2.8 L'organisation
socio-économique, culturelle et religieuse des batwa babuluko avant la
colonie belge
Les Batwa Babuluko vivaient jadis de la chasse, de la
cueillette et du ramassage. Ils sont entrés en contact avec d'autres
tribus à partir de la chasse. Et ces derniers les initièrent plus
tard à l'agriculture. Ils échangèrent avec ces
Bantous les produits de leur chasse contre le sel et la perle.
Ils ont utilisé le « Bussa » comme
feu, obtenu à partir du frottement de deux sticks de bois secs. Ils se
sont vêtus des « Mulundu » comme habit tiré
des écorces d'arbres appelés « NSHULU » et
comme matériels de fabrications : deux morceaux de bois
«Nkingi et Mushur'hangir'ho » jouant le rôle de marteau et
d'enclume.
Ils ont habité dans des maisons en paille
appelées « Mug'hasse ou Kituka ».
Après la découverte du feu, ils emballaient
leurs aliments dans les paquets de feuille. Ensuite, ils ont appris à
cuire les aliments dans les casseroles en argile appelées
« Nungu simbumba ».
Ils dormaient sur les écorces d'arbres
« Mwampu ». Ils recevaient leurs visiteurs au Barza. Le
barza est un cadre qui servait aussi de lieu de rencontre familiale le
soir ; après la chasse ou le matin avant de se disperser dans la
forêt. C'est là, le lieu d'éducation des jeunes, de
reproche, de sanction, de conte et de palabre.
L'accouchement des femmes se passait dans la forêt,
à côté d'une rivière, sur les feuilles vertes
considérées comme lit gynécologique. Sous l'assistance des
femmes sages. Pour se marier, ils présentaient comme dot : les
instruments de chasse ; filet, chien, flèches et ivoires si le
jeune garçon était issu de la famille de chasseur
d'éléphant « Batuma ».
La fontaine « Ido »
constituait la principale richesse des Batwa Babuluko. Néanmoins, la
chasse était réglementée par la coutume dans cet abreuvoir
collectif des animaux sauvages. Par exemple ; pour les gros
mammifères, seule le mal était visé par les chasseurs.
Mais la pratique du piégeage ne pouvait pas opérer une telle
distinction. Ils observaient aussi un calendrier de chasse à la
fontaine. Pendant la chasse, ils faisaient recours : à la lance, au
chien de chasse, à la hache, au filet à grande maille et à
petite maille « Makila et Kabanda », au feu de brousse et
au piégeage. La peau et la dent du léopard étaient
jalousement conservées, car elles faisaient office dans plusieurs
cérémonies coutumières.
Les données des années 1970 et 1980 semblent
indiquer qu'à cette époque, la chasse et la cueillette des
produits forestiers non ligneux, qui assurait la substance locale d'une
population de faible densité n'ont pas détérioré
ces ressources naturelles. Ichikawa (1986,1996) estime qu'un groupe de 67
personnes récoltait annuellement environ 7 tonnes de gibier dans un
territoire de 150km2. Au cours de deux dernières
décennies, Hart (2000) conclut que l'utilisation des ressources
forestières par les Mbuti tend à devenir moins durable et que
l'immigration des cultivateurs facilite l'essor d'activités non
traditionnelles mettant en péril les systèmes traditionnels en
même temps qu'elle convertit la forêt en terroirs agricoles.
(CIFOR, 2007).
Donc toutes les activités vitales des Batwa Babuluko
comme les autres pygmées d'ailleurs étaient dans la
forêt.
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