays. Cela exige une
réforme écologique qui vise à modifier dans un sens
écologique les comportements des personnes et des firmes en passant par
des incitations (impôts et taxes écologiques) qui touchent au
système fiscal. En ce sens, la réforme fiscale écologique
relie deux systèmes séparés jusqu'ici: la politique
environnementale, d'un côté, et la politique fiscale, de
l'autre.
Côté environnement et économie, une
meilleure protection est obtenue par la mise en place d'instruments incitatifs.
L'objectif de ces instruments est de modifier les comportements dans un sens
écologique.
Les revenus générés par ces instruments
(produits des impôts et taxes écologiques) sont utilisés
pour diminuer des charges fiscales existantes de même que pour poursuivre
certains autres objectifs et donne lieu à des nouvelles ressources pour
les collectivités locales.
En outre, l'adaptation d'une fiscalité
écologique sur le plan local ne vise pas seulement à
améliorer l'efficacité économique de la gestion des
ressources et des émissions (via une meilleure couverture des
coûts, une augmentation des recettes, le recours à des fonds
environnementaux)el l'amélioration des revenus liés aux
ressources naturelles et enfin à réduire la pollution. Elle vise
également à améliorer l'accès des plus pauvres aux
services environnementaux et à accroître le revenu disponible des
régions ou des municipalités en matière de gouvernance
environnementale
Le rôle de la fiscalité doit être de
dégager des ressources pour une politique publique qui soit menée
avec le souci de préserver l'environnement et de réduire les
inégalités sociales et environnementales.
Parmi les impôts traditionnels, des aménagements
peuvent être prévus en faveur de produits ou d'opérations
favorables à l'environnement : modulation de la TVA, effets d'assiette
à l'impôt sur les sociétés, mesures incitatives
à l'impôt sur le revenu, fiscalité en matière
d'enlèvement des ordures ménagères, des écotaxes
sur les activités polluantes... Par suite, la question de la
création d'écotaxes doit être abordée prudemment, en
étudiant ses effets et en ciblant clairement ses objectifs, donc ses
caractéristiques.
L'instauration d'une fiscalité écologique sur le
plan local tel que cela devrait être dans la collectivité locale
de Gabés est, semble-il, plus une nécessite vitale qu'un
débat de luxe.
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 90
Outre ses objectifs qui sont essentiellement la
réduction de la pollution et le bien- être local qui a
été perdu à Gabés, une telle fiscalité
procurera à la collectivité locale des ressources fiscales
propres très importantes et pas moins vitales.
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 91
Références bibliographiques Les
ouvrages
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l'environnement : quels enjeux théoriques, pour quelles pratiques ?
»la revue électronique Vertigo, vol 8, 2 October 2008
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Assesment and Management, Vol (3)1, pp.75-98, 2002
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Revue d'économie financière n ° 66, février 2002, p.
119.
· Belaïd N. : « Vers un droit des
déchets, les lacunes de la réglementation des déchets
dangereux », Mélanges en l'honneur de H. Ayadi, CPU 2000, p. 87.
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fiscalité écologique ou le difficile apprentissage d'une culture
de gouvernement », RFFP n°90 mai 2005, p. 59.
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écologique » de la fiscalité ? »,
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écotaxe en présence de fluctuations conjoncturelles et de
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· Hourcade Jean-Charles, Ghersi Frédéric.
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143-144, 2000-2-3. Économie de l'environnement et des ressources
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· London C. : « Protection de l'environnement : les
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·
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Droit de l'environnement n° 160, juillet-août 2008, p.19.
· Pearce D.W. (1991). «The Role of Carbon Taxes in
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· Yaïch R. : « Les avantages fiscaux »,
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· Zakraoui S. : « La politique fiscale en Tunisie :
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Revues et rapports
· Avis et rapports du Conseil économique, social
et environnemental de la République française. Avis
présenté par Ph. le Clezio : « La stratégie nationale
de développement durable 2009-2013 ». Séance des 26 et 27
janvier 2010.
· Avis du Conseil économique, social et
environnemental présenté par Mme Pierrette Crosemarie, rapporteur
au nom de la section des finances, séance du 18 novembre 2009
· Commission européenne, Position des
régions de la CRPM en matière de gouvernance environnementale,
Synthèse des réponses au questionnaire sur l'évolution des
formes de gouvernance lancé dans le cadre de la consultation ouverte par
le « Livre blanc » de la Commission , mars 2002
· rapport de la Commission des comptes et de
l'économie de l'environnement « Les coûts de
dépollution atmosphérique des entreprises françaises : une
estimation à partir de données individuelles », La
fiscalité liée à l'environnement, , novembre 2003, pp.
219-231
· Dean P. Hoeller, W. Nicolaison : « Incidences
macro-économiques de la réduction des gaz à effet de serre
: examen de quelques études empiriques » Revue Economique de
l'OCDE, n°16, mars-avril
· rapport préparé pour la commission
économique pour l'Afrique de Nations Unies. Examen d'application de
l'évaluation de l'impact environnemental : Cas de la Tunisie, avis
présenté par Marie-José ELLOUMI, janvier 2006
·
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Rapport annuel sur la qualité de l'air de l'Agence
Nationale DE La Protection De L'environnement, juin 2005
· Rapport de l'ANPE, « émissions des
véhicules tendances et impact dans les villes de la Tunisie »avis
présenté par Houda Haj Kacem
Les codes
· Code des incitations aux investissements
· Code de procédures fiscales
· Code de travail
· Code de l'environnement français
· Code de la fiscalité locale
· Code générale des impôts (France)
Les mémoires
· Ben Abid Ben Yedder R. : « Les acteurs du
développement durable en Tunisie », Mémoire pour le
Mastère en droit de l'environnement et de l'urbanisme, FDSPT
2005-2006
· Hachfi Olfa : « fiscalité et environnement
»mémoire fin d'étude, métrise fiscalité, ISFF
Sousse, 2007-2008
· Saidi Aiicha : « fiscalité écologique
: Cas de Groupe Chimique Tunisien à Gabés »mémoire de
master professionnel TCF, ISG Gabés 2010-2011
Les sites internet :
·
http://www.developpement-durable.gouv.fr
« stratégie nationale du développement durable 2009-2012
» Ministère de l'écologie
·
www.no21.org « la réforme
fiscale écologique pour dépasser le protocole de Kyoto. »
·
www.lipiettz.net «
fiscalité écologique » : la guerre de l'eau est
déclarée, décision Environnement, n°71 Novembre
1998
·
www.iew.be « les aspects sociaux de
la fiscalité écologique »
·
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www.hal.inria.fr /Mireille
Chiroleu Assoroline « la fiscalité environnementale, instrument
économique par excellence ». Paris School of Economics
· www.ocde.org/ , "L'Économie Politique des
Taxes Liées à l'Environnement", OCDE(2007), Paris.
· www.ocde.org/«Recommandation du Conseil sur les
principes directeurs relatifs aux aspects économiques des politiques de
l'environnement sur le plan international »
·
www.ps2d.net « éco
fiscalité et double dividende »cas de pays en voie de
développement
·
http://www.pacte-ecologique-2007.org/html/06-00-5-propositions.htm
·
www.ecosys.com/spec/ecosys/download/RFE/Leaflet_RFE.pdf
· www.anpe.nat.tn/ rubrique contrôle et suivi
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·
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·
www.iddri.org/iddri
·
www.ecologie.gouv.fr/developpementdurable/
Mastère professionnel TCF ISG Gabés
Monaem FATTOUCH Page 95
Annexe n°1
JORT 2000 : loi de finance
Article33 :
Est ajoute à l'article 17 du code d'incitation aux
investissements un alinéa ainsi libellé :
« Les dispositions du présent article ne
s'appliquent pas également aux ventes des entreprises totalement
exportatrices de leurs déchets aux entreprises autorisées par le
ministère chargé de l'environnement pour l'exercice des
activités de valorisation et de recyclage. Le montant de ces ventes
n'est pas pris en considération pour la détermination du taux
maximum visé à l'article 16 du présent code. Les
bénéfices provenant de ces ventes ne sont pas soumis à
l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les
sociétés ».
JORT 2004 : Article1 :
« Le présent décret fixé les
conditions et les procédures d'octroi de la concession de financement de
réalisation et d'exploitation des ouvrages d'assainissement à des
personnes privée pour la construction des ouvrages destiné
à l'assainissement et de les exploiter en vu du protège leur
hydrique et de réutiliser les eaux usées traités a la fin
de produit et de service et notamment les station d'épuration, de
pompage et les réseaux annexes, dans le cadre d'un contrat conclu entre
de partie ».
JORT 2005 : loi de finance
Elargissement des champs d'intervention du fond de
dépollution Article 14 :
Sont abrogées les dispositions du dernier paragraphe de
l'article 35 de la loi n° 92-122 du 29 décembre 1992 portant loi de
finance pour l'année 1993 tel que modifié par l'article 60 de la
loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finance pour
l'année 2003 et remplacée ce qui suit :
Les fonds de dépollution sont également
destinés au financement :
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Monaem FATTOUCH Page 96
- Des systèmes publics de gestion des catégories
des déchets, crées ou qui seront crées conformément
à la législation et à la réglementation en vigueur
et dont la supervision sera confiée à l'Agence Nationale de
Gestion des Déchets,
- Des dépenses de fonctionnement de l'Agence Nationale de
Gestion des Déchets,
- D'une partie du cout de traitement des déchets
ménagers
Le ministère chargé de l'environnement est
l'ordonnateur de ce fonds. Article 15 :
Renforcement des ressources du fonds de dépollution
« Le taux de 60% prévu par la 3eme tiret de
l'article 53 de la loi n° 2003-80 du 29 décembre 2003 portant loi
de finance pour l'année 2004 tel que modifié par l' article 68 de
la loi n° 2004-90 du 31 décembre 2004 portant loi de finance pour
l'année 2005 est remplacé par le taux de 30% ».
Fixation du régime Fiscal de l'Agence National de Gestion
des déchets Article 16 :
Le régime fiscal de l'établissement public
à caractère administratif s'applique à l'Agence Nationale
de Gestion des Déchets. L'Agence National des Déchets
bénéfice de :
- L'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée
sur les travaux et service effectué à son profit
- L'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée
et du droit de consommation pour les équipement et matériels
nécessaires à son activité et acquis localement
auprès des assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée.
- L'exonération des droit de la douane de la taxe sur
la valeur ajoutée et du droit de consommation pour les
équipements et matériel importé nécessaire à
son activité et n'ayant pas d'équivalent fabriqué
localement.
Article 17 :
« Les dettes revenant à l'Agence National de
Gestion des Déchets bénéficient du privilège
général du Trésor, le recouvrement de toute les dettes
revenant à l'Agence s'effectue par le biais d'états de
liquidation rédigés et émis par le directeur
général de l'agence conformément à la
législation en rigueur et rendus exécution par le
ministère chargé de l'environnement ».
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JORT 2008 :
Elargissement du champ d'intervention du fond de
dépollution.
Article 11 : « et ajouté
après le troisième tiret de dernière paragraphe de
l'article 35 e la loi n° 92-122 du 29 décembre 1992 portant loi de
finance pour l'année 1993 tel que modifié par l'art 14 de la loi
n° 2005-106 du 19 décembre 2005poratant loi de finance pour
l'année 2006 au nouveau tiret libellé comme suit :
- Cout des charges fixés et des dépenses de
gestion relatives au traitement des déchets industriels et
spéciaux.
.
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Table des matères
Dédicace 1
Remerciements 2
Listes des abréviations 3
Listes des figures 5
Listes des tableaux 5
Introduction générale 6
Première partie : Cadre général de la
fiscalité écologique 9
Chapitre 1 : introduction à la fiscalité
écologique 10
Section 1 : Notion de fiscalité écologique 10
Paragraphe 1 : Aspect historique de la fiscalité
écologique 10
Paragraphe 2 : Elément de définition et contexte
international 14
Paragraphe 3 : L'interdépendance entre la fiscalité
et l'écologie 15
Section 2: Les principes fondamentaux de la fiscalité
écologique 17
Paragraphe 1 : La consécration du principe du pollueur
payeur 17
Paragraphe 2 :-Principe de double dividende 18
Paragraphe 3 :-L'affectation des ressources des écotaxes
19
Section 3 : Les engagements internationaux en matière
écologique et exemples des éco-
taxes 20
Paragraphe 1 : Les engagements internationaux 20
Paragraphe 2 : Exemples des éco- taxes en droit
comparé 27
Section 4 : Distinction entre impôt, taxe et redevance en
matière écologique 32
Conclusion 32
Chapitre 2 : Les paramètres essentiels de la
fiscalité écologique 33
Section1 : Les objectifs poursuivis par la fiscalité
écologique 33
Section 2 : Les avantages et les limites des taxes
écologiques 35
Paragraphe 1 : Les avantages des taxes écologiques 35
Paragraphe 2 : Les limites des taxes écologiques 36
Section 3 : La liquidation des taxes écologiques 38
Paragraphe 1 : Liquidation des taxes relatives à
l'écologie algérienne 38
Paragraphe 2 : les taxes relatives à l'écologie
française 42
Conclusion 52
Deuxième partie : Des perspectives pour une
fiscalité écologique sur le plan local en Tunisie
53
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Monaem FATTOUCH Page 99
Chapitre 3 : une fiscalité écologique locale peut
elle exister en Tunisie 54
Section 1 : Cadre réglementaire de l'environnement 54
Paragraphe 1 : Les lois relatives à l'environnement en
Tunisie 54
Paragraphe 2 : La faiblesse de la fiscalité
écologique 56
Paragraphe 3 : Quelques mesures prises pour la protection de
l'environnement 59
Section 2 :L'intérêt d'une fiscalité
écologique locale pour la TUNISIE 60
Paragraphe 1 : Eradication des effets pervers de la
fiscalité actuelle sur le milieu 61
Paragraphe 2 : Taxation du gaspillage et de la pollution 64
Paragraphe 3 : Le gain des ressources pour des nouvelles bases
pour la collectivité locale
65
Section 3:les difficultés survenues 66
Paragraphe 1 : Des contradictions à dépasser 66
Paragraphe 2 : Des mesures négatives à la
protection de l'environnement 67
Section 4 : Prérogatives nécessaires aux
collectivités locales 68
Paragraphe 1 : Décentralisation fiscale 68
Paragraphe 2 : Pouvoir fiscale locale 70
Paragraphe 3 : Les avantages d'insertion de la fiscalité
écologique locale 71
Conclusion 72
Chapitre 4 : Etude pratique : Une fiscalité
écologique locale à Gabés 73
Section 1 : Les différents types de pollution à
Gabés 73
Paragraphe 1: Définition de la pollution
atmosphérique 73
Paragraphe 2 : Les différents types de polluants et leurs
classifications 73
Paragraphe 3:Les différents effets de chaque polluant
atmosphérique 75
Section 2 :L'impact des polluants atmosphérique sur les
êtres vivants 78
Section 3 : Exemples d'illustrations 80
Paragraphe 1 : Cimenterie Gabés 80
Paragraphe2: Groupe chimique de Gabés : production et
quantité de gaz émis 82
Paragraphe 3 : Application de la loi algérien sur la
groupe chimique de Gabés 87
Conclusion 88
Conclusion général 89
Références bibliographiques 91
Annexe n°1 95
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