2.12 La transition socio - culturelle et économique des
Batwa Babuluko.
Sur le plan politique, la transition peut se définir
comme la période reliant deux régimes politiques. Prenons
l'exemple de la longue transition qu'a traversé la République
Démocratique du Congo entre la deuxième et la troisième
république (1990 à 2006).
Les Batwa Babuluko qui sont venus de la sauvagerie à la
barbarie maintenant ils sont en transition vers le développement qui
suppose la civilisation.
Sur
le plan économique
Ils sont en transition entre la cueillette, le ramassage, la
chasse, la production de subsistance et la production de masse. Car certains
Batwa Babuluko ont des palmerais capables de produire 2 à 10 bidons de
vingt litres d'huiles de palme par mois, pouvant être
écoulé aux grands centres de négoces : Musenge,
Hombo, Kambegete, Kambale, Bukavu, ...
Par contre dans les coins les plus enclavés comme
Isangi et Mpango ; le troc est encore d'actualité. Les paysans
échangent la viande, la nourriture (manioc, riz, banane), les minerais
contre les produits manufacturés.
Sur
le plan socio - culturel
Sur ce plan socio culturel ; les Batwa Babuluko sont en
transition entre les deux sociétés : traditionnelle et
moderne. Ces sociétés sont caractérisées par la
solidarité mécanique ou clanique et la solidarité
organique prônée par Emile Durkheim. D'une manière
pratique, vers les années 1985 à 1999, les Batwa Babuluko
étaient regroupés dans une mutualité clanique Batwa
Babuluko avec comme mission principale : assistance mutuelle des membres
en cas de deuil, mariage, organiser les travaux communautaires, ...
De nos jours, après contact avec le Programme
d'Intégration et de Développement du peuple Pygmée au Kivu
« PIDP Kivu » en 1997, les Batwa Babuluko ont tous
adhérés dans cette structure ne maitrisant pas ses modes de
fonctionnement. Pourtant, les associations sans but lucratif sont régis
par une loi qu'il faut respecter (la Loi n°004/2001 du 20 juillet 2001
portant dispositions générales applicables aux associations sans
but lucratif et aux établissements d'utilité publique).
Le mode de fonctionnement du PIDP est venu plonger les Batwa
Babuluko en conflit. Le budget de cette organisation n'étant plus
à mesure de résoudre les multiples problèmes de ses
membres qui trouvaient autre fois solution avec l'entraide mutuel. Voilà
la nécessité de revoir la politique d'intervention dans cet
univers Batwa qui commence à se méfier des leurs structures
d'accompagnement et pourtant on ne peut réussir qu'avec les autres. Il
manquait dans PIDP une bonne politique de décentralisation. Tous les
territoires du Kivu constituaient une supervision du PIDP
représentée par un leader pygmée. Mais les
décisions se prenaient à Bukavu, à la coordination. Face
à cette analyse, Nord Kivu et Maniema seront érigés plus
tard en directions provinciales avec une autonomie de gestion.
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