I.2.1.3.2. Remarques critiques sur le behaviorisme :
C'est la pédagogie par objectifs qui fait le mieux
prendre conscience des distorsions souvent considérables qui existent
entre ce que l'enseignant se propose de faire acquérir(les objectifs
généraux et les buts) et ce qui se passe réellement pour
l'apprenant (les objectifs opérationnels).
L'opérationnalisation des objectifs à atteindre
fait que l'enseignant se trouve rapidement face à un trop grand nombre
d'objectifs à viser au même moment, ce qui limite ce genre de
pratique.
Réduire un apprentissage complexe en une succession
d'apprentissages plus simples peut avoir comme effet que, même si un
élève satisfait à toutes les étapes
intermédiaires de
l'apprentissage, il peut ne pas maîtriser
l'apprentissage complexe visé initialement. En matière
d'apprentissage, le tout peut ne pas être la somme des parties qui le
composent.
A force de vouloir réduire les difficultés
inhérentes à un apprentissage, on peut finir par les contourner
et amener les élèves à réaliser des tâches au
cours desquelles ils n'apprennent plus suffisamment.
I.2.2. Constructivisme :
Dans les limites de cette étude, nous nous contenterons
d'évoquer rapidement le perspectif constructiviste en la rattachant
essentiellement à son représentant le plus célèbre
: J. Piaget.
Les connaissances se construisent par ceux qui apprennent :
Cette théorie de l'apprentissage développe
l'idée que les connaissances se construisent par ceux qui apprennent.
Pour le constructivisme, acquérir des connaissances suppose
l'activité des apprenants, activité de manipulation
d'idées, de connaissances, de conceptions. Activité qui vient
parfois bousculer, contrarier les manières de faire et de comprendre qui
sont celles de l'apprenant. L'individu est donc le protagoniste actif du
processus de connaissance, et les constructions mentales qui en
résultent sont le produit de son activité.
Pour Piaget, celui qui apprend n'est pas simplement en
relation avec les connaissances qu'il apprend : il organise son monde au fur et
à mesure qu'il apprend, en s'adaptant.
Ce perspectif constructiviste insiste sur la nature adaptative
de l'intelligence, sur la fonction organisatrice, structurante qu'elle met en
oeuvre. Cette capacité d'adaptation s'appuie sur deux processus
d'interaction de l'individu avec son milieu de vie : l'assimilation et
l'accommodation.
Chapitre I Cadre théorique
11
I.2.2.1. Assimilation et accommodation : I.2.2.1.1.
Assimilation :
Il y a assimilation lorsqu'un individu, qui interagit avec son
milieu de vie ou qui est confronté à un problème dans une
situation d'apprentissage, intègre des données qui viennent du
milieu ou de la situation problème, sans modifier ces données. Il
intègre ces données en les reliant, en les coordonnant aux
informations, aux connaissances dont il dispose déjà.
Le processus d'assimilation se caractérise donc par
l'intégration de nouvelles idées, analyses, notions, ou nouvelles
situations à des cadres mentaux déjà existant. C'est
l'action du sujet sur les objets qui l'environnent, action qui se fait en
fonction des connaissances et des structures cognitives déjà
élaborées. L'assimilation offre la possibilité
d'intégrer les données nouvelles aux connaissances dont le sujet
dispose déjà.
Dans une perspective d'assimilation, comprendre un
problème revient à le faire entrer dans les cadres de
compréhension et de connaissances que l'individu maîtrise
actuellement. Connaître reviendrait alors à ramener de l'inconnu
à du connu.
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