REPUBLIQUE DU BURUNDI MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE LUMIERE DE
BUJUMBURA
FACULTE DE GESTION ET ADMINISTRATION
DYNAMIQUE DE L'ENDETTEMENT PUBLIC
EXTéRIEUR ET CROISSANCE
éCONOMIQUE AU BURUNDI (1980-2010)
Par :
NDACAYISABA Arnaud
&
NDAYININAHAZE Hervé
Sous la direction de :
M. NDIKUMWENAYO Vénuste Mémoire
présenté et défendu
publiquement en vue de
l'obtention du Diplôme de Licence en Gestion et
Administration
Option : Finance et
comptabilité
Bujumbura, Mars 2013 0
i
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail de mémoire, nous tenons
à exprimer, plus par ferme conviction que par simple conformisme, notre
profonde gratitude à toute personne qui nous aurait prêté
main forte pour sa réalisation.
Nous tenons sincèrement à remercier M.
NDIKUMWENAYO Vénuste, Directeur de ce mémoire qui, malgré
ses multiples tâches, a accepté d'encadrer notre travail. Ses
conseils et soutiens nous ont été d'un grand apport. Il a
dirigé avec rigueur et patience ce travail et les imperfections qui
peuvent apparaître ne sauraient lui être imputables. Nos profonds
sentiments de reconnaissance s'adressent en outre aux membres du jury pour
avoir accepté de nous lire et évaluer le présent travail
malgré certainement leur agenda très surchargé.
Nous avons également un réel plaisir de
témoigner notre gratitude à l'ensemble du corps enseignant et
administratif de la faculté de Gestion et Administration de
l'Université Lumière de Bujumbura (ULBu) et tous les
éducateurs, du primaire en passant par le secondaire, pour le savoir et
les valeurs morales qu'ils nous ont inculqués. Que notre succès
soit le leur.
Entière est notre reconnaissance pour nos familles
respectives. Que dans l'aboutissement de ce travail, elles trouvent le
couronnement de leur soutien indéfectible tant moral que
matériel.
Certes, la liste n'est pas exhaustive. Outre tous ceux que
nous avons nommément énumérés ci-dessus, nous
adressons notre reconnaissance à toute personne physique ou morale qui
aurait intervenu d'une manière ou d'une autre dans notre formation et/ou
dans la rédaction de ce mémoire.
NDACAYISABA Arnaud
&
NDAYININAHAZE Hervé
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF APD BAD BIF BIRD BM BRB CCFD CEMAC CNCA CSLP
CT
DPE DSRP
% : Pour cent
: Augmented Dickey and Fuller (Dickey et Fuller
augmenté)
: Aide Publique au Développement
: Banque Africaine de Développement
: Franc Burundi
: Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement
: Banque Mondiale
: Banque de la République du Burundi
: Comité Catholique contre la Faim et pour le
Développement
: Communauté Economique et Monétaire d'Afrique
Centrale
: Comité National de Coordination des Aides
: Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la
Pauvreté
: Court Terme
: Dette Publique Extérieure
: Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
Etc. : Et cetera (Ainsi de suite)
FAD FMI FRPC IADM IBW IDA IDEC IFI IPPTE
LT
: Fonds Africain de Développement
: Fonds Monétaire International
: Facilité pour la Réduction de la Pauvreté
et la Croissance
: Initiative d'Allégement de la Dette
Multilatérale
: Institutions de Bretton Woods
: International Development Association
: Institut de Développement Economique du Burundi
: Institutions Financières Internationales
: Initiative en faveur des Pays Pauvres Très
Endettés
: Long Terme
MBIF : Millions de BIF
MCE
OED
ONG
PED
PIB
PP
PPTE
PQDES
ULBu
VAN
VIH/SIDA
ii
: Modèle à Correction d'Erreur
: Operations Evaluation Department
: Organisation Non Gouvernementale
: Pays En Développement
: Produit Intérieur Brut
: Phillips et Perron
: Pays Pauvres Très Endettés
: Plan Quinquennal pour le Développement Economique et
Social
: Université Lumière de Bujumbura
: Valeur Actuelle Nette
: Virus de l'Immunodéficience Humaine/Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
iii
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX
I. LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Evolution du
stock de la dette publique en % de la dette totale (1980-
2010) 34 Graphique n°2 : Dette
extérieure par type de bailleurs en pourcentage de la dette
totale
(1980-2010) 35 Graphique n°3 :
Evolution comparée des taux d'épargne intérieure et
d'investissement
(1980-2010) 37
Graphique n°4: Evolution du
solde budgétaire (en % du PIB) 38
Graphique n°5 : Affectation
de la dette publique extérieure par secteur en % de la dette
publique extérieure totale (1980-2010)
39 Graphique n°6: Evolution du ratio du service de la
dette extérieur aux exportations (1980-
2010) 41
Graphique n°7: Evolution du
ratio de la dette extérieure aux exportations (1980-2010) 42
Graphique n°8 : Evolution de
l'encours de la dette extérieure en % du PIB (1980-
2010) 43
Graphique n°9 : Evolution du
service de la dette en % du PIB 44
Graphique n°10 : Evolution
comparée du PIB réel et de la DPE (1980-2010) 46
Graphique n°11 : Test de
CUSUM 69
Graphique n°12 : Test de
CUSUMSQ 69
II. LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Critères
de soutenabilité de la dette extérieure 13
Tableau n°2 : La remise de la
dette par créanciers du Burundi 50
Tableau n°3 : Structure des
dépenses PPTE (2009-2010) 51
Tableau n°4 :
Définition des variables et leurs signes attendus 54
Tableau n°5 : Les tests de
racine unitaire des variables en niveau 58
Tableau n°6 : Les tests de
racine unitaire des variables en différence première 59
Tableau n°7 : Estimation de la
relation de long terme 61
Tableau n°8 : Test de
stationnarité de la série résiduelle(au seuil de 5%)
64
Tableau n°9 : Coefficients de
régression du MCE 65
Tableau n°10 :
Résultats du test de BREUSCH et GODFREY 67
Tableau n°11 :
Résultats du test d'hétéroscédasticité de
WHITE 68
iv
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS I
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS II
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX III
TABLE DES MATIERES IV
INTRODUCTION GENERALE 1
0. 1. Contexte et problématique 2
0.2. Objectif et hypothèse de travail 5
0.3. Méthodologie 5
0.4. Intérêt du sujet 5
0.5. Articulation du travail 6
CHAPITRE I : ENDETTEMENT PUBLIC ET CROISSANCE ECONOMIQUE :
CADRE
THEORIQUE ET EMPIRIQUE 7
Section 1 : Approche théorique sur la dette
publique 7
1.1. Concepts et définition 7
1.2. Financement et créditeurs étrangers
9
1.3. Soutenabilité de la dette 10
Section 2 : Initiative en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés (IPPTE) 15
2.1. Les critères d'éligibilité et le
processus de mise en oeuvre de l'IPPTE 15
2.2. Limites de l'Initiative PPTE 20
Section 3 : Les mobiles de l'endettement extérieur
21
3.1. Le déséquilibre «
Epargne-Investissement » et le déficit courant 22
3.2. L'endettement public et croissance économique
23
Section 4 : Dette et croissance : Une revue
sélective de la littérature empirique 26
Synthèse du premier chapitre 31
CHAPITRE II : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE AU
BURUNDI 32
Section 1 : Profil de la dette publique extérieure
32
1.1. Genèse de l'endettement extérieur
32
1.2. Evolution de la dette extérieure du Burundi
33
1.3. Structure de la dette extérieure 35
Section 2 : Les enjeux et les mobiles de l'endettement
public extérieur au Burundi 36
2.1. Insuffisance de l'épargne intérieure
36
2.2. Mobilisation des recettes budgétaires
38
2.3. Affectation de la dette publique extérieure
39
Section 3 : Effets de la dette extérieure sur les
performances économiques 40
3.1. Les indicateurs de liquidité 40
3.2. Les indicateurs de solvabilité 43
3.3. Le niveau d'endettement extérieur et la
croissance économique 46
Section 4 : La dette publique et l'Initiative PPTE pour le
Burundi 47
4.1. Le Fardeau de la dette extérieure et
l'accès du Burundi à l'IPPTE 47
4.2. Viabilité des ressources PPTE 51
Synthèse du second chapitre 52
CHAPITRE III : IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR LA
CROISSANCE
ECONOMIQUE AU BURUNDI : ANALYSE EMPIRIQUE 53
Section 1 : Choix des variables et anticipation des signes
53
1.1. Cadre analytique du modèle 53
1.2.Choix des variables et anticipation des signes
54
Section 2 : Source des données et
spécification du modèle 55
2.1. Source des données 55
2.2. Spécification du modèle 55
Section 3 : Tests économétriques et analyse
des résultats 56
3.1. Le test de multicolinéarité de KLEIN
56
3.2. Définition et propriétés de la
stationnarité 56
3.3. Résultats des tests de stationnarité
57
3.4. Test de cointégration à la
ENGLE-GRANGER et le Modèle à Correction d'Erreur 60
3.5. Tests supplémentaires 67
Synthèse du troisième chapitre 70
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 71
V
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73
1
INTRODUCTION GENERALE
Au lendemain des indépendances, beaucoup de pays
subsahariens se sont massivement tournés vers le marché des
capitaux pour emprunter des ressources additionnelles nécessaires au
financement des grands travaux d'investissement. MANKIW (2003) indique, en
effet, que lorsqu'un Etat dépense plus qu'il ne perçoit des
recettes fiscales, il emprunte auprès des marchés financiers pour
financer son déficit budgétaire et que tous les Etats ont une
certaine dette, mais l'importance de celle-ci varie considérablement
d'un pays à l'autre.
Encouragés par un contexte favorable (croissance rapide
et taux d'intérêt peu élevés), ces pays en
développement (PED) ont été amenés à avoir
recours à des crédits importants auprès des institutions
financières internationales(IFI). La dette leur permettait de
réaliser des taux de croissance élevés (BAÏLO, 2007).
Mais vers la fin des années 70, l'environnement international a
fortement changé et n'était plus favorable en raison notamment de
la chute des prix des matières premières dont ils étaient
et restent tributaires (entraînant ainsi la baisse des recettes
d'exportations), de la hausse des taux d'intérêts, de la
fluctuation des taux de change et de la détérioration des termes
de l'échange.
Cependant, ces pays à faible revenu ont continué
à s'endetter sans pour autant changer leur politique intérieure
en matière d'emprunt. Les capitaux empruntés servaient de moins
en moins à financer les investissements, mais couvraient surtout les
déficits de la balance courante et les déficits
budgétaires. L'évolution de leur dette dans le temps montre en
outre que l'endettement a été causé davantage par des
raisons qui émanent de facteurs purement financiers que par un vrai
besoin de financement de l'investissement productif.
C'est ainsi qu'au début des années 80, vont se
produire une série de chocs extérieurs défavorables
(hausse des taux d'intérêt, baisse de prix et de la demande des
exportations des produits de base, hausse des prix à l'importation et le
resserrement du crédit extérieur) qui vont durement les affecter
et contribuer à l'émergence de leur crise d'endettement.
2
C'est dans cette mouvance générale que ces pays
du Sud en général et le Burundi en particulier se sont
retrouvés fortement endettés et contraint de se soumettre aux
programmes des Institutions de Bretton Woods (IBW). Suite à la crise de
leur dette, ces institutions ont dû en effet intervenir en faveur de
leurs débiteurs via diverses sortes de programmes dont l'un des plus
récents est l'Initiative en faveur des Pays pauvres très
endettés (IPPTE) qui leur propose un processus d'allègement de
leur dette et visant à ramener leur dette extérieure à un
niveau dit soutenable.
Comme nombreux autres PED, le Burundi a accumulé des
déficits budgétaires élevés depuis les
années 80. En effet, comme le souligne KAMIKAZI (1999), l'apparition du
déficit budgétaire important et l'accroissement rapide de
l'endettement public sont remarquables au sein de l'économie; et le
déficit budgétaire est en grande partie financé par la
dette extérieure. Par conséquent, ces institutions ont
recommandé au Burundi d'adopter une politique budgétaire
restrictive eu égard à l'hypothèse très
répandue selon laquelle les déficits budgétaires auraient
des effets négatifs sur certaines variables macroéconomiques
fondamentales.
Le recours à la dette extérieure pour financer
le déficit budgétaire n'est pas mauvais en soi si, bien
évidement, celui-ci est indexé à une politique
d'endettement basée sur des programmes qui assurent l'expansion de
l'économie. En effet, les Etats cherchent non pas l'équilibre
budgétaire strict, mais plutôt un solde budgétaire
compatible avec l'évolution actuelle et future des variables
macroéconomiques fondamentales ainsi qu'avec la capacité du
secteur public de rembourser sa dette.
0. 1. Contexte et
problématique
Il est important pour un pays d'emprunter à
l'étranger afin d'ajuster ses recettes et dépenses. Cette
possibilité d'emprunt procure de vastes perspectives, mais cela peut
aussi exposer le pays à de graves dangers. A la base de toute
théorie d'endettement, la capacité de remboursement du pays
endetté et le seuil de l'endettement supportable s'y trouvent. La
contrainte de remboursement ne se justifie que si elle est annexée au
taux de croissance de l'économie, à un ajustement des structures
économiques par choix des investissements productifs qui permettent, par
le biais de l'accroissement des exportations, le paiement du service de la
dette en devises.
3
La mobilisation des ressources financières est une
condition nécessaire de tout processus de développement. Mais
alors, l'écart entre le besoin d'investissement nécessaire et les
ressources disponibles était visiblement énorme. C'est pourquoi
la plupart ont dû se baser sur un fort endettement qu'ils devraient
désormais gérer suite à l'augmentation des besoins qui ont
très vite dépassé leur capacité de financement. Le
phénomène de l'endettement n'est donc qu'une conséquence
naturelle des activités économiques. Il vient du fait que
certains pays ont des excédents financiers et d'autres des besoins de
financements.
L'endettement permet donc à un pays d'investir des
capitaux au-delà de ses propres disponibilités financières
en empruntant des excédents de capitaux (KLEIN, 1994). La dette ainsi
créée est supposée générer la croissance et
le développement. Mais pour générer des ressources et
pouvoir rembourser l'emprunt, la dette doit impérativement être
utilisée de manière judicieuse et dans des secteurs
productifs.
Dans certains cas, le remboursement de la dette
extérieure est devenu un frein au développement économique
à partir du moment où l'investissement public qui est
supposé être le moteur de la croissance et du développement
économique, se trouve conditionné par toutes les contraintes qui
entourent le remboursement de la dette. Pour tenter d'y remédier, ces
pays en difficulté ont bénéficié des prêts
considérables, assortis souvent des conditions très
concessionnelles, qui devraient permettre leur décollage rapide en
favorisant l'investissement et en accélérant la croissance
(PATILLO et al, 2002).
Au Burundi, comme dans la plupart des PED, le
déséquilibre chronique des finances publiques qui est l'une des
sources d'endettement, est une évidence. Les statistiques indiquent en
effet que les dépenses ont été toujours supérieures
aux recettes publiques. De 1980 à 2010, le solde budgétaire est
structurellement déficitaire oscillant des fois autour de 10% du revenu
national (9,65 % en 1996).
Or, ces dettes contractées impliquent qu'une part
importante du revenu national soit utilisée pour servir la dette, ce qui
pourrait creuser davantage le compte courant. Comme conséquence, cet
accroissement continu de la dette publique peut éventuellement entrainer
à son tour des contreperformances économiques.
4
Les économies des PED en général, le
Burundi en particulier, ont été compromises par le service de la
dette qui pèse lourdement sur leur PIB et recettes d'exportation. La
dette extérieure constitue un véritable goulot
d'étranglement pour l'économie burundaise avant la mise en oeuvre
de l'IPPTE. Le service de la dette absorbe des fonds qui pourraient être
affectés aux dépenses essentielles de lutte contre la
pauvreté.
Selon les données tirées des rapports de la BRB,
l'encours de la dette extérieure n'a en effet cessé de croitre
passant de 11 030,4 MBIF (soit 13,3% du PIB) en 1980 à 1 567 958,6 MBIF
(soit 113,8% du PIB) en 2008, soit un accroissement de 1 556 928,3MBIF. Le
service de la dette a évolué parallèlement au stock de la
dette extérieure avant la survenance de la crise sociopolitique de 1993
qui a conduit à l'accumulation des arriérés de paiements.
Passant de 9,4% des exportations en 1980 à 45,3% en 1992, le service de
la dette extérieure s'estime à 26,5% en 1994 pour remonter en
flèche et atteindre 78,5% en 2007.
Malgré cette évolution de la dette, le PIB et
les recettes d'exportation n'ont pas suivi le même rythme. En effet, la
production nationale, en termes réels, est passée de 82 775
à 146 999 MBIF sur la période allant de 1980 à 2010. Quant
aux recettes tirées des exportations, elles sont passées de 5
883,9 à 124 596,5 MBIF entre 1980 et 2010.
Le Burundi est, malgré ce niveau d'endettement
important, l'un des pays les moins développés du monde. Son PIB
par habitant avoisine 139 dollars et 18 % seulement de la population jouissent
de la sécurité alimentaire (IOANNOU et AKITOBY, 2009).
Somme toute, toujours dépenser plus qu'on ne collecte,
importer plus qu'on n'exporte et investir plus qu'on n'épargne, telles
sont les sources de l'endettement de l'Etat. A la lumière de tout ce qui
précède, il s'avère que l'endettement public des PPTE en
l'occurrence le Burundi peut être le symptôme d'un problème
beaucoup important : la faiblesse de la croissance économique. De ce
fait, notre préoccupation est de répondre à
l'interrogation suivante : « Quel est l'impact de
l'endettement public extérieur sur sa croissance économique du
Burundi ? »
5
0.2. Objectif et hypothèse de
travail
La croissance économique est déterminée
par une série de variables que la littérature théorique
explique bien. L'objectif de notre recherche est d'analyser l'effet de la dette
publique extérieure sur la croissance économique au Burundi.
Pour atteindre l'objectif ci-haut qui sous-tend la
problématique de la dette publique, nous formulons l'hypothèse
suivante : L'endettement public extérieur affecte
négativement la croissance économique au
Burundi.
0.3. Méthodologie
La méthodologie est aperçue à travers une
recherche documentaire, une brève présentation des
données, une définition les variables qui feront l'objet
d'estimation économétrique.
La méthode de travail privilégie la recherche
documentaire dans le domaine de la dette extérieure d'une part et la
croissance économique d'autre part. Cette recherche est orientée
vers des études théoriques, empiriques, des publications, des
rapports de séminaires et des dossiers de politique
économique.
La présente étude couvre la période
1980-2010, soit 31 observations partant du fait que les informations
disponibles montrent que le processus d'endettement a débuté
durant les années 80. Les études empiriques montrent qu'il y'a
plusieurs méthodes d'estimation du modèle entre la dette et la
croissance économique. Pour le cas du Burundi, nous estimons le
modèle par la méthode des MCO. Nous utilisons le logiciel
«Eviews 3.1» pour le traitement
économétrique.
0.4. Intérêt du sujet
De grands débats ont eu lieu autour de la question de
la dette extérieure et son impact sur la croissance économique
des pays à faible revenu. Un constat a été fait en
matière de la dette des pays pauvres: les emprunts contractés
aujourd'hui servent non à financer les investissements productifs mais
plutôt à rembourser les prêts consentis de la période
précédente (TIDJANE, 2008). Ces économies se retrouvent
alors dans un cercle vicieux.
6
La dette extérieure est devenue insupportable et
préoccupante pour ces pays. A cet effet, un grand nombre de pays
(notamment le Burundi) ont bénéficié à
présent d'un allégement de leur dette dans le cadre de l'IPPTE,
l'une en 1996 et l'autre en 1999.
Ainsi, la connaissance des enjeux de la dette
extérieure est d'une importance capitale. Cette étude sous le
thème: «Dynamique de l'endettement public
extérieur et croissance économique au Burundi»
permettra aux décideurs économiques et politiques
d'avoir une stratégie de mise en oeuvre des politiques
économiques par rapport aux emprunts extérieurs et une meilleure
orientation de leurs décisions dans le sens d'une conduite optimale de
la politique d'endettement du pays.
0.5. Articulation du travail
Outre l'introduction, le premier chapitre définit les
concepts de base et passe en revue la théorie sur la dette publique
ainsi que ses effets sur la croissance économique.
Le deuxième chapitre analyse la dette extérieure
du Burundi à travers ses caractéristiques, ses sources de
financement et son évolution. Il met aussi en relation la dette
extérieure et les indicateurs économiques.
Le troisième chapitre formalise la relation entre la
dette extérieure et la croissance économique par une
spécification du modèle. Il met en application la technique
d'estimation d'un modèle économétrique à travers
des tests de multicolinéarité, de stationnarité et de
cointégration des séries. Aussi est-il question de l'application
d'un Modèle à Correction d'Erreur (MCE) à deux
étapes d'ENGLE et GRANGER. Enfin, avant de le clore, nous
présentons et interprétons les résultats obtenus par les
tests économétriques et les implications économiques qui
en résultent. Sur base des résultats, le travail est
bouclé par une conclusion générale et des recommandations
de politique économique face à la problématique de
l'endettement dans une dynamique de croissance économique.
7
CHAPITRE I : ENDETTEMENT PUBLIC ET CROISSANCE
ECONOMIQUE : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE
Théoriquement, l'endettement public est le
résultat d'un déséquilibre macroéconomique interne
entre les ressources disponibles et les engagements à honorer en termes
de dépenses nécessaires. En effet, si un pays dispose de
ressources nécessaires pour assurer son fonctionnement de façon
à pouvoir réaliser ses projets de développement
économique prévus, le problème ne se pose pas. Dans ce
cas, il n'y a pas de déficit et le financement des investissements
productifs est rendu facile de façon à permettre la croissance
économique.
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