CONCLUSION
Au regard des analyses sus- menées, compte tenu des
résultats obtenus, nous constatons avec certitude que Mongo Beti se
positionne résolument comme un écrivain rebelle très
radical dont les regards posés sur ce qu'il appelle le long de ses
récits « l'ancienne métropole» sont sans complaisance.
Il ressort de ses trois dernières fictions une image d'une France
extrêmement possessive et d'une présence très cupide,
vorace et envahissante en Afrique noire francophone, malgré les
indépendances de façade octroyées à ses anciennes
colonies. Ses manoeuvres politiques et militaires consistent à
installer de véritables marionnettes au pouvoir pour mieux
contrôler l'appareil politique. Ces pantins qui n'ont aucun compte
à rendre aux peuples règnent en maîtres absolus en
s'appuyant sur l'armée et sur la police très violente. Il en
ressort une dictature sanglante et fourbe qui militarise la vie socio
politique. Cette même France qui n'est pas explicitement
évoquée ici est au centre d'une cruelle organisation des guerres
civiles, des génocides et des coups d'Etat à
répétition. Ses ingérences dans tous les secteurs de la
vie socio politique ajoutées à ses vagues d'espionnage font
d'elle une France néocoloniale. Son racisme et sa xénophobie se
lisent sur l'arsenal des lois Pasqua sur l'immigration, ainsi que sur les
expulsions barbares des sans papiers et les évacuations par charters que
sur la lepénisation galopante. Les manoeuvres économiques de
l'ancienne métropole sont clairement dénoncées par Mongo
Beti qui montre qu'elle est une véritable prédatrice des
richesses naturelles de ses anciennes colonies dont elle s'assure les
monopoles. Ces monopoles concernent les importations et les exportations, la
monnaie issue de la colonisation, le pétrole et les forêts entre
autres. Mongo Beti met également un accent sur les moeurs
désintégrées des Français qui mènent une
sexualité débridée dans ces anciennes colonies.
Références bibliographiques
I-CORPUS
Mongo Beti. (1994), L'Histoire du fou, Paris, Julliard.
Mongo Beti. (1999), Trop de soleil tue l'amour, paris,
Julliard.
Mongo Beti.(2000), Branle-bas en noir et blanc, Paris,
Julliard.
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