II-1- Monopoles français et prédation des
richesses
En Afrique noire francophone, l'ancienne métropole a
mis sur pied une série de mécanismes très solides qui vont
lui garantir, à très long terme, sinon éternellement, une
série de monopoles économiques qui vont lui assurer une
prédation éhontée des richesses.
II-1-1- Le Monopole des importations et des
exportations
Plusieurs critiques ont pu affirmer que la France a une
hantise morbide de perdre ses anciennes colonies. Pour ne pas y arriver, elle
s'est assuré un certain nombre de monopoles. Parmi ces monopoles, Mongo
Beti dénonce la main mise sur les importations :
Ecoutez-moi là : pourquoi je dois passer par un
concessionnaire français d'ici, et non pas un compatriote, si je veux
acheter une voiture japonaise ? Pourquoi pas un compatriote
concessionnaire ? Pourquoi nous sommes indépendants alors si nous
ne pouvons même pas avoir un des nôtres concessionnaire de marques
japonaises ? (Mongo Beti 1999 : 26)
1-http://fr.wikipedia.org/wiki/N0/0c30/0A90colonialisme
Le personnage de PTC pose là une question capitale qui
touche à la souveraineté économique du pays. Il montre
très clairement que la France s'assure le monopole de l'import-export,
et exclut les autochtones de ces circuits économiques. L'autre
mécanisme économique de domination française sur ses
anciennes colonies est le franc CFA qui est une véritable camisole qui
contraint ces dernières à commercer en priorité et dans
les conditions préférentielles avec elle.
II-1-2-Le Franc CFA : Une monnaie coloniale de
domination
Pour beaucoup de politologues des relations entre la France et
ses anciennes colonies, la domination politique et militaire des anciennes
colonies s'accompagne d'une domination économique par le truchement du
franc CFA, monnaie contrôlée par la Banque de France. Pour Mongo
Beti, le franc CFA est une véritable
calamité : « Les Français, nous n'en
voulons plus ici, mais alors plus du tout. Mais est-ce que c'est leurs
problèmes ? D'abord ce fut leur foutu franc CFA, une vraie
calamité. » (Mongo Beti : 27) Nous constatons que
PTC, le responsable du journal. Aujourd'hui la démocratie
parle de cette monnaie issue de la colonisation avec beaucoup de
mépris et de distance. Il emploie les termes très
dévalorisants comme : « foutu » et
« calamité ». En effet, le terme «
foutu » connote la ruine, la perte de valeur, alors que la
«calamité»est un désastre collectif qui afflige tout un
pays. Le pétrole est la ressource naturelle la plus convoitée par
l'ancienne métropole, au regard de ses enjeux politiques et
économiques. Parlant de la perte de la valeur du Franc CFA autrement
appelée dévaluation, Ambroise Kom qui se démarque comme
grand observateur de ses fluctuations souligne l'impacte grave de cette
dévaluation sur la baisse des salaires et sur le pouvoir d'achat des
Camerounais :
Je n'insisterai pas sur l'histoire du franc CFA crée en
1948 .Amarré au franc français depuis lors, il a cours dans
quatorze pays d'Afrique noire. Sa dévaluation de 50° /°
survenue en Janvier 1994, c'est connu, a engendré d'énormes
perturbations économiques. Au plan scolaire, livres et autres
matériels didactiques, presque tous importés d'Europe depuis
toujours ont vu leurs prix multipliés par deux à un moment
où dans un pays comme le Cameroun, les salaires des agents publics
avaient subi, peu avant ladite dévaluation une diminution de l'ordre de
75°/°. ( Kom 2000 :125 )
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