La mise en oeuvre des normes internationales de protection des défenseurs des droits de l'homme au Cameroun( Télécharger le fichier original )par François Denis SAME TOY Université Catholique d'Afrique Centrale - Master en Droits d el'Homme et Action Humanitaire 2012 |
XVII. CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRECe chapitre se destinait à l'étude des limites entravant l'effectivité de la mise en oeuvre des normes internationales de protection au Cameroun. A la lumière des développements précédents, l'on retient essentiellement que les écueils à la protection locale des militants sont d'ordres socio-juridiques et institutionnels. Les premiers tiennent à la fois au contexte social et au droit positif interne. Ils se rapportent d'une part, à la faible imprégnation des populations du discours des droits de l'Homme et d'autre part, à l'inadéquation des cadres juridiques international et interne, organisant la protection spécifique des défenseurs. Les obstacles d'ordre institutionnels pour leur part, s'articulent autour des déficiences mettant à mal, la propension des mécanismes, chargés de la réalisation des droits reconnus aux travailleurs des droits de l'Homme. De manière générale, l'on remarque encore que ces faiblesses ont désorganisé la population locale des défenseurs, restreignant la portée de l'action déployée par celle-ci. Face à ces handicaps, cette dernière à titre d'expédient, s'est résolument tournée vers le soutien salvateur de la communauté internationale. Si cet exutoire superficiel participe de la consolidation de la crise du système national de protection des défenseurs, il ne saurait apporter à long terme des réponses durables et efficaces à la résolution de la question. La mise en oeuvre pleinement effective par l'Etat camerounais, du droit international relatif aux professionnels des libertés fondamentales, passe par l'adoption et l'exécution de mesures d'ensembles ciblées. CHAPITRE 4 : LA REVERESIBILITE DE LA LIMITATION La limitation de la mise en oeuvre par l'Etat camerounais, des normes internationales de protection des défenseurs des droits de l'Homme, ne constitue pas une situation définitive et irréversible. Il est en effet, possible d'améliorer l'impact et l'effectivité des mesures déployées par les autorités, dans le sens de la réalisation des droits reconnus aux militants. Plus qu'une possibilité ou qu'une simple éventualité, il s'agit là même en fait, d'une véritable nécessité. D'abord, en raison de ce que les défenseurs des droits de l'Homme sont en droit de bénéficier d'une protection efficace et d'un cadre règlementaire leur permettant de travailler librement et sans entrave, harcèlement ou menace.318(*) Et encore, de par la prise en considération du besoin urgent d'un processus de révision des lois, des politiques et des pratiques portant atteinte aux défenseurs des droits de l'Homme aux niveaux national, régional et universel.319(*) Partant de ce constat, il est clair que l'amélioration du système élaboré par les autorités camerounaises, pour la mise en oeuvre du droit international relatif aux défenseurs des droits de l'Homme, passe inéluctablement par la révision du dispositif national (section1) d'une part et, des cadres juridiques universel et africain d'autre part (section 2).
* 318 Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme (OBS), L'obstination du témoignage, rapport annuel 2011, p. 15. * 319 Idem, p. 15. |
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